Le nouveau Grand rabbin de France Gilles Bernheim a estimé lundi "probable" le caractère antisémite de l'agression d'un jeune homme à Paris, mais "pas certain".
"Il est manifeste que le caractère antisémite est probable, pas certain", a commenté Gilles Bernheim sur RTL. "Il est probable mais seule la justice le confirmera", car "avant de se prononcer de manière définitive il faut savoir".
"Mon premier souhait, après l'élection hier soir était de lui rendre visite", mais "l'état stationnaire avec diagnostic réservé" ne le permet pas, a-t-il précisé. "Mes premières pensée étaient pour lui, sa famille, ses proches et, dès que cela pourra se faire, je vais rendre visite à sa famille".
Le nouveau Grand rabbin de France a souligné qu'il y a des "actes même moins graves, ces intimidations, ces menaces (qui) pèsent dans certains quartiers de Paris ou de la région parisienne depuis assez longtemps, depuis le début de la deuxième Intifada". "Il y a des périodes avec des pics, des périodes avec des agressions moins graves auxquelles on s'habitue, des expressions qui deviennent fréquentes et parce qu'elles deviennent fréquentes, on n'apprend à vivre avec".
Ecartant "un regain" d'antisémitisme, Gilles Berhneim a estimé que c'est "sans doute parce que ces marques d'antisémitisme n'ont pas disparu ces dernières années".
Quant à une explication par "des tensions communautaires" dans ce quartier du XIXe arrondissement de Paris, le Grand rabbin de France a prévenu qu'"il faut toujours mettre les mots les moins faux possibles sur la réalité". "Il y a des actes antisémites, des jeunes qui veulent en découdre avec des groupes juifs, il y a aussi des bandes organisées dont l'objet est de vendre de la drogue ou d'autre chose, sans doute mal intentionnées qui provoquent ou profitent de l'affrontement".
"Les pouvoirs publics font ce qu'ils doivent faire mais malheureusement, on se rend compte qu'il y a des actes inattendus qui se produisent, et il faut produire de nouvelles solutions pour protéger", a conclu Gilles Bernheim. AP
Le NouvelObs.com
Présidant le Groupe des élus UMP du 18ème arrondissement, je condamne avec force et fermeté le bris de la stèle du square Léon Serpollet érigée à la mémoire des enfants juifs déportés, inaugurée le 27 janvier dernier. Cet acte est intolérable. Je me suis longuement entretenue avec Noël Veg, le président de l'Association pour la Mémoire des Enfants Juifs Déportés du 18ème arrondissement, à l'origine des plaques apposées à l'entrée des écoles du 18ème et de cette stèle.
Je souhaite que les auteurs de cet acte puissent être appréhendés dans les meilleurs délais: c'est le fait d'un groupe d'individus qui se sont introduits dans ce square pour y commettre diverses dégradations.
J'appelle à la vigilance et au rassemblement de tous.
Roxanne Decorte (Conseillère UMP du XVIIIème arrondissement de Paris)
C'est un triste week-end que les parisiens ont encore vécu avec l'agression inqualifiable du jeune Rudy haddad samedi soir lorsqu'il rentrait tranquillement chez lui comme d'habitude.
Il est aujourd'hui entre la vie et la mort et c'est avec beaucoup d'émotion que je suis allée manifester mon indignation face à tant de haine pour un enfant en raison de sa foi...
Car oui je crois que cet acte odieux n'est toujours pas qualifié par les raisons de l'horreur de l'antisémitisme et que une fois encore chacun se regarde en n'osant pas dire ce que nous voulions tous oublier.
Alors non et trois fois non, car après Ilan Halimi, Sébastien Sellam et tant d'autres anonymes, je veux dire mon émoi le plus sincère à la famille et regrette que les élus de la Majorité Parisienne n'ait pas pris la peine de se déplacer devant tant d'injustices et de violence...
J'étais entourée de mes amis, habitants du quartier et amis de la famille, tous appelés par les associations communautaires...
Delphine Burkli, Conseillère de paris du 9ème et moi interpellerons le Maire de Paris à ce sujet avec notre collègue du 19ème...
Mais le plus important est de se recueillir en espérant que ce jeune homme aura aussi le droit de vivre comme ses agresseurs...
Lynda ASMANI (Conseillère UMP du XIème arrondissement de Paris)
La violente agression dont un jeune juif de 17 ans a été victime, samedi soir à Paris, a déclenché dimanche un tollé tant dans la communauté juive que dans le monde politique et associatif qui ont exprimé leur indignation et leur soutien à la victime et à sa famille.
Le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, a jugé "probable" mais "pas certain", lundi sur RTL, que l'agression contre un jeune juif, samedi soir à Paris, ait revêtu une connotation antisémite.
