Olmert reconnaît la nécessité d'avancées "tangibles" en Cisjordanie
08 mai 2008
Par Laurie Copans, THE ASSOCIATED PRESS
JERUSALEM - Le Premier ministre israélien Ehoud Olmert s'est dit prêt lundi à effectuer des changements "tangibles" en Cisjordanie, disant comprendre la nécessité d'assortir les pourparlers en cours avec les Palestiniens d'actions concrètes sur le terrain, a fait savoir un haut responsable lundi, à l'issue d'une nouvelle rencontre entre les deux dirigeants.
Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas se sont vus pendant deux heures dans la résidence d'Olmert à Jérusalem, quelques heures après le départ de la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Cette dernière avait exhorté Israël à agir pour améliorer les conditions de vie des Palestiniens en Cisjordanie, mettant l'accent sur les sujets de friction des implantations juives et des barrages militaires sur les routes.
Sous pression américaine, les deux hommes se sont fixés comme objectif d'obtenir un accord global d'ici la fin de l'année, mais le Palestinien s'est montré de plus en plus pessimiste, l'impulsion donnée à la conférence d'Annapolis n'ayant débouché sur aucune avancée. Mais Condi Rice s'est dit convaincue que l'objectif de la fin de l'année pouvait être maintenu.
Signe de cette lassitude, des conseillers d'Abbas ont fait savoir lundi que le dirigeant palestinien n'excluait pas de démissionner si aucun progrès satisfaisant n'intervenait dans les deux trois prochains mois.
"Nous pensons que le calendrier fixé à Annapolis est réalisable", a renchéri le porte-parole du gouvernement israélien Mark Regev à l'issue de la réunion de lundi. "Nous avons également discuté des questions tangibles sur le terrain. Nous comprenons parfaitement que le dialogue politique doit être soutenu par des mesures tangibles sur le terrain, sinon, il pourrait y avoir du cynisme", a-t-il ajouté.
Dimanche, la cheffe de la diplomatie américaine s'était montrée inhabituellement critique sur le dossier des implantations et des barrages, soulignant "l'importance de créer une atmosphère favorable à des négociations".
Elle avait appelé l'Etat hébreu à prendre des mesures ayant un "effet réel" sur la vie quotidienne des Palestiniens. "Nous essayons de ne pas regarder seulement la quantité, mais aussi la qualité des améliorations", a-t-elle affirmé.
Cette réunion intervenait en outre à l'heure où Olmert lui-même est dans la tourmente. Le chef de gouvernement, soupçonné dans plusieurs affaires de corruption, a été une nouvelle fois entendu par la police au sujet du financement de campagnes électorales entre 1999 et 2002.
Le quotidien "Haaretz" a publié lundi un article accusant le Premier ministre d'avoir usé de sa position de ministre du Commerce en 2005 pour donner un coup de pouce à la carrière de son épouse dans les arts. Des invitations à une exposition organisée à New York auraient ainsi été imprimées avec du matériel du ministère et le séjour du couple dans un hôtel de luxe aurait été payé par des sympathisants américains.
Le bureau de M. Olmert a démenti ces allégations, affirmant pour l'hôtel que le ministre avait fait de la politique pendant ce déplacement et déclarant que le nombre d'invitations sur papier du ministère avait été minime et qu'il s'agissait d'une erreur.