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Vladimir Poutine, l'homme de fer qui a restauré la fierté russe!

                                           En deux mandats présidentiels, Vladimir Poutine, qui quitte mercredi le Kremlin mais restera solidement installé dans la hiérarchie russe, aura rempli son objectif: refaire de la Russie une puissance mondiale en ne tolérant aucun obstacle sur cette voie. /Photo prise le 6 mai 2008/REUTERS/Alexander Natruskin 

En deux mandats présidentiels, Vladimir Poutine, qui quitte mercredi le Kremlin mais restera solidement installé dans la hiérarchie russe, aura rempli son objectif: refaire de la Russie une puissance mondiale en ne tolérant aucun obstacle sur cette voie.

A 55 ans, le président russe ne pouvait constitutionnellement briguer un troisième mandat d'affilée et a fait élire au suffrage universel le successeur qu'il s'était lui-même choisi, Dmitri Medvedev, dont il devient le Premier ministre.

Bénéficiant de l'embellie économique alimentée par les cours du pétrole et tirant profit de ses prises de position sur la scène internationale, il jouit, au moment de quitter le Kremlin, d'une cote de popularité diamétralement opposée aux 5% d'opinions favorables que mesuraient les sondages à l'été 1999.

Cet été-là, le 9 août, Boris Eltsine tire cet ancien officier du KGB de son anonymat. Poutine, né en octobre 1952 à Saint-Pétersbourg, Leningrad à l'époque, est alors un quasi-inconnu et une énigme pour ses concitoyens et pour les observateurs de la vie politique russe.

Car c'est dans la discrétion, au sein des services secrets, qu'il a commencé sa carrière avant d'accéder au poste de conseiller d'Anatoli Sobtchak, maire de Saint-Pétersbourg où il est rapidement surnommé "l'éminence grise".

Après la défaite de Sobtchak en 1996, il est appelé à Moscou où il entre dans l'administration du Kremlin. En juillet 1998, Eltsine le nomme à la tête des Services fédéraux de sécurité (FSB), héritiers du KGB de la Guerre froide. Le 9 août 1999, il est propulsé au poste de Premier ministre. Le 31 décembre, Eltsine, malade et affaibli, démissionne et le nomme président par intérim.

GUERRE EN TCHÉTCHÉNIE

Le futur ex-maître du Kremlin, qui a fait ses armes au sein du KGB en poste en Allemagne de l'Est, à Dresde notamment, engage alors une intense campagne de relations publiques.

Son omniprésence dans les médias et la deuxième guerre en Tchétchénie, qu'il ordonne après une série d'attentats contre des immeubles d'habitation à Moscou et dans d'autres villes du pays, vont asseoir sa popularité dans l'opinion publique russe. "Butez-les jusque dans les chiottes", commande-t-il à ses troupes en septembre 1999.

Son langage parfois grossier, ses expressions de corps de garde lui attirent la sympathie de la population russe. Dans le même temps, il se donne l'image d'un dirigeant à poigne.

En mars 2000, il est élu à la présidence avec 53% des voix.

REPRISE EN MAIN

Sous ses deux mandats, il préside à une intense concentration des pouvoirs entre les mains du Kremlin, marginalisant l'opposition, imposant un contrôle serré sur les médias et rompant avec l'influence des "oligarques".

L'Occident s'interroge sur la sincérité de son engagement démocratique.

Les assassinats de la journaliste Anna Politkovskaïa en octobre 2006 puis de l'ancien espion Alexander Litvinenko le mois suivant à Londres renforcent ces craintes.

Mais Poutine n'en a cure: dans les derniers jours précédant les élections législatives de décembre dernier, remportées haut la main par son parti, Russie unie, il recommandait aux gouvernements occidentaux de ne pas mettre leurs "nez morveux" dans les affaires de la Russie.

Dans le même temps, portée par la hausse des hydrocarbures, l'économie russe connaît sous son règne une nette amélioration. Globalement, le niveau de vie progresse et la Russie de la fin 2007 compte 53 milliardaires, contre 19 en 2006, qui ont pour la plupart fait fortune dans le pétrole, selon le magazine Forbes.

Le PIB russe est aujourd'hui de 1.300 milliards de dollars et les réserves en or du pays atteignent les 500 milliards de dollars, au point que Poutine entend faire de la Russie l'une des sept principales puissances économiques de la planète d'ici 2020.

Cependant, une grande partie de la population russe - le pays compte 150 millions d'habitants environ - vit toujours sous le seuil de pauvreté.

CONSERVER POUVOIR ET INFLUENCE

Poutine s'attribue le retour à la stabilité dans un pays marqué par les aléas des années Eltsine.

L'effondrement de l'Union soviétique, a-t-il dit un jour, fut "la plus grande catastrophe géopolitique du siècle".

Lorsqu'il a le sentiment que les "oligarques", qui ont précisément fait fortune sur le démantèlement de l'appareil industriel soviétique, menacent son pouvoir, il passe à l'offensive.

Deux d'entre eux, Vladimir Goussinski et Boris Berezovski, sont dépossédés de leur groupe et sont contraints de fuir. Un troisième, Mikhaïl Khodorvoski, fondateur et principal actionnaire de la compagnie pétrolière Ioukos, est condamné pour fraude et évasion fiscale. Le message est clair.

Le rétablissement de la puissance russe passe aussi par la diplomatie: sous sa double présidence, Moscou accentue son poids au sein du G8, fait obstacle à la reconnaissance par les Nations unies de l'indépendance du Kosovo, maintient des relations chaleureuses avec l'Iran lorsque les autres grandes puissances mettent Téhéran sous pression en raison de ses ambitions nucléaires.

Poutine dénonce le désir de domination du monde qu'il prête aux Etats-Unis, rejette le projet américain de bouclier antimissile, s'oppose à l'extension vers l'Est de l'Otan.

"Je recherche les intérêts de la nation", dit-il comme credo de sa politique étrangère.

En Russie, l'opposition est laminée par l'appareil politico-médiatique au service de Poutine. Ses adversaires l'accusent de vouloir revenir à l'époque soviétique.

Poutine avait promis à plusieurs reprises qu'il démissionnerait après l'expiration de son second mandat présidentiel, conformément à la Constitution russe, tout en souhaitant conserver pouvoir et influence.

La victoire sans appel, sans surprise de Russie unie aux législatives puis la confirmation par les urnes du choix de son successeur, Dmitri Medvedev, élu au premier tour de la présidentielle en mars, lui ont donné les coudées franches pour le faire.

Version française Henri-Pierre André

Le Point

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