Vous trouverez ci-joint le texte de l'intervention de Jean-Michel Bluteau lors de l'installation du Conseil Général de Seine Saint Denis:
M. BLUTEAU.- Merci, monsieur le Président. Cher Raymond, nous nous retrouvons à cette tribune où tu présides la séance. Vincent est à côté de moi. Profitons et apprécions cet instant.
En tout premier lieu, je souligne le plaisir que j'ai à me retrouver avec vous dans cette salle de séance après un scrutin qui a apporté son lot de surprise.
Au-delà de ce qui nous sépare en termes d'idées, de méthodes, de visions politiques je sais, mes chers collègues, que la moitié d'entre vous sortent d'une période électorale riche et difficile. Une campagne électorale, à droite comme à gauche, c'est toujours un marathon, un défi, une gageure et les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des efforts et de l'enthousiasme mis en oeuvre.
Néanmoins, si vous êtes ici, c'est que vous avez, pour 20 d'entre vous, réussi à surmonter ces obstacles. Je tiens à féliciter ceux d'entre nous qui ont été ce 27 mars réélus et nouvellement élus et à souhaiter la bienvenue dans notre assemblée à ces derniers.
J'ai également une pensée particulière pour ceux d'entre nous qui siégeaient ici encore le 10 février dernier et qui n'ont pas eu le bonheur de voir leur mandat reconduit. Parmi eux, je tiens à saluer particulièrement mon prédécesseur et ami, Ludovic Toro. Le travail qu'il a accompli en tant que conseiller général et en tant que président de groupe d'opposition est à souligner. Il a su défendre ses dossiers et être un porte-parole dynamique, remuant parfois, drôle souvent, mais toujours respectueux.
Cependant, la perte symbolique de ce canton et de son représentant, vous l'aurez constaté, seule l'opposition départementale progresse en nombre d'élus. De loin, la couleur de la Seine-Saint-Denis reste rose sur la carte de France, mais si l'on regarde de plus près, les lignes bougent en faveur de la droite et du centre.
Nous gagnons deux cantons et un siège. Qui peut en dire autant ?
Monsieur le Président, cher Claude, il semblerait que vos efforts déployés au long de ces trois années pour convaincre les Sequano-dionysiens que leur salut résidait dans le socialisme ait été vain. Comme quoi, derrière la communication et les effets d'annonce que nous avons longuement fustigés précédemment, il faut des actes. Il ne suffit pas d'élever la voix et de brandir des menaces, même si je reconnais volontiers que pour cela vous avez du talent. Il ne suffit pas de dire que la Seine Saint-Denis voit grand pour les petits, il faut réaliser les 3 500 places de crèche promises. Il ne suffit pas de proposer des budgets de combat, puis de révolte -à quand le budget d'émeute ?-, pour ensuite laisser s'envoler la dette départementale…
(Protestations dans la salle).
Elle commence ! … et les impôts qui pèsent sur nos concitoyens. Des budgets sincères et rigoureux auraient été de mise. Il ne suffit pas de faire croire que les services publics, le département, voire la culture sont en danger, si c'est pour faire peser ensuite des menaces sur le paiement du RSA, les financements des CIO, les subventions aux associations sportives et culturelles.
Monsieur le Président, votre stratégie qui avait, lors de la précédente mandature, consisté à agiter le chiffon rouge pour mieux faire passer vos échecs pour des compromis, a fait long feu et certains électeurs ne s'y sont pas trompés.
Enfin, il ne vous aura pas échappé qu'au sein de l'opposition départementale les lignes ont bougé également. Le centre a gagné un représentant supplémentaire en la personne d'Hervé Chevreau. Nous a rejoint aussi Martine Valleton et quant à Jacques Chaussat, ses prises de position au sein du groupe de l'Union pour la Seine Saint-Denis l'ont toujours désigné comme un radical libre, pour reprendre ses propres mots.
A ce titre, il était légitime que la sensibilité centriste puisse obtenir un surcroît de visibilité afin d'exprimer ces différences. C'est aussi ce qui nous rassemble car, ne vous y trompez pas, nous faisons nôtre la devise de l'Union européenne et nous sommes unis dans la diversité.
A ce titre, nous serons plus que jamais force de proposition et d'initiative en étroite collaboration avec nos amis centristes.
Un vote va donc avoir lieu, les groupes sont d'ores et déjà constitués et je redoute que le choix ne soit déjà fait.
Néanmoins, la Seine Saint-Denis recèle une brillante opposition diverse et solide pour demain.
Je vous remercie.
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