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Les 27 ans de Radio J.

Radio_j De nombreuses personnalités politiques assistaient la semaine dernière, dans un restaurant de la rue de Berri, au 27e anniversaire de Radio J. En ouverture de la soirée, le secrétaire général, Guy Rozanowicz, rappelait que la radio avait traversé ces derniers mois des épreuves financières et juridiques qui auraient pu conduire à sa disparition.

Rama Yade intervint brièvement pour signaler son intervention sur la radio au lendemain du premier tour des élections présidentielles à 7 heures du matin, après une courte nuit.
L’ancien maire d’Antony, Patrick Devedjian, rappela qu’il avait initié en 1984 le jumelage de sa ville avec celle de Sdérot, sévèrement pilonné, depuis trois ans, par les roquettes Qassam des terroristes du Hamas. Elle fut suivie par les témoignages de deux jeunes habitantes qui racontèrent le calvaire permanent des familles : « N’oubliez pas de faire connaître nos souffrances ! ».

Jack-Yves Bohbot (Conseiller UMP du XIème arrondissement de Paris et Membre du Consistoire)


C'était et c'est l'un de mes acteurs préfèrés ! J'ai toujours été subjugé par le couple qu'il formait avec l'actrice Simone Valère ! Une union qui a durée, 66 ans !!! Et que seule la mort a stoppé !

Jean Desailly est mort !

NOUVELOBS.COM et recherches personnelles
 

Il avait formé un des duos les plus célèbres au théâtre aux côtés de sa femme Simone Valère et avait fait carrière au cinéma au côté de Belmondo et sous la direction de François Truffaut et d'Edouard Molinaro.

L'acteur Jean Desailly et son épouse Simone Valère (Sipa)

L'acteur Jean Desailly et son épouse Simone Valère (Sipa)

L'acteur Jean Desailly est décédé dans la nuit de mardi à mercredi 11 juin dans un hôpital parisien, à l'âge de 87 ans, a-t-on appris jeudi auprès de sa famille.
Au théâtre, il avait formé l'un des couples les plus célèbres avec sa femme Simone Valère. Au cinéma, Jean Desailly a joué dans plus de cinquante films dont "La mort de Belle" d'Edouard Molinaro, "Maigret tend un piège" de Jean Delannoy, "Le professionnel" aux côtés de Jean-Paul Belmondo et "La peau douce" de François Truffaut.
Mais c'est sur les planches qu'il s'est surtout distingué, comme pensionnaire de la Comédie-Française puis surtout au sein de la compagnie
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"L'amour fou"


Avec sa deuxième épouse, Simone Valère, qu'il a rencontrée chez les Renaud-Barrault, il a fondé la compagnie Valère-Desailly et dirigé successivement à Paris, dans les années 1970 et 80, les théâtres Hébertot, Edouard-VII et de la Madeleine.
Ensemble, ils ont joué 450 fois leur pièce fétiche, "L'Amour fou" d'André Roussin, et servi les plus grands dramaturges : Molière, Shakespeare, Tchekhov, Beaumarchais, Claudel, Giraudoux...
Né le 24 août 1920 à Paris, Jean Desailly avait fait l'Ecole des beaux-arts et avait été dessinateur publicitaire avant d'aborder le théâtre en amateur avec la compagnie "La Roulotte", apprenant son métier sur le tas en parcourant la campagne.
Jean Desailly avait eu deux enfants avec sa première femme, la comédienne Nicole Desailly. Ses obsèques ont eu lieu en l'église de Vert-le-Petit (Essonne) mercredi dernier.
 
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ANNONCE TRES IMPORTANTE !

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Content

Comme a fait

l'entraîneur   (que je soutiens toujours, à

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cette heure!) de l'équipe

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de

France de Football: 

Monsieur Raymond : Domenech avec sa compagne:la journaliste Mlle Estelle Denis, hier soir. Je demande, ce matin, une nouvelle fois, mon Don du ciel: la femme de ma vie: Nawal, d'abord, en fiançailles. Puis, quand elle sera enfin prête ou comme le veut la tradition, de m'épouser d'ici un 1 an...

Jean-Pierre Renard



Kadhafi est un épiphénomène !

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Entretien accordé par Rachid Kaci au magazine Algérie-news Aboutira

Aboutira ou aboutira pas ? Telle est la question qui reste posée concernant un projet d'union qui ne cesse de susciter des rebondissements des deux côtés de la rive. Au moment même où les grandes institutions et grandes écoles, en France, organisent des conférences animées par de très belles brochettes de spécialistes pour louer la bonne grâce d'un projet qui unira pour l'éternité le Nord et le Sud, l'entourage de l'Elysée avoue que le président français considère cette initiative comme la pièce maîtresse de tous ses projets politiques du premier quinquennat et d'autres voix tentent un cadrage politique très différent. Pour les uns, les Européens, cette union n'est qu'une réplique du «5+5», un processus qui aurait échoué entre les deux rives aurait besoin de financements pour se réactualiser ; pour les Arabes avertis, cette union est une porte ouverte qui invite l'Etat d'Israël à faire son entrée dans la cour diplomatique du Monde arabe ; pour d'autres analystes, ce projet est une subtilité du président français de dévier l'entrée de la Turquie dans la communauté européenne, vers une union où la communauté européenne est présente et, enfin, pour certains, c'est un moyen pour la France d'exporter son nucléaire civil dans un marché mondial qui risque dans un très proche avenir de lui emboîter le pas. Aucun analyste à l'heure actuelle n'est capable de décrypter l'intention exacte de l'idée de l'UPM, par contre les sous-entendus vont bon train. Le dernier en date est la déclaration du président Kadhafi qui considère cette union comme «un affront fait aux pays de la rive sud», lors du minisommet tenu la semaine dernière à Tripoli. Le guide libyen ira jusqu'à rejeter la participation de son pays à l'UPM. Quelle est la réaction de l'entourage du président Sarkozy ? Pour tenter de le savoir, nous avons contacté l'un des ses conseillers qui nous livre ces quelques propos. Algérie News : Pourquoi tant de réticences autour du projet de l'Union pour la Méditerranée ? Rachid Kaci : Je ne suis pas sûr qu'il y ait autant de réticences concernant ce projet. Cette idée de réunir l'ensemble des pays de la Méditerranée va dans le sens de l'histoire et est d'une logique implacable. Tout le monde le sait, simplement il y a des égos à satisfaire et des susceptibilités à préserver… Plus sérieusement, je crois que celui qui ne comprend pas l'inévitable rapprochement de tous les peuples du bassin méditerranéen n'aime pas son pays. Cette idée n'est pas nouvelle et elle fera son chemin tôt ou tard. Il vaut mieux ne pas perdre de temps. Les réticences sont nées pour certains d'une forme de jalousie de voir la France sous l'impulsion du président Sarkozy enfin reprendre son statut de locomotive dans le concert des nations. L'Union pour la Méditerranée est la manifestation d'une vraie vision d'avenir et de perspectives de paix durables. Certains ne veulent pas s'inscrire dans de telles perspectives. L'Histoire les jugera sévèrement… Quels sont les échos dans le proche entourage du président Sarkozy ? L'entourage du président, dont je fais partie, voit dans ce projet de l'Union pour la Méditerranée une avancée considérable pour la paix et le mariage des civilisations. Il est emballé à l'idée de travailler à cette construction. Qu'est-ce qui fait, selon vous toujours, que l'Algérie soit si prudente vis-à-vis du projet ? D'origine algérienne, fils de combattant du FLN, je vous avoue que je ne comprends pas toujours le comportement des dirigeants de ce pays. Je ne comprends pas qu'ils ne saisissent pas cette occasion unique de travailler dans l'intérêt de la jeunesse algérienne et plus largement du peuple. L'Algérie a besoin de s'ouvrir vers l'extérieur et a besoin de montrer l'image d'un peuple ouvert et tolérant. L'Algérie est le peuple le plus représentatif de la Méditerranée ; il est fait de mélange de cultures, de religions et de couleurs. Il est le berceau de ce bassin, finalement. Mais je suis certain que les dirigeants actuels sont des dirigeants éclairés. Ils comprennent les enjeux ; en fin politiciens ils négocient, et c'est légitime, leur participation. Les problèmes liés au Sahara occidental ou encore le conflit entre Israéliens et Palestiniens trouveront leur solution dans le cadre de cette union. J'ai confiance dans le président Bouteflika, dans sa volonté et sa capacité à oeuvrer dans le sens de l'Histoire et l'intérêt de son peuple. Quelle lecture faites-vous de la déclaration du président Kadhafi ? Kadhafi est un homme qui a les yeux tournés vers le sud et non vers la Méditerranée. Son comportement est guidé, me semblet- il, non pas par l'intérêt des peuples mais par le sien. C'est un homme du passé. Quand le processus sera en marche, lui ou son successeur le rejoindra forcément. C'est un épiphénomène, je parle de Kadhafi face à l'enjeu de cette Union Euroméditerranée. Un mot sur le mariage annulé ? Le mariage annulé ou tout au moins la raison de son annulation sont une honte pour la justice française, d'une part, et a donné de l'Islam une image rétrograde et surannée. Plus profondément, je pense qu'il est temps pour la France de réaffirmer un certain nombre de ces valeurs pour ne pas plonger dans la manipulation de quelques illuminés sectaires et rétrogrades. Il faut que tous ceux qui sont attachés à ces valeurs universelles se réveillent. La France, comme d'autres pays d'ailleurs, ne peut plus se permettre de tolérer l'intolérable et ceux qui menacent l'équilibre de nos sociétés libérales. La pratique religieuse ne peut pas tout justifier. Nous avons tous le droit d'être idiots, en exigeant par exemple que sa femme soit vierge avant le mariage, mais nos sociétés ne peuvent pas cautionner cela, ne peuvent pas cautionner la «connerie ». Le tribunal de Lille a, à mon avis, fait reculer la France de plusieurs siècles et c'est intolérable…


La diversité de la France

 une richesse pour l’identité nationale.

35 propositions

Pour une diversité valorisée, assumée et en mouvement

35 Propositions pour une Diversité en Mouvement

Cercle de

la Diversité Républicaine

35 Propositions

pour une Diversité assumée, valorisée et en Mouvement

Sommaire

Introduction (page 4)

Une société qui s’est transformée rapidement sans prévoir les ajustements suffisants pour permettre l’intégration de nouvelles populations (page 4)

Egalité des chances ou discrimination positive : il faut lever les ambiguïtés (page 5)

I. Une citoyenneté française partagée : « Naître » citoyen français ou « être » citoyen français ? (page 9)

  • Proposition 1 : Faire de l’instruction civique une matière à part entière (page 10)
  • Proposition 2 : Créer une semaine de la cohésion nationale (page 11)
  • Proposition 3 : Généraliser les Conseils municipaux d’enfants (page 11)
  • Proposition 4 : Défendre

    la Laïcité

    de l’Etat en organisant un financement transparent des religions (page 11)
  • Proposition 5 : Simplifier les rapports entre les citoyens et les administrations (page 11)
  • Proposition 6 : Reformer du lien social en mettant en place un service civil de solidarité obligatoire de 6 mois (page 12)
  • Proposition 7 : Redonner du sens et de la valeur au don (page 12)

II. Une immigration régulée pour une intégration renforcée (page 13)

  • Proposition 8 : Mettre en place des statistiques de la discrimination afin d’établir un baromètre pour mesurer le déficit de la prise en compte de la diversité dans la société française (page 13)
  • Proposition 9 : Institution dun véritable Ministère de l’immigration et de l’intégration (page 15)
  • Proposition 10 : Mise en place d’un pacte européen de l’immigration (page 15)
  • Proposition 11 : Lier les politiques de l’immigration aux politiques de co-développement (page 15)

III. L’école républicaine comme outil de l’égalité des chances (page 17)

  • Proposition 12 : Renforcer le soutien scolaire des enfants les plus fragiles (page 17)
  • Proposition 13 : Systématiser des accès spécifiques aux grandes écoles pour les meilleurs élèves issus des quartiers difficiles (page 17)
  • Proposition 14 : Développer le système de bourses pour les plus méritants et mettre en place des cellules d’accompagnement universitaire et professionnel individualisées (page 18)
  • Proposition 15 : Créer, sur l’ensemble du territoire, des écoles de la diversité (page 18)
  • Proposition 16 : Créer un véritable service public de l’orientation scolaire (page 18)

