Commémoration du 11 novembre - Tribune de François Fillon.
Depuis 1918, le 11 novembre symbolise la fin de la Première Guerre mondiale. Ce jour-là, l’agitation de notre époque s’interrompt pour laisser place au recueillement, à la communion nationale. La mémoire doit être agissante. Elle doit nous guider dans les choix qui sont les nôtres.
D’abord, le choix du respect du passé sans lequel on ne construit pas l’avenir. Le temps n’efface pas notre dette à l’égard de ceux qui donnèrent leur jeunesse pour la France. Il n’efface pas leur héroïsme.
Je veux que nos jeunes soient les gardiens de notre récit national. Les grands peuples connaissent leur histoire. Ils savent l’étudier, l’honorer et la partager ; ils savent la juger mais l’occulter, jamais !
Plus la nation est diverse, plus je crois à l’importance de la mémoire et aux mythes fédérateurs. Le pont d’Arcole est un peu notre pont à tous face à l’adversité, Verdun nous dit que « l’adversaire ne passe pas », l’appel du 18 juin nous rappelle que le sursaut est toujours possible, le carnage du Bataclan nous enjoint de livrer une guerre d’un nouveau type.
La liberté a un prix. Si certains ne savent pas ce qu’est l’esprit français, les totalitaires islamistes, eux, le savent : le panache de l’indépendance, la fraternité entre tous, l’égalité des hommes et des femmes, le droit de rire, de s’aimer, de contester… Pour protéger nos valeurs, nous devons retendre notre défense militaire, donner à nos forces de sécurité le respect qui leur est dû et les moyens d’agir.
Contre nos adversaires intérieurs, pas de faiblesse, nous sommes en état d’urgence ; et contre les adversaires extérieurs de la France, pas d’angélisme : notre diplomatie doit s’appuyer sur tous les Etats qui sont prêts à éradiquer le totalitarisme islamique.
Les Français sont divers, mais la France est leur bien commun. En 14/18, les soldats étaient de toutes origines sociales, de toutes confessions, de toutes les régions de l’empire. Ils ont fait le sacrifice de leur vie. Pas pour la France de droite, pas pour la France de gauche, non, pour la France éternelle, pour leur patrie tout simplement.
Les clivages politiques sont inhérents à la démocratie, mais je refuse de les considérer comme un obstacle à notre unité nationale. Notre destin est entre nos mains. Certaines politiques sont efficaces, d’autres ne le sont pas, certaines sont courageuses, d’autres sont illusoires et lâches. Ensemble, nous devons nous retrousser les manches pour redresser le pays.
Le choix de l’Europe est né sous les décombres des deux grandes guerres. Nous avons marché main dans la main, déposé des gerbes, multiplié les accolades… L’Europe a réussi à réconcilier les morts, maintenant il faut la réconcilier avec l’avenir. Le départ des Anglais nous confère une nouvelle responsabilité. Jusqu’à présent, nous figurions parmi les trois grandes nations de l’Union européenne. Dorénavant, la France est, avec l’Allemagne, l’autre puissance européenne. De notre courage, de notre rayonnement, dépend le sort de notre continent.
Le Général de Gaulle disait que l'essentiel, pour jouer un rôle au-delà de ses frontières, « c'est d'exister par soi-même, chez soi ! ». Eh bien, il est temps de redonner à la France le pouvoir d’être forte chez elle afin d’être grande pour l’Europe.
Ainsi serons-nous fidèles aux messages du 11 novembre.
François Fillon
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