25 mai 2025
Guy Le Goff « Mort pour la France »
Dernière lettre, datée du 20 mai 1944, de Guy Le GOFF, Né le 24 août 1926 à Brest (Finistère) membre du réseau Défense de la France, et fusillé au Mont Valérien.
Fresnes, le 20 mai 1944
Ma chère Maman,
Quand tu recevras cette lettre, je serai arrivé près de Papa qui m’attend là-haut, je vais également revoir Marraine et tous nos chers disparus. Elève toujours Noël dans le droit chemin et plus tard quand il sera grand qu’il donne à ses enfants mon prénom. Pardonne-moi tout le mal que j’ai pu te faire jusqu’à maintenant Maman chérie. Je demande à ce tu fasses trois messes, une à St-Michel, une à Kerbonne, une à Plourin. Remercie également Mme Paubet et son mari, Mme Marie et son mari et dis-leur que je suis mort en vrai breton, en vrai Français. Vous pouvez tous porter la tête haute, car je serai digne de mon père, je ne sais pas où je serai fusillé, mais cela a peu d’importance, telles sont mes dernières volontés ; toute la part de mon héritage reviendra à Noël, sauf 3.000 Fr qui seront versées aux trois paroisses que j’ai désignées. TU iras annoncer ma mort au Camping-club - Ecole laïque - Place Guérin à Brest. Il est 8 heures et je vais partir à 11 heures. Je ne veux pas qu’on porte le deuil de moi. Tu mettras une plaque comme pour Papa. Si vous me retrouvez mettez-moi dans la caveau de Papa. Donc suivez mes conseils comme je vous la demande. Ne faites rien qui puisse vous attirer des ennuis. Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pas pouvoir vous embrasser une dernière fois, mais j’embrasse la lettre. Encore une fois Maman chérie, pardonne-moi tout le mal que j’ai fait, je regrette pour ce que j’ai pu te faire. Si tu viens avec le colis remets-le au Prisonnier de la cellule 476 2e division- Fresnes.
Je vous embrasse tous pour la dernière fois et vous envoie mon dernier baiser, à toi Tantine et toute votre famille. Ton grand fils qui t’aime et qui désormais veillera sur vous.
(Archives municipales de Brest, fonds Défense de la France, 51S)
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