(AFP).
Selon le baromètre OpinionWay pour Le Figaro et LCI, le président est crédité du courage d'«admettre ses erreurs».
Les Français sont partagés, après la prestation télévisée de Nicolas Sarkozy. Selon le baromètre OpinionWay-Le Figaro-LCI, le président de la République a convaincu 49 % des Français et n'en a pas convaincu 51 %. Un score relativement encourageant toutefois pour un chef de l'État au plus bas dans les sondages. «Cette division à parts quasi égales est à rapprocher des récents sondages sur la cote de popularité de Sarkozy. Depuis quelques semaines, entre 60 % et 70 % des Français disaient ne pas lui faire confiance ou ne pas approuver sa politique », explique Bruno Jeanbart, directeur des études politiques d'OpinionWay.
L'image comparée de Nicolas Sarkozy montre qu'au terme de l'émission, les Français ont été plus nombreux à le trouver courageux (de 60 % à 67 %), sincère (de 42 % à 50 %) et à l'écoute (de 29 % à 35 %). «Il a fait preuve d'une certaine modestie et d'un certain courage à admettre ses erreurs », indique par exemple un sondé. «Il semblait authentique et plus posé que par le passé », estime un autre. Il s'agit cependant de scores en baisse par rapport aux opinions émises lors de précédentes interventions télévisées, en juin ou septembre. Le sondage rappelle qu'après sa prestation du 20 juin, 81 % le jugeaient courageux, 64 % sincère ou rassurant.
Lorsque l'on passe au crible 17 sujets abordés jeudi soir, on voit que Sarkozy a été trouvé majoritairement convaincant sur 9 thèmes. Il a ainsi convaincu 63 % des Français sur ses efforts pour libérer Ingrid Betancourt, 62 % sur la nécessité de faire des réformes, 55 % sur l'obligation pour les chômeurs d'accepter un emploi après deux offres de l'ANPE et 54 % sur la nécessité de passer à 41 ans de cotisation pour toucher sa retraite.
Le président a fortement convaincu son propre camp
Mais à l'inverse, il n'a pas réussi à transformer l'essai sur son choix d'envoyer les soldats français en Afghanistan, sur le paquet fiscal (35 % de sondés non convaincus) ou sur le pouvoir d'achat (32 %). «Depuis le départ, il y a une erreur de communication sur le paquet fiscal. Les Français approuvent la défiscalisation des heures supplémentaires, mais restent persuadés qu'il s'agit, au total, d'une série de mesures pour les riches », analyse Bruno Jeanbart.
Quant au pouvoir d'achat, ils estiment majoritairement que ce n'est pas la parole présidentielle qui pourra changer grand-chose au prix de l'essence ou au niveau des salaires. «Il voit la vie en rose pour les Français alors que tout augmente », dit un sondé, tandis qu'un autre estime que «ce qu'il propose ne fera rien pour alléger le malaise en matière de pouvoir d'achat ». Lorsque l'on regarde les familles politiques, il apparaît toutefois que le président de la République a fortement convaincu son propre camp, et peu les sondés qui se déclarent de gauche.
Un an après l'ouverture et le discours de rassemblement, force est de constater que le clivage droite-gauche, majorité-opposition, a repris tous ses droits.
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