Saint Louis : le modèle du chef d'Etat chrétien.
St Louis (1214-1270), roi de 1226 à 1270.
Quels siècles que ceux du Moyen Age ! Siècles des Croisades et de la Chevalerie, de la ferveur, du développement des ordres religieux, des cathédrales symboles de l'âme français, pétrie de foi et d'idéal. "La Providence ne devait-elle pas, - autant que ce langage est permis, - à une telle nation, à une telle société, un chef en tous points digne d'elle ? Un roi de France s'est rencontré qui, prenant à la lettre les promesses du baptême de Clovis et le sublime programme de Charlemagne, a réalisé dans sa plénitude, l'idéal même de la Monarchie chrétienne : j'ai nommé Saint Louis. Est-ce parce qu'il entend remplir auprès de ses sujets et jusque dans le reste de la Chrétienté le rôle de "sergent de Dieu" que Saint Louis nous apparaît, comme par excellence, le roi très chrétien ? Sans doute, mais ce n'est point assez : si plus que nul autre il a mérité ce titre, c'est en raison de ses vertus chrétiennes, vertus privées; c'est en vertu de sa politique chrétienne, vertus publiques. Chrétien, il l'est jusqu'à la moelle" écrit la cardinal Baudrillart.
Fidèle aux enseignements de sa mère, Blanche de Castille, et du cardinal Romain de Saint Ange qui ont formé son âme, il déclare préférer mourir plutôt que commettre un seul pêché mortel. "La prière est le perpétuel aliment de son âme; même dans ses chevauchées de guerre, il récite les heures canoniales. Il est humble, miséricordieux et charitable. Mais surtout, il est juste et la justice est une vertu royale, vertu publique autant que privée. Qu'il s'agisse des rapports avec ses sujets, ecclésiastiques, seigneurs, bourgeois, gens du menu peuple, sa loi de justice est imposée à tous." Cette justice, il la veut non seulement dans le Royaume, mais aussi dans ses rapports avec ses ennemis.
Il organise les corporations et sanctionne les us et coutumes. Il assure au pays une prospérité inconnue jusqu'alors. Il construit l'hôpital des Quinze-Vingt pour les aveugles, les pauvres... C'est le portrait même du Roi dont il était l'ami que trace Saint Thomas d'Aquin : "un roi doit être pour son royaume ce que l'âme est pour le corps, ce que Dieu est pour le monde. Il doit modeler son gouvernement sur le gouvernement divin. Il doit consacrer tous ses soins à diriger ses peuples vers leurs fin dernière, en les appliquant au bien et à la vertu."
Aussi, le pape Grégoire IX écrit-il au saint roi : "Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif, la France est le royaume de Dieu, les ennemis de la France sont les ennemis du Christ. La tribu de Juda était la figure anticipée du royaume de France. (...) Le Rédempteur a choisi le béni royaume de France comme l'exécuteur spécial de ses divines volontés."
Saint Louis organisa les septième et huitième croisades pour aller délivrer le tombeau du Christ des mains des musulmans, les deux dernières. Ayant fait vœu de prendre la croix s'il échappait à une grave maladie, le roi partit vers l'Egypte en 1248, où il fut fait prisonnier. Une fois libéré, il alla en Palestine obtenir des avantages pour les chrétiens et rentra en France. En 1270, il répond à nouveau à "l'appel des papes angoissés qui supplient l'Europe déchirées par les guerres de s'unir contre l'Islam" et repart vers Tunis. Il y mourra de la lèpre. "Echec politique apparent mais qui achève de consacrer le saint roi dont il fut la père et le maître aux yeux du peuple" Souligne la cardinal Baudrillart.
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