IV. Un accès à l’emploi protégé de la discrimination (page 19)

  • Proposition 17 : Repenser le CV anonyme comme un outil de lutte contre les discriminations (page 19)
  • Proposition 18 : Former les responsables de ressources humaines à la prise en compte de la diversité dans leurs recrutements (page 20)
  • Proposition 19 : Mettre en place des cellules d’accompagnement individuels des jeunes en recherche d’emploi (page 21)
  • Proposition 20 : Transposer les aides consacrées aux zones franches aux personnes qui y résident (page 21)
  • Proposition 21 : Généraliser le recrutement par plates-formes de compétences (page 21)

·        Proposition 22 : Rendre la fonction publique exemplaire dans le recrutement des fonctionnaires (page 22)

V. Diversité et entreprise : promouvoir la réussite et l’engagement (page 24)

·        Proposition 23 : Créer un fonds de soutien aux entreprises de la diversité (page 24)

·        Proposition 24 : Valoriser les entreprises qui respectent la charte de la diversité dans les marchés publics (page 25)

·        Proposition 25 : Création d’un label « entreprise diversité » auquel seraient associés certains avantages pour soutenir la création d’entreprise (page 25)

·        Proposition 26 : Simplifier et rationaliser systématiquement le parcours de recherche d’emploi et de création d’entreprise (page 26)

·        Proposition 27 : Dans les DOM-TOM, créer des Zones Franches Globales (page 27)

·        Proposition 28 : Faire de

la HALDE

un véritable observatoire des discriminations (page 27)

VI. Diversité et culture : il faut donner une autre image de la société française (page 28)

  • Proposition 29 : Faire des médias le miroir de la société française (page 28)
  • Proposition 30 : Former les cadres de la culture de demain (page 30)
  • Proposition 31 : Faire du CSA le garant du respect de la diversité dans les médias (page 30)
  • Proposition 32 : Promouvoir la culture des quartiers comme un vecteur de connaissance et de professionnalisation (page 30)
  • Proposition 33 : Faire du 14 juillet une véritable fête nationale où l’évènement est davantage approprié par le peuple. (page 31)

VII. La représentation politique doit être plus représentative de la population française (page 32)

  • Proposition 34 : Limiter le nombre de mandats dans le temps à 2 mandats successifs dans la même fonction (page 36)
  • Proposition 35 : Volonté des partis ou quotas pour faire apparaître des candidats de la diversité sur les listes électorales(page 36)

Introduction

Une société qui s’est transformée rapidement sans prévoir les ajustements suffisants pour permettre l’intégration de nouvelles populations

« Ce que je vous propose, c’est d'apporter votre pierre à cette culture commune qui se définit elle-même non comme un particularisme mais comme l’héritière de la raison universelle et de toutes les civilisations qui ont apporté quelque chose à l’idée d’humanité.

Une culture qui depuis des siècles oppose l’universalité de ses principes au déterminisme des généalogies et des racines, ne devrait avoir aucun mal à s’accommoder d’identités multiples pourvue que la volonté de participer à une communauté de destin et de pensée soit réelle.

Et si vous doutez alors écoutez, jeunes de France, ce que disait Senghor, le poète de la négritude : «Nous, politiques noirs, écrivains noirs, nous nous sentons, pour le moins, aussi libres à l’intérieur du Français que dans nos langues maternelles. Plus libres, en vérité, puisque la liberté se mesure à la force de création. » (Nicolas SARKOZY, Discours de Marseille, 3 septembre 2006)

En moins d’un siècle notre société a profondément changé et sa population s’est diversifiée. Elle s’est enrichie grâce à l’arrivée de nouveaux Français. Ils se sont intégrés sans ligne directrice et ont cru dans le modèle social qu’ils pensaient leur être proposé.

La France

est aujourd’hui diverse, composée de plus de 20 % de personnes héritières de l’immigration et de la diversité[1] qui représentent une force utile et nécessaire au dynamisme de notre pays mais qui, malheureusement, ont souvent la sensation de ne pas y participer réellement.

La France

, c’est aussi le dynamisme des territoires et la vitalité de nos compatriotes d’Outre-Mer, pour qui l’argument de la nationalité française n’est plus le « sésame ouvre toi » de l’insertion et de la réussite.

Face à ce changement, qu’avons-nous proposé pour permettre à chacun d’entre nous de participer à ces mutations, d’y être associé ? Pas grand-chose, il faut le reconnaître. Ceux qui étaient, par leur naissance, leur famille ou leur territoire, capables de s’en sortir s’en sont sortis. Les autres, issus de familles plus modestes, de territoires défavorisés, de minorités visibles sont souvent restés « à côté » de cette dynamique et n’ont pu participer à ces changements. Nous n’avons pas su – collectivement – les associer à la dynamique sociale que nous souhaitions tous, leur permettre d’accéder à de nouvelles responsabilités. Les faits sont là et la réalité de la diversité dans la société française est bien différente de l’idée qu’on s’en fait : seules 6 % des personnes issues de l’immigration accèdent à des postes de responsabilité dans le monde de l’entreprise, 11 % à des postes dans la fonction publique, enfin celles qui accèdent à des responsabilités politiques locales sont trop rares. Combien d’élus des minorités visibles sur les 36 000 communes ? Les données statistiques, à cet égard, sont très difficiles à établir,

la France

refusant de mettre en place un dispositif de statistiques ethniques. Il faudra, tôt ou tard, s’interroger à ce sujet : ne pas comptabiliser et quantifier l’immigration en France peut être source de fantasmes de la part de ceux qui craignent une maîtrise insuffisante de cette dernière.

Parallèlement, comment

la HALDE

(Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) et le HCI (Haut Conseil à l’Intégration) peuvent-ils correctement travailler en l’absence de données quantifiées sur les populations issues de l’immigration ainsi que sur la composition de la société française ?

Tous les rapports qui ont été commandés par les plus hautes autorités ces dernières années, notamment la dernière enquête emploi de l’INSEE, s’accordent sur le constat selon lequel l’ascenseur social qui permettait aux jeunes des catégories socioprofessionnelles modestes de réaliser une véritable promotion sociale connaît de plus en plus de secousses, voire dans certains cas de véritables pannes. Ce phénomène est encore plus marqué pour les personnes issues de l’immigration : le taux de chômage des populations immigrées serait de 19,1 %, celui des Français d’origine étrangère de 16,1 % et celui des Français de naissance de 8,9 %.

Certains jeunes cumulent de nombreux handicaps : dans un environnement de chômage important, de sélectivité accrue, les jeunes qui viennent de quartiers difficiles, ceux qui sont « visiblement » différents connaissent des obstacles réels à l’accès à l’emploi.

Un fait est aujourd’hui de plus en plus acquis : à diplôme et à compétences égaux, les jeunes issus de la diversité sont davantage discriminés que les autres.

Ces constats que nous relevons tous les jours sont ils révélateurs d’une faillite de notre modèle social, d’une crise profonde de notre société ? Comment interprétons-nous les signaux qu’année après année, échéance électorale après échéance électorale, les Français ne cessent de nous adresser ?

Au sein de l’UMP, dans le cadre du Cercle pour

la Diversité Républicaine

, nous avons décidé de débattre ouvertement de la généralisation de la diversité et de formuler, sans tabou – parfois même avec provocation – des propositions d’hommes et de femmes de terrain.

Au contact des réalités que vivent nos concitoyens au quotidien, nous voulons que nos propositions permettent de contribuer au projet présidentiel que porte pour l’UMP Nicolas Sarkozy et qu’elles soient l’outil de l’égalité républicaine.

Egalité des chances ou discrimination positive : il faut lever les ambiguïtés

La promotion sociale de la diversité devrait être ressentie comme une fierté pour une société fondée sur le mérite et la reconnaissance sociale. Pourtant, comme politique publique, elle est souvent – voire toujours – attaquée comme relevant de l’idée d’une « discrimination positive » qui serait contraire au principe républicain d’égalité.

La discrimination positive à la française ne doit pas être confondue avec l’« affirmative action » américaine.

Rappel

Aux Etats-Unis, l’« affirmative action » a été mise en place dans les années 60 dans le prolongement du mouvement des droits civiques. Un premier décret de

1961 a

imposé aux entreprises qui veulent contracter avec l’Etat fédéral d’assurer l’égalité de traitement racial à l’emploi. En juillet 1967, un plan est lancé à Philadelphie qui oblige les contractants de l’administration fédérale à employer autant de membres de minorités qu’en compte leur environnement immédiat. Ce plan est généralisé par le Président Nixon entre la fin des années 60 et le début des années 70.

A partir de 1963, une politique comparable se met en place pour l’entrée dans les universités qui sera amplifiée dans les années 70. Il en sera de même dans l’emploi public.

Enfin, sous l’action des tribunaux, les entreprises privées ont été incitées à mettre en œuvre des politiques d’embauche et de promotion sociale des « minorités dites visibles ».

La Cour Suprême

des Etats-Unis a validé la politique de l’« affirmative action » en acceptant que les critères ethniques et raciaux soient pris en compte, ce qui aujourd’hui reste totalement prohibé en France. Le terme consacré aux Etats-Unis est désormais « diversity ».

Les effets de l’« affirmative action » aux Etats-Unis

En 40 ans, le nombre d’avocats noirs est passé de 1,3 % en 1960 à 5 % en 2000, le nombre de docteurs en université de 1 % à 6 % entre 1970 et 2000, le nombre de jeunes Noirs diplômés de 5 % à 15 %.

En France, de quoi s’agit-il? D’où part-on ?

Comme cela a été évoqué plus haut, des discriminations existent qui frappent de façon identique les Français issus de l’immigration et nos compatriotes d’Outre Mer, dont l’appartenance à

la France

n’est pourtant plus à démontrer.

Comment mettre un terme à de telles discriminations, à de tels déséquilibres sociaux ? Comment remettre en marche l’ascenseur social qui est aujourd’hui en panne pour toute une partie de la population, et plus particulièrement pour ceux qui, plus fragiles, moins protégés, sont souvent en marge de la société ?

Faut-il instaurer de nouveaux privilèges ? Mettre en place des « quotas » qui seraient contraires au principe fondateur d’égalité républicaine ? Reconnaître le communautarisme qui permettrait, parce qu’on appartient à telle ou telle communauté, de bénéficier d’avantages auxquels les autres – les Français de souche – n’auraient pas droit ?

Beaucoup de voix s’élèvent – au sein de notre famille politique notamment - pour s’opposer à de tels dispositifs.

Pourtant, en 1958, le Général de Gaulle avait adopté une ordonnance imposant que 10 % des emplois de catégorie A et B dans la fonction publique soient réservés aux Français musulmans (ordonnance n° 58-1016 du 29 octobre 1958 édictant des mesures destinées à favoriser l’accès des Français musulmans d’Algérie aux emplois publics de l’Etat, publiée au Journal officiel du 30 octobre 1958). Cette ordonnance prévoyait la création d’une commission consultative qui a été supprimée dès le début du premier septennat de François Mitterrand par le décret n° 82-685 du 3 août 1982 portant suppression d’instances consultatives devenues inutiles (publié au JORF du 5 août).

Depuis, aucune mesure de discrimination positive sur la base « ethnique » n’a été prise en France. En revanche, des mesures de discrimination positive sur la base territoriale ont d’ores et déjà été mises en œuvre, avec plus ou moins de succès : ce sont les dispositifs spécifiques de politique de la ville, de politique d’aménagement du territoire (ZUS, ZEP, ZRR, etc.).

