Saint Benoît Labre Fête le 16 avril
Benoît-Joseph labre est né le 26 mars 1748 à Amettes, près de Boulogne. Aîné de quinze enfants, est attiré très tôt par la vie monastique. Mais par six fois il tente en vain de se fixer dans un monastère. Il semble qu’il soit fait pour une vie hors normes…
Benoît devient alors pèlerin perpétuel, pauvre entre les plus pauvres, allant à pied de sanctuaire en sanctuaire. Il évite les auberges et emprunte les routes peu fréquentées, un chapelet en main, un crucifix sur la poitrine et sur l’épaule un petit sac contenant l’Evangile, l’Imitation de Jésus-Christ et le bréviaire Il dort sous les haies ou dans des granges, parfois sous l’abri d’une église. Il demande à Dieu d’ajouter à ses hardes un silice : de la vermine qui le torture sans relâche. Il essuie des rebuffades, reçoit pierres et quolibets, mais finit par atteindre Rome. Il parcourt ensuite quelque 25000 kilomètres sur les routes d’Italie, de France, d’Allemagne, de Pologne, de Suisse et d’Espagne avant de se fixer à Rome à partir de 1775. L’Italie adopte ce « saint Français » vêtu de haillons qui passe des heures en méditation et en prière, ne mendie pas mais accepte ce qu’on lui donne, ne garde que le minimum nécessaire et distribue le reste.
Le mercredi saint de l’année 1783, il s’abaisse sur les marches de l’église Notre-Dame des Monts où il venait d’entendre la messe. On le transporte dans l’arrière boutique du boucher Zaccarelli, un de ses amis, où il expire doucement quelques heures plus tard. Il était âgé de trente-cinq ans. La nouvelle de sa mort se répand aussitôt comme une traînée de poudre dans toute la ville de Rome, tant est déjà grande la vénération qui entoure ce routier de Dieu. Il est béatifié par Pie IX en 1860 et canonisé par Léon XIII en 1881.
Saint Benoît, veillez sur les sans-abri, les routards, qu’ils découvrent le seul nécessaire : la tendresse de Dieu.
Ass. pour le XVe centenaire de la France Le livre des Bannières 2000 Tome 1 p. 392
Il est le saint patron de la paroisse d'Amqui et de la municipalité Saint-Benoît-Labre au Québec (Canada), de la commune de Marçay en France, des célibataires, des mendiants, des sans-logis, des pèlerins, des itinérants et des personnes inadaptées.
Deux artistes l'ont représenté de son vivant, la mode étant de prendre un modèle dans les mendiants : par le sculpteur André Bley, pour une tête du Christ, qui servit de modèle pour les gravures; par le peintre Cavalucci, dont le tableau est conservé à Rome. Son confesseur, l'abbé Marconi, publie sa biographie la même année; les souvenirs de son passage en pays de langue germanique sont publiés par Stutter en 1789. Il est béatifié en 1860 devant 40 000 personnes et canonisé en 1883. Ses reliques reposent en partie dans sa commune de naissance, en partie dans la basilique de Marçay qui lui est dédiée, et où il fit l'objet d'un pèlerinage.
Une Chapelle lui est dédié à l’église de St Leu-St Gilles à Paris 1er, 92 bis rue St Denis, au fond, à gauche.
Son propos le plus célèbre est sa réponse à la question : «Comment nous devons aimer Dieu ? et quels sont les signes de cet amour ? » Il répondit :
« Pour aimer Dieu convenablement, il faut trois cœurs en un seul :
- Le premier doit être tout de FEU envers Dieu et nous faire penser continuellement à Dieu, parler habituellement de Dieu, agir constamment pour Dieu et surtout supporter avec patience le mal qu’il lui plaît de nous envoyer pendant toute la durée de notre vie.
- Le second doit être tout de CHAIR envers le prochain et nous porter à l'aider dans ses besoins temporels par des aumônes, et plus encore dans ses besoins spirituels par l'instruction, le conseil, l'exemple et la prière ; il doit surtout s'attendrir pour les pécheurs et plus particulièrement pour ses ennemis et demander au Seigneur de les éclairer pour les amener à la pénitence ; il doit aussi être plein d’une pieuse compassion pour les âmes du purgatoire, afin que Jésus et Marie daignent les introduire au lieu du repos.
