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Pour qui penche le cœur d’Avigdor Lieberman ?


Par Julien Bahloul pour Guysen International News

  P90_lieberman  Mercredi 18 février, une fois les résultats officiels des élections publiés, le président Shimon Peres commencera la consultation des partis politiques. L’enjeu est de taille car se joue le nom du prochain Premier ministre du pays. En attendant la décision du président, Kadima et Likoud affutent leur stratégie et comptent leurs alliés. Jusqu’à présent la réussite de B. Netanyahou, fort du majorité de droite à la Knesset, semblait acquise. C’était sans compter A. Lieberman et ses 15 députés qui vient d’annoncer être en accord à 90% avec T. Livni.

Les médias israéliens l’avaient qualifié de « faiseur de roi » au lendemain des élections, il est aujourd’hui au centre de toutes les attaques et de toutes les convoitises.

Tout le monde croyait Avigdor Lieberman idéologiquement proche du Likoud. D’une part à cause de ses positions politique et d’autre part du fait que son parti s’est créé après un shiisme au Likoud. Mais contre toute attente, c’est avec Kadima qu’il semble le mieux s’entendre.

Dans un document transmis au Likoud et à Kadima, le président d’Israël Beitenou a fait connaitre ses principales intentions. A savoir la destruction du régime du Hamas, le vote d’une loi co

 

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ntraignant les citoyens arabes à jurer fidélité à Israël, le changement du système politique israélien, l’établissement d’un comité interministériel d’urgence pour régler les problèmes d’intégration et enfin l’assouplissement des conditions de conversions ainsi que l’établissement du mariage civil.

En réponse à cette demande, Haim Ramon (député du parti Kadima), la formation centriste a annoncé lundi 16 février que son parti était en accord avec « 90% des exigences d’Avigdor Lieberman » et que la plupart de ces points figuraient déjà dans le programme de Kadima.

La divergence serait celle de la citoyenneté. A. Lieberman souhaite en effet faire signer un serment de fidélité à l’Etat d’Israël aux citoyens arabes.
Aux yeux de Kadima « dans la nation juive que vous voulons, les minorités n’ont pas à exprimer leur attachement à l’expression nationale. Ceux qui servent l’Etat d’une autre manière que par l’armée n’ont pas à effectuer un service militaire ».

Le parti centriste a d’ailleurs annoncé son souhait d’étendre le principe du service civil selon le principe que « tous les jeunes israéliens doivent souscrire à la sécurité de l’Etat et la société où ils vivent à travers l’armée ou un service civil reconnu par l’Etat ».

La raison de ce rapprochement entre A. Lieberman et T. Livni est aussi à chercher dans leur volonté commune de faire barrage aux partis orthodoxes. Un tel projet aiderait à la fois la chef du parti Kadima, qui sait que les partis religieux ne la soutiendront pas, mais également le chef d’Israël Beitenou qui connait l’aversion des orthodoxes pour ses idées.

Il s’agirait aussi pour A. Liberman de rendre sa présence indispensable à la formation d’un gouvernement. Toutefois, des sources d’Israël Beitenou ont annoncé qu’ils ne conseilleraient au président Peres aucun candidat en particulier.
L’intention du parti russophone serait plutôt de pousser à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dans lequel le parti orthodoxe séfarade Shaas serait exclu (ce que devrait refuser le Likoud).

Mais les démarches de Tsipi Livni sont loin de faire l’unanimité au sein de ses potentiels alliés. Ainsi le chef du parti travailliste Ehoud Barak a assuré, qu’en raison des négociations entre Kadima et Israël Beitenou, il ne conseillera pas la nomination de T. Livni au Président Peres.

Aux yeux de H. Oron du parti de la gauche radicale (Merztz), « les électeurs de Kadima ont été floués. Moins de sept jours après les législatives, ils sont en train de découvrir la façon dont ils ont été escroqués par Livni, qui les a convaincus qu'elle représentait une barrière contre un gouvernement Bibi-Lieberman » avant d’ajouter que «celui qui ne voulait pas que Bibi soit Premier ministre, recevra le même Bibi enveloppé dans Livni et Lieberman ».

Il n’en reste pas moins que l’absence de soutien d’Avigdor Lieberman à Benjamin Netanyahou est un sérieux camouflet pour le dirigeant de la droite israélienne.