Des mesures ciblées ont également été envisagées sur des politiques précises, ce qui introduit donc une possibilité de mise en place de « quotas » : 1/9 du 1 % logement réservé au logement des personnes immigrées, 6 % de l’effectif salarié réservés à l’emploi des personnes handicapées, la parité en politique, etc.… Nos politiques publiques spécifiquement françaises ont su, lorsque cela était nécessaire, s’adapter pour permettre de protéger les plus faibles, de rétablir les équilibres. Mais cette mise en place de dispositifs d’accompagnement n’a jamais été fondée sur des critères raciaux ou ethniques.

Il est donc essentiel de proposer un autre modèle, de permettre à celles et ceux qui sont restés « à côté » de bénéficier des mêmes possibilités que les autres, de corriger des inégalités comme des taux de chômage accrus dans les zones urbaines sensibles, cinq fois supérieurs à la moyenne nationale.

Il est de notre devoir de corriger ces inégalités.

Depuis longtemps, notre République a mis en place des mécanismes de promotion sociale, des bourses notamment qui ne sont aujourd’hui plus contestables dans leur principe et qui font partie intégrante de notre solidarité républicaine. Pourquoi ce qui était possible pour le fils de l’ouvrier ou celui de l’agriculteur ne le serait-il pas, ou serait-il choquant, pour le fils issu de la diversité ou de l’habitant issu des quartiers difficiles qui cumule parfois les deux handicaps ? Pourquoi ne pas prévoir que, dans une société où l’ascenseur social est en panne, où l’on a vu émerger de nouvelles exclusions et de nouvelles discriminations, ceux qui le méritent par leurs qualités et par leur détermination puissent accéder un peu plus facilement à certaines responsabilités et ce quelle que soit leur couleur de peau ? Une véritable classe moyenne est en train d’émerger issue des minorités visibles. Elle se compose en partie de personnes qui ont quitté les quartiers dits « difficiles » suite à leur ascension sociale et / ou de personnes formées au Maghreb et en Afrique, installées définitivement en France. On y rencontre beaucoup de chefs d’entreprises, de cadres, médecins, commerçants et artisans, artistes et des personnes à fort potentiel qui aspirent à la prise de responsabilité et à la visibilité politique.

Nous devons encourager ce mouvement et cette volonté de réussite !

A Périgueux, le 12 octobre 2006, Nicolas SARKOZY a dessiné les contours d’une République fraternelle, celle de

la France

d’après, dans laquelle seront mises en place de nouvelles solidarités, plus actives, plus volontaristes. Nicolas SARKOZY a insisté sur le besoin de gommer certaines inégalités et de redéfinir les grandes missions régaliennes de l’Etat et des collectivités. Il a redéfini également le sens de l’engagement politique et du volontarisme en politique. Il a ouvert un nouveau champ au politique qui, lorsqu’il pense que certaines mesures sont nécessaires, doit faire en sorte qu’elles deviennent possibles.

Ce sont tous ces messages que nous souhaitons relayer et amplifier en affirmant que pour atteindre l’égalité républicaine, c’est à dire la possibilité pour chacun d’entre nous quelle que soit sa couleur de peau, son nom, son quartier de naissance, de participer à la dynamique nationale et de monter dans le train du changement, il faut permettre la diversité républicaine.

La France

n’est ni monocolore, ni mono-culturelle ; elle est diverse et pluri-culturelle. Ce sont ces différences que nous devons intégrer et revendiquer. Pour ce faire, il faut inventer de nouveaux outils pour qu’à chaque étage de l’ascenseur social, certaines passerelles soient aménagées qui permettent à celles et ceux qui le méritent de monter et de participer à cet élan que nous souhaitons créer.

Ces nouveaux outils, nous les proposons dans le cadre de ce Livre Blanc de

la Diversité

en Mouvement en souhaitant que certaines de ces  propositions soient reprises dans la campagne présidentielle.

En effet,  seul un candidat à

la Présidence

de

la République

, tel que Nicolas SARKOZY, garant de la cohésion nationale et des grands principes fondateurs de notre République, peut les porter. Elles sont l’expression d’une réflexion trop longtemps absente du débat politique et ont vocation à permettre une plus grande égalité républicaine qui tienne compte de la diversité de notre société.


I. Une citoyenneté française partagée :

« Naître » citoyen français ou « être » citoyen français ?

« Ne vous y trompez pas, sans

la République

vous n’aurez pas plus de liberté individuelle, pas plus de justice et de démocratie. Vous aurez le communautarisme, la loi des tribus, chacun renvoyé à ses origines ethniques, à sa religion, vous aurez la citoyenneté à géométrie variable, vous n’aurez pas moins d’intolérance mais davantage. » (Nicolas SARKOZY, Discours de Marseille, 3 septembre 2006)

La Nation

française a-t-elle encore un sens?

Chez beaucoup de Français héritiers de l’immigration ou originaires de nos départements et territoires d’Outre Mer, la nationalité française n’est plus le « sésame ouvre toi » de la société. Le système de valeurs s’est progressivement transformé pour ne plus correspondre aux attentes de nos compatriotes.

Il ne s’agit pourtant pas d’un phénomène spécifique aux jeunes issus de la diversité, originaires des banlieues ou issus de familles modestes, bien au contraire. C’est un sentiment généralisé ressenti par l’ensemble de notre jeunesse qui a perdu une partie de ses repères et ne se reconnaît plus dans l’appartenance à la citoyenneté française et ce quelles que soient leur origine ou leur couleur de peau.

Face à ce constat, à cette désaffection de nos valeurs de liberté trop souvent comprises comme la suprématie de l’individualisme, d’égalité, trop souvent perçues comme revendication unilatérale, toujours davantage de droits et moins de devoirs, et de solidarité malheureusement ressentie comme un besoin croissant d’assistanat, que proposons-nous ?

Que faisons-nous pour que les jeunes qui ont manifesté à plusieurs occasions ces derniers mois leur colère comprennent que la révolution ne se fait pas dans la rue en brûlant des voitures mais d’une façon constructive et réfléchie en déposant un bulletin dans les urnes ?

Que faisons-nous pour que les sentiments patriotiques ne réapparaissent pas uniquement tous les quatre ans lorsque l’équipe de France de football dispute le mondial et tous les dix ans lorsqu’elle engrange de bons résultats ?

Aujourd’hui, lorsqu’on interroge un jeune, quelle que soit son origine sur son sentiment d’appartenance à

la Nation

française, au mieux on obtient une réponse qui traduit son ignorance en la matière, au pire on reçoit une réponse de rejet.
Pourquoi ce rejet ?

Il faut donc nous interroger – collectivement – sur les causes de ce rejet et sur les propositions qui pourraient permettre, dès le plus jeune âge, de réconcilier la nation française avec ses habitants, de redonner envie aux Français de s’impliquer dans la vie de la cité, de leur redonner confiance dans le politique et dans leur Nation.

Les raisons

·        conjoncturelles tout d’abord : les jeunes ont un sentiment profond d’injustice face au monde qu’ils vont devoir affronter où tout est plus difficile que du temps de leurs parents où beaucoup plus de choses étaient possibles ;

·        structurelles également :

o       le respect des valeurs républicaines, leur apprentissage, ne sont plus considérés comme une matière à part entière, comme un enseignement dont l’apprentissage est nécessaire ;

o       la mémoire collective n’est plus entretenue par le monde de l’éducation, d’où une perte des notions de sacrifice, de valeurs communes et d’exemplarité de ceux qui sont morts pour leur patrie. Egalement, la perte de mémoire des Français vis-à-vis de leur propre histoire, une histoire aussi façonnée par l’action de grands ancêtres issus de l’ancien empire colonial, est caractéristique et symptomatique. Nous pensons que reste intacte aujourd’hui la valeur de l’exemple de personnalités politiques de notre passé, issues des départements et territoires d’Outre Mer et des anciennes possessions françaises – Léopold Sédar SENGHOR, Gaston MONNERVILLE, Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, Habib BOURGUIBA – qui ont apporté une contribution importante, parfois décisive, à l’histoire de

la France

, à ses institutions politiques. Beaucoup de jeunes Français de souche, et donc pas uniquement les jeunes Français issus de la diversité, y trouveraient la démonstration d’une tradition démocratique vivante et exemplaire, fidèle et cohérente à la devise de

la République.

o       la disparition du service militaire, enfin, a achevé de faire disparaître les repères : le mal est profond et le besoin de cohésion sociale, de retrouver un sens à l’engagement, de plus en plus urgent.

Il est donc urgent de redonner du sens à l’appartenance à

la Nation

française.

« Il existe aujourd’hui une entreprise de dénigrement systématique de

la France

, de son histoire, de ses valeurs. Nous assistons à la mise en œuvre d’une pratique délibérée de mise en concurrence des mémoires. Cette entreprise est grave parce que lorsque chacun se trouvera renvoyé dans le regard des autres à ses origines, que restera-t-il alors de l’idée de la nation qui nous rassemble par-delà toutes nos différences, que nous avons mis tant de siècles à bâtir et qui constitue si profondément l'esprit français? » (Nicolas SARKOZY, Discours pour

la France

, 9 mai 2006)

Nos propositions

  • Proposition 1 : Faire de l’instruction civique une matière à part entière

    • Sanctionnée par le brevet des collèges

    • Reconnue dans le cadre d’une « cérémonie d’accueil » dans la citoyenneté pour tous les jeunes de 18 ans.

Ainsi, tous les jeunes Français, quels que soient leur origine, leur sexe et leur degré de formation, bénéficieraient d’une formation ou d’une information sur le fonctionnement de

la République

française, leurs droits et leurs devoirs dans le cadre et vis-à-vis de

la Nation.

  • Proposition 2 : Créer une semaine de la cohésion nationale qui mette en valeur, juste avant le 14 juillet, les actions des grandes figures de l’histoire de France, de ses conquêtes et de ses avancées.

  • Proposition 3 : Généraliser les Conseils municipaux d’enfants ou de jeunes de façon à développer leur sens de l’intérêt général

    • Pour une meilleure connaissance du fonctionnement des collectivités locales ;
    • Pour un renforcement de l’engagement individuel.

  • Proposition 4 : Défendre

    la Laïcité

    de l’Etat en organisant un financement transparent des religions

    • Transparence du financement des religions sur le modèle du financement des partis politiques : seul moyen de lutter contre les financements occultes ou étrangers, la déclaration fiscale, l’aide de l’Etat et la transparence sont aussi garantes d’un Etat laïc.
    • Une telle proposition ne remet absolument pas en compte le principe de la loi de 1905 de séparation entre l’Eglise et l’Etat et ne prévoit pas, en l’état actuel des réflexions du Cercle de

      la Diversité Républicaine

      , un financement public des lieux de culte.
    • Il s’agit essentiellement, en organisant la transparence du financement des religions, de s’assurer du fait qu’ils disposent de financements clairement identifiés.

  • Proposition 5: Simplifier les rapports entre les citoyens et les administrations

Trop souvent, le rejet de l’Etat est lié à une mauvaise communication entre les citoyens, trop fréquemment perçus comme des administrés passifs ou des usagers et l’Etat, souvent également perçus comme une machine complètement fermée sur elle-même qui empêche toute évolution.

    • Simplification administrative au service des citoyens : ce n’est pas aux Français de s’adapter aux exigences de l’administration mais à l’administration d’apporter des réponses aux Français ;
    • Vers une charte de la qualité généralisée à toutes les administrations

  • Proposition 6 : Reformer du lien social en mettant en place un service civil de solidarité obligatoire de 6 mois

Le Rapport Hirsch de 2005 sur « La nouvelle équation sociale » relevait la nécessité d’une plus grande implication des Français dans la lutte contre la pauvreté. Il proposait de systématiser un « service civique de solidarité » pour tous les Français quel que soit leur âge dans des structures dédiées au social, à l’enfance, à la solidarité.

Dans cet esprit, nous proposons que tous les jeunes à partir de 18 ans soient accueillis par les administrations, les associations, les structures caritatives, les entreprises pour donner à titre presque bénévole, 6 mois de leur temps au service de la collectivité. Ce « passage obligé » pourrait également constituer une première expérience très enrichissante pour le jeune auquel cette « première expérience » manque souvent. L’obligation réciproque de l’employeur constituerait également une passerelle intéressante entre le monde du travail et la jeunesse. Cet apprentissage de l’intérêt général est un élément indissociable de la réussite d’un projet de restructuration du lien social qui s’est trouvé profondément affaibli depuis la disparition du service militaire.

