Le Point culture de Karim Ouchikh:

Brise marine

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres. 

Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres 

D'être parmi l'écume inconnue et les cieux ! 

Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux 

Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe 

Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe 

Sur le vide papier que la blancheur défend 

Et ni la jeune femme allaitant son enfant. 

Je partirai ! Steamer balançant ta mâture, 

Lève l'ancre pour une exotique nature ! 

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs, 

Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs ! 

Et, peut-être, les mâts, invitant les orages 

Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages 

Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots ... 

Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots ! 

Stéphane Mallarmé

William Turner, Le Dernier Voyage du Téméraire, 1839 (Londres, National Gallery)

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