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FABRICE FIORESE : « C’EST LE MENTAL ! »
Son expérience et son vécu font de Fabrice Fiorèse un joueur dont les propos sont toujours écoutés. Réputé pour ne guère employer la langue de bois, il parle sans détour et avec franchise du devenir de l’Estac et évoque les mesures prises par la direction du club pour redresser une situation devenue fragile.
Fabrice, que pensez-vous de la situation actuelle de votre équipe et que vous inspirent les décisions que vient de prendre le président Gomez ?
La situation, et ses origines, je crois qu’on en a assez parlé. Ce qui compte maintenant, c’est de la redresser. Je pense que tout le monde a pris conscience que l’heure est grave. Le président, une nouvelle fois, fait le maximum pour y remédier, en intégrant des personnes dont on ne peut contester les compétences. Je ne connais pas Cécile Traverse, mais, en revanche, je connais bien Michel Rablat. Ces personnes viennent pour encadrer le groupe et pour résoudre ce qui, à mes yeux, est le plus gros des malaises dont il souffre : le mental. On sent depuis quelques temps que ce groupe est en train d’abdiquer. Ces nouvelles personnes vont, je l’espère, apporter un plus et un choc, et déclancher une prise de conscience de tous.
Les plus anciens joueurs et les plus expérimentés, dont vous faites partie, peuvent-ils tenir un rôle essentiel dans la réussite de ce plan ?
Il est logique que les anciens prennent leurs responsabilités. Mais nous sommes une minorité et c’est difficile dans ces conditions de faire passer les messages. Nous ne sommes que trois ou quatre pour vingt-cinq joueurs. Ce qui n’empêche pas que nous disons ce qu’il y a à dire.
Vous disiez bien connaître Michel Rablat qui vient d’être nommé manager sportif…
Je peux en effet en parler en connaissance de cause. C’est à cause de lui, et grâce à lui, que je suis allé à Amiens. C’est également lui qui m’avait fait venir au PSG alors qu’il s’occupait du recrutement du club parisien. Il va apporter une bonne complémentarité au coach qui n’aura plus à s’occuper de ce qui est le plus difficile à gérer: certains états d’âmes, à la hauteur de ce que je vois lorsque j’emmène ma fille à l’école maternelle. Le coach pourra uniquement se consacrer à son métier et au sportif. Michel est bien placé pour régler les problèmes et ses compétences sportives lui permettront d’apporter sa petite touche personnelle.
Le club prône l’union sacrée. Dans ce sens que pouvez-vous dire aux supporters troyens ?
Ce que j’ai déjà dit. Tout le monde doit prendre conscience que nous n’avons pas voulu arriver à cette situation. Mais le malaise est profond. Il est de l’ordre du mental, lié également au physique. Aujourd’hui, il faut sauver le plus important et limiter la casse. C’est la réalité et on a besoin de tout le monde et notamment de nos supporters, si nous voulons ensemble vivre plus tard de belles choses. On conçoit que les gens soient mécontents. Nous, on a envie de relever la tête et de finir à une place honorable. Tout le monde doit faire son auto-critique. Sur les onze matches à venir, si tout finit par bien se passer, ça peut nous servir pour la saison prochaine.
Aujourd’hui, regrettez-vous d’être venu à l’Estac ?
Pas du tout ! Je tire toujours du positif de toute situation. Et il peut s’en créer du positif si nous réussissons à nous sortir de cette situation. C’est toujours une aventure humaine. On vit parfois un maintien plus intensément qu’une montée. Et puis ça servira aux jeunes pour franchir les différents paliers de leur carrière.
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