Elu Grand rabbin de France dimanche en remplacement de Joseph Sitruk, M. Bernheim a été interrogé sur l'agression d'un adolescent juif de 17 ans samedi par un groupe de jeunes dans le XIXe arrondissement de Paris. Le jeune homme, grièvement blessé était toujours hospitalisé lundi matin. M. Bernheim a insisté sur le fait qu'il appartenait à la justice de déterminer les circonstances de l'agression et les mobiles des auteurs, ajoutant: "il est manifeste que le caractère antisémite est probable, je ne dis pas certain, probable".
Le président Nicolas Sarkozy, qui devait peu après entamer une visite d'Etat en Israël, a exprimé sa "profonde indignation" et a "assuré la victime et sa famille de son soutien", soulignant "sa totale détermination à combattre toutes les formes de racisme et d'antisémitisme".
Le jeune homme était toujours, dimanche en début d'après-midi, hospitalisé à Cochin dans un "état stationnaire" avec "un pronostic réservé", selon l'Assistance-publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
La victime a été agressée en plein jour peu avant 20h dans le 19ème arrondissement de Paris, dans des circonstances qui n'ont pu encore être déterminées par les enquêteurs. Cinq mineurs ont été placés en garde à vue où ils se trouvaient toujours dimanche après-midi. L'enquête, d'abord confiée à la police urbaine de proximité, a ensuite été attribuée à la police judiciaire.
"Il n'y a aucun doute qu'il s'agit d'un acte antisémite", a déclaré dès dimanche matin Ariel Goldmann, vice-président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif). "Le jeune homme de 17 ans qui a été sauvagement agressé cette nuit et qui est actuellement dans le coma, portait une kippa", a-t-il précisé à l'AFP.
Selon Sammy Ghozlan, président du Bureau National de Vigilance Contre l'Antisémitisme (BNVCA), le jeune homme a été "agressé à coups de barre de fer par un groupe de 6 ou 7 jeunes qui lui ont fracassé le crâne alors qu'il se promenait rue Petit".
Le Premier ministre, François Fillon, a promis des "poursuites judiciaires sévères".
La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a réaffirmé "sa détermination à lutter sans relâche contre toutes les manifestations de racisme, d'antisémitisme et de xénophobie, qui bafouent les valeurs de la République" et assuré que "tout serait mis en oeuvre pour élucider les circonstances de cet acte et présenter ses auteurs devant la justice".
De son côté la ministre de la Justice Rachida Dati, a "condamné avec la plus grande fermeté la violente agression", demandant au procureur de la République de "donner des instructions pour que les auteurs de cet acte inqualifiable" soient "poursuivis avec la plus grande rigueur".
Le maire de Paris Bertrand Delanoë mais aussi la Licra, SOS Racisme et le Mrap ont vigoureusement dénoncé cet agression.
Selon Haïm Musicant, directeur général du Crif, qui a eu un contact avec les parents du jeune homme prénommé Rudi, il s'agit d'"une famille pratiquante et traditionaliste".
M. Musicant, "effaré par cette agression antisémite qui a eu lieu en plein jour, en plein Paris", a fait remarquer que ce quartier du 19ème était "un quartier difficile qui a été l'objet de plusieurs incidents allant des insultes à des agressions". "Cela crée beaucoup d'anxiété chez les gens de la communauté juive, notamment chez les enfants", a-t-il déploré.
SOS Racisme et la Licra ont fait état de véritables luttes pour le "contrôle des territoires" dans la zone des Buttes-Chaumont entre des groupes de jeunes revendiquant leur appartenance "à telle ou telle origine". Elles interpellent les autorités pour porter à la connaissance du public "les faits de même nature qui se sont produits ces dernières semaines à Paris et plus précisément dans le quartier des Buttes-Chaumont".
AOL actualité
Sarkozy comme chez lui en Israël !.
Reuters
Très populaire en Israël, Nicolas Sarkozy devrait profiter de deux jours de visite d’Etat pour confirmer la nouvelle politique de Paris au Proche-Orient. Et plaider pour son projet d’Union pour la Méditerranée.