  • Proposition 7 : Redonner du sens et de la valeur au don

Dans certains pays, les dons aux structures caritatives sont fortement défiscalisés de façon à permettre à ceux qui ont des ressources de participer à un effort de solidarité nationale. Une défiscalisation, à hauteur de 20 % des revenus, pourrait permettre aux associations reconnues d’utilité publique de bénéficier de plus de ressources et ainsi d’œuvrer dans l’intérêt général. Le plafond des « boucliers fiscaux » pourrait ainsi être rehaussé de façon à permettre à ceux qui gagnent le plus d’injecter une partie de leurs revenus dans l’économie de la solidarité.


II. Une immigration régulée pour une intégration renforcée

 

« Enfin, il faut être plus volontariste et exigeant en matière d’accueil et d’intégration. Le contrat d’accueil doit être obligatoire et le contenu des formations plus dense. Nous sommes fiers des valeurs de

la République

, de l’égalité entre les hommes et les femmes, de la laïcité, de l’idéal français d’intégration. Alors, osons en parler à ceux que nous accueillons. Et agissons pour que les droits de la femme française s’appliquent aussi aux femmes de l’immigration. » (Nicolas SARKOZY, Discours 9 juin 2005, « Une immigration choisie, une immigration réussie »)

La France

est une terre d’immigration depuis la fin du 19ème siècle : on estime aujourd’hui qu’entre 15 à 20 millions de Français sont héritiers de cette immigration et constituent le visage de cette France plurielle et multiculturelle qui fait notre richesse.

Pendant près d’un siècle, cette immigration a été souhaitée, suscitée pour des raisons culturelles, historiques et économiques.

Cependant, depuis le début des années 80, l’immigration est devenue un véritable problème de société du fait de la détérioration de l’économie, de l’augmentation du chômage et de l’ouverture de nos frontières à une immigration non maîtrisée. A cette situation conjoncturelle qui ne s’est pas améliorée s’est également ajoutée la concentration des personnes issues de l’immigration récentes dans certains territoires urbains et les problèmes de surpopulation qui ont pu en découler.

C’est cette détérioration des conditions d’accueil qui conduit une partie de nos compatriotes à se sentir rejetés, exclus du modèle social français et qui constitue aujourd’hui la cause essentielle du mal-être dans lequel ils vivent.

Notre modèle d’intégration ne fonctionne donc plus non pas seulement parce que ses rouages sont grippés et qu’il faut entièrement revoir ses applications, mais aussi parce qu’il n’a pas pu absorber le surcroît d’entrées en France sur un territoire qui ne parvenait déjà plus à réduire ses propres fractures : à la paupérisation de la société française se sont ajoutées la pauvreté et la détresse des populations nouvellement entrées en France.

Il est donc nécessaire d’agir sur deux niveaux : sur une adaptation du processus d’intégration, telle que nous la proposons dans cette contribution, mais également sur une régulation d’une des causes de ces dysfonctionnements à savoir, l’immigration.

Nos propositions

·        Proposition 8 : Mettre en place des statistiques de la discrimination afin d’établir un baromètre pour mesurer le déficit de la prise en compte de la diversité dans la société française

Pour une meilleure connaissance des discriminations

Les statistiques de la discrimination sont indispensables car elles permettent de montrer que les discriminations restent encore ancrées dans notre société et qu’il faut les combattre. En France, l’ethnicisation des statistiques n’est pas admise sur un plan constitutionnel. Pourtant ,certains de nos concitoyens venant d’Afrique, d’Asie, d’Outre Mer sont confrontés aux problèmes d’emploi, de logement et d’insertion professionnelle à cause de la couleur de leur peau et donc de leurs origines. La plupart des sondages faits récemment montrent que la couleur, le patronyme et le lieu d’habitation constituent des critères de discrimination et de déclassement socio-professionnel. Ces trois critères nous semblent plus pertinents que ceux de l’origine : comment se considèrent nos compatriotes d’Outre Mer ? Comment se considèrent les arrières petits-fils d’immigrés? Comme Français… La notion d’origine perd donc son sens au fil des années mais la barrière de la couleur de la peau subsiste et est bien réelle.

Il n’existe pas aujourd’hui de baromètre pertinent de l’état de la société française : au mieux dispose-t-on d’éléments de mesure de ses dysfonctionnements grâce aux rapports de

la HALDE

et d’autres organismes. Il ne s’agit cependant que d’enregistrer les plaintes, d’instruments de mesure a posteriori qui ne sont pas susceptibles d’orienter le décideur politique. Pour tirer un meilleur parti du baromètre des discriminations, une démarche fondée sur l’analyse des catégories retenues dans la vie ordinaire, c'est-à-dire les Blancs, les Noirs, les Asiatiques, pourra être définie.

Mettre en place des instruments de mesure pertinents

           

La mise en place de statistiques des discriminations permettra de mesurer l’état de la société française. A partir de critères explicites de mesure des discriminations, il est nécessaire de mettre en place des grilles d’analyse qui s’adressent à la fois à ceux qui sont victimes des discriminations et à ceux qui en sont les auteurs.

    • On posera aux sondés dans chaque catégorie des questions portant sur l’emploi, le logement, l’éducation et autres, tout en leur demandant si le sentiment d’exclusion ou d’inclusion  lié à cette question est relatif à leur couleur de peau.

    • On demandera aux entreprises dans chacun de leurs bilans annuels et dans la rubrique comptes sociaux de dire si la diversité est prise en compte ou non en fonction des populations représentant la société locale car la répartition de la population n’est pas homogène sur le territoire.

Le Haut Conseil à l’Intégration et

la HALDE

pourraient tirer de ces nombreuses sources sur la discrimination et du baromètre des informations utiles pour accélérer, encourager et promouvoir la lutte contre les discriminations. Les statistiques de la discrimination, complétées par des lois, permettront d’aborder les problèmes de la discrimination de façon collective, active, préventive et volontariste en donnant aux autorités publiques des marges de manœuvre pour leur discours et pour leurs moyens d’action.

La société française est prête à accueillir ces mesures nouvelles qui favorisent la promotion de l’égalité des chances (voir le sondage du Parisien dans lequel la population française accepte d’être dirigée par un Français d’origine étrangère). Les statistiques de la discrimination et le baromètre des discriminations, sans être l’alpha et l’oméga d’une politique d’éradication définitive des discriminations en France, constituent des éléments fondamentaux qui diront aux politiques les progrès ou non accomplis en matière de discrimination et ce qui reste à faire pour valoriser la lutte pour l’égalité des chances.

  • Proposition 9 : Institution dun véritable Ministère de l’immigration et de l’intégration, séparé des affaires sociales et capable de mettre en place de véritables politiques de régulation de l’immigration.

L’immigration en France n’a jamais été liée au problème du développement car

la France

a toujours considéré l’immigration comme un volet économique et familial permettant de résoudre deux problèmes : combler le déficit en main d’œuvre disponible de certains secteurs d’activité et favoriser le regroupement familial. A ces deux objectifs s’ajoute la politique dite de l’asile. Ce qui était vrai entre la fin de la guerre et les années 75 jusqu’aux années 80 ne l’est plus aujourd’hui.

La France

doit se donner les moyens de promouvoir une immigration choisie pour une intégration réussie.

  • Proposition 10 : Mise en place d’un pacte européen de l’immigration

o       Mise en place d’un pacte européen en matière d’asile, d’immigration économique et de regroupement familial, trois aspects de la politique d’immigration ;

o       renforcer les conditions d’intégration

      • la volonté d’intégration : on ne peut pas régulariser de façon systématique, ni reconduire aux frontières de la même façon. C’est la raison pour laquelle chaque dossier de régularisation doit être regardé individuellement et tenir compte à la fois des motivations d’entrée sur le territoire, des capacités et de la volonté d’intégration ainsi que des conditions familiales.

      • le parcours d’intégration : il est nécessaire de conditionner la régularisation à la volonté d’intégration et au respect de

        la République

        française.

  • Proposition 11 : Lier les politiques de l’immigration aux politiques de co-développement

            La politique d’aide au développement de

la France

en direction de l’Afrique a montré ses limites qui se traduisent par une immigration massive des Africains vers

la France

, un accroissement de la corruption dans les pays africains.

            On constate que les flux migratoires sont d’autant plus importants que la différence de niveau de vie et de croissance économique est forte.

            Des programmes annuels d’assistance technique et financière ont été mis en place (250 millions d’euros) mais ces actions restent encore trop ponctuelles et doivent être renforcées à l’échelle nationale pour l’obtention d’un meilleur résultat.

            Le co-développement – participation directe des migrants au développement de leur pays d’origine – apparaît comme l’une des formes les plus efficaces de redistribution des richesses en direction des pays émergents.

            Il s’agit donc de renforcer cette tendance naturelle, de l’orienter et de tourner le dos à une politique de moyens pour aller vers une politique de résultats.

·        Optimisation des moyens existants sur place et qui bénéficieraient de l’expérience venant de l’extérieur (formation professionnelle et technique, développement de l’agriculture, équipement en infrastructure).

·        Participation de la diaspora africaine en France au soutien d’un nouveau modèle de co-développement grâce à l’aide des pouvoirs publics en matière de distribution de fonds et d’orientation des projets vis-à-vis des dirigeants des pays africains.

·        Création au sein du Ministère de l’Immigration et de l’Intégration d’un secrétariat d’Etat en charge du co-développement doté de moyens financiers et humains qui mettrait en place des politiques innovantes de coopérations entre

la France

et les Etats concernés (défiscalisation des investissements, création d’une banque nationale française chargée du co-développement)


III. L’école républicaine comme outil de l’égalité des chances

« Mes chers amis, c’est par l’éducation que nous éviterons le communautarisme. C’est par l’éducation que nous sauverons la méritocratie. Ce soir, je suis venu vous convaincre que la vraie fidélité 

la République

, ce n’est pas de donner à tout le monde la même chose, c’est de donner plus à ceux qui ont moins » (Nicolas SARKOZY, « Education : le devoir de réussite », 1er décembre 2006)

La réussite de l’entreprise d’intégration du plus grand nombre dans la vie de na Nation passe nécessairement par l’école.

Les exemples abondent d’une réussite sociale de Français issus de l’immigration, en particulier à partir de 1875 et des lois sur l’école laïque obligatoire, acquise grâce à l’école républicaine.

Aujourd’hui, l’attente des parents d’élèves issus de la diversité n’est pas moins grande et pas moins exigeante que ne l’était celle de leurs prédécesseurs.

Le standard de l’école publique ne doit pas être changé. Cependant, si les études doivent rester classiques afin de garantir à tous l’accès aux savoirs fondamentaux qui sont la condition d’accès aux meilleures formations post-baccalauréat, les programmes, en particulier en littérature et en histoire, doivent être ouverts sur les apports des Français d’Outre Mer et issus de la diversité.

Les politiques de zones d’éducation prioritaire, de lutte contre les discriminations à l’embauche ne permettent pas une évolution suffisamment rapide de la situation de celles et ceux qui peuvent être victimes de ce type de discrimination. L’égalité des chances, si elle a profondément évolué depuis quelques années grâce à l’impulsion, notamment des ministres de l’éducation et de la cohésion sociale, n’est pas aujourd’hui satisfaisante et nécessite des mesures fortes pour éviter le sentiment d’exclusion d’une partie de la population.

Nos propositions

  • Proposition 12 : Renforcer le soutien scolaire des enfants les plus fragiles en permettant la mise en place de cours renforcés après l’école dans le cadre de l’éducation nationale.

Les enfants qui ne bénéficient pas de l’encadrement parental suffisant pour leur permettre de progresser doivent pouvoir bénéficier de soutien particulier de la part de l’éducation nationale. Il est anormal que caque année ce soient près de 100 000 jeunes qui sortent de l’école sans qualification et sans maîtriser les savoirs fondamentaux.

