MESSAGE de Jacques MYARD

Membre Honoraire du Parlement

Maire de Maisons-Laffitte

Président du Cercle Nation et République

Le 6 Décembre 2024

 

Allocution de Jacques MYARD,

5 décembre 2024.

 

Cérémonie d’hommage aux Morts pour la France.

Guerre d’Algérie, Tunisie, Maroc.

Hommage aux Harkis.

 

Les relations entre la France et l’Algérie sont une longue histoire faite d’hostilité, de combats, mais aussi de fraternité d’armes.

Dès 1850, trois régiments de tirailleurs algériens sont créés dans chacune des provinces d’Algérie, ils font partie de l’Armée Française.

 

La famille Bachagha Boualam illustre cette tradition militaire au service de la France. Le capitaine Bachagha Boualam, qui devient député, Vice-Président de l’Assemblée Nationale publie en 1962 : « Mon pays... la France. ».

 

Les tirailleurs algériens ont combattu sur tous les fronts :

En Crimée (1854-1856), où ils reposent dans un cimetière toujours entretenu par les Russes.

En 14-18.

Pendant la Seconde Guerre mondiale : campagne d'Italie et notamment lors du débarquement du 15 avril 1944 en Provence.

 

Lors des événements d’Algérie (1954-1962), qualifiés seulement en octobre 1999 de guerre d’Algérie, il convient de rappeler des faits.

 

En 1956, le Ministre résident en Algérie, Robert Lacoste, essaie de définir les règles relatives à la création des Harkis et aux groupes d’auto-défense.

 

Dès 1957, le nombre des Harkis augmente sensiblement pour faire face à la guérilla du FLN. Pour combattre la guérilla, il faut la contre-guérilla.

 

Fin 1958, le Général Challe crée les commandos de chasse avec les Harkis afin de valoriser les Français-musulmans. L’objectif est de gagner la guerre avec les musulmans.

Malheureusement, l’évolution de la guerre d’Algérie fut différente, le 18 mars 1962, les accords d’Evian sont signés.

 

60 à 80 000 Harkis gagnent la France. Malheureusement, près de 100 000, restés en Algérie, ont été torturés, massacrés. Le fameux sourire Kabyle reste gravé dans nos mémoires.

 

Ce soir je tenais à rappeler avec solennité que ces hommes ont cru dans la parole de la France, ils ont combattu pour elle.

 

L’Algérie porte à jamais l’opprobre de ses crimes commis en violation directe des Accords d’Evian qui interdisent toute action de police ou de justice contre les Harkis.

 

Je m’en souviendrai toujours : en avril 1974, jeune attaché à l’Ambassade de France à Alger, je fus chargé avec Isabelle Renouard – première femme à avoir été peu après nommée directrice d’administration centrale par Valéry Giscard d’Estaing. – d’accueillir les Algériens qui venaient signer le livre d’or en l’honneur de Georges Pompidou.

 

A un moment, un homme se présente, coiffé d’un béret, se met au garde à vous devant moi, me salue militairement et me dit : « Ancien combattant de l’Armée Française. »

J’en garde une profonde émotion.

 

Gloire à nos frères Harkis, et à tous les soldats tombés lors de ces conflits,

Vive la République,

Vive la France !