CHRISTOPHE AYAD et ANTOINE GUIRAL
Philosémite ET pro-israélien. S’il est un domaine où la rupture est nette entre Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, c’est bien celui des relations avec l’Etat hébreu, où il est arrivé hier pour une visite d’Etat de trois jours. Là où son prédécesseur était devenu un «héros arabe», Sarkozy s’affiche sans complexe comme «l’ami d’Israël». Un choix qui doit autant à son histoire personnelle qu’à son parcours électoral et sa vision du monde. Catholique non pratiquant, Nicolas Sarkozy n’a découvert qu’en 1972, à l’âge de 17 ans, que son grand-père maternel, qui venait de mourir, était juif. Un choc. Beniko (dit Benedict) Mallah était pour lui comme un père. «Un homme que j’adorais», raconte-t-il. Qui l’emmenait au défilé du 14 juillet voir son grand homme, De Gaulle, et manger des glaces. Mais ne lui a jamais parlé de sa judéité. Cet homme était originaire d’une grande famille juive séfarade de Thessalonique, en Grèce. Né en 1890, il est envoyé en France par ses parents en 1912 comme pensionnaire au lycée Lakanal de Sceaux (Hauts-de-Seine). Médecin durant la Première Guerre mondiale, il rencontre en 1918 Adèle, une veuve de guerre, et se convertit au catholicisme pour l’épouser, coupant tout lien avec la communauté juive. Ils auront deux filles dont Andrée (dite Dadu), la mère de Nicolas Sarkozy. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la famille s’exile en Corrèze, par crainte d’être rattrapée par les origines juives de Benedict, avant de revenir à Paris à la fin de l’été 1944. Cet épisode, que Nicolas Sarkozy découvre également sur le tard, va profondément le marquer. Liens. Patrick Gaubert, président de la Licra et ami de Nicolas Sarkozy, assure n’avoir jamais parlé de ces questions avec lui. «Nous partions parfois en vacances ensemble avec une bande de copains juifs à moi, mais ne parlions jamais de religion.» Il remarque qu’aujourd’hui, le fils de Nicolas Sarkozy, Jean, vient de se fiancer avec une juive, héritière des fondateurs de Darty, et envisagerait de se convertir au judaïsme pour l’épouser. «Dans cette famille, on se souvient finalement d’où l’on vient», s’amuse-t-il. Depuis le début de sa carrière politique, Sarkozy a «travaillé» avec un soin tout particulier la communauté juive. Ses valeurs, ses codes, ses rites lui sont plus que familiers. A Neuilly, qui abrite une importante population juive, il a célébré des dizaines de mariages et n’a jamais raté une fête à la synagogue. Au ministère de l’Intérieur, il a davantage encore tissé des liens avec les juifs pour les convertir au sarkozysme électoral. Sur fond d’actes antisémites à répétition qui ont valu à la France de très sévères critiques dans la presse étrangère et en Israël, il rompt dès 2002 avec la prudence de Chirac et de Jospin : «Il ne faut pas être trop intelligent avec les actes antisémites en cherchant des explications, il faut être sévère», lance-t-il au Président. Hyperréactif, il se rend au chevet des victimes du moindre acte antisémite et n’a pas son pareil pour trouver les mots justes qui touchent la communauté. Une fois à l’Elysée, il est le premier président français à aller au dîner annuel du Crif, où il est acclamé. Autre initiative très appréciée des autorités israéliennes : il se rend en mai à la cérémonie au Trocadéro pour le 60e anniversaire d’Israël. En politique étrangère, Nicolas Sarkozy a «quelques idées simples» lorsqu’il se lance dans la course à l’Elysée, selon le député UMP Pierre Lellouche, atlantiste et pro-israélien convaincu, qui l’a conseillé un temps : refus du terrorisme, volonté de renouer avec les Etats-Unis, affirmation des valeurs occidentales. Un socle très influencé par son passage au ministère de l’Intérieur. Malgré les années passées au RPR, il est imperméable au dogme gaulliste. Affichant de plus en plus sa différence avec Chirac, Sarkozy se démarque de la sacro-sainte «politique arabe de la France» - un concept qui «ne veut rien dire», selon lui - et désapprouve mezzo vocela menace de veto à l’ONU contre l’intervention américaine en Irak. Il n’a jamais rencontré Arafat et ne cultive pas de relation personnelle avec les leaders arabes, contrairement à son prédécesseur. «Vision». Le puissant American Jewish Committee, qui reçoit Sarkozy en 2004, voit en lui un «homme de charisme, de vision, de courage». En janvier 2005, alors qu’il vient de prendre la présidence de l’UMP, il effectue un voyage de trois jours en Israël, où il est reçu comme un chef d’Etat par Ariel Sharon, premier ministre. «L’urgence ? La sécurité d’Israël», plaide-t-il. Son pari, selon un proche : en se proclamant l’ami inconditionnel d’Israël, influer sur la partie la plus puissante du conflit israélo-palestinien. Ce qui le rapproche plus du Mitterrand de 1982 à la Knesset que du Chirac de 1996 et son houleux voyage à Jérusalem. A l’arrivée de Kouchner au Quai d’Orsay, les pro-israéliens, jusque-là très minoritaires, relèvent la tête. La première visite d’Etat d’un dirigeant étranger en France est réservée à Shimon Pérès, en mars. Ce dernier offre en retour à Nicolas Sarkozy un terrain au sud de Tel Aviv comptant 3 600 oliviers. On ne sait pas s’il ira jeter un coup d’œil à sa nouvelle propriété lors de sa visite en Israël. Libération.fr |
Gilles Bernheim est le nouveau Grand rabbin de France, en remplacement de Joseph Sitruk. © Dominique Gutekunst / MAXPPP
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