Depuis l’accord informel entre A. Lieberman et T. Livni, la pression est d’ailleurs montée d’un cran au Likoud. Un officiel du parti est allé jusqu’à qualifié la volonté du chef d’Israël Beitenou d’obtenir le ministère de la Défense ou des Affaires étrangères « d’insolente ».

« Il n’y a aucune légitimité pour un parti de 15 sièges de réclamer des ministères aussi importants. Cela ne s’est jamais vu dans le passé et je ne comprends pas pourquoi Lieberman le mériterait »a-t-il affirmé sous couvert de l’anonymat.

« La nomination de Lieberman à un important ministère affectera l'avenir d'Israël » a estimé de son côté l'ex-ministre de la Défense Moshé Arens et membre du Likoud. Il a expliqué que la désignation du chef du parti Israël Beitenou au gouvernement transmettra un mauvais message au public arabe qui représente un cinquième de la population israélienne.

Un peu plus tôt, Avigdor Lieberman avait en effet fait savoir son intérêt pour l’un de ces deux portefeuilles plutôt que pour celui de l’économie. Face à cette situation, la tâche du président Peres s’avère extrêmement complexe.

Selon le système politique israélien, c’est à lui que revient le devoir, après consultation des partis, de confier à un député le soin de former un gouvernement. Il, ou elle, aura 42 jours pour y parvenir.

Invité à dire quelles étaient ses intentions, le président israélien a expliqué vouloir « respecter l’avis du public et ne prendre une décision qu’après la publication officielle des résultats et consultation de l’ensemble des partis ».

A la question de savoir s’il contraindra T. Livni et B. Netanyahou de former un gouvernement d’union nationale il a assuré que « le peuple ne m’a pas demandé d’imposer quoi que ce soit. Les électeurs attendent d’un président qu’il respecte le résultat du scrutin et qu’il agisse avec intégrité et respect de la loi. Je ne peux pas prendre de décision dans l’immédiat ».

Un avenir qui s’annonce donc très confus et instable pour Israël, soulignant encore une fois l’urgente nécessité de réformer le système politique israélien. Projet mainte fois évoqué et avorté au cours des dernières années.


J'ai l'immense honneur de vous présenter avec ces quelques photos, la nouvelle Vice Présidente (j'ai eu un entretien passinnant avec elle, cet aprés-midi ! Une dame pleine de vie et de détermination, qui va beaucoup nous apporter!) de notre association (qui se présentera elle-même, prochainement, dans un petit article qu'elle prépare, pour expliquer son engagement à nos côtés...). Il s'agit de Madame Patricia Benisti

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Pour mon implication dans l'association...
Je suis pour les droits de l'homme
Mon Guilad est Juif et c'est la raison de son emprisonnement
Aucun homme n'a le droit de priver un être humain de liberté
Je suis pacifiste
Je crois en la vie, au monde, et en la sagesse...
Le monde est fou ... mais je ne perdrai jamais espoir
Aidez son prochain est l'oeuvre de tous sans frontière ni croyance
Je ne veux pas mourir pour une idée... mais vivre et vaincre !
Je suis candide... et un pas reste un pas !

Patricia Benisti



Shalit : "chantage" d'Israël (Hamas)

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Le Hamas a accusé aujourd'hui Israël de "chantage" en liant la conclusion d'une trêve dans la bande de Gaza à la libération du soldat israélien Gilad Shalit, et réitéré son rejet de toute association des deux dossiers.

Une délégation du Hamas a transmis cette position aujourd'hui au Caire au général Omar Souleimane, le chef des services de renseignements égyptiens qui assure la médiation entre Israël et le mouvement islamiste, a indiqué le porte-parole du gouvernement issu du Hamas, Taher Al-Nounou.

"La délégation a fait savoir au général Souleimane son rejet de toute association du dossier de la trêve à celui de la libération du soldat Gilad Shalit", a affirmé M. Nounou, qui se trouve au Caire, dans un communiqué.

"Nous faisons porter à Israël la responsabilité d'entraver l'application de l'accord (de trêve) conclu sous les auspices des frères égyptiens et nous rejetons toutes les tentatives de chantage par Israël", a ajouté M. Nounou.

Israël conditionne la conclusion d'une trêve dans la bande de Gaza, où il a mené du 27 décembre au 18 janvier une offensive ayant fait plus de 1.300 morts, à la libération du soldat Shalit détenu dans le territoire contrôlé par les islamistes du Hamas depuis son enlèvement en juin 2006.

Source: AFP



Guilad Shalit bientôt de retour chez lui ?


