Exemption de visas : la victoire de la Turquie n’est que le résultat de notre inertie

L’espace Schengen a déposé le bilan cette semaine. La recommandation de la Commission européenne d’exempter de visas les ressortissants turcs en Europe n’est, en effet, pas seulement un aveu de faiblesse par rapport aux événements actuels. Elle est surtout la conséquence directe de l’inertie de dirigeants qui, depuis plusieurs décennies, n’ont manifestement pas la volonté de faire de l’Union européenne un outil de protection. La victoire de la Turquie n’est que le résultat de leur inertie.

En laissant un budget de l’agence Frontex aussi faible et même en baisse entre 2011 et 2013, les gouvernements des pays de l’Union européenne ont accepté de laisser des frontières intérieures disparaître sans jamais constituer de frontières extérieures dignes de ce nom. Résultat : c’est aujourd’hui la Turquie qui nous dicte notre politique migratoire !

La liberté de circulation des ressortissants turcs n’est qu’une première conséquence de cette débâcle. Par son apathie, l'Europe commence, en réalité, d’ores et déjà, à intégrer la Turquie dans l'Union européenne. Dix ans après le résultat d’un référendum détourné, c’est encore une fois la volonté du peuple français qui risque d’être bafouée. J’affirme mon opposition totale à l'adhésion à l'Union Européenne de la Turquie, pays qui restreint de nombreuses libertés et nie l’existence du génocide arménien.

Face à l’échec et la faiblesse des actes, ma génération a la responsabilité d'un tournant majeur en faveur d’une Europe populaire. Pour beaucoup de Français, la construction européenne a été dévoyée et l’Union réduite à un monstre de normes et une passoire migratoire. Or, l’Europe n’a de sens que si elle est un moyen de force économique, de préservation culturelle, de protection sociale et de maîtrise migratoire.

Geoffroy Didier

Vice président Les Républicains du Conseil Régional d’Île de France 

Candidat a la primaire de la Droite et du centre  pour les présidentielles de 2017