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14 février 2010
Réunion de Rome à l'Empire français, le 14 févreir 1810
Pendant que l' Empereur chasse dans le bois de Boulogne, Régnaud de Saint-Jean d’Angélys, vient exposer au Sénat, les motifs de la réunion de Rome à l’Empire : « …Le sénatus-consulte que nous vous apportons, va consommer un des plus grands événements politiques de la grande époque que nous vivons. Il réunit l’Etat de Rome à la France. Il trace une ligne profonde entre les intérêts de la politique et ceux de la religion. Il assure l’existence temporelle, honorable et indépendante du chef de l’Eglise… » Le Pape, en cessant d’être souverain, en quittant toute puissance temporelle, conserverait toutefois la puissance respectée du premier pontife chrétien : « …Il reviendra au véritable esprit de l’Evangile, qui commande la soumission aux puissances temporelles ; il professera, avec toutes les églises de l’Empire, les maximes du clergé de France, rédigées par ce Bossuet, dont le cœur fut à la fois français et chrétien, et qui défendait avec autant de courage, avec autant d’éloquence, les droits de la religion et ceux des souverains… » Régnaud terminait en précisant que l’Empereur ferait placer sur sa tête la couronne de Charlemagne et que l’héritier de cette couronne portât le nom de « Roi de Rome ». Un prince y tiendrait la cour impériale, y exercerait un pouvoir protecteur.
14 février 2010
Défense de toucher à Arthur
A chacun de ses spectacles, l’humoriste Arthur, comme il en a témoigné dans un article bouleversant publié dans Le Monde, est insulté par des manifestants propalestiniens. Parmi les insultes proférées, il en a retenu quelques-unes. Exemple : « Arthur sioniste, Arthur complice ! » Ça y est, donc. C’est arrivé. Nous sommes dans un pays, la France, où le mot « sioniste » est devenu une insulte . Pourtant, la véritable insulte, c’est bien que le mot« sioniste » soit devenu une insulte. Le sionisme est un idéal politique, devenu ( ce qui est rare dans l’humanité) une réalité. Le sionisme, c’est une forme politique possible ( pas exclusive) du judaïsme. Le sionisme fut l’utopie de quelques-uns qui, au XIXe siècle, ont décidé que les Juifs avaient eux aussi le droit non seulement d’exister, mais de vivre ; et non seulement de vivre, mais de vivre quelque part. Non plus n’importe où, non plus partout : non plus seulement sur la Terre, mais sur leur terre.. Le sionisme est une idée qui peut être discutée, mais au sein du judaïsme lui-même ( et elle l’est !). Seuls les Juifs ont le droit de se poser la question de savoir si le judaïsme est traduisible, ou pas, dans la langue du politique, de l’histoire, et si le sionisme est, ou non, la meilleure traduction, le meilleur avatar possible de la foi des Pères. Quant au reste du monde, il n’a qu’une chose à faire : respecter le sionisme comme une manière sûre, et on l’espère définitive, de ne plus reléguer le peuple juif à son nomadisme infernal qui, plus d’une fois, a failli le détruire. En aucun cas le mot « sionisme » , le mot « sioniste » ne sauraient être honteux. L’antisémitisme n’a jamais reculé devant rien ( il a même toujours avancé devant tout) : un des coups de génie, un des coups tordus qu’il est parvenu à réaliser, c’est cet amalgame systématique entre sionisme et nationalisme, puis, tranquillement, avec l’air de ne pas y toucher, entre nationalisme et national-socialisme : Arthur est traité, sur les banderoles, de « complice » , comprenez, mes amis : de collaborateur. De collabo. Les manifestants essaient, c’est très clair, de faire passer dans les mœurs l’équivalence Israël-Allemagne nazie. Retournement insoutenable, symétrie axiale diabolique où le nazisme, ramenant les fils d’Abraham dans son camp, colle encore au destin des Juifs mais, cette fois, en tentant d’en faire des associés, des jumeaux, des semblables : Hitler avait plus d’un tour dans son sac, et le diable sait que la vérité doit sans cesse changer de vérité pour se perpétuer dans les siècles. abomination est un des visages nouveaux ( il y en a plusieurs, c’est très ramifié, très fin) de l’antisémitisme qui, pour exister, doit muter à mesure que le monde mute, doit muer à mesure que le monde mue. Sionisme, donc, égale nationalisme, égale aussi colonialisme, évidemment : tout le monde sait que le destin d’Israël est de conquérir le monde ! De