Previous month:
janvier 2008
Next month:
mars 2008

0 billets

Municipales de Nantes:

                         Portrait_4 La période électorale est toujours une rude épreuve pour une tête de liste. Nantes n'échappe pas à la règle. Trois listes principales sont en course : celle du maire PS sortant, celle du Modem et celle de l'UMP.
Une erreur stratégique majeure a été commise par la tête de liste UMP, qui a préféré se couper de tout appui de la droite traditionnelle au profit d'inconnus sans doute estimables mais inclassables. Ajouter la présence de deux socialistes (dont l'un en position éligible) et il est facile de comprendre le désintéressement de notre électorat qui ne peut pas s'identifier sur cette liste dite de droite.
J'ai annoncé que nous, CNI,  ne participerions pas et ne soutiendrions pas la liste de Madame Jozan dès lors que les valeurs de droite n'y étaient pas représentées (pas de CNI, pas de FRS, pas de MPF en position éligible...)
A la lecture d'Ouest-France de ce jour nous avons enfin la vérité sortant de la bouche même de Madame Jozan, qui assume ses choix : "Je prends le risque. Trop à droite, c'est couper court à toute possibilité d'alliance avec le Modem au second tour".
Elle  vient du centriste, c'est son droit le plus stricte, mais cela explique certainement que l'on se trouve rapidement à sa droite. Les anciens du RPR apprécieront sans doute ! mis à part Céline Barré pas un seul représentant. Benoit Blineau, tête de liste du Modem, n'a peut être pas tout à fait tord de dire "Jozan-Ayrault, c'est copié-collé". Je n'irai pas tout à fait jusqu'à cette constatation cependant nous avons un socialiste en position éligible chez Jozan et un homme de droite chez Ayrault.
Il est très facile de nous traiter de diviseurs, dès lors que nous ne fermons pas servilement les yeux. Mais cocu et content, il n'en est plus question. Je ne voterai jamais socialiste quel que soit la liste sur laquelle il se trouve. Nos valeurs méritent mieux que cela, elles ne peuvent être bradées. Au CNI nous ne sommes ni Soumis, ni Compromis.

Annick du Roscoät (Présidente du CNI)


Aller à la rencontre d'un enfant assassiné en 1942 ? Pourquoi pas ? Mais mesure-t-on bien ce que cela signifie ?

Qui adoptera mon frère Charles Gurfinkiel, né à Paris le 8 décembre 1933, raflé à Paris le 16 juillet 1942, déporté à Auschwitz par le convoi numéro 21 à la date du 19 août 1942, gazé sur place dès l'arrivée, avec 816 autres personnes dont 372 enfants de moins de treize ans ? Car c'est cela qui est en jeu dans le projet que le président de la République, Nicolas Sarkozy, a évoqué mercredi dernier au cours du dîner annuel du Crif. Les élèves de CM2 seraient invités à aller à la rencontre de jeunes destins assassinés. Non pas à travers un récit abstrait, mais en passant une sorte de pacte, de personne à personne, d'individu à individu, d'enfant à enfant, avec une ombre.

Ma première réaction : de quel droit ? De quel droit dispose-t-on de la mémoire de mon frère ?  Charles Gurfinkiel est devant moi tous les jours. Au sens propre. Sa photo – l'une des trois photos qui restent de lui – est sur mon bureau, en face de moi, au moment où j'écris ces lignes. Autrefois, elle était dans le petit atelier de mon père, juste en face de la machine à coudre. Un grand frère, mon aîné de quinze ans, qui est pourtant toujours un petit garçon, et le restera pour toujours. Ses yeux sont magnifiques. Son sourire, radieux. Cet enfant était aimé de ses parents, et le savait. Petit garçon, grand frère, dis-moi, de quel droit seras-tu « adopté » , au hasard d'une initiative gouvernementale ? Comme si tu n'as pas eu une famille réelle. Comme si moi, qui te regarde chaque matin et chaque soir, je n'existais pas ?

