La sainteté, par Mgr Lefebvre
Le chemin que nous devons suivre, c’est Notre Seigneur Jésus-Christ, pour nous sanctifier. Et l’image la plus parfaite de la sainteté que nous devons nous efforcer d’atteindre tous les jours de notre vie, c’est l’image de la Croix. En effet, toute la sainteté est résumée et vécue dans la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Mgr Marcel Lefebvre
« En quoi consiste donc la sainteté, sinon en la détestation du péché et en l’amour de Dieu et du prochain ?
C’est le résumé de toute notre vie.
Nous devons détester l’erreur et le péché et nous attacher à Dieu et servir notre prochain pour Dieu.
Notre Seigneur, sur sa Croix, nous présente justement l’horreur du péché, la mort qu’apporté le péché : Nostri Jesu Christi, qui destruxit quidem mortem (2 Tm 1, 10) : Notre Sauveur Jésus-Christ qui a détruit la mort. Reconciliati sumus Deo per mortem Filii ejus (Rm 5,10) : Nous avons été réconciliés avec Dieu par la mort de son Fils.
La mort est morte. Cette mort que le péché a apportée au monde, est morte par la Croix, par la mort du Fils de Dieu. Voilà ce que nous apprend Notre Seigneur. Par la Croix Il a vaincu la mort ; Il a vaincu le péché ; Il a vaincu le démon ; Il a vaincu le monde par sa Croix.
A nous aussi de détester le péché, de nous en éloigner le plus possible ; de tout faire pour éviter de désobéir à Dieu, de nous en éloigner et de pratiquer la charité, charité envers Dieu, charité envers le prochain. La Croix aussi, est l’expression la plus belle, la réalisation la plus grande, la plus sublime, la plus divine de l’amour de Dieu. C’est le Fils de Dieu Lui-même, la deuxième Personne de la Sainte Trinité qui s’offre à son Père sur la Croix, par amour pour Lui. Notre Seigneur a subi cette mort indigne de Dieu, à cause de nos péchés, pour nous sauver et par là en même temps manifester un amour infini pour nous.
Y a‑t-il une plus grande preuve d’amour que de donner sa vie pour ceux que l’on aime, a dit Notre Seigneur. Et Il l’a fait. Lui, Il l’a réalisé. Et c’est pourquoi la Croix est notre livre, le livre du chrétien et à plus forte raison le livre du prêtre.[1]
La sainteté dépend du degré de participation à la Rédemption de Notre Seigneur Jésus-Christ. Les personnes les plus saintes sont celles qui s’associent davantage à la victime qu’est Notre Seigneur Jésus-Christ pour la Rédemption du monde, devenant par là, d’une certaine manière, corédemptrices.
Ainsi celle qui est la plus sainte après Notre Seigneur Jésus-Christ, celle qui a le plus participé a la Rédemption, c’est la très sainte Vierge Marie. C’est pourquoi elle est la reine des saints.[2]
Cette dépendance du Bon Dieu est absolument indispensable. Si on ne dépend plus du Bon Dieu, si on ne fait pas cela dans sa dépendance totale, alors ce n’est plus le Bon Dieu qui agit à travers nous, ce ne sera plus la devise de saint Paul « Mihi vivere Christus est », c’est le Christ qui agit en nous. Et donc, il faut que ce soit lui qui agisse, il ne faut pas que ce soit nous. Il faut que nous soyons dans sa dépendance, que nous soyons un instrument, que nous le suivions, que nous ayons d’abord la conviction objective que c’est Lui qui nous dit : « Faites cela. Vous devez le faire ».
Alors notre désir justement sera de nous mettre nous-mêmes dans la dépendance de Dieu, d’y placer les familles, d’y mettre les âmes. Les âmes que nous aurons à diriger, leur apprendre cette dépendance de Dieu, cette dépendance de Notre-Seigneur Jésus-Christ, par les sacrements, par la grâce du Bon Dieu, par la prière, par l’accomplissement de la volonté du Bon Dieu, la dépendance totale du Bon Dieu, c’est cela la sainteté. Ce n’est pas le sentiment, ce n’est pas parce que nous sentons beaucoup de ferveur que nous sommes pour autant vraiment charitables.
Le test de la charité, c’est l’accomplissement de la volonté du Bon Dieu, donc la totale dépendance du Bon Dieu, c’est cela la charité. Notre-Seigneur lui-même le dit : « Vous êtes mes disciples si vous accomplissez mes commandements. Si vous accomplissez mes commandements nous viendrons en vous et nous ferons en vous notre demeure ».
Donc, c’est bien clair, [la sainteté] c’est la dépendance de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
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