s’étendre ! De se répandre ! Les « antisionistes » , traduction « politiquement correcte » du mot « antisémites » , ne sont pas très cohérents : d’un Arthur vient de faire l’expérience fondamentale que tout Juif fait dans sa vie, tôt ou tard : celle de l’irrémissibilité de l’être-juif. Quand on est juif, on est toujours juif d’abord. Et français, canadien ou marocain, ensuite. C’est cela que les juifs paient tous les jours. Tel est leur destin. C’est de cela, aussi, qu’ils doivent être fiers à côté, ils passent leurs journées à fustiger le communautarisme juif, sa propension à rester fermé sur lui-même ; et, de l’autre, ils entendent faire accroire que les Juifs sont des colons prêts à faire n’importe quoi pour agrandir leur espace vital ( terme nazi, bien 2 entendu). On « accuse » Arthur de « financer l’armée d’Israël » . Il s’en défend. Mais j’ajoute : il aurait parfaitement le droit de la financer. Arthur est juif. Ce qui signifie que, quand les nazis futurs reviendront ( car sous une forme encore inédite, peut-être moyen-orientale, ne doutons pas une seconde qu’ils feront tout pour revenir), lui et les siens seront, comme jadis ses ancêtres, les premiers, oui, les tout premiers sur la liste des suppliciés. Arthur s’inscrit, comme tous les Juifs du monde, dans une famille dont l’humanité, depuis qu’elle existe, veut la peau. Alors Arthur, même s’il ne le fait pas, même s’il a choisi de ne pas le faire, aurait parfaitement le droit, aurait humainement le droit, sans en rougir, d’aider un État qui, bien que critiquable ( car une défense aveugle de la politique d’Israël n’aurait évidemment aucun sens), est le résultat, le fruit d’une histoire tragique dont la mémoire ne se négocie pas. la question suivante : pourquoi s’en prendre à lui, lui Arthur, humoriste, présentateur de télévision ( dont on peut par ailleurs, là n’est évidemment pas la question, n’être pas très fan) ? Regardons la logique antisémite à l’oeuvre, voyons comment elle procède : 1) L’armée israélienne a fait des victimes civiles dont des femmes et des enfants. 2) L’armée israélienne, c’est Israël. 3) Israël ? Ce sont les Juifs ( ou sionistes, tout ça c’est pareil). 4) Comme ce n’est pas une guerre, l’armée israélienne, autrement dit Israël, autrement dit les Juifs ne sont pas des combattants, des belligérants ; mais des assassins. 5) Les Juifs ont tous le même sang, par conséquent les Juifs et un Juif c’est la même chose : on dira donc le Juif pour dire les Juifs. 6) Ce qui signifie que n’importe quel Juif pris au hasard est strictement équivalent à tous les autres Juifs, ses > semblables. Tout Juif est sosie de tout Juif. 7) Conséquence : Olmert égale Nétanyahou égale Elie Wiesel égale Arthur. Conclusion : Arthur est un assassin. Mais pourquoi lui ? Parce qu’il a réussi et qu’il est riche, qu’il est célèbre, qu’il a une jolie fiancée ( comme Djamel, non ?), et surtout parce que, humoriste, il est inoffensif. Pour un antisémite, c’est toujours l’inoffensif qui représente le plus grand danger. On se souvient de Hitler et des enfants juifs : toute l’Allemagne braquée contre des petits enfants ! Je crois bien que jamais je n’oublierai, de ma vie, ces quelques lignes d’Arthur qui, en 2009 ( je répète : en 2009) s’est vu contraint, dans un quotidien national de premier ordre, d’écrire « Je m’appelle Jacques Essebag. Je suis né le 10 mars 1966 à Casablanca. (…) Je suis français. Je suis juif. » Arthur vient de faire l’expérience fondamentale que tout Juif fait dans sa vie, tôt ou tard : celle de l’irrémissibilité de l’être-juif. Quand on est juif, on est toujours juif d’abord. Et français, canadien ou marocain, ensuite. C’est cela que les Juifs paient tous les jours. Tel est leur destin. C’est de cela, aussi, qu’ils doivent être fiers. Le monde comprendra-t-il, demain, que sans les Juifs il court à sa perte ? Oui : sans les Juifs, nous sommes perdus. Et l’humanité suicidaire le sait. C’est pourquoi, inventant sans cesse des tortures nouvelles, elle continue de les persécuter
Par Yann Moix pour le Figaro
14 février 2010
Benoît XVI : la vie humaine est un "droit inaliénable"
La vie humaine est un "droit inaliénable" qui découle de principes universels, a déclaré samedi le pape Benoît XVI, devant l'Académie pontificale pour la vie, mettant en garde contre toute législation "arbitraire" sur des sujets qui touchent à la personne.