- Le troisième doit être tout de BRONZE pour soi-même et faire abhorrer toute sorte de sensualité, résister sans relâche à l’amour de soi, abjurer la volonté propre, châtier le corps par le jeûne et par l’abstinence, et dompter toutes les inclinations de la nature corrompue : car plus vous haïrez et plus vous maltraiterez votre chair, plus grande sera votre récompense dans l’autre vie».
Lettres à ses parents
Mon très cher père et ma très chère mère.
Je vous apprends que les chartreux ne m'ont pas jugé propre pour leur état; j'en suis sorti le second jour d'octobre. Je regarde cela comme un ordre de la Providence qui m'appelle à un état plus parfait. Ils m'ont dit que c'était la main de Dieu qui me retirait de chez eux.
Je m'achemine vers la Trappe, ce lieu que je désire tant et depuis si longtemps.
Je vous demande pardon de toutes les désobéissances et de toutes les peines que je vous ai causées. Je vous prie l'un et l'autre de me donner votre bénédiction, afin que le Seigneur m'accompagne. Je prierai le bon Dieu pour vous tous les jours de ma vie. Surtout ne soyez pas inquiets à mon égard. Quand j'aurais voulu rester dans ce couvent, on ne m'y aurait pas reçu; c'est pourquoi je me réjouis beaucoup de ce que le Tout-Puissant me conduit.
Ayez soin de l'instruction de mes frères et sœurs, et surtout de mon filleul.
Maintenant la grâce de Dieu, je ne vous coûterai plus jamais rien et ne vous ferai plus aucune peine. Je me recommande à vos prières. Je me porte bien et je n'ai pas donné d'argent au domestique. Je ne suis sorti qu'après avoir fréquenté les sacrements. Servons toujours le bon Dieu et Il ne nous abandonnera pas.
Ayez soin de votre salut. Lisez et pratiquez ce qu'enseigne le Père l'Aveugle; c'est un livre qui enseigne le chemin du ciel et, sans faire ce qu'il dit, il n'y a pas de salut à espérer. Méditez les peines effroyables de l'enfer, que l'on y endure une éternité tout entière pour un seul péché mortel qu'on commet si aisément. Efforcez-vous d'être du petit nombre des élus.
Je vous remercie de toutes les bontés que vous avez eues pour moi et des services que vous m'avez rendus. Le bon Dieu vous en récompensera.
Procurez à mes frères et sœurs la même éducation que vous m'avez donnés; c'est le moyen de les rendre heureux dans le ciel : sans instruction on ne peut se sauver. Je vous assure que vous êtes déchargés de moi. Je vous ai beaucoup coûté; mais soyez assurés que moyennant la grâce de Dieu, je profiterai de tout ce que vous avez fait pour moi. Ne vous affligez point de ce que je suis sorti de chez les chartreux; il ne vous est pas permis de résister à la volonté de Dieu qui en a ainsi disposé pour mon plus grand bien et pour mon salut.
Je vous prie de faire mes compliments à mes frères et sœurs. Accordez-moi vos bénédictions; je ne vous ferai plus aucune peine. Le bon Dieu que j'ai reçu avant de sortir, m'assistera et me conduira dans l'entreprise qu'il m'a inspiré. J'aurai toujours la crainte de Dieu devant les yeux et son amour dans le cœur".
J'espère fort être reçu à la Trappe. En tout cas, on m'assure que l'ordre de Sept-Fons n'est pas si rude et qu'on y reçoit plus jeune; mais je serai reçu à la trappe.
À Montreuil, ce 2 octobre 1769. Votre humble serviteur, Benoît-Joseph Labre.
Mon très cher père, ma très chère mère.
Vous avez appris que je suis sorti de Sept-Fons, et vous êtes sans doute en peine de savoir quelle route j'ai prise depuis, et quel état de vie j'ai envie d'embrasser. C'est pour m'acquitter de mon devoir et vous tirer d'inquiétude que je vous écris cette présente; je vous dirai donc que je suis sorti de Sept-Fons le 2 de juillet. J'avais encore la fièvre quand je suis parti et elle m'a quitté au quatrième jour de marche; et j'ai pris le chemin de Rome.
