Alonzo: la der amère!
Même s'il a été très peu sollicité, Jérôme Alonzo n'a pu que s'incliner avec le PSG face à Lyon (1-0) en finale de la Coupe de France. Le gardien parisien n'a pu masquer sa tristesse et son amertume de voir son aventure avec Paris se terminer de cette façon.
Le contraste est édifiant. D'ordinaire si souriant et expressif, Jérôme Alonzo a le visage fermé, les yeux dans le vague et la mine dépitée dans les couloirs du Stade de France. Quelques minutes auparavant, le PSG s'est incliné devant Lyon en finale de la Coupe de France. Sur la plus petite des marges (0-1) et un but de Sidney Govou au cours de la prolongation. Le gardien parisien n'a quasiment rien eu à faire de la rencontre. Sinon regarder ses coéquipiers multiplier les occasions de but, sans parvenir à faire trembler les filets rhodaniens. Deux barres, un but refusé, une main oubliée... Puis l'OL a marqué sur l'une de ses rares incursions dans le camp parisien. "Je suis très en colère, contre la terre entière. Je suis malheureux. C'est un moment affreux", a lâché l'habituelle doublure de Mickaël Landreau, qui a pourtant connu les pires moments du club de la capitale.
Alonzo n'encaisse pas. Pour n'avoir que trop rarement éprouvé le plaisir de figurer dans le onze de départ, l'ancien stéphanois espérait définitivement autre chose que ce scénario si cruel. "Ce qui est triste, c'est d'avoir perdu contre une équipe qui était moins bonne que nous. C'est souvent ce qui arrive en finale. Ce match, on peut le gagner 3-0 sans problème. Comme quoi la chance fait partie intégrante du sport de haut niveau. Ici c'est l'équipe la plus chanceuse qui a gagné", avance-t-il.
Et la plus réaliste. Paris a pourtant fait preuve d'une solidité remarquable sur l'ensemble de la rencontre, comme rarement, sinon jamais, cette saison. Comme si le maintien assuré le week-end précédent avait totalement libéré les hommes de Paul Le Guen. L'entraîneur parisien n'a rien eu à reprocher à ses joueurs. Ils ont certainement fait le meilleur match de leur saison. Son plus gros regret, c'est qu'il n'y ait pas la victoire et la Coupe pour les récompenser. Et ce but de Govou. Une erreur de marquage, si rare au cours de cette rencontre, immédiatement sanctionnée par le réalisme froid de l'OL. "On a essayé de repartir. Mais on était à peu près certain que l'équipe qui allait marquer la première l'emporterait. Des fois, la gloire, le succès, ça se joue à quelques centimètres", résume Alonzo.
"C'est un déchirement"
Le gardien parisien dégage un mélange de tristesse et d'amertume. Cette finale n'était pas que l'occasion de partir sur un sourire après une saison en forme de calvaire. Elle marquait aussi la fin d'une époque pour un PSG qui va subir un lifting important à l'intersaison. "On aurait souhaité finir sur une victoire. Il y a pas mal d'anciens, nos chemins vont se séparer. Il y a la déception de cette finale et celle de la séparation. C'est un déchirement" , souffle Alonzo au terme de sa sixième saison passée au club.
C'était la dernière. Joueur emblématique du club de la capitale, adoré par le public du Parc, Alonzo a porté le maillot du PSG pour la dernière fois. L'heure est venue de changer d'air. "J'ai trois ou quatre propositions assez sérieuses en France, deux en Ligue 1 et deux en Ligue 2. Je dois penser à moi, pour une fois dans ma vie. Je n'ai pas le temps d'attendre un mois. Si une bonne proposition arrive dans les dix jours qui viennent, alors pourquoi pas ?", explique-t-il. Cette bonne proposition, le club de la capitale s'est abstenu de lui faire. Il ne compte plus sur un gardien, mais surtout un homme, qui lui a pourtant donné tout ce qu'il pouvait. "Si on compte encore sur moi à Paris ? Là, de moins en moins...", lâche Alonzo avant de quitter le Stade de France. Par une porte beaucoup trop petite.
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