ALLOCUTION DU 8 MAI 2018
ALLOCUTION DU 8 MAI 2018 de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
Le 12 mai 1940, après une drôle de guerre, les Panzers allemands bousculent l’armée française à Sedan.
Ils ont traversé la forêt des Ardennes qualifiée par le haut commandement français de quasi infranchissable.
Maurice Gamelin, généralissime des Armées, pensait et croyait dans la répétition du Plan Schlieffen de 1914.
Il envoya la 7ème armée du général Giraud au Nord, en Belgique, c’est le plan Dyle Breda. Mais, les Allemands avaient adopté le Plan jaune, Fallgelb : traverser le Luxembourg belge et attaquer à Sedan.
La percée des Panzers appuyée par des bombardements d’aviation ouvre la voie vers Paris.
En quelques semaines, malgré des combats héroïques, les armées françaises sont défaites.
Le 17 juin, un homme de 84 ans, Philippe Pétain, parle aux Français à la radio : « Je me suis adressé cette nuit à l’adversaire pour lui demander s’il est prêt à rechercher avec moi entre soldats, après la lutte et dans l’honneur, les moyens de mettre un terme aux hostilités ».
Le lendemain à Londres à la BBC, le général de Gaulle appelle à continuer la lutte, il invite « les officiers, les soldats... les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement à se mettre en rapport avec lui ».
« Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas. » Général de Gaulle.
Peu de Français ont entendu son appel. Sa mère, à laquelle on rapporte que son fils avait parlé à la BBC, dit simplement :
« Charles ne se trompe jamais ».
La flamme de la résistance ne s’éteindra pas, il fallait avoir la vision géostratégique du général de Gaulle pour garder l’espoir ; en juin 1940, la France est à genoux.
C’est alors que du fond de l’abîme,
Du fond du désespoir,
Du fond de la défaite,
Malgré les souffrances,
Par-delà la répression,
En dépit du martèlement des bottes de l’occupant,
La France du refus fait alors face à l’ennemi au prix du sang.
Le 20 juin 1940, Etienne Achavanne, ouvrier agricole, saborde les lignes téléphoniques de la Feldkommandantur de Rouen, dénoncé, il sera fusillé le 6 juillet.
« Je meurs pour la Patrie, je jeux une France libre et des Français heureux ». écrit Henri Fertet fusillé à 16 ans.
« J’écris dans ce pays que le sang défigure,
qui n’est plus qu’un monceau de douleurs et de plaies
une halle à tous les vents que la grêle inaugure
une ruine où la mort s’exerce aux osselets. » Louis Aragon
Malgré les exécutions, la France du refus s’est levée.
La France du refus qui, depuis des temps immémoriaux, dit toujours NON à l’envahisseur.
Ils étaient des hommes et des femmes partis de rien, des hommes et des femmes simples agissant seuls, sans ordre coordonné.
Ils ont senti par eux-mêmes l’ardente obligation de « ramasser le tronçon du glaive » tombé à terre pour combattre l’ennemi.
Ils savaient alors qu’obéir à Vichy, c’est trahir.
Désobéir, c’est servir la France libre.
La France libre qui, de Londres, à la BBC, rappelle que « Radio Paris ment, radio Paris est allemand, ».
Du tréfonds de l’âme de la Nation, la vague de la résistance monte en puissance.
- chrétiens issus de la JEC
- militaires d’active
- réfractaires au STO
- syndicalistes militants
- royalistes de l’Action française ou républicain de l’internationale socialiste.
Ils s’engagent non parce qu’ils estiment que le Reich est voué à la défaite mais parce qu’une voix intérieure les pousse à agir.
« Partir contre l’ennemi les armes à la main, c’était pour un combattant de l’Armée secrète une joie qui confinait à l’ivresse » écrit Pierre Bénouville après la guerre.
C’était le sentiment de revenir dans la course du temps et de restaurer le primat de la volonté sur l’impérialisme du destin.
Il y a ceux qui se lancent dans le combat en France, les FFI, il y a ceux qui décident de se battre auprès des Alliés, les FFL.
Tous les hommes de l’île de Sein rejoignent l’Angleterre en quatre voyages entre le 20 et le 26 juin 1940.