14 février 2010
Le centre coule mais on s’y précipite !
Elles sont presque toutes finalisées ces listes, à gauche comme à droite et surtout au centre car on a l’impression qu’il n’y rien qui ne vaille le centre, le nec plus ultra. Or il n’y a rien de plus protéiforme en même temps que de plus évanescent que le centre. Jadis Georges Pompidou nous avait dit : « Le centre je le cherche avec ma lanterne comme Monsieur de Soubise cherchait son armée… »
La gauche va à la pêche au centre ; en face (on n’ose plus dire à droite) on est au centre ; aux centres on est au centre et puis il y a les extrêmes, au bord des centres.
Le centre est donc obnubilant et on a l’impression que pour chaque tête de liste : « hors du centre point de salut ».Or le centre coule, corps et âmes et pourtant on cherche en vain des candidats se réclamant ouvertement de la droite républicaine.
La société civile baume miraculeux
Mais, par delà les centres, il y a cet autre Graal : les héros de la société civile !
Voila des années qu’à l’approche d’élections les têtes de listes recherchent des spécimens de la société civile.
En clair des hommes et des femmes exerçant un métier et de préférence un métier noble : médecin, avocat, chef d’entreprises … Cela permettrait, a contrario, de penser qu’aucun « politique » n’exercerait et n’aurait jamais exercé de métier, ce qui est une manière indirecte de décrédibiliser toute la classe politique….
La quête de « société civile » est le summum du snob pour un politicien car il recherche ce qu’il semble ne pas être et présentera ainsi aux électeurs le miroir de ce qu’il rêvait d’être, une liste telle une boite de dragées entourée d’une faveur rose ou bleue. Au sein des partis un ramassis de toquards et de grouillots à éviter, bref il croit toucher une sorte d’aristocratie représentants la « vraie » société. Et cet anoblissement s’effectue par rapport à qui ?
Eh bien à ces toquards, cadres et militants des partis politiques, race bassement cataloguée et toujours sujette au soupçon de quelque maladies honteuse. À la limite, des infréquentables, en tous cas des imprésentables. C’est du moins ce que pensent les têtes chercheuses…de listes.
Grave, très grave leurre !
Revenons au fondamentaux. La constitution de la France recèle des maximes à valeur immuable. A coté des grandes règles fondamentales il convient de méditer et de vénérer l’article 4 du titre premier : De la souveraineté.
Qui le connaît ? Qui s’en souvient ? Qui s’y réfère ?
« Les partis et groupements politiques concourent à l’expression du suffrage. Ils se forment et exercent leur activité librement. Ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie. Ils contribuent à la mise en œuvre du principe énoncé au second alinéa de l’article 1er dans les conditions déterminées par la loi.
al 2 art 1 La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.
En clair les partis politiques sont, par excellence, les lieux qui concourent à l’expression du suffrage. Leur mission est de permettre aux citoyens qui y adhèrent d’accéder aux fonctions électives. Ils ont donc leur authentique noblesse démocratique et républicaine.