  • Proposition 13 : Systématiser des accès spécifiques aux grandes écoles pour les meilleurs élèves issus des quartiers difficiles.

Les études le montrent : les initiatives mises en place par certaines grandes écoles pour permettre à des élèves issus des quartiers difficiles d’accéder à leurs cours sont très positives. Au terme du cycle d’études, ces élèves sont aussi brillants – sinon plus brillants – que ceux qui n’ont pas bénéficié de ce traitement de « faveur » et le retour sur investissement est excellent dans les quartiers où l’exemplarité de ces parcours fait des émules.

  • Proposition 14 : Développer le système de bourses pour les plus méritants et mettre en place des cellules d’accompagnement universitaire et professionnel individualisées pour les jeunes issus des quartiers difficiles ou héritiers de la diversité dont les moyens financiers ou l’environnement social ne permettent pas d’accéder aux niveaux supérieurs.

  • Proposition 15 : Créer, sur l’ensemble du territoire, des écoles de la diversité

Ces écoles permettraient aux meilleurs de chaque quartier sensible de bénéficier d’un enseignement de qualité et de transformer nos jeunes de la diversité en fer de lance de

la France

à l’étranger. Lorsqu’on a deux cultures, deux langues, deux histoires, il est beaucoup plus facile de s’adapter dans un pays étranger – dans son pays d’origine – d’en connaître les codes.

Nous avons en France un potentiel extraordinaire avec l’immigration de conquérir, grâce à ces jeunes, des marchés : il faut leur permettre de bénéficier d’une formation adaptée comparable aux « charter schools » américaines qui bénéficient, dans le cadre de contrats d’objectifs bien spécifiques, d’une totale autonomie de moyens.

  • Proposition 16 : Créer un véritable service public de l’orientation scolaire qui soit le mieux articulé possible avec le monde du travail en développant notamment les département « relations avec les entreprises » de l’Education Nationale.

    • Généralisation des stages durant les années collège de façon à aider les jeunes à trouver sa voie ;

    • Renforcement de l’apprentissage et de la formation professionnelle ;

    • Véritable outil de prospective du marché du travail, à mi-chemin entre l’école et l’entreprise et qui soit chargé d’examiner à moyen et à long terme les besoins en termes de travail des entreprises, de façon à planifier et à orienter les études et à éviter la mise en place de filières dont les débouchés n’existent plus.


IV. Un accès à l’emploi protégé de la discrimination

« Je suis partisan de la discrimination positive, qui n’est au fond que l'égalité réelle, que l’autre nom du volontarisme républicain, parce qu’il n’y a pas d’autre méthode pour réparer certaines injustices et pour lever les obstacles qui empêchent beaucoup de Français d’être reconnus selon leurs mérites. » (Nicolas SARKOZY, Discours pour

la France

, 9 mai 2006)

Bien que la loi interdise toute discrimination en matière d’embauche, il existe de véritables freins à l’emploi pour les personnes issues de la diversité. Les chiffres cités en préambule de cette contribution sont éloquents et traduisent cette réalité du monde de l’emploi : le chômage touche deux fois plus durement les personnes issues de la diversité et ces personnes le sont cinq fois plus lorsqu’elles sont issues des quartiers difficiles.

Ainsi le « délit de faciès » existe-t-il. La couleur de peau, plus que l’origine, est donc déterminante dans les choix de recrutement alors que, d’une part, elle ne devrait pas l’être et que, d’autre part, une histoire, une culture différentes peuvent être des atouts qu’il faudrait valoriser.

L’augmentation du nombre de saisines de

la HALDE

est, à cet égard, un signe très encourageant : les personnes victimes de ces discriminations utilisent désormais ce nouvel outil et cette utilisation a valeur d’exemple. Il est indispensable que les recruteurs connaissent les risques qu’ils encourent à développer certaines discriminations à l’embauche et il est essentiel que les personnes victimes de ces discriminations connaissent leurs droits et les fassent respecter.

Les études menées sur la discrimination à l’embauche parlent d’elles-mêmes : un testing réalisé en 2004 par Jean AMADIEU a permis de démontrer statistiquement que lorsqu’un jeune homme blanc, parisien est convoqué 75 fois, le même homme résidant au Val Fourré n’est convoqué que 45 fois. Lorsque cet homme est âgé de plus de 50 ans il n’est convoqué que 20 fois et lorsqu’il est Maghrébin, il n’est convoqué que 15 fois. Lorsqu’il est handicapé, il n’est convoqué que 5 fois.

Depuis plusieurs années, des propositions ont été faites au travers de plusieurs rapport dont l’un des plus connus est celui de Monsieur Claude BEBEAR de novembre 2004 qui préconise un certain nombre d’outil dont certains, comme le CV anonyme, ont été intégrés dans notre législation.

Ces outils sont utiles mais pas suffisants pour mettre en œuvre une politique réellement efficace de lutte contre les discriminations à l’embauche.

Nos propositions

  • Proposition 17 : Repenser le CV anonyme comme un outil de lutte contre les discriminations

Le succès, puis les polémiques liées à la mise en place dans notre législation du CV anonyme conduisent à relativiser son intérêt et à le replacer dans son contexte. Le CV est un outil parmi d’autres de la lutte contre les discriminations à l’embauche. Il n’est pas une fin en soi mais concourt, à son niveau, à ce combat.

CV anonyme mode d’emploi

·        Le CV anonyme est conçu comme un moyen de gommer le filtre de l’origine lors de la sélection initiale des candidats. Il ne s’agit en rien de gommer la personnalité du candidat qui sera « visible » lors de l’entretien de recrutement. C’est uniquement un moyen de permettre à ceux qui ont les compétences pour le poste de pouvoir atteindre cet entretien d’embauche. Une fois ce filtre passé, leurs compétences sont reconnues et la discrimination devient beaucoup plus difficile à exercer : il faudra que le recruteur justifie son refus d’embauche à compétences égales avec d’autres candidats.

·        Mode d’emploi : il s’agit ici d’adresser le CV à une cellule de recrutement chargée de rendre les CV anonymes (tel que le préconise le rapport BEBEAR) mais on peut également envisager de ne retenir que le numéro de portable pour identifier la personne.

·        Les avancées liées au CV anonyme : ce dernier permet à l’entreprise de rencontrer un camp plus large de candidats. Le recrutement de personnes issues de la diversité est également pour l’entreprise une source d’enrichissement et de meilleure adéquation avec l’attente de ses clients.

·        Les réticences liées au CV anonyme

Difficulté de mise en œuvre pour les PME qui ne disposent pas de cellules de recrutement.

o       a priori du côté des candidats issus de la diversité qui ne souhaitent pas que l’on gomme leur identité,

o       le CV anonyme ne doit pas être l’unique outil de lutte contre les discriminations dans le travail. Conçu comme tel, il est insuffisant.

  • Proposition 18 : Former les responsables de ressources humaines à la prise en compte de la diversité dans leurs recrutements

De véritables avancées en matière de sensibilisation des responsables de ressources humaines sur les questions de diversité : depuis bientôt 10 ans, le monde de l’entreprise a pris conscience de la nécessité d’adapter ses méthodes de recrutement à la  réalité de la société française qui est diverse.

L’évolution des mentalités à cet égard est déterminante : c’est elle qui conditionne les bons résultats de la lutte contre les discriminations.

Des formations existent désormais pour sensibiliser les responsables de ressources humaines à la diversité , il faut les encourager et les systématiser.

Le rôle des fédération professionnelle dans la sensibilisation des PME : dans les petites entreprises, il n’existe pas de service de ressources humaines. C’est le chef d’entreprise qui recrute directement. Il est donc nécessaire d’impliquer les fédérations professionnelles dans la lutte contre la discrimination à l’embauche.

  • Proposition 19 : Mettre en place des cellules d’accompagnement individuels des jeunes en recherche d’emploi qui tiennent compte des difficultés que rencontrent les jeunes du fait de leurs origines.

Il est nécessaire que les cellules d’aide à la recherche d’emploi (ANPE, Missions locales, structures étudiantes) tiennent compte de la difficulté que rencontrent certaines personnes du fait de leur origine. Des structures spécifiques doivent être mises en place pour permettre cette adaptation et garantir à l’employeur que celui qu’il recrute est le meilleur pour le poste et pour le candidat lui donner les outils nécessaires à l’exercice de son emploi.

  • Proposition 20 : Transposer les aides consacrées aux zones franches aux personnes qui y résident

Depuis de nombreuses années, il existe en France des politiques de discrimination positive qui portent non pas sur les personnes mais sur les territoires : zones franches, ZEP, ZUS, ZRR, etc.…

           

Certains de ces dispositifs ont fait leur preuve et remportent de véritables succès : on est loin des effets d’aubaine que l’on a longtemps redoutés et les résultats très positifs rencontrés témoignent de l’utilité de tels dispositifs.

C’est pourquoi il est proposé de mettre en place une « portabilité » de ces dispositifs par les personnes issues de ces quartiers : l’entreprise de centre ville qui recruterait une personne issue du quartier classé en ZUS, par exemple, se verrait exonérée de charges sociales pendant un an ou deux. Cela serait la juste rétribution des efforts de formation mis en œuvre par elle pour recruter ce jeune – souvent sans formation.

  • Proposition 21 : Généraliser le recrutement par plates-formes de compétences qui doit progressivement se mettre en place à tous niveaux. Recruter les gens sur leurs compétences réelles et non pas sur leurs compétences supposées.

Les plates-formes de compétences se généralisent sur l’ensemble du territoire : c’est une mode de recrutement « gagnant- gagnant » :

o       Garantie du meilleur recrutement

o       Protection contre les attaques de lutte contre la discrimination

o       Promotion des compétences des candidats

·        Proposition 22 : Rendre la fonction publique exemplaire dans le recrutement des fonctionnaires

Le 29 octobre 1958, le Général de GAULLE avait imposé qu’un certain nombre de postes de la fonction publique soient réservés aux Français issus du Maghreb. Cette forme de discrimination positive à la française visait à permettre à ceux-ci de trouver un emploi et une place sur notre territoire et à éviter que ces hauts fonctionnaires qui avaient dû, par fidélité à

la République

française, quitter leur pays d’origine, ne se retrouvent dans des postes qui ne soient pas à la hauteur de leurs compétences.

Au delà de la simple reconnaissance de

la France

à leur égard, c’était également pour notre pays un moyen de bénéficier de leurs compétences.

Malheureusement,

la France

d’aujourd’hui n’a pas reconduit ces pratiques et le recrutement de hauts fonctionnaires issus de la diversité a plus un caractère d’exception.

Ainsi, la nomination d’un Préfet d’origine Nord Africaine a-t-elle suscité de nombreuses controverse. De la même façon, la récente nomination du Président de

la Grande Halle

de

la Villette

, par le Ministre de

la Culture

a davantage été commentée sur le fait que ce nouveau Président était Noir que sur le projet qu’il défend et qui a été déterminant pour sa nomination.

La France

du XXIème siècle est donc encore sclérosée sur ses vieux principes et ne reconnaît pas la diversité aux plus hautes responsabilités.

·        L’exemplarité de la fonction publique en matière de diversité : comment demander aux entreprises de recruter des personnes issues de la diversité si l’Etat ne donne pas l’exemple ? Il faut que l’Etat et les collectivités aient une politique volontariste dans ce domaine et recrutent, de préférence lorsque cela est possible (à compétences égales), des personnes issues de la diversité.

·        Les nominations au sein des autorités indépendantes doivent également tenir compte de la diversité.

o       Aujourd’hui aucune autorité indépendante ne tient compte de la diversité : à quand des conseils de direction avec des représentants de la diversité ? Est-il normal que des instances comme

la HALDE

, l’Agence Nationale de

la Cohésion Sociale

, le Musée de l’Immigration, etc. n’aient aucun représentant de la diversité dans leurs instances dirigeantes ? A cet égard, la récente nomination au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) d’un journaliste d’origine arabe est un excellent signe de cette mutation que nos institutions doivent opérer pour permettre une représentation juste de la société.

o       Les représentants de la diversité ne doivent pas être cantonnés aux seules questions de la diversité.