Le 17 juin 1940, le jeune Lieutenant Jean Simon apprend la capitulation des armées françaises dans un petit village de l’Allier en compagnie d’un autre lieutenant Pierre Messmer qui mena nombre de coups de main dans la Warndt en octobre 1939 sur les arrières des lignes allemandes.
Ils décident ensemble de poursuivre le combat et de rallier Marseille à moto.
Après de multiples péripéties, ils rencontrent le capitaine au long cours, Humbert Vuillemin.
Ensemble à Marseille, ils s’emparent du Capo Olmo, un navire italien sous séquestre depuis le 10 juin 1040, date funeste où l’Italie fasciste déclara la guerre à la France, un véritable coup de poignard dans le dos.
Ils rallient l’Angleterre et demandent au général de Gaulle d’être affectés à la légion, à la 13ème demi brigade de la légion de la 1ère DFL, la division française libre.
En février 1942, la 1ère DFL est en Libye commandée par le général Koenig. Il reçoit l’ordre de défendre Bir Hakeim afin de permettre aux Britanniques de reconstituer leurs forces bousculées par Rommel, sur El Alamein.
Les Allemands du 26 mai au 11 juin 1942 pilonnent et attaquent sans relâche.
La 1ère DFL repousse tous les assauts et refuse de se rendre. Elle décroche, mission accomplie, du 11 au 12 juin dans la nuit.
La 1ère DFL a perdu 1500 hommes sur 3700.
Le journal clandestin Libération titre :
« Bir Hakeim n’est qu’un épisode de la guerre, qu’un combat de la guerre, mais pour la France, c’est une résurrection ».
Dans son ordre général aux troupes, le général Koenig déclare :
« Bir Hakeim est une victoire française ».
Et partout dans le monde, elle fut reconnue comme telle !
Jean Simon, futur chancelier de l’ordre de la libération, rapporte même dans ses mémoires que Hitler aurait dit : « Les Français sont les meilleurs soldats d’Europe après nous, Bir Hakeim en est la preuve. »
Mais Jean Simon relève surtout dans son livre La saga d’un Français libre.
« A Bir Hakeim plus encore que les forces matérielles, ce sont les facteurs psychologiques qui l’ont emporté ».
Les forces psychologiques, ce sont elles qui, après cette victoire, poussent nombre de Français à rejoindre la résistance intérieure.
La résistance, elle est encore souvent désorganisée, souvent désordonnée.
Jean Moulin, Préfet de la République, est parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942.
Le général de Gaulle lui a donné des instructions simples : fédérer et rallier sous le chef de la France libre les réseaux :
Libération
Franc-Tireur
et Combat.
Grâce à son action, ce qui n’était alors que « désordre de courage de Français résistants, devint la Résistance française, une véritable armée secrète. ( ...) Jean Moulin a été le Carnot de la Résistance ». André Malraux.
Combattants des FFI et FFL ,
. Vous nous avez redonné la liberté au prix de terribles épreuves dans le soleil exaltant d’Afrique ou dans l’hiver glacial d’Alsace et des Ardennes.
. Vous avez relevé l’honneur de la France au prix du sang versé.
Après des tempêtes si lourdes d’épreuves, de larmes et de sacrifices, réapparut, dit le général de Gaulle « Le soleil de la grandeur» de la France libre.
La France libre qui, aux côtés de ses Alliés, le 9 mai 1945, à Berlin, signa – à la surprise du général nazi Keitel - la capitulation sans condition du Reich orgueilleux et millénaire, vaincu !
Combattants des FFI et FFL, plus encore que les armes,
. Vous avez porté « une certaine idée de la France ».
. Vous avez porté une certaine idée de l’Homme « la seule querelle qui vaille ».
Cette querelle, le colonel Arnaud Beltrame l’a portée lui aussi face au terrorisme islamique, il l’a défendue jusqu’au sacrifice suprême.
Voilà pourquoi en ce 8 mai comme vous, FFI et FFL, nous sommes débout pour faire face au fanatisme, au nihilisme.
Debout pour prêter le serment de la France libre dans le concert des Nations.
Vive nos Alliés, vive les Nations d’Europe réconciliées,
Vive la République,
Vive la France !
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