Article du magasine Marianne du 19/12/14 : Saint-Denis 93
LA « PHOBIE LOCATIVE » DU CANDIDAT UDI A LA MAIRIE
Il pourrait représenter son parti aux départementales de mars dans le 93. L’une de ses sociétés doit toujours 55 000€ de loyer.
Décidément L’UDI accueille de drôles d’oiseux dans le 93. Après le maire de Bobigny, Stéphane De Paoli, qui, comme l’a révélé Marianne, a eu du mal à lâcher ses indemnités chômage une fois élu, voici le cas de Houari Guermat, ex-postulant UDI FED à a la mairie de Saint-Denis. L’une des sociétés de cet ancien analyste financier, qui avait placé sa campagne de mars dernier « sous le signe des préoccupations du quotidien » était redevable, au 31 mai, de la somme rondelette de 55 732,50 €. Et pas à n’importe qui : à la communauté d’agglomération Plaine comme, honorable établissement public qui regroupe neuf municipalités du département, dont celle briguée par Houari Guermat…
L’ardoise concerne les loyers d’un café chicha, le Sésame, ouvert avec son frère, Amed, en 2009 à Saint-Denis. Dans l’ordonnance de référé rendue en juin Marianne a pu consulter, le tribunal de grande instance de Bobigny précise qu’il « sera procédé à l’expulsion immédiate du preneur et à celle de tout occupant de son chef avec l’assistance si nécessaire de la force publique » si la facture n’est pas réglée. Un ultime avertissement resté lettre morte. La société n’ayant pas honoré sa dette, le rideau de fer est baisé depuis fin novembre. « Nous informons notre aimable clientèle que le Sésame est définitivement fermé », peut-on lire sur une feuille A4 placardée sur la devanture du café.
Contacté par Marianne, l’impétrant confirme être le propriétaire de la SARL qui exploitait l’endroit (à 50/50 avec son frère) « mais je n’ai rien à voir avec cette histoire, soutient-il, je ne suis pas le gérant. » C’est pourtant bien en cette qualité qu’il apparaît sur le jugement daté du 20 juin. »Une erreur du greffe » assure-t-il. Houari Guermat grenouille dans le marigot centriste local depuis des années, Malgré un score faiblard aux dernières municipales (8,78% des voix), il est pressenti pour porter les couleurs de L’UDI aux départementales de mars prochain. Souhaitons-lui d’avoir soigné d’ici là sa « phobie locative ».
MATHIAS DESTAL
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