[1] Recensement 1999


Aujourd'hui, c'est un grand jour pour nous, les bonapartistes: c'est l'anniversaire de la dernière victoire de Napoléon Ier à Ligny en Belgique, contre les prussiens !

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Après l'abdication de l'Empereur à Fontainebleau le 6 avril 1814 et la première Restauration royale qui s'ensuivit, les maladresses et injustices sans nombre du gouvernement de Louis XVIII à l'égard de l'ancienne armée napoléonienne, qui n'épargnèrent même pas les orphelines des maisons de la Légion d'honneur, la prétention de rétablir les errements de l'Ancien Régime, la non observation du traité de Paris dans les clauses intéressant directement Napoléon retiré à l'île d'Elbe, le refus de lui rendre sa femme et surtout son fils, les menaces d'enlèvement par les royalistes et même d'assassinat, ont fait l'objet d'une énorme bibliographie. La responsabilité de son retour de l'île d'Elbe et de la guerre qui en résulta ne peut donc, en foute justice, être imputée en premier lieu à Napoléon. Certains auteurs n'écartent même pas la duplicité des gouvernants britanniques dans le double but de provoquer de nouveaux troubles en France et de justifier, aux yeux du monde, l'arrestation de Napoléon et sa déportation (1). Par ailleurs, dès sa rentrée aux Tuileries, ce dernier avait tenté toutes les démarches possibles auprès des Alliés afin de maintenir la paix. La coopération de son frère Lucien, de Benjamin Constant, tous deux libéraux, et du républicain Carnot, donnait de sérieuses présomptions de sincérité à ces avances pacifiques auxquelles fut mêlé le baron de Stassart, notre futur gouverneur des provinces de Namur et du Brabant, envoyé en mission à la cour de Vienne mais arrêté en cours de route par la police autrichienne. N'ayant plus d'illusions à se faire quant aux sentiments de sa famille (sic) autrichienne, mis au ban des nations par le Congrès de Vienne, Napoléon fut contraint à se préparer à la guerre et à réorganiser l'armée.

Son plan? Tomber sur les plus rapprochés et les plus menaçants des Alliés là où ils ne l'attendent pas, battre séparément les Anglais et les Prussiens avant de se rejeter vers l'Est à la rencontre des Austro-Russes en marche vers la France. Mais la réussite de ce plan, qui sera très minutieusement préparé par l'Empereur, dépend de la rapidité des mouvements bien combinés des différents corps et l'utilisation rationnelle des moyens dont chacun dispose

Rappelons brièvement que, rassemblée en un temps record dans la région de Beaumont-Walcourt-Philippeville, l'armée du Nord, forte de 120.000 hommes et 570 bouches à feu, sous les ordres directs de l'Empereur, devait se mettre en marche le 15 juin 1815 avant l'aube pour franchir la Sambre en trois colonnes par Marchienne-au-Pont, Charleroi et Châtelet, Dans l'ordre de mouvement du 15 juin faisant suite à celui préparatoire, très développé, donné à Avesnes le 15, figure cette phrase : " Les lieutenants- généraux seront prévenus que l'intention de Sa Majesté est d'avoir franchi la Sambre avant midi et de porter l'armée sur la rive gauche de cette rivière " et dans ces ordres l'Empereur revient à plusieurs reprises sur la prescription pour tous les corps de l'armée de " faire marcher en tête les sapeurs et les moyens de passage que les généraux auront réunis " et sur l'utilisation des équipages de pont, Mieux, il prescrit aux généraux Rogniat et Haxo, respectivement commandants en chef du génie de l'armée et de la Garde impériale, de marcher avec l'avant-garde et d'employer les troupes du génie et les marins aux " travaux de passage des rivières, des têtes de ponts, des réparations de chemins et d'ouvertures de communications, etc.. ".

Et cependant, malgré l'intention si clairement exprimée, nous savons que la Sambre ne fut pas franchie aussi rapidement que l'Empereur le voulait et cela pour des raisons qui ne sont pas le fait de l'ennemi. En effet, le l° Corps prussien du général Zieten, surveillant la frontière entre Binche et Moustier-sur-Sambre, est parvenu à décrocher et à se retirer en combattant adroitement pour aller regrouper ses quatre brigades d'infanterie et ses deux brigades de cavalerie autour de Fleurus où il sait que Blücher l'attende

C'est que la colonne française du centre est très en retard sur l'horaire fixé par l'Empereur parce que les ordres ne sont pas arrivés, dit-on, au général Vandamme, dont le corps d'armée, le 3, désigné pour former l'avant-garde dès 3 heures du matin, n'a pas bougé et que Napoléon doit le faire remplacer au pied levé par la Garde impériale pour s'emparer de Charleroi. A la colonne de droite c'est plus grave encore. Le 4° corps du général Gérard ne franchira la Sambre entièrement par l'unique pont de Châtelet que le lendemain parce que le commandant d'une de ses divisions, le lieutenant- général comte de Bourmont, vient de passer à l'ennemi avec son état-major.


 

Certains auteurs ont cru pouvoir atténuer les conséquences de sa félonie en supposant que Bourmont ne connaissait rien du plan des opérations le matin du 15, ce qui resterait à prouver, car à quoi servaient les ordres des 15 et lA si des lieutenants-généraux ne devaient rien en connaître, mais la seule présence de sa division venant de Metz n'était-elle pas une indication suffisante ? Ce serait prendre les Prussiens pour des imbéciles.

Et qu'ont pu raconter les adjoints de Bourmont, son chef d'état-major Clouet et les aides de camp de Villoutreys, de Trélon, d'Andigné et Sardat ? L'action de Bourmont est d'autant plus méprisable qu'il aurait pu se tenir à l'écart comme d'autres et même suivre le Roi à Gand, ce qui était son droit, mais, après avoir sollicité un emploi de Napoléon en se faisant recommander par le général Gérard, il abandonnait ce dernier en le compromettant au moment du combat.

Quant à l'aile gauche, les lenteurs de la progression des lieutenants- généraux Reille et d'Erlon par Marchienne vers Gosselies et les Quatre- Bras et placés dans le courant de l'après-midi, sous les ordres du maréchal Ney qui venait de rejoindre l'armée, ont fait l'objet de commentaires sans fin des historiens militaires dans lesquels revient fréquemment le mauvais fonctionnement d'un état-major dont le maréchal Soult est devenu le chef au grand étonnement de l'armée.

Quoi qu'il en soit, voici la situation de l'armée de Napoléon le 15 juin au soir. A la colonne de gauche, les éléments de tête ont atteint les lisières nord de Frasnes-lez-Gosselies. Elle n'a pas occupé les Quatre-Bras tenus par une seule brigade de la division des Pays-Bas du lieutenant-général baron de Perponcher, brigade commandée par le prince Bernard de Saxe-Weimar, occupant adroitement le terrain. Fort inquiet néanmoins, le prince réclame d'urgence des ordres, des renforts et des munitions. A la colonne de droite, une seule division du 4 corps, celle du général Hulot qui a remplacé Bourmont, a franchi la Sambre à Châtelet. Au centre, Charleroi a été occupée vers midi et la cavalerie légère de Pajol a poursuivi les Prussiens mais, non soutenue par l'infanterie, n'a pu progresser au-delà de Gilly.


Il a fallu attendre et Napoléon impatient prendra lui-même le commandement de l'engagement qui se déroula vers 17 heures autour de Gilly. C'est là que le lieutenant-général Letort, des dragons de la Garde, aide de camp de l'Empereur, perdit la vie dans une charge à la tête des quatre escadrons de service. En fin de journée, la cavalerie de Grouchy a atteint la transversale Campinaire-Lambusart, le corps de Vandamme bivouaque autour de Soleilmont, puis, échelonnée entre Charleroi et Gilly, la Garde Impériale.

Revenu à son quartier général, installé à Charleroi au château Puissant, Napoléon étudie les rapports de Grouchy et de Ney. Zieten se retirant vers l'Est, l'Empereur en conclu que les Prussiens vont s'éloigner des Anglais, ce qui ne peut que favoriser son plan. Mais bientôt la suite des événements le détrompera.

Le 16 à l'aube, le maréchal Grouchy, ayant occupé Fleurus évacuée par l'arrière-garde de Zieten, prévient Napoléon que de nombreuses colonnes prussiennes venant par la route de Namur se concentrent vers Brye et St-Amand. Le renseignement est bientôt confirmé par un officier de lanciers envoyé par le général Girard détaché la veille par le général Reille avec sa division pour flanquer la droite du 2° corps et en position autour du village de Wangenies. Napoléon se rend alors à Fleurus où il arrive vers 10 h 30, parcourt les avant-postes, fait construire un observatoire au moulin Naveau d'où il observe le terrain, questionne le géomètre Simon et se décide à attaque les Prussiens. Mais, conséquence en partie de la trahison de Bourmont, le 4 corps est en retard, et Napoléon doit attendre alors que Blücher, arrivé la veille en toute hâte de Namur et installé à Sombreffe, presse l'arrivée de ses II° et III° corps et les dispose avec celui de Zieten sur une ligne générale Wagnelée-La Haye-St Amand- Tongrinne. A droite, face au Sud, le 1° Corps, étagé derrière le Grand-Ry et la Ligne tient Wagnelée-La Haye-St Amand, ce dernier village légèrement au-delà du ruisseau, et l'agglomération de Ligny. A sa gauche le III° corps, général Thielman, occupe la région Sombreffe- Tongrinne-Boignée-Balâtre.

En second échelon, sur la route de Nivelles entre Sombreffe et Brye, sont accolées les quatre brigades à trois régiments du I I° corps du général Pirch I° avec, en réserve, sa division de cavalerie à trois brigades sous les ordres du général von Wahlen-Jürgass. Les Prussiens se hâtent d'organiser leur position, de placer leurs batteries, de créneler les murs des enclos, (Ies maisons, des fermes. Blücher qui espère une aide des Anglais vient d'avoir une entrevue avec Wellington sur les hauteurs de Brye et il sait que son IV° Corps sous les ordres de Bülow est en marche venant de Liège ; Bülow n'arrivera pas à temps pour prendre part à la bataille, mais nous savons qu'il interviendra le premier à Waterloo. Quoi qu'il en soit, compte tenu des pertes du corps de Ziethen dans la journée du 15, Blücher dispose maintenant d'environ 85.000 hommes et de 216 canons.


 

En face de lui Napoléon vient d'adopter le dispositif suivant : Devant La Haye et St Amand f'ace au N.-E. le 3 corps du général Vandamme, renforcé de la division Girard détachée du 2 corps, soit quatre divisions d'infanterie et la division de cavalerie légère Domon constituent la gauche française. Au centre, devant Ligny, se trouve le 4 corps. Le général Gérard a placé les deux divisions d'infanterie, généraux Pêcheux et Vichery, face au X.-O. La troisième, du général Hulot, en potence face au N.-E. en direction de Tongrinne, est passée, avec la division de cavalerie légère du général Maurin, aux ordres du maréchal Grouchy, commandant l'aile droite, en liaison avec les deux corps de cavalerie légère et de dragons des généraux Pajol et Exelmans déployés devant Balâtre et Boignée. En réserve, à hauteur et à l'ouest de Fleurus, la Garde impériale ; à l'est les deux divisions de cuirassiers, huit régiments, du lieutenant-général comte Milhaud. Soit en tout dans la main de l'Empereur à 14 h 30 67.000 hommes et 258 canons. Rappelons que le 6° corps du lieutenant-général Mouton, comte de Lobau, en réserve à Charleroi, sera appelé vers 16 heures, mais ne sera pas engagé, et que le maréchal Ney est maintenant, mais tardivement, aux prises avec les troupes de Wellington qui, depuis midi, se sont renforcées considérablement et, à présent, tiennent solidement les Quatre-Bras.