Par Itaï Smadja pour Guysen International News

   Img_shalit  Guilad Shalit et la trêve sont au cœur des tractations entre le Hamas et Israël via la médiation de l’Egypte. Ces dernières heures le Hamas semble souffler le chaud et le froid. Les annonces succèdent aux démentis quant à une issue heureuse pour la famille de Guilad aux mains de ses ravisseurs depuis 966 jours. Retour sur une (très) éventuelle transaction suceptible d'intervenir entre l’Etat juif et le groupe islamiste.

Le bureau du Premier ministre a officiellement réagi aux différentes déclarations du Hamas selon lesquelles un accord imminent est sur le point d’être signé entre Israël et le Hamas qui prévoit un cessez-le-feu de longue durée (18 mois) contre l’ouverture des points de passage.

Selon Jérusalem, aucun accord ne pourra être conclu sans la libération de Guilad Shalit. Pour le ministre israélien de l’Intérieur, « nous devons ramener Guilad à la maison, je pense qu'il est inconcevable de croire que nous pouvons lui laisser plus de temps. Sa remise en liberté doit être l'une des conditions pour la réouverture des terminaux frontaliers et pour un c

 

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essez-le-feu ».

Un avis qui semble bien être celui de l’ensemble du gouvernement puisque le ministre Travailliste Shalom Simhon a déclaré : « il n'y a aucune raison d'ouvrir ne serait-ce que le quart d'un point de passage si Guilad Shalit n'est pas rentré à la maison. Le gouvernement est libre de prendre des décisions et n'a rien à perdre. Si une raclée n'a pas suffi au Hamas, c'est qu'il faut lui en infliger une deuxième ».

Le Premier ministre Ehoud Olmert lui-même a assuré devant les présidents des communautés juives américaines dimanche 15 février : « nous ne permettrons pas l'ouverture des points de passage avant que Shalit ne soit rentré chez lui. Le Hamas doit réfléchir à deux fois s'il pense que nous ouvrirons les frontières avant que Guilad Shalit ne soit rentré chez lui en bonne santé».

Selon lui, l’ordre des choses doit-être le suivant : « en premier lieu, Guilad Shalit, deuxièmement l'arrêt de la contrebande d'armes d'Egypte vers la bande de Gaza et troisièmement, un cessez-le-feu total ».

Exigence inacceptable pour le Hamas qui affirme qu’aucune faction palestinienne ne liera le sort de Guilad Shalit à la signature d’une trêve.

Du côté des médiateurs égyptiens on affirmait dimanche matin, que ces déclarations israéliennes ne reflètent pas la position officielle, et qu’un communiqué annonçant le cessez-le-feu allait effectivement intervenir sous 48 heures.

Depuis les derniers jours de l’opération ‘Plomb Durci’ dans la Bande de Gaza, les annonces et les rumeurs se sont multipliées. Dernière en date, celle avancée par le journal ‘Saudi Arabia Daily’ et relayée par l’agence de presse chinoise Xinhua :
selon Moussa Abou Marzouk, le numéro 2 du bureau politique du Hamas basé à Damas, Guilad Shalit aurait été tué au cours d’un raid israélien, lors de l’opération plomb durci.

Ce n’est pas la première fois que de telles allégations sont proférées. Elles se sont toutes avérées, à ce jour, invérifiables.

Lors du précédent échange de prisonniers entre Israël et un groupe terroriste, à savoir le Hezbollah en juillet dernier, Israël avait fait savoir qu’il se doutait que ses deux soldats étaient morts. Dans le cas présent, aucune affirmation de ce genre n’a été faite. Au contraire, le ministre de la Défense Ehoud Barak a assuré le 8 février dernier que Guilad Shalit était « vivant et en bonne santé ».

Partant de ce constat, le gouvernement israélien sait que le prix à payer pour obtenir sa libération sera particulièrement élevé. Le Cabinet restreint de sécurité devrait se réunir mercredi 18 février pour arrêter sa position.

Bien qu’aucun successeur à son poste ne soit encore désigné, Ehoud Olmert a prévenu qu’il tiendrait au courant le chef du Likoud Benjamin Netanyahou des décisions du gouvernement. Une manière d’assurer une certaine continuité dans la politique israélienne.

En attendant la décision officielle de mercredi, l’heure est à la spéculation pour savoir qui Israël est prêt à libérer en l’échange du captif franco-israélien Guilad Shalit.
« Israël libèrera vraisemblablement beaucoup de chefs terroristes en échange de Guilad Shalit » a indiqué à ce sujet le ministre Avi Dichter. Le ministre de la Sécurité intérieure.