Je suis bientôt à présent à moitié du chemin; je n'ai guère avancé depuis que je suis sorti de Sept Fons, parce que pendant le mis d'août il fait de grandes chaleurs dans le Piedmont où je suis; et que j'ai été retenu pendant trois semaines dernièrement dans un hôpital, où j'ai été assez bien, par une petite maladie que j'ai eue. Au reste je me suis bien porté depuis que je suis sorti de Sept-Fons.
Il y a en Italie plusieurs monastères où la vie est fort régulière et fort austère. J'ai dessein d'entrer dans quelqu'un et j'espère que Dieu m'en fera la grâce. J'en sais même un de monastère, de l'ordre de la Trappe, dont l'abbé a écrit à un abbé de France que s'il allait des Français dans son abbaye, qu'il les recevrait parce qu'il lui manquait des sujets. J'ai tiré de bons certificats de Sept-Fons. Je ne manquerai pas de vous envoyer de mes nouvelles; je voudrais bien en avoir des vôtres, et de mes frères et sœurs. Mais cela n'est pas possible à présent, parce que je ne suis pas arrêté dans un lieu fixe.
Je ne manque pas de prier Dieu pour vous tous les jours; je vous demande pardon de toutes les peines que je peux vous avoir causées et vous prie de m'accorder vos bénédictions, afin que Dieu bénisse mes desseins. C'est par l'ordre de sa Providence que j'ai entrepris le voyage que je fais. Ayez soin surtout de votre salut, et de l'éducation de mes frères et sœurs. Veillez sur leur conduite. Pensez aux flammes éternelles de l'enfer et au petit nombre des élus. Je suis bien content d'avoir entrepris le voyage que je fais. Je vous pris de faire mes compliments à ma grand-mère et mon grand-père, à mes tantes, à mon frère Jacques, à mes frères et sœurs, et à mon oncle Chois.
Je vais entrer dans un pays où il fait bon pour les voyageurs. Il m'a fallu affranchir la lettre pour sortir des États du Roi de Sardaigne, tant qu'elle fut arrivée en France.
Je finis en vous demandant derechef vos bénédictions, et pardon des chagrins que je vous ai occasionnés. Fait en la ville de Quiers en Piedmont, ce 31 août 1770. Votre très affectionné fils. Benoît-Joseph Labre
Prières adressées à saint Benoît Labre
Dieu qui a donné à saint Benoît-Joseph Labre de mener une vie humble et pauvre, toute à l'image du Christ, fais-nous emprunter les mêmes chemins pour suivre ton Fils et vivre unis à toi, pleins de joie et de charité, en pèlerins du Royaume.
Seigneur Dieu, qui avez amené saint Benoît Labre à s'attacher à Vous seul par l'humilité vraie et la pauvreté réelle, donnez-moi, grâce à ses mérites, de mépriser les biens de la terre et de rechercher uniquement ceux du ciel.
Saint Benoît Labre, qui passa en ce monde comme un pauvre pèlerin, brûlez mon cœur d'amour pour Jésus pauvre et crucifié. Ainsi-soit-il.
Une prière du matin retrouvée dans ses papiers personnels après sa mort :
Dieu créateur du ciel et de la terre, mon aimable Sauveur, je vous remercie de l'amour immense que vous avez eu non seulement pour moi, mais pour tout le monde.
Je vous aime par-dessus toutes choses, et je veux vous aimer toute cette journée, ainsi que tous les instants de ma vie; je vous prie de m'aider à faire votre sainte volonté, et je vous prie continuellement pour tous les infidèles et les pécheurs; je veux vous prier toute cette journée pour eux, afin que vous daigniez les éclairer et les faire entrer dans votre grâce.
Je veux encore gagner les indulgences que je peux obtenir pour délivrer les âmes du purgatoire; enfin, ayez pitié des infidèles et des pécheurs.
Accordez-moi, ô mon Dieu, votre amour, imprimez en mon coeur les marques de votre cruelle passion. Je vous aime, mon divin Jésus, et je vous donne mon cœur.
Sainte Vierge, préservez-moi dans ce jour et tous ceux de ma vie, de tout péché, afin que je ne perde point l'amour de mon Dieu, que je veux aimer tous les jours et tous les moments de vie. Je vous rends grâce, Vierge sainte, au nom de tous les fidèles, du grand amour que vous leur portez; je vous remercie encore pour tous les fidèles et les pécheurs, aidez-les, assistez-les, afin qu'ils retournent à leur aimable Dieu; soyez le secours de tous dans cette journée et toujours.
