Le 20 août 1153 :
le redoutable Saint Bernard de Clairvaux meurt d'épuisement. Oui, d'épuisement…!!!
Saint Bernard de Clairvaux a été l'une des principales figures du XIIe siècle chrétien. En s'appuyant sur l'ordre cistercien et de son important réseau d'abbayes, il a contribué à hisser l'Église médiévale à son zénith dans tout l'Occident. Doté d'un charisme et d'une élocution redoutables, il sera porté par des convictions inflexibles qui marqueront l'Eglise et l'Occident
Né au château de Fontaine, près de Dijon Bernard a 20 ans quand, il entre à l'abbaye voisine de Cîteaux en 1112.
En juin 1115, remarqué par son énergie, l'abbé Étienne Harding demandera au jeune homme d'aller fonder avec ses compagnons un nouveau monastère, afin d'y restaurer l'ordre cistercien. L'abbé ne sera pas déçu...
La petite troupe jettera en effet son dévolu sur Clairvaux, un vallon boisé et humide en Champagne.
Bernard va alors donner une impulsion décisive à son ordre monastique, jusque-là atone, de sorte que Clairvaux va très vite éclipser toutes les autres abbayes et devenir la référence obligée des Cisterciens, aussi appelés Bernardins, en référence à l'impétueux abbé.
Il recentre la liturgie sur le dialogue avec Dieu, loin de toute pompe liturgique. En accord avec la sensibilité de son siècle, il développera la dévotion à la Vierge.
Plus que tout, il impose à Clairvaux et aux autres monastères cisterciens une stricte discipline, loin de tout faste, revenant ainsi au temps premier du christianisme. Les candidats affluent à la porte des monastères cisterciens de toute l'Europe occidentale. Très vite, l'ordre s'étend à toute la France du nord avant de déborder sur le reste de l'Europe catholique.
Doué d'une très forte personnalité, Bernard sort de son abbaye pour participer aux grandes affaires de son siècle, ce qu'aucun avant lui n'avait fait
Au concile de Troyes, en 1128, il fonde l'ordre des fameux Templiers, ces tous premiers moines soldats, et en rédige les statuts. Sa renommée monte en flèche deux ans plus tard suite à l'élection simultanée par le conclave de deux papes Innocent II et Anaclet II.
Fin politicien, Bernard plaide la cause du premier auprès du roi de France ainsi que des grands féodaux et des évêques du royaume. Le pape Innocent II l'ayant enfin emporté, il remercie naturellement Bernard en accordant des privilèges à l'ordre cistercien.
C'est ainsi que Bernard obtient la condamnation pour hérésie du pauvrel Abélard, resté célèbre pour son idylle tragique avec sa jeune élève Héloïse.
Il convainc également le roi de France Louis VII de lever une armée pour secourir les Francs de Terre Sainte Il tente aussi de lutter contre l'hérésie cathare naissante dans le Midi, , et dont la mémoire ensanglantée hante encore nos terres occitane
Mais cette deuxième croisade et son combat contre l'hérésie cathare déboucheront sur des échecs cinglants. Du moins pour le moment...
Mort d'épuisement le 20 août 1153, saint Bernard de Clairvaux est canonisé sans difficulté en 1174 et proclamé Docteur de l'Église en 1830
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