Merci ELISABETHA , pour ce beau texte , en cette journée de la femme ...
TOI FEMME
Qui est elle?
Elle est moi.
Femme, elle en a le parfum, l'amour, la dépendance.
Qu'elle joue, qu'elle rêve, qu'elle donne la vie, qu'elle nourrisse, c'est toujours avec son coeur qu'elle parle. Ces mots sont si souvent chuchotés. Sa colère brille comme une rougeur sur ses joues. Elle a les paupières qui tremblent et le menton qui s'avance mais elle ne se bat pas. Elle déteste les coups. Elle hait la violence.
Elle hait le manque, la douleur, l'indifférence. Elle voudrait que sa vie ne soit qu'une page de tendresse écrite avec les regards aimés, même si certains sont morts mais jamais oubliés.
Elle ne sait pas ce que c'est l'oubli. Elle ne quitte jamais tout à fait les êtres qu'elle rencontre parce qu'ils sont tous un petit peu d'elle même, et si elle s'égare parfois, elle ne veut pas se perdre tout à fait.
Elle se trouve simple puisqu'elle sait ce qu'elle n'aime pas et ce qu'elle aime.
Elle a le sentiment d'avoir choisi sa vie en acceptant les aléas du Hasard.
La seule chose qu'elle ne sait pas, c'est être là où elle est, vivre l'instant présent. Vivre, sans penser qu'elle va mourir, vivre sans se retourner vers son passé comme vers un miroir où tout devient de plus en plus flou.
Elle se dit aussi parfois, tantôt rieuse, tantôt tremblante: et si les hommes n'existaient pas, saurait-elle qu'elle est une femme?
Elle ne sait que répondre.
Les femmes sont si proches d'elle: elle contemple en elles les richesses qu'elle posséde. Elle échange avec elles des rires et des rêves mais pourrait elle encore rêver sans les hommes?
Elle serait morte d'ennui depuis longtemps.
Grâce à eux, elle n'a jamais douté que la vie ait un sens.
Grâce à eux, elle contemple tous les jours son oeuvre de mère, sûre d'être toujours aimée et de continuer à se voir vivre
" Dans ces yeux de lumière, dans ces cheveux de sable, dans ces lèvres de soie, dans ces mains d'enfant qu'elle regarde, caresse et porte à ses lèvres."