D’après certaines informations, Jérusalem aurait accepté de libérer entre 1200 et 1400 prisonniers palestiniens.
Des rumeurs font également état de la possible libération par Israël de Abdullah Barghouti - fabricant des bombes utilisées dans des attentats particulièrement meurtriers tels que la pizzeria Sbarro à Jérusalem, de Ahmed Sa'adat, emprisonné pour avoir commandité l'assassinat de l'ancien ministre du Tourisme Rehavam Ze'evi, et de Abbas el-Said, le cerveau du massacre du Park Hotel à Netanya en 2002, où 29 civils ont été tués.

Autant de criminels que l’Etat hébreu n’est cependant pas prêt à laisser sortir de ses prisons. Pourtant, dimanche 15 février, la 10e chaine de télévision israélienne a semé à nouvelle fois le trouble en faisant état d’une libération prochaine de Marwan Barghouti.

Ce dernier purge actuellement cinq peines de prison à vie pour son implication dans plusieurs attaques terroristes. Il est considéré comme l’un des instigateurs de la seconde Intifada et est très populaire dans les territoires palestiniens. A maintes reprises son nom a été cité comme possible successeur à Yasser Arafat mais surtout comme le seul à pouvoir réconcilier Hamas et Fatah.

« Nous n'avons jamais été plus près d'un accord pour la libération de Marwan Barghouthi. Elle pourrait intervenir dans les prochains jours » a assuré son avocat Khader Shkirat. Réagissant à cette information, un cadre du Fatah (le parti du président palestinien) a estimé que « si Israël veut renforcer le camp de la paix palestinien, il doit libérer Marwan Barghouti, en geste de largesse à l'égard de Mahmoud Abbas et non dans le cadre de tractations avec le Hamas.

En attendant de voir leur fils rentrer chez lui, Noam et Aviva Shalit, ont indiqué par le biais du comité de soutien à Guilad Shalit qu’ils « ressentent cette fois un vrai changement. Mais bien entendu, ils sont encore circonspects. La possibilité de libérer Guilad jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement est extrêmement ténue. Un ratage serait équivalent au meurtre de son destin ».

Un avis qui finalement résume la situation : optimise et inquiétude.


CONTROVERSES numéro 10 paraîtra en Mars 2009

Dossier principal : Le signe juif de la politique française

 

Un scandale qui tombe à pic

 

par Shmuel Trigano,  février 2009

 

http://www.controverses.fr/blog/blog_trigano.htm#c

Nous avons pu assister, en ce début février 2009, à un phénomène idéologique étonnant. Les médias sont passés sans transition d'une violente hostilité envers Israël à un concours de vertu pour condamner la réhabilitation par le pape d'un évêque intégriste osant nier la réalité de la Shoa. Comme s'il n'y avait aucune contradiction entre la peinture judéophobique d'un Israël stigmatisé pour sa cruauté supposée envers les enfants et les civils et l'indignation que l'on puisse prétendre que les Juifs n'ont pas été victimes des nazis. L'accusation du meurtre rituel commis sur des enfants est un classique de l'antisémitisme.

C'est la deuxième occurrence d'un tel phénomène. Au terme de la deuxième Intifada, à l'occasion du 60 ème anniversaire de « la libération d'Auschwitz » (1), nous avions vu tout un continent, l'Europe, passer d'une violence symbolique, inédite depuis les années 1930, envers Israël et les communautés juives, à l'exaltation de la mémoire de la Shoa .

Ces manifestations paradoxales ne sont pas contradictoires. Elles sont au contraire l'illustration même de la nouvelle judéophobie ou, si l'on veut, du « nouvel antisémitisme » (2). Elles fonctionnent en effet de concert, l'une soutenant et compensant l'autre. L'exaltation de la mémoire de la Shoa vient authentifier la moralité et la pureté de l'accusation disproportionnée d'Israël que j'ai analysée dans mon précédent blog (3). C'est ce qui explique pourquoi il est impérieux pour cette idéologie que cette mémoire soit sacralisée et défendue scrupuleusement contre ses négateurs. Elle exalte un peuple mort pour mieux accabler un peuple vivant.

