01 mai 2025
« Nous sommes des nationaux ! »
« La France reprend sa place dans le monde, la place qu'elle a eue aux meilleures époques de son histoire. Peu à peu, la sympathie du monde glisse vers elle. Son redressement est long à venir ? Mais sa décadence a été beaucoup plus longue encore !
AP. — Ne craignez-vous pas qu'on nous taxe de nationalisme ?
GdG. — Les nationalistes sont ceux qui se servent de leur nation au détriment des autres, les nationaux sont ceux qui servent leur nation en respectant les autres. Nous sommes des nationaux. Il est naturel que les peuples soient nationaux ! Tous les peuples le sont ! C'est la mission de la France que de soutenir les nationaux de tous les pays ! Il n'y a pas d'équilibre, pas de justice dans le monde, si les nations n'y sont pas indépendantes ! Il n'y a pas de justice dans le monde, sans une forte nation française qui soit un encouragement pour les autres nations ! »
Il reprend : « C'est en servant sa patrie qu'on sert le mieux l'univers ; les plus grandes figures du Panthéon universel ont d'abord été de grandes figures de leur pays. »
Sur l'essentiel, c'est-à-dire sur la France, de Gaulle ne transige jamais. Dans les questions secondaires, il lui arrive d'être accommodant, de ruser. Dans les grandes affaires, il préfère renoncer, et même collectionner les échecs provisoires, plutôt que de se renier. Il m'a cité Pascal à Port-Royal : « Plutôt mourir que de signer le formulaire. »
Sa stratégie répond comme infailliblement à cette intuition : la mission de la France, qui l'a toujours rassemblé lui-même, comme elle a rassemblé ceux qui l'ont suivi. Elle lui a permis de surmonter ses contradictions, comme aux gaullistes de surmonter leurs querelles. »
C'était de Gaulle, Alain Peyrefitte, tome 2.
Commentaires