Ma seconde réaction ? Le président de la République et ses conseillers ont-ils mesuré ce qu'ils faisaient en imaginant un tel pacte ? Croient-ils que le petit enfant français de 2008 qui « adoptera » un petit Juif de France assassiné en 1942 passera ensuite, comme si de rien n'était, aux jeux vidéos ? Les forces de l'esprit existent, comme l'a confessé un autre président de la République. On peut tout envisager. Que le souvenir de Charles soit une source d'inspiration pour le petit garçon et la petite fille qui le reçoivent en héritage provisoire. Ou que l'enfant de 2008 rejette de toutes ses forces ce qui lui apparaisse comme une sorte de dibbouk, de fantôme déroutant, et veuille à tout prix s'en défaire.

Ma troisième réaction ? Charles, du haut de ses neuf ans, était à la fois un petit Juif exemplaire et un petit Français exemplaire. A l'automne 1940, juste après la promulgation du Statut des Juifs par le gouvernement de Vichy, il avait rossé un camarade de classe qui l'avait insulté. Le directeur de l'école avait convoqué mon père : « Monsieur, je dois renvoyer votre fils pour vingt-quatre heures », avait-il commencé à lui dire, d'un air sévère. Avant d'ajouter, en lui serrant la main : «  Monsieur, vous avez un brave petit gamin. C'est avec des enfants comme ça que la France, un jour, renaîtra ». A ce titre, son destin peut être, en effet, un enseignement : contre la culture de renoncement que certains voudraient imposer.

Ma quatrième et dernière réaction ? Nous verrons ce qu'il en sera du projet présidentiel, et s'il prend forme. La bonne volonté et la sincérité de Nicolas Sarkozy ne sont pas en cause. L'homme que le suffrage universel – et Dieu – ont porté à la tête de la France est un ami véritable, sincère, du peuple juif et du pays d'Israël.  Si ce projet est mis en application, je m'engage à l'avance à recevoir l'enfant français inconnu qui « adopterait » Charles Gurfinkiel, 1933-1942. Que dis-je ? J'exige de le rencontrer. Je jouerai jusqu'au bout le jeu de l'histoire républicaine. Et gare aux tricheurs, quels qu'ils soient.

MICHEL GURFINKIEL


Une messe à Bogota pour les 6 ans de prise d’otage d’Ingrid:

AgirpourIngrid.com - Bogota - 24/02/08

1_241530_1_5 Une messe a été célébrée samedi à Bogota pour le 43081_ingrid 6ème anniversaire de l’enlèvement d’Ingrid Betancourt alors que les Colombiens attendaient les prochaines libérations de quatre ex-congressistes annoncées par les FARC.

"Avec Ingrid nous n’avons jamais perdu notre foi en Dieu, en dépit de l’horreur de cette situation", a déclaré Yolanda Pulecio, mère d’Ingrid Betancourt, qui a participé à cette messe "de l’espoir" dite par le nonce apostolique Aldo Cavalli, en présence de Juan Carlos Lecompte, mari d’Ingrid, d’Astrid Betancourt, soeur d’Ingrid, de Jean-Michel Marlaud, Ambassadeur de France en Colombie, de Piedad Cordoba, anciennement médiatrice du dossier avec Hugo Chavez, et de Samuel Moreno, Maire de Bogota.

Juan Carlos Lecompte, le mari de l’otage, n’est guère optimiste compte tenu de l’état de santé déplorable d’Ingrid Betancourt : "Au moins, les FARC n’ont pas réussi à briser Ingrid. Mais elle ne pourra plus supporter encore des mois ou des années de détention".

"C’est une situation que je ne souhaite à personne et je demande à l’opinion publique (colombienne) qu’elle nous comprenne et se solidarise avec les familles d’otages", a-t-il ajouté. "La peur que les otages soient oubliés et qu’ils pourrissent dans la jungle est notre grande angoisse. Il n’est pas possible de rester les bras croisés", a conclu Juan Carlos Lecompte.

En France, la famille d’Ingrid Betancourt, l’ex-otage Consuelo Gonzalez, le Maire de Paris Bertrand Delanoë, le Comité de soutien et plus de 2.500 manifestants ont formé une chaîne humaine "de l’espoir" autour de l’Hôtel de Ville de Paris, à l’occasion de ce sixième anniversaire.