Car ce qui est en question de façon implicite dans cette posture c'est le destin et la condition des Juifs comme peuple. La Shoa les a détruit en masse et ils y ont connu un destin collectif qui tranchait sur leur condition de citoyens individuels. Ce que symbolise Israël pour tous les Juifs du monde et aux yeux du monde, c'est la résurgence positive et affirmative d'un destin collectif juif, politique et non pas mémoriel. C'est là que situe l'enjeu de l'hostilité, unique au monde, envers Israël aujourd'hui. On dénie aux Juifs la légitimité de leurs attributs de peuple souverain dans l'État d'Israël au nom de la célébration d'un peuple mort dans les camps.

L'exaltation de la mémoire est devenue un élément capital pour éviter que l'hostilité disproportionnée envers Israël ne soit tenue pour antisémite. Les critiques virulentes envers l'extrême droite, le négationnisme, etc, quand elles sont couplées avec l'hostilité envers Israël ont pour finalité systémique d'assurer cette défense (4).

J'analyse ici un phénomène idéologique, c'est à dire à un processus dont les acteurs sociaux qui en sont parties prenantes sont totalement inconscients et qu'ils ne maîtrisent pas, voire qu'ils dénieraient avec vigueur si il leur était dévoilé. Le partage des domaines auquel ils se livrent généralement pour se justifier vise à brouiller les pistes : la critique d'Israël serait la critique de la politique d'un gouvernement et n'aurait rien à voir avec les Juifs ou la Shoa. C'est un argument dilatoire car cette critique est à nulle autre pareille pour aucun autre État dans le monde, et déjà, en l'occurrence, pour un mouvement de type fasciste comme le Hamas. Elle falsifie les données de la situation et néglige tout un ensemble d'aspects quand elle ne manipule pas le récit des événements de toutes sortes de façons qu'il est possible de démontrer et prouver par A+B. Ce qui est en jeu, c'est la légitimité de l'existence d'un peuple juif, qui implique celle de se défendre contre un ennemi invétéré.

La logique que je tente ici de porter au jour n'a elle même rien à voir avec le fait qui est à l'origine du scandale qui nous préoccupe, à savoir la déclaration négationniste de l'évêque intégriste ou la réaction des chrétiens, si ce n'est à un second degré si l'on se souvient que le symbole de la Shoa, tel qu'il est en usage aujourd'hui, désigne, dans la novlangue du politiquement correct, le peuple juif (assigné en l'occurrence à un destin de victime). Or, cette question du peuple, de la continuité de l'«Israël selon la chair » (le peuple juif) malgré l'avènement de « l'Israël selon l'esprit » (5) (le peuple chrétien) a joué un grand rôle dans l'antijudaïsme de l'Église. En tenant ces propos, l'évêque intégriste était conséquent avec son choix théologique. Si l'Église l'entérine, c'est la même régression qui est signifiée, alors que Vatican II avait proclamé l'intention de modifier cette donne originelle du christianisme. Le négationnisme iranien s'inscrit également dans cette perspective. Ahmadinejad a très bien compris le système symbolique de l'Occident contemporain : en niant la Shoa, il veut dire qu'il n'y a pas de peuple juif et c'est pour lui la meilleure façon de saper la légitimité d'un État d'Israël, l'expression la plus forte aujourd'hui d'un peuple juif. Quand le site de la conférence de sécurité de Munich réécrit le discours du président de l'assemblée nationale iranienne en en supprimant le passage sur la Shoa, c'est aussi dans cet esprit là.

Ajoutons une autre dimension comparative qui met mieux en valeur la réalité du phénomène que nous analysons. Que pèse la moralité de la réprobation universelle du pape comparée au silence total sur les discours du plus pur antisémitisme proférés chaque jour dans le monde arabo-islamique ? On n'en fait même pas mention au point que le citoyen lambda ne sait même pas qu'ils existent, et avec quelle puissance ! Qui s'est scandalisé de ce que les autorités de l'islam français n'aient pas prononcé la moindre condamnation des actes antisémites qui se sont produits en France dans la suite de manifestations meurtrières dans lesquelles la communauté musulmane a été absolument majoritaire ? Pas même les institutions juives promptes pourtant à condamner le Vatican. Qui s'est scandalisé du communautarisme virulent qui s'est manifesté alors ? Pire, qui s'est intéressé et scandalisé en France du retrait unilatéral des musulmans du « dialogue judéo-musulman » ? C'est à peine si la nouvelle fut mentionnée. C'est l'indice que l'on a jugé qu'elle était justifiée et compréhensible. Mais sur le pape, on peut tirer à boulets rouges ! On ne craint rien ! Indépendamment de la critique que l'on peut faire de la décision théologico-politique du pape, on constate ici la propension de l'Occident à se retourner contre lui même plutôt que contre l'islamisme.