Il est quinze heures. Une batterie de la Garde vient de tirer trois coups de canon à intervalles réguliers. C'est 1c signal de l'attaque. Sous un ardent soleil les essaims de tirailleurs de Vandamme et de Gérard se faufilent dans les vertes moissons déjà hautes qui les dissimulent quelque peu. Mais les colonnes d'assaut qui les suivent subissent immédiatement le feu Aes batteries prussiennes bien placées qui garnissent les versants au nord des vallées du Grand-Ry et de La Ligne. Devant St Amand, le général Vandamme charge la division Lefol d'enlever le saillant de la position de Zieten que constitue le village immédiatement au sud du Grand-Ry. Mais ni Vandamme, ni Lefol n'ont fait, au préalable agir leurs batteries pour en imposer aux canons prussiens.


 

Néanmoins les fantassins français se ruent à l'assaut du village aux cris de " Vive l'Empereur " tandis que les musiques régimentaires jouènt le " Chant du départ ". Le village est enlevé. Une contre-attaque y bloque les Français. Vandamme fait alors intervenir son artillerie et, à la gauche de la division Lefol, engage celle du général Berthezène qui déborde le village par l'ouest et se dirige vers l'agglomération de La Haye tandis que la division Girard, plus à gauche encore, marche vers Le Hameau s'en empare et progresse vers La Haye pour tourner toute la position ennemie de St Amand. Tout le dispositif de Vandamme est flanqué vers Wagnelée par la division de cavalerie légère du général Domon et, comme ultime réserve, il dispose de la division d'infanterie du général Habert.

Telle est la situation à l'aile gauche française vers seize heures. Mais Blücher qui sent la menace contre son aile droite y envoie des renforts d'infanterie et de cavalerie. La lutte devient de plus en plus âpre, particulièrement autour de La Haye où les régiments de Girard, 11° et 12° légers, 4° et 82° de ligne, sont très éprouvés. Les trois généraux de la division sont bientôt hors de combat. Blessé mortellement le licutenant-général baron Girard succombera le 27 juin à Paris. Les généraux de brigade de Villiers et Piat sont évacués, le colonel Matis du 82° prend le commandement. A l'aile droite française, les hussards, chasseurs et lanciers de Pajol, les dragons d'Exelmans, la division de cavalerie Maurin du 4° corps, soutenus par la seule division d'infanterie du général Hulot, le tout sous les ordres du maréchal Grouchy, en imposent au III corps prussien de Thielman et, chose extraordinaire, le feront pendant toute la bataille de Ligny et s'empareront de Boignée, Balâtre, Tongrenelle, franchiront la Ligne et menaceront directement Sombreffe. Mais au centre ?


 

Devant l'agglomération de Ligny, face au nord-ouest, nous l'avons dit, le lieutenant-général Gérard a disposé les deux divisions d'infanterie des gcnéraux Vichery et Pêcheux, ce dernier à gauche, Pêcheux est le premier engagé. Ses régiments, 30 et 40~ de ligne (brigade Romme) 6° léger et 6° de ligne (brigade Schoeffer) prennent pied dans Ligny après une trop mince préparation d'artillerie et ils sont refoulés. Gérard reçoit en renfort deux batteries d'artillerie lourde de la Garde. Celles-ci commencent un violent tir à obus et à boulets sur le village où les toits de chaume prennent feu et où des maisons s'effondrent sur les défenseurs. L'attaque de Pêcheux est relancée. La Ligne, qui traverse du sud-ouest au nord-est le village de Ligny, n'est pas un mince ruisseau. Profonde de moins d'un mètre, il est vrai, mais très sinueuse, large de trois à quatre mètres suivant les endroits et l'importance des pluies, elle coule encaissée entre deux talus de trois à quatre pieds au-dessus du plan d'eau. Sur les deux rives garnies de saules et de haies vives, les enclos des maisons dispersées, dont les murs ont été crénelés, constituent autant de blockhaus, et les grands bâtiments, aux murailles épaisses, des fermes d'En-Haut et d'En-Bas, représentent avec l'église, le cimetière et le château un des plus solide bastion de la position bien choisie et connue de Blücher. jusqu'à dix-neuf heures, les combats dont l'acharnement ira grandissant vont continuer dans Ligny avec des alternatives diverses et Gérard engage la division Vichery à la droite de Pêcheux.


 

De part et d'autre de La Ligne, les adversaires se fusillent à bout portant. Des fantassins français, de l'eau jusqu'à mi-jambe, tentent de franchir le cours d'eau tandis que d'autres s'en prennent aux bâtiments fortifiés et essaient de s'emparer des deux ponts. Les mémorialistes, tant Prussiens que Français, décrivent la fureur inouïe des corps à corps de Ligny. Les soldats de Blücher se souviennent d'Iéna et des années d'occupation, les grognards de Napoléon ont présentes à la mémoire les exactions et les pillages qui accompagnèrent la défaite de 1814. Le village est pris et repris quatre ou cinq fois. Aux attaques succèdent les contre-attaques, et ce sauvage va-et-vient des deux adversaires par dessus La Ligne va se prolonger quatre heures, jusqu'au moment où se déclenchera, enfin, l'assaut victorieux, avec l'aide de la Garde impériale, retardé pour une raison qui n'est qu'un nouveau et étonnant contre-temps comme on en trouve plus d'un, dans ce que nous appellerions de nos jours le " suspense " de la campagne de 1815.

En effet, que se passe-t-il devant La Haye et St Amand où la bataille n'est pas moins acharnée qu'à Ligny ? Il est plus que dix-sept heures. Non seulement Vandamme suspend son attaque, après avoir engagé sa dernière division pour tenir tête aux renforts de Blücher, mais il évacue Le Hameau, La Haye et St Amand, si chèrement conquis alors qu'une division de tirailleurs et de voltigeurs de la Jeune Garde est en marche pour le soutenir ainsi que la brigade de lanciers du général Alphonse de Colbert prélevée sur la droite dans le corps de Pajol, bientôt suivis du 11° chasseurs du colonel Nicolas. Or, c'est le moment où, ayant constaté que Blücher dégarnissait son centre pour courir au secours de sa droite, l'Empereur a décidé de l'enfoncer et se prépare à y engager la Garde et les cuirassiers.


 

Il se fait que Vandamme vient d'apercevoir une très forte colonne qui se dirige vers ses arrières. Quelle est cette colonne ? Vandamme la croit ennemie. Peut-être se souvient-il de sa mésaventure de 1815 en Saxe, à l'affaire de Külm, où son corps d'armée aventuré à la poursuite des Austro-Russes, sans être soutenu par le maréchal Gouvion-St-Cyr, s'était vu coupé par les Prussiens et n'avait pu se dégager qu'au prix de lourdes pertes et de nombreux prisonniers dont lui Vandamme, resté aux mains des Russes. Celui-ci est donc inquiet. Il prévient l'Empereur qui suspend la marche de la Garde vers Ligny et fait reconnaître la colonne suspecte. Elle n'est autre que le 1° corps du général Drouet d'Erlon lequel, marchant de Gosselies vers Frasnes, a été détourné vers Brye, mais non pas sur Fleurus, pour se rabattre sur les arrières des Prussiens conformément au plan de Napoléon. Mais le Maréchal Ney engagé contre Wellington aux Quatre-Bras, a envoyé à d'Erlon un contre-ordre formel de revenir vers lui. Interdit, d'Erlon est retourné vers Frasnes en laissant toutefois sa division de cavalerie et la division d'infanterie Durutte en vue de Wagnelée. Cette affaire de la marche et de la contre-marche du 1° corps a fait l'objet de discussions interminables des historiens de 1815.

Comment, tiraillé entre deux ordres contradictoires, tout un corps d'armée, par suife d'une erreur de transmission ou de mauvaise interprétation des ordres, n'a-t-il été utile ni à Ligny ni aux Ouatre-Bras, mais est venu, bien à contre-temps, jeter le trouble jusque dans l'état-major impérial et a fait retarder le dénouement de la bataille de Ligny. Pour plus de détails nous renvoyons le lecteur aux nombreux historiens et mémorialistes de l'époque. La réponse du reste ne sera jamais clairement connue ; un important messager de l'Empereur vers le maréchal Ney dans l'après-midi du 16, le colonel de la Bédoyère, ayant été fusillé par la Restauration quelques semaines après Waterloo sans qu'on ait pu recueillir son témoignage capital. Quoi qu'il en soit, l'attaque de la Garde et de la grosse cavalerie sur le centre prussien ne démarra que passé dix-neuf heures.

Quelle est la situation à ce moment ? Devant Le Hameau, La Haye et St Amand, Blücher qui s'acharne sur la gauche française est contenu par le corps de Vandamme, l'héroïque division Girard (2), la division des tirailleurs et voltigeurs de la Jeune Garde du général comfe Barrois que vient renforcer la division de chasseurs de la Garde, 2, 5 et 4° chasseurs du général comte Duhesme. La division de chasseurs à cheval de Domon et 1cs lanciers et chasseurs de la division Subervie couvent la gauche de ce dispositif.

Devant Ligny l'Empereur organise l'assaut final avec les deux divisions de Gérard électrisées par l'arrivée de la Garde impériale. Les quatre régiments de grenadiers à droite avec l'artillerie, à gauche le l° chasseurs à pied du général Cambronne suivi des sapeurs et marins de la Garde, des dragons et grenadiers à cheval de la Garde, des gendarmes d'élite et des cuirassiers de Milhaud. Mais laissons parler ici un sergent du 1er grenadiers ; Nous marchons ainsi pendant vingt minutes, notre dernier mouvement eut quelque chose de religieusement imposant ! Oui, nous l'aimons, il y avait quelque chose de solennel et de religieux dans cette immense procession militaire marchant à la mort d'un pas ferme et la tête haute, précédée de l'image de la Patrie. Les tambours ne battaient pas . Une salve de soixante coups de canon part de notre droite. C'est l'artillerie de la Garde qui salue l'armée prussienne.

L'Empereur est près de nous sur un tertre au bord d'un chemin creux que nous allons franchir sous ses yeux en le saluant de nos vivats. A l'instant la charge bat, nos têtes de colonnes s'élancent dans le ravin par sections et demi-sections suivant le terrain et les issues ; chaque régiment suit le mouvement au pas de course et nous sommes bientôt au-delà de Ligny que plus de cinq heures de combats acharnés n'avaient pu mettre complètement en notre pouvoir. Mais cette fois il est définitivement enlevé à la baïonnette. Nous marchons malgré nous quelquefois même nous trébuchons sur des monceaux de cadavres dont sont encombrées les rues de Ligny, mais, grâce au ciel, quelques minutes ont suAi pour nous faire franchir cette espèce de vallée de Josaphat où morts et vivants sont pêle-mêle. Nos têtes de colonne se reforment au bas du coteau car nous avons encore à monter à l'assaut des masses qui nous attendent pour nous foudroyer à notre apparition sur les mamelons qu'elles occupent en force .

Notre régiment était à mi-côte du premier mamelon lorsque les grenadiers à cheval, les dragons de la Garde ainsi que les cuirassiers du général Delort sortirent de ce défilé et se reformèrent au grand trot, par escadrons, pour compléter la victoire. Ce hourrah général de trois mille hommes de grosse cavalerie avait quelque chose de prodigieux et d'effrayant. Ce fut en cette circonstance que le crépuscule rendait encore plus confuse que le maréchal Blücher eut son cheval tué dans l'attaque qu'il commandait en personne .

En effet, Blücher, en apprenant ce qui se passait à Ligny, était accouru de St Amand et avait chargé la cavalerie française avec tout ce qu'il avait pu rassembler. Précipité au sol et immobilisé sous le poids de son cheval atteint d'un coup de feu, toute une charge de cuirassiers l'avait dépassé deux fois, mais l'obscurité l'avait dérobé, ainsi que son aide de camp, à la vue des cavaliers de Delort et un retour offensif de dragons prussiens l'avait délivré. Lorsqu'on réfléchit aux pertes de temps le matin à Châtelet, conséquence en partie de la trahison de Bourmont, et à celle résultant des marches insolites du corps de d'Erlon, on peut se demander comment les choses auraient tourné si l'obscurité n'était venue arrêter les combats qui ne s'éteignirent que passé vingt-deux heures.

