essez-le-feu ».
Un avis qui semble bien être celui de l’ensemble du gouvernement puisque le ministre Travailliste Shalom Simhon a déclaré : « il n'y a aucune raison d'ouvrir ne serait-ce que le quart d'un point de passage si Guilad Shalit n'est pas rentré à la maison. Le gouvernement est libre de prendre des décisions et n'a rien à perdre. Si une raclée n'a pas suffi au Hamas, c'est qu'il faut lui en infliger une deuxième ».
Le Premier ministre Ehoud Olmert lui-même a assuré devant les présidents des communautés juives américaines dimanche 15 février : « nous ne permettrons pas l'ouverture des points de passage avant que Shalit ne soit rentré chez lui. Le Hamas doit réfléchir à deux fois s'il pense que nous ouvrirons les frontières avant que Guilad Shalit ne soit rentré chez lui en bonne santé».
Selon lui, l’ordre des choses doit-être le suivant : « en premier lieu, Guilad Shalit, deuxièmement l'arrêt de la contrebande d'armes d'Egypte vers la bande de Gaza et troisièmement, un cessez-le-feu total ».
Exigence inacceptable pour le Hamas qui affirme qu’aucune faction palestinienne ne liera le sort de Guilad Shalit à la signature d’une trêve.
Du côté des médiateurs égyptiens on affirmait dimanche matin, que ces déclarations israéliennes ne reflètent pas la position officielle, et qu’un communiqué annonçant le cessez-le-feu allait effectivement intervenir sous 48 heures.
Depuis les derniers jours de l’opération ‘Plomb Durci’ dans la Bande de Gaza, les annonces et les rumeurs se sont multipliées. Dernière en date, celle avancée par le journal ‘Saudi Arabia Daily’ et relayée par l’agence de presse chinoise Xinhua : selon Moussa Abou Marzouk, le numéro 2 du bureau politique du Hamas basé à Damas, Guilad Shalit aurait été tué au cours d’un raid israélien, lors de l’opération plomb durci.
Ce n’est pas la première fois que de telles allégations sont proférées. Elles se sont toutes avérées, à ce jour, invérifiables.
Lors du précédent échange de prisonniers entre Israël et un groupe terroriste, à savoir le Hezbollah en juillet dernier, Israël avait fait savoir qu’il se doutait que ses deux soldats étaient morts. Dans le cas présent, aucune affirmation de ce genre n’a été faite. Au contraire, le ministre de la Défense Ehoud Barak a assuré le 8 février dernier que Guilad Shalit était « vivant et en bonne santé ».
Partant de ce constat, le gouvernement israélien sait que le prix à payer pour obtenir sa libération sera particulièrement élevé. Le Cabinet restreint de sécurité devrait se réunir mercredi 18 février pour arrêter sa position.
Bien qu’aucun successeur à son poste ne soit encore désigné, Ehoud Olmert a prévenu qu’il tiendrait au courant le chef du Likoud Benjamin Netanyahou des décisions du gouvernement. Une manière d’assurer une certaine continuité dans la politique israélienne.
En attendant la décision officielle de mercredi, l’heure est à la spéculation pour savoir qui Israël est prêt à libérer en l’échange du captif franco-israélien Guilad Shalit. « Israël libèrera vraisemblablement beaucoup de chefs terroristes en échange de Guilad Shalit » a indiqué à ce sujet le ministre Avi Dichter. Le ministre de la Sécurité intérieure.
D’après certaines informations, Jérusalem aurait accepté de libérer entre 1200 et 1400 prisonniers palestiniens. Des rumeurs font également état de la possible libération par Israël de Abdullah Barghouti - fabricant des bombes utilisées dans des attentats particulièrement meurtriers tels que la pizzeria Sbarro à Jérusalem, de Ahmed Sa'adat, emprisonné pour avoir commandité l'assassinat de l'ancien ministre du Tourisme Rehavam Ze'evi, et de Abbas el-Said, le cerveau du massacre du Park Hotel à Netanya en 2002, où 29 civils ont été tués.
Autant de criminels que l’Etat hébreu n’est cependant pas prêt à laisser sortir de ses prisons. Pourtant, dimanche 15 février, la 10e chaine de télévision israélienne a semé à nouvelle fois le trouble en faisant état d’une libération prochaine de Marwan Barghouti.
Ce dernier purge actuellement cinq peines de prison à vie pour son implication dans plusieurs attaques terroristes. Il est considéré comme l’un des instigateurs de la seconde Intifada et est très populaire dans les territoires palestiniens. A maintes reprises son nom a été cité comme possible successeur à Yasser Arafat mais surtout comme le seul à pouvoir réconcilier Hamas et Fatah.
« Nous n'avons jamais été plus près d'un accord pour la libération de Marwan Barghouthi. Elle pourrait intervenir dans les prochains jours » a assuré son avocat Khader Shkirat. Réagissant à cette information, un cadre du Fatah (le parti du président palestinien) a estimé que « si Israël veut renforcer le camp de la paix palestinien, il doit libérer Marwan Barghouti, en geste de largesse à l'égard de Mahmoud Abbas et non dans le cadre de tractations avec le Hamas.
En attendant de voir leur fils rentrer chez lui, Noam et Aviva Shalit, ont indiqué par le biais du comité de soutien à Guilad Shalit qu’ils « ressentent cette fois un vrai changement. Mais bien entendu, ils sont encore circonspects. La possibilité de libérer Guilad jusqu'à la formation d'un nouveau gouvernement est extrêmement ténue. Un ratage serait équivalent au meurtre de son destin ».
Un avis qui finalement résume la situation : optimise et inquiétude.
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