Il est attristant de constater que les institutions juives s'inscrivent dans ce jeu symbolique et accréditent l'idée que la mémoire de la Shoa, dans l'usage que nous avons analysé, constitue effectivement l'unique priorité du peuple juif au moment même où c'est la légitimité de son existence qui est en jeu. La défaite en rase campagne de leur politique qu'elles ont subi ces dernières semaines avec le retrait unilatéral des musulmans du « dialogue judéo-musulman » n'est que le premier signe de leur déclin. On les retrouve, le 11 février 2009, dans la dénonciation avec le CFCM des propos de Le Pen à Marseille. En dehors du caracrtère effectivement raciste de ces propos, il faut souligner que cette condamnation, elle aussi, « ne mange pas de pain ». Elle s'insère dans le politiquement correct et la confusion des choses. Nous n'avons jamais entendu le CRIF rappeler à l'ordre le CFCM pour n'avoir pas condamné les manifestations antisémites et les désécrations de synagogues récentes. Par contre ses déclarations sur le pape ont été très relayées.

La critique du pape joue ainsi un rôle idéologique bien précis : elle retourne contre soi une critique qui aurait dû concerner les autorités silencieuses ou vociférantes de l'islam, tout comme la critique d'Israël retourne contre Israël la critique que le Hamas et l'islamisme méritent. Plus l'occultation du réel est épaisse, plus l'excès de la critique envers Israël est abusif et constitue le vrai scandale moral. Au fond la critique unilatérale d'Israël participe de ce même syndrome d'autodestruction de l'Occident. Morale, que de bassesses commet-on en ton nom !

Notes

(1) En fait libéré dans le cadre d'une avancée des armées alliées et pas d'une opération spécifique et expresse

(2) Cf. mon livre Les frontières d'Auschwitz, les dérapages du devoir de mémoire, Hachette Livre de Poche, Biblio-Essais, 2005

(3) En fait les bénéficiaires objectifs de la « mémoire de la Shoa » sont les Palestiniens.

(4) C'est ce qui explique que les tenants de cette idéologie sont congénitalement aveugles à l'antisémitisme islamique et à celui de l'extrême gauche. La menace ne peut venir que de la droite...

(5) Dans le jeu de chaises musicales de cette idéologie, ce sont les Palestiniens qui représentent l'Israël selon l'esprit face à l'Israël selon chair de la Shoa (chair cadavérique, relique sacrée, c'est la différence par rapport au passé lorsque la chair était maudite et corrompue)


Rodez : L'entraîneur parle du PSG

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Franck Rizzetto, l'entraineur de Rodez, s'est exprimé sur le site Foot01.com au sujet du club parisien. Son équipe, actuelle dix-huitième de national, recevra le PSG en huitième de finale de la Coupe de France le 4 mars prochain (18h) après s'être qualifié (2-1) sur le terrain de Troyes (L2).

S'il admet que la pression commence à monter concernant ce match, Rizzetto déclare également que les joueurs ont pour l'instant la tête au championnat : "En ville, dans les journaux, ça parle beaucoup sur la venue du PSG. Chez les joueurs, c’est encore trop tôt, il y a le championnat qui prime et on n’y pense pas trop pour l’instant".

Concernant l'effectif parisien, l'ancien joueur de Montpellier déclare : "Un peu comme chez nous, il y a toujours eu de bons jeunes au PSG. Il a fallu attendre l’arrivée de deux joueurs très expérimentés pour que cela prenne. Giuly et Makelele, c’est la classe internationale. Avant, cette équipe était déjà talentueuse mais elle ne parvenait qu’à se lâcher en Coupe, maintenant, elle le fait en championnat. Les joueurs chevronnés ont amené un vrai plus".

Rizzetto se souvient également d'avoir croisé les Parisiens à plusieurs reprises lorsqu'il était lui-même sur le terrain : "Je les ai affrontés pas mal de fois au total. Mais je me souviens particulièrement d’un match où Raï avait régalé le Parc avec une transversale sur un coup de foulard. J’étais loin de l’action, mais c’était une image qui m’avait marquée. Au PSG, il n’y avait alors que des grands joueurs, et ce sera encore le cas pour nous dans quelques jours".

Mis en ligne par Nino Woo (Rédacteur en test) de Planete PSG