JOURNÉE DE LA DÉPORTATION : ALLOCUTION DE JACQUES MYARD MAIRE DE MAISONS-LAFFITTE DÉPUTÉ DE LA NATION
Le 24 avril 2016
JOURNEE DE LA DEPORTATION : 24 AVRIL 2016
ALLOCUTION DE JACQUES MYARD
MAIRE DE MAISONS-LAFFITTE
DEPUTE DE LA NATION
- le 12 septembre 1942, Rachel Blagodarski, ses filles Gisèle 7 ans, Simone 4 ans,
Jeanne et Odette Biolek sont arrêtées par la Gestapo installée 9 – 11 avenue Eglé parce que juives, en gare de Maisons-Laffitte,
- le 13 septembre 1942, Salomon Tolika est arrêté au pont routier vers Sartrouville parce que juif,
- le 23 octobre 1942, Walter Jacob demeurant 9 rue de la Maison Neuve à Maisons-Laffitte est interné à Drancy,
- le 11 février 1944, le Docteur Jamart, résistant, propriétaire de l’actuelle Vieille Fontaine à Maisons-Laffitte, est arrêté par la Gestapo puis déporté à Neuengamme le 4 juin,
- le 12 mai 1944, Vera Eugénie Leigh, fille adoptive de l’américain Eugène Leigh, entraîneur à Maisons-Laffitte, membre du Special Operation Executive (S.O.E) britannique, arrêtée à la suite d’une trahison, est déportée dans le camp de Natzweiler – Struthof en Alsace. Elle y est exécutée le 6 juillet 1944. Elle a 41 ans.
- Claude Lamirault, demeurant 27 rue Etienne Péroux à Maisons-Laffitte, membre du réseau Jade-Fitzroy, est arrêté le 15 décembre 1943. Il est déporté le 2 juillet 1944 pour Dachau avec le dernier train de la mort. Il fut fait compagnon de la libération par le Général de Gaulle.
- le 24 avril 1944, la Gestapo arrête Rachel Rakover et sa fille Ginette (18 ans) parce que juives pour être transférées à Drancy puis Auschwitz. Ginette nous est revenue.
43 Maisonnais ont été déportés en Allemagne, 17 ne reviendront pas.
Ce qui s’est passé à Maisons-Laffitte s’est répété partout en France.
Ce qui s’est passé en France s’est répété partout en Europe où la botte des Nazis a imposé ses lois racistes, élevant la cruauté au rang de religion. La tyrannie des barbares plonge la civilisation dans les ténèbres.
La mort n’était rien, les camps étaient tout.
« S’ils voulaient partir
Ils n’auraient plus leur pas
S’ils voulaient chanter
Ils n’auraient que leurs cris
S’ils voulaient pleurer
Ils auraient les yeux secs
Et prier, ils n’auraient
Ni la foi, ni la force... »
Pierre SEGHERS
Les camps, c’est d’abord le train des voitures à bestiaux.
« Le wagon inlassable emporte la femme évanouie,
nue parmi ses bagages outragées... »
Georges HUGNET
Les camps, ils portent un prénom de femme « Dora » ou un nom de forêt comme à « Buchenwald » où Goethe, philosophe lui-même, venait méditer à l’ombre des hêtres,
Mais les camps, c’est le visage de
« l’Homme cravaché,
C’en est fini des hommes, la race est morte,
Sépulcres avec des noms de haute cendre
Sang baignant des chaînes
Cris crachant le souvenir de la parole »
Alain BORNES
La faim est une compagne fidèle.
« La soupe
4 pas
Pas de chance
4 pas jusqu’au tonneau
4 pas avant moi...
La louche balance...
Tout est clair
Tout est eau... »
Maurice Honel
La mort est le destin, la délivrance.
« Les vivantes ont été insultées, raillées,
Les mortes ont été brûlées »
Micheline Maurel
« Tu es libre mon camarade...
Tu n’as plus à demeurer Mutzen ab dans le gris sale de l’aube...
Tu n’as plus à ramper d’une grille à l’autre grille...
Ô mort, ô mon amie
Me prendras-tu aujourd’hui ? «
Henri Pouzol
L’hydre du nazisme a été vaincue.
Le temps passe inéluctablement, les images de l’horreur s’estompent mais les blessures sont toujours là.
Les enfants innocents jouent dans la beauté du soleil,
Les lilas fleurissent et diffusent leurs senteurs envoûtantes,
Mais la mémoire des patriotes ne faiblit pas.
Leur mémoire vibrante garde pieusement à jamais notre destin d’hommes libres toujours debout contre le fanatisme des barbares.
La barbarie est-elle le propre de l’homme ?
A l’horizon du levant monte à nouveau le crime et le meurtre du fanatisme, l’hydre du terrorisme islamique.
Une nouvelle fois dans l’histoire multiséculaire de la Nation, notre indépendance, notre liberté exigent de prendre les armes.
Une nouvelle fois dans l’Histoire de la Nation ni les épreuves du sang et des larmes, ni les sacrifices n’ébranleront notre détermination.
En mémoire de nos glorieux résistants morts pour que vive la France, soyons forts, soyons dignes de nos aïeux qui nous ont rendu notre liberté.
Faisons face aux barbares.
Vive la République !
Vive la France !
Les commentaires récents