C’est en forgeant qu’on devient…
Je me souviens d’un homme politique de tout premier plan qui au cours d’un débat répondait à un de ses interlocuteurs : « Pour être maçon il faut apprendre le métier de maçon, pour être boucher il faut de l’apprentissage. Pour être médecin, avocat il faut faire des études de médecine, de droit…Eh bien pour faire de la politique et exercer un mandat il faut apprendre le métier. Pourquoi voulez vous que ce soit la seule « fonction » que l’on pourrait pratiquer sans aucune formation, par un don du saint esprit ? Il faut un apprentissage que les partis politiques dispensent, c’est leur mission. »
Les partis écoles de formation
Il est parfaitement exact que les partis politiques sont des écoles de formation à l’exercice de missions et de mandats publics. Ah ce n’est pas un apprentissage académique, il est souvent rude et parfois chaotique, mais c’est là, au sein du parti politique que l’on « frotte et lime sa cervelle contre celle d’autrui » comme le prescrivait Montaigne. École de vie politique !
Les fondamentaux oubliés. Tout cela étant parfaitement oublié, les « leaders » mettent leur coquetterie à détecter des perles rares de la société civile, dépourvues de toute idée de ce qu’est la vie politique au quotidien. Il incombera à ces « perles » de rapporter des voix tout en s’accommodant de l’ingrat devoir de siéger au milieu des grouillots des partis politiques, qui eux seront toujours aux ordres et ne gêneront personne.
Les dynastes, les grouillots et les désillusions
Une des révélations de cette campagne électorale a été la confirmation de la puissance des dynasties ! Être « fille-de », « femme-de », est un sésame. Quant à l’avocat, au médecin, au chef d’entreprise, à la fille ou à l’épouse, une fois en situation de responsabilité, les voilà tout étonnés de devoir se plier à une sorte de discipline de groupe, eux si habitués à être chef et maître après dieu de leur destin professionnel ou familial. Quant à siéger dans des conseils de lycées ou d’associations culturelles ou sociale ? Est-ce vraiment utile quand on a des choses (professionnelles ou familiales) sérieuses à faire ?
Un cabinet d’avocat, de médecin, un PDG, sont à mille lieues du terrain qu’arpentent les distributeurs de tracts et les colleurs d’affiches. Mais ils sont autant éloignés des cadres des partis qui font vivre des sections et des circonscriptions, qui organisent des réunions des formations et qui assurent l’ingrate intendance quotidienne.Dans leur immense majorité ceux la demeurent relégués dans la pénombre des soutes pendant que le PDG ou l’avocat, ou la « fille-de » trône en bonne place sur la liste…
Et comment ceux ci peuvent-ils avoir la disponibilité pour assister à des séances de commissions, des fêtes paroissiales ou des conseils d’école ou de lycée ? Tâches ingrates et peu valorisantes auxquelles les militants eux sont plus ou moins formés.
On ferait l’addition sans le patron ? Sauf que, ce que semblent ignorer les chefs de files et têtes de liste…sauf que l’électeur n’est plus un gogo, il est même tellement libre qu’il est capable de faire n’importe quoi. Par exemple il n’est pas impressionné par son dentiste, ni par son avocat, encore moins par son patron ! Bref c’est lui, le patron !
Qu’importe! La mode fascinante de la société civile opposée aux militants des partis, est bien la règle. Sauf que cette mode n’opère pas toujours et elle est trop souvent semblable aux mirages des grands déserts. Mais comme c’est la mode et qu’elle est tenace, est-il encore utile d’aller s’encarter dans un parti politique qui « favorise l’accès aux mandats électoraux » ? Et si cela sonnait comme une extinction des partis politiques et dans la foulée comme une menace pour la démocratie constitutionnelle ?
Il y faut un sursaut, les partis politiques doivent se mettre à revivre en honorant toute la noblesse des fonctions que leur attribue notre constitution.
Sursaut qui doit réveiller les cadres du parti pour une redynamisation nécessaire et une meilleure et plus efficiente prise en compte de leur vrai rôle.
Prise de conscience des « têtes » de listes de ce que les voies qu’ils empruntent ne sont pas du tout les garanties du succès.
Robert GROSSMANN
13 février 2010
13 février 2010
Aujourd'hui, c'est le 4ème anniversaire de l'horrible mort de notre compatriote et ami: Ilan Halimi. S'il vous plait, ne l'oubliez pas ! Idem pour sa mamam: Ruth Halimi !