14 août 2025
Le 14 août 1914
Il y a exactement 1️⃣1️⃣1️⃣ ans, ce fut le baptême du feu du lieutenant de Gaulle. A Dinant, au sein du 33e régime d’infanterie d’Arras, il participe aux combats visant à arrêter la percée allemande en Belgique, avant d'être gravement blessé le 15 août. Récit.
Le 33e RI est arrivé à Dinant, le 14 août. Il est venu renforcer les forces françaises déjà en place. Où sont les Allemands ? Les ordres du régiment sont d’empêcher l’ennemi de passer la Meuse. Mais la forteresse qui n’est plus en service est mal défendue.
Quand le commandement français s’en aperçoit, il envoie des renforts mais il est déjà trop tard. L’artillerie et les mitrailleuses allemandes font des ravages. Les pertes sont importantes. Ordre est donné d’évacuer la citadelle.
Quand le commandement français s’en aperçoit, il envoie des renforts mais il est déjà trop tard. L’artillerie et les mitrailleuses allemandes font des ravages. Les pertes sont importantes. Ordre est donné d’évacuer la citadelle.
Depuis la rive gauche de la Meuse, de Gaulle assiste impuissant à la prise de la citadelle de Dinant par les Allemands. La 11e compagnie à laquelle il appartient a été placée en réserve. Tenir la vieille citadelle qui domine à pic la rivière signifie être maître de la ville.
Il écrit : « Oh ! que Dieu me préserve de ne jamais plus être en réserve si près de la ligne de feu ! C’est abominable ! On a toutes les misères du combat sans pouvoir se battre. On reste immobile, les camarades se font démolir, on assiste au lamentable défilé des blessés !»
A l’aube du 15 août, la bataille est engagée. Pour le lieutenant de Gaulle, c’est le baptême du feu : « Une grosse satisfaction s’empare de moi. Enfin ! On va les voir ? ».
La rive droite de la Meuse est perdue. Il faut empêcher l’ennemi de prendre pied sur l’autre rive. Mais l’artillerie française fait défaut. Pilonnés par l’artillerie allemande, les défenseurs du pont sont à la peine. La réserve est appelée en renfort.
Le rêve d’enfant de Charles de Gaulle, nourri de vision mythique et littéraire de la guerre, s’accomplit : combattre pour la la France. Il descend le faubourg Saint-Médard, à la tête de sa compagnie et s’engage sur le pont : « On va les foutre à la Meuse », lance-t-il à ses hommes.
Il écrit dans son journal de Guerre : « J’ai à peine franchi la vingtaine de mètres qui me séparent de l’entrée du pont que je reçois au genou comme un coup de fouet qui me fait manquer le pied. Je tombe, et le sergent Debout tombe sur moi, tué raide ! »
Dans le fracas des balles, blessé, de Gaulle parvient à rejoindre l’arrière. Il est évacué : Charleroi (Belgique) puis Arras (Pas-de-Calais) et enfin l’hôpital Saint-Joseph à Paris où il est opéré du genou droit.
Après trois semaines, il est transféré à Lyon pour la rééducation de sa jambe. De Gaulle s'impatiente, il veut retourner au combat. Sa convalescence aurait dû courir jusqu’au printemps 1915, mais le lieutenant rejoint le 33e RI, désormais en Champagne.
Conduit en Allemagne, le futur chef de la France libre s’évade à cinq reprises, mais à chaque fois est repris. Charles de Gaulle est libéré après l’Armistice du 11 novembre 1918.
Vous pouvez lire le très documenté livre de Frédérique Neau-Dufour : La Première Guerre mondiale de Charles de Gaulle, éditions Tallandier, 382 pages, 20,90 €.
Vous pouvez aussi vous rendre à Dinant où une statue du général de Gaulle a été inaugurée le 15 août 2014 en présence de Bernard de Gaulle, le neveu de Charles de Gaulle, et de Konrad Adenauer, le petit-fils du premier chancelier de la République fédérale de l'Allemagne.
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