05 novembre 2008
La bannière étoilée à Bondy !
UN DRAPEAU américain sur le marché de Bondy (Seine-Saint-Denis), forcément, ça se remarque. Mercredi matin, le comité de soutien Seine-Saint-Denis à Barack Obama vient d’installer son stand décoré d’affiches et de tee-shirts à la gloire du candidat démocrate.
Un groupe créé cet été par Kamel Hamza, conseiller municipal UMP de La Courneuve, qui s’est mis en tête de recueillir le plus grand grand nombre de signatures en faveur d’Obama pour les lui envoyer s’il est élu.
Les habitués du marché de Bondy qui s’arrêtent pour signer le font pour la victoire de la diversité que représenterait l’élection du sénateur de l’Illinois. « Ce serait un exemple pour la France », reconnaissent Guy et la jolie Murlande, d’origine africaine.
Le rejet de Bush
Jean-Paul parle lui aussi de « formidable symbole ». Mais ce cinquantenaire tient à préciser que c’est la seule raison de son soutien à Obama, car il n’adhère pas au programme du candidat démocrate. « Je ne suis pas d’accord avec toutes ses idées car je suis communiste », précise-t-il. Philéas, 33 ans, a déjà son badge Obama. Optimiste, il pense que les Etats-Unis sont prêts à élire un Noir. « En France aussi, la population est prête, juge cet électeur d’Olivier Besancenot. Mais ce sont les élites qui bloquent les minorités dans les médias, à l’Assemblée et dans les directions des entreprises. »
Parmi la vingtaine de signataires de ce mercredi, beaucoup affichent aussi leur rejet de George W. Bush. « Sa politique a esquinté le monde entier, il a mis la pagaille, juge Liliane, il faut que ça change. » D’autres sont sûrs que si Obama est élu, les liens entre la France et les Etats-Unis se resserreront.
Sur le marché, la démarche de soutien à un candidat américain fait également des sceptiques. « On est en France ici, pas aux Etats-Unis, alors, à quoi ça sert ? » raille un trentenaire qui refuse le tract qu’on lui tend. « Qu’est-ce que vous croyez qu’il va faire pour nous ? » s’énerve un autre. Mais Kamel Hamza ne veut pas se laisser démonter. « Il faut qu’il sache que sa victoire, c’est aussi celles des banlieues françaises », insiste-t-il, sûr que le candidat, une fois élu, prendra le temps de s’intéresser à ces soutiens. Pour compléter les signatures, le comité de Seine-Saint-Denis va continuer d’arpenter les marchés, comme aujourd’hui à Aubervilliers ou demain à La Courneuve. En attendant le 4 novembre, l’« Obama tour » continue.
Source: Le Parisien
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