Mais on n'écrit pas l'histoire avec des si ; on ne peut que constater les faits, Comme si les éléments avaient voulu se joindre aux fureurs des humains, un orage avait éclaté, épaississant les ombres du crépuscule. I es Prussiens se retirèrent du champ de bataille et, après s'être barricadés à Sombreffe et à Brye, battirent en retraite avant l'aube du 17, le corps de Thielman vers Gembloux, ceux de Ziethen et de Pirch I vers Mont-St- Guibert par Tilly, Mellery, Gentinnes, en direction de Wavre où le corps de Bülow rejoignit Blücher par Dion-le-Mont.

Telle fut la journée de Ligny la dernière victoire de Napoléon, qui n'atteignit pas l'ampleur qu'il en avait espéré, c'est-à-dire la destruction de l'armée prussienne, car le regroupement de son armée autour de Wavre allaif pcrmettre au tenace Blücher de venir sauver Wellington en tombant dans le flanc droit des Français à Plancenoit en cette fin d'après-midi du 18. Mais l'objet de cette étude n'est pas de décrire les circonstances atmosphériques et humaines qui, malgré Ligny, aboutirent au désastre de Waterloo et... à Ste Hélène.

Général Major Honoraire H.J. COUVREUR

 

La bataille de Ligny du 16 juin 1815,

~ dernière victoire de l'Empereur ~

Le 16 juin 1815, Napoléon a réussi, par une marche tout autant savante qu'audacieuse, à s'intercaler entre les Prussiens et les Britanniques pour les battre séparément. Il veut d’abord rosser les Prussiens, car il sait les Anglais moins enclin à aider leur allié. Il se rabattra sur ces derniers ensuite.

Il trouve Blücher dans la région de Ligny qui s'y est installé avec 3 corps de son armée.

A son aile droite, le 1er corps de von Ziethen occupe les lieux autour de Wagnelée. Le 2e Corps de Pirch I s'étend sur les villages de Ligny et Sombreffe, au centre du dispositif défensif. Le 3e Corps de Thielemann, quant à lui, couvre l'aile gauche prussienne c'est à dire les bourgs de Tongrinelle et de Tongrinnes, derrière lesquels se trouvent les routes stratégiques de Gembloux et de Namur.



Général Comte von Gneisenau.
Quartier-Maître général de l'armée du Bas-Rhin.

Le plan de l'Empereur est simple, pendant que les généraux Vandamme et Gérard attaqueront le centre prussien pour le fixer, le corps de d’Erlon enveloppera l’armée de Blücher par la gauche. Ce vaste mouvement sera suivi ensuite par Ney, chargé auparavant de prendre les Quatre-Bras.

Forces en présence à la bataille de Ligny

Armée française


Armée prussienne

IIIe corps (Vandamme)
15 130 soldats, 1 017 cavaliers, 38 canons
IVe corps (Gérard)
13 101 soldats, 814 cavaliers, 38 canons
VIe corps (Lobau)
9 373 soldats, 32 canons
Division Girard (détachée du IIe corps)
5 178 soldats, 8 canons
La Garde impériale (Drouot)
12 727 soldats, 1 718 cavaliers, 82 canons

---- Réserve de cavalerie ----
Ie corps de cavalerie (Pajol)
2 336 cavaliers, 12 canons
IIe corps de cavalerie (Exelmans)
3 096 cavaliers, 12 canons
IVe corps de cavalerie (Milhaud)
2 797 cavaliers, 12 canons
Total des artilleurs : 8 088 hommes

Ier corps (von Zieten)
27 817 soldats, 1 925 cavaliers, 96 canons
IIe corps (von Pirch I)
25 836 soldats, 4 468 cavaliers, 80 canons
IIIe corps (von Thielmann)
20 611 soldats, 2 405 cavaliers, 48 canons

Total des artilleurs : 3 927 hommes.

Total des général :
75 575 hommes, 234 canons.

Total des général :
86989 hommes, 224 canons.

La bataille commence à 15 heures. Le 3e Corps de Vandamme repousse les Prussiens de Saint-Amand et de Saint-Amand-la-Haye. Ziethen contre-attaque en vain. Gérard (4ème Corps) bombarde Ligny et emporte la moitié du village, après avoir été repoussés trois fois.

A 17 heures, les Français qui ont essuyé de lourdes pertes, restent accrochés au terrain conquis. Ils ne peuvent toutefois aller de l'avant. Napoléon attend toujours la présence de Ney qui doit déboucher sur sa gauche. Il lui a fait pourtant parvenir un message lui ordonnant de "manoeuvrer sur le champ de manière à envelopper la droite de l'ennemi et à tomber à bras raccourcis sur les derrières ". L'Empereur envoie une dépêche équivalente au général Drouet d’Erlon, qui commande le Ier corps, engagé nulle part. Ni l'un, ni l'autre ne vient couper la retraite des Prussiens...

Ne voyant rien venir, Napoléon envoie sa Garde, soutenue par 60 canons. Duhesme avec les Tirailleurs et Voltigeurs de la Jeune Garde, ainsi que les Grenadiers et les Chasseurs de la Moyenne Garde doit contenir le secteur de Vandamme. Le reste de la Garde impériale sous Friant et Morand se positionne contre Ligny.

Le Maréchal Blücher renversé par une charge des cuirassiers du 9e régiment est dégagé par des Uhlans.
Son cheval tué était un cadeau du prince regent d'Angleterre. tableau de Messerschmit.

A 20 heures 30, la Garde prend le reste du village de Ligny à la baïonnette et gravit le plateau de brye sur lequel les Prussiens tentent de reformer leur ligne. Blücher qui espère encore l'arrivée de Wellington, rassemble la cavalerie de von Röder pour charger la Garde et gagner du temps. Il prend lui-même la tête des escadrons. Les Grognards résistent. Des cuirassiers du 4e Corps de Milhaud les soutiennent et finissent de rejeter les cavaliers prussiens. Le Major général von Lutzöw, chef de la 2e brigade du 1er corps de Ziethen est fait prisonnier. Blücher, qui a son cheval tué sous lui, tombe à demi inconscient. Son aide de camp, Nostitz, le sauvera de la capture.

Les Prussiens quittent le champ de bataille en déroute. Ils ont perdu 12 000 tués et blessés, ainsi que 8 500 prisonniers et déserteurs. Les Français perdent 11 130 tués et blessés.

Le général von Gneisenau, chef d'état major de l'armée prussienne, qui commande en l'absence de Blücher, décide de retraiter l'armée sur Wavre plutôt que Namur. Cette initiative stratégique est décisive car elle rapproche les Prussiens de Wellington, en d'autres termes, elle rendra possible la concentration des forces alliées à Waterloo.

 

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Crédits photo : Le Figaro

Le bloc-notes d'Ivan Rioufol

Le Nouvel Observateur vient de publier un appel, soutenu par de talentueux confrères, dénonçant une «campagne obstinée et haineuse» contre Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem. Le texte reproche à «des individus» de contester la véracité d'un de ses reportages montrant Mohammed al-Doura, 12 ans, «tué par des tirs venus de la position israélienne le 30 septembre 2000 dans la bande de Gaza, lors d'un affrontement entre l'armée israélienne et des éléments armés palestiniens». Enderlin, journaliste infaillible ?

La pétition suggère qu'un reporter, singulièrement dans une zone de conflit, ne saurait être jugé que par ses pairs : un esprit de corps qui a pour effet d'imposer une vérité, en décrédibilisant les contradicteurs. La presse soviétique procédait pareillement. Certes, les médias aiment mieux donner des leçons qu'en recevoir. Mais l'omerta sur la contestation de ces faits, qui ont eu de considérables répercussions au Proche-Orient, fait injure à la démocratie.

La diffusion par France 2 de la mort de l'enfant auprès de son père blessé avait attisé la deuxième intifada. Deux réservistes israéliens allaient être lynchés par des Palestiniens. Ceux qui, devant une caméra vidéo, tranchèrent la tête du journaliste américain Daniel Pearl, en 2002 au Pakistan, avaient la photo de la scène. Elle ébranla des esprits aussi avisés que Catherine Nay : «La mort de Mohammed annule, efface celle de l'enfant juif, les mains en l'air devant les SS, dans le ghetto de Varsovie.»

Or, des contre-enquêtes contredisent désormais cette version d'Enderlin, qui n'était pas sur place. C'est son cameraman palestinien, Talal Abou Rahma, militant du Fatah, qui a fourni les images en attribuant les tirs aux Israéliens. Depuis, des expertises font douter de cette thèse. Les rushes, qui montrent des Palestiniens mimant de fausses blessures, font dire également à Philippe Karsenty, directeur d'une agence de notation des médias, qu'il y a même «mise en scène» et «imposture» sur l'agonie filmée. Poursuivi pour diffamation, la cour d'appel de Paris vient de lui reconnaître son «droit de libre critique».

Rien ne permet d'accuser Enderlin, professionnel visiblement estimé, de désinformation. Mais rien ne justifie de le présenter comme au-dessus des critiques. Pourtant, c'est bien un corporatisme absurde qui maintient la chape de plomb sur l'«affaire al-Dura». Dans Marianne, cette semaine, l'historien Elie Barnavi propose une commission d'enquête indépendante. Elle est devenue indispensable. Les amis d'Enderlin ne peuvent cautionner davantage un crime de lèse-majesté.

Exemples d'autoprotection

Le pouvoir médiatique ne peut ainsi s'autoprotéger sans tomber dans l'arbitraire qu'il dénonce par ailleurs. Or ce travers revient assez régulièrement. Michel Legris, qui vient de nous quitter, en avait fait les frais après avoir dénoncé, en 1976, dans un livre à succès (Le Monde tel qu'il est, Plon), la politisation sournoise de cette «institution», mise au service de la gauche derrière un apparent équilibre journalistique. Pour avoir osé mettre en cause la prétendue rigueur du quotidien du soir, dont il avait démissionné en 1972, Legris allait devoir attendre 1985 avant de retrouver un employeur, avec L'Express. Le lynchage de Dominique Baudis, accusé sur la place publique, en 2003, pour des crimes inventés par des affabulateurs, n'a pas davantage conduit à l'autocritique des médias suiveurs. Sans parler du scandale d'Outreau. Quant au «Watergate français», promis par une meute aux trousses de Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream, il y a longtemps qu'il s'est effiloché. Le dossier aura pourtant mobilisé deux juges d'instruction parmi les plus en vue. Il est tellement vide concernant l'ancien premier ministre, mis en examen pour complicité de dénonciation calomnieuse, que le parquet a dû requérir un supplément d'information sur son implication présumée. Depuis, les multiples procureurs autoproclamés ont-ils émis des bémols sur leurs convictions de culpabilité ?

L'ombre de Sarkozy ?

Faudrait-il aussi comprendre l'annonce du départ de Patrick Poivre d'Arvor du journal de TF1 et son remplacement par Laurence Ferrari comme une reprise en main de la droite ? Cette analyse saugrenue semble pourtant acquise par des commentaires mimétiques qui veulent voir l'ombre de Nicolas Sarkozy derrière le jeu de chaises musicales dans l'audiovisuel. En réalité, cette affaire illustre surtout le nombrilisme de bien des médias, tentés de transformer leurs propres histoires en événements d'envergure. Le talentueux grand prêtre du «Journal de 20 heures», esprit libre et indépendant, ne méritait sûrement pas, après vingt et un ans de présence, une telle éviction brutale dont il s'est d'ailleurs plaint publiquement hier. Mais son départ ne justifie pas les effarements d'une caste criant au complot. Pour autant, si la droite a aussi dans l'idée de chercher à rééquilibrer la traditionnelle prééminence des «progressistes» dans la majorité des rédactions, elle n'en est pas blâmable. Les médias, chasse gardée de la gauche ?

Pensée unique

Les «nonistes» irlandais, accusés par leurs médias (comme le furent les «nonistes» français) de ne rien comprendre à rien, seront-ils minoritaires à l'issue du référendum d'hier ? En France, cette pensée unique des «ouiistes» avait été rejetée par 55 % des électeurs…

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Source: le Blog de Mr Azria