Prière composée par saint Benoît Labre
Père éternel, par le sang de Jésus miséricorde : consolez-nous dans le besoin et les tribulations, comme vous avez consolé Job, Anne et Tobie dans leurs afflictions; et Vous, Marie, priez et apaisez Dieu pour nous, et obtenez-nous la grâce qu'humblement nous Vous demandons.
Paul Verlaine — Amour à l’occasion du jour anniversaire de la canonisation, en 1888, de Saint Benoit-Joseph Labre
Comme l’Église est bonne en ce siècle de haine,
D’orgueil et d’avarice et de tous les péchés,
D’exalter aujourd’hui le caché des cachés,
Le doux entre les doux à l’ignorance humaine
Et le mortifié sans pair que la Foi mène,
Saignant de pénitence et blanc d’extase, chez
Les peuples et les saints, qui, tous sens détachés,
Fit de la Pauvreté son épouse et sa reine,
Comme un autre Alexis, comme un autre François,
Et fut le Pauvre affreux, angélique, à la fois
Pratiquant la douceur, l’horreur de l’Évangile !
Et pour ainsi montrer au monde qu’il a tort
Et que les pieds crus d’or et d’argent sont d’argile,
Comme l’Église est tendre et que Jésus est fort !
Litanies de saint Benoît-Joseph Labre
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous,
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous
Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils rédempteur du monde qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.
Sainte Marie, patronne de saint Benoît-Joseph, priez pour nous.
Saint Benoît-Joseph, prédestiné du ciel, priez pour nous.
Saint Benoît-Joseph, enfant de bénédiction, priez pour nous.
Saint Benoît-Joseph, plein d’amour pour Dieu, priez pour nous.
Saint Benoît-Joseph, vrai disciple de Jésus-Christ,
Saint Benoît-Joseph, temple très pur de l’Esprit Saint,
Saint Benoît-Joseph, fidèle à la grâce,
Saint Benoît-Joseph, fervent dans la prière,
Saint Benoît-Joseph, contempteur du monde,
Saint Benoît-Joseph, exemple d’humilité,
Saint Benoît-Joseph, abject à vos propres yeux,
Saint Benoît-Joseph, heureux dans les opprobres,
Saint Benoît-Joseph, pèlerin sur la terre,
Saint Benoît-Joseph, vivant sans asile,
Saint Benoît-Joseph, pauvre volontaire,
Saint Benoît-Joseph, dépouillé de tout,
Saint Benoît-Joseph, charitable pour les autres,
Saint Benoît-Joseph, zélé pour le salut de vos frères,
Saint Benoît-Joseph, amant de la croix,
Saint Benoît-Joseph, héros de la pénitence,
Saint Benoît-Joseph, passionné pour les souffrances,
Saint Benoît-Joseph, avide de mortification,
Saint Benoît-Joseph, admirable de patience,
Saint Benoît-Joseph, doué d’une pureté angélique,
Saint Benoît-Joseph, dévot des Quarante heures,
Saint Benoît-Joseph, adorateur constant de l’Eucharistie,
Saint Benoît-Joseph, zélé serviteur de Marie,
Saint Benoît-Joseph, imitateur de saint François d’Assise,
Saint Benoît-Joseph, gloire nouvelle de l’église d’Arras,
Saint Benoît-Joseph, puissant dans le ciel,
Saint Benoît-Joseph, par votre glorification,
Saint Benoît-Joseph, par votre crédit auprès de Dieu,
Saint Benoît-Joseph, par les miracles accordés à votre intercession,
Saint Benoît-Joseph, par votre ardente charité,
Saint Benoît-Joseph, par tous vos mérites,
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.
V. Priez pour nous, saint Benoît-Joseph,
R. Afin que nous devenions dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ.
PRIONS. O Dieu, qui nous offrez dans la personne de saint Benoît-Joseph Labre, votre fidèle serviteur, un nouveau modèle de la perfection évangélique, accordez-nous par son intercession la grâce de suivre ses exemples et de vous aimer, comme lui, de tout notre cœur, afin que, par le mépris de nous-mêmes et de tout ce qui se passe, nous parvenions au bonheur de l’éternité. Nous vous en prions par Notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi soit-il
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