Le Conseil Départemental tenait une séance exceptionnelle ce matin, suite aux attentats de vendredi.

Mon intervention lors de la prise de parole des Présidents de Groupe :
"Monsieur le Président, mes chers collègues,
Ils s’appelaient Madeleine, Guillaume, Patricia, Thierry, ou encore Djamila. En ce vendredi 13 novembre 2015, à Paris, ils s’apprêtaient à vivre une soirée comme chacun d’entre nous. Des femmes et des hommes qui s’emparent des terrasses des restaurants pour diner ou boire un verre, des fans de musique qui s’égosillent la voix au son de leur groupe de rock préféré dans une des salles les plus mythiques de la Capitale, ou encore des familles accompagnant leurs enfants qui vont assister à un match de foot pour voir jouer leurs idoles.
Mais la douceur du ciel parisien s’est brutalement assombrie et a laissé place à l’horreur et la barbarie. Des attentats sans précédent ont frappé la France, à Paris mais aussi notre département à Saint-Denis. De véritables actes de guerre qui ont touché en plein cœur la Capitale et qui ont plongé notre pays dans la douleur, la tristesse mais aussi la colère.
Il n’y a pas de mots assez forts pour décrire ce que nous vivons depuis vendredi soir. Il n’y a pas de discours assez puissants pour réconforter les nombreuses familles qui ont perdu l’un des leurs. La dignité et l’émotion ont envahi nos têtes et nos cœurs.
Nos pensées s’adressent avant tout aux familles des victimes, dont nous partageons leur douleur.
Nous pensons à tous celles qui luttent pour la vie, qui sont hospitalisées et qui ont été blessées dans leur chair.
Nous pensons également à tous ceux qui ont vécu l’horreur parce qu’ils se trouvaient au mauvais endroit au mauvais moment, à ces témoins directs de ces atrocités, qui ont vécu le carnage du Bataclan et qui ont assisté à des scènes abominables. Les traumatismes psychologiques dans de telles circonstances sont si lourds.
Nous tenons également à rendre hommage à toutes les forces de l’ordre et de secours qui sont mobilisées et qui font preuve d’un professionnalisme remarquable. Mais aussi rendre hommage à tout le personnel hospitalier, qui depuis vendredi soir travaille sans relâche pour soigner les nombreux blessés. Sans eux, le bilan serait déjà beaucoup plus lourd. Nous sommes fiers de pouvoir compter sur eux. Ils font preuve chaque jour et depuis des mois de dévouement, d’abnégation et de courage pour assurer la sécurité des Français dans des conditions difficiles et parfois même dans un climat de tension.
Je tiens personnellement à souligner la formidable gestion autour du Stade de France, pour avoir été présent ce jour là. Tout s’est fait dans le calme et la sérénité, afin de ne pas provoquer la peur et les inquiétudes des 72000 personnes présentes, malgré quelques moments de tensions
Nous sommes aujourd’hui dans le recueillement. Un deuil de 3 jours a été proclamé par le Président de la République, et il est de notre devoir, pour toutes les victimes, de le respecter. Il est également de notre devoir de faire preuve d’unité nationale, autour du Président de la République et du gouvernement et de soutenir les mesures qu’ils viennent de prendre. Nous soutiendrons également toutes les décisions que vous pourrez prendre au niveau du département, qui auront pour but d’assurer la sécurité des séquano-dyonisiens. Les petites polémiques politiciennes n’ont pas leur place aujourd’hui, de même que les amalgames ou les stigmatisations.
Quelques questions se posent toutefois aujourd’hui, notamment au sujet de l’organisation de la COP21 ou encore de l’Euro 2016, qui auront lieu notamment en Seine-Saint-Denis. Mais je suis sûr que vous saurez apporter les réponses nécessaires pour rassurer les habitants.
Les terroristes ont engagé la guerre à la France. Notre pays ne cédera pas à la peur, notre pays ne reculera pas face à la barbarie djihadiste. L’heure est aujourd’hui à la résistance et au combat du fanatisme religieux. La guerre doit être totale, toutes les actions pour que la sécurité des Français soit pleinement assurée doivent être envisagées, l'Etat Islamique doit être écrasé.
Mais la France ne pourra pas agir seule. C’est l’ensemble de la communauté internationale qui a été touchée. Les multiples Marseillaises jouées dans le monde entier, le drapeau français flottant à travers toutes les capitales sont autant de signes touchants et émouvants. Mais la compassion internationale n’est plus suffisante et il est temps que les acteurs de la scène internationale, tous sans exception, se mettent autour d’une table pour mettre en place une stratégie pour éradiquer ce monstre. La réponse devra être collective, dans l’unité nationale mais également internationale.
L’urgence de la situation fait que nous ne pouvons plus nous contenter de discours mais nous devons répliquer aussi fortement que nous avons été touchés.
Rien ne sera plus comme avant. Le terrorisme a fait beaucoup trop de victimes, trop de sang et de larmes ont coulé, trop de bougies ont été allumées en mémoire de nos morts.
« Même la nuit la plus sombre prendra fin et le soleil se lèvera » disait Victor Hugo dans les Misérables. La France et la République sont grandes de ses valeurs, de son identité et de son peuple. Notre Histoire est chargée d’épreuves et nous avons toujours su les surmonter comme nous surmonterons celle-ci avec détermination et avec force. La France est unie, solidaire contre la terreur et rien ne l’empêchera de vivre. Elle en ressortira plus forte, plus grande et ne pliera jamais face à ceux qui voudront la mettre à genoux.
Parce qu’ils s’appelaient Madeleine, Guillaume, Patricia, Thierry, ou encore Djamila, en ce vendredi 13 novembre 2015, à Paris, on aurait tous aimé vivre une soirée comme les autres. Je vous remercie".

Jean-Michel Bluteau

Président du Groupe Les Républicains au Conseil départemental de la Seine Saint Denis