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  • Conférence de Presse du Général de Gaulle, Palais de l’Elysée, 4 Février 1965

Q. – M. le Président, en changeant en or une partie de ses avoirs en dollars, la France a provoqué certaines réactions qui ont fait apparaître les défauts du système monétaire actuel. Etes-vous partisan de réformer ce système, et, si oui, comment ?

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R. - Je vais tâcher d'expliquer ma pensée sur ces points, A mesure que les États de l'Europe occidentale, décimés et ruinés par les guerres, recouvrent leur substance, la situation relative qui avait été la leur par suite de leur affaiblissement apparaît comme inadéquate, voire abusive et dangereuse. Rien, d'ailleurs, dans cette constatation n'implique de leur part et, notamment, de celle de la France quoi que ce soit d'inamical à l'égard d'autres pays, en particulier de l'Amérique. Car, le fait que ces États veuillent, chaque jour davantage, agir par eux-mêmes dans tout domaine des relations internationales procède simplement du mouvement naturel des choses. Il en est ainsi pour ce qui est des rapports monétaires pratiqués dans le monde depuis que les épreuves subies par l'Europe lui firent perdre l'équilibre. Je veux parler - qui ne le comprend? - du système apparu au lendemain de la Première Guerre et qui s'est établi à la suite de la Seconde.

On sait que ce système avait, à partir de la Conférence de Gênes, en 1922, attribué à deux monnaies, la livre et le dollar, le privilège d'être tenues automatiquement comme équivalentes à l'or pour tous paiements extérieurs, tandis que les autres ne l'étaient pas. Par la suite, la livre ayant été dévaluée en 1931 et le dollar en 1933, cet insigne avantage avait pu sembler compromis. Mais l'Amérique surmontait sa grande crise. Après quoi, la Deuxième Guerre mondiale ruinait les monnaies de l'Europe en y déchaînant l'inflation. Comme presque tontes les réserves d'or du monde se trouvaient alors détenues par les États-Unis, lesquels, en tant que fournisseurs de l'univers, avaient pu conserver sa valeur à leur propre monnaie, il pouvait paraître naturel que les autres Etats fissent entrer indistinctement des dollars ou de l'or dans leurs réserves de change et que les balances extérieures des paiements s'établissent par transferts de crédits ou de signes monétaires américains aussi bien que de métal précieux. D'autant plus que l'Amérique n'éprouvait aucun embarras à régler ses dettes en or si cela lui était demandé. Ce système monétaire international, ce «  Gold Exchange Standard  », a été par conséquent admis pratiquement depuis lors.

Cependant, il ne paraît plus aujourd'hui aussi conforme aux réalités et, du coup, présente des inconvénients qui vont en s'alourdissant. Comme le problème peut être considéré dans les conditions voulues de sérénité et d'objectivité - car la conjoncture actuelle ne comporte rien qui soit, ni très pressant, ni très alarmant - c'est le moment de le faire.

Les conditions qui ont pu, naguère, susciter le « Gold Exchange Standard » se sont modifiées, en effet. Les monnaies des Etats de l'Europe occidentale sont aujourd'hui restaurées, à tel point que le total des réserves d'or des Six équivaut aujourd'hui à celui des Américains. Il le dépasserait même si les Six décidaient de transformer en métal précieux tous les dollars qu'ils ont à leur compte. C'est dire que la convention qui attribue au dollar une valeur transcendante comme monnaie internationale ne repose plus sur sa base initiale, savoir la possession par l'Amérique de la plus grande partie de l'or du monde. Mais, en outre, le fait que de nombreux Etats acceptent, par principe, des dollars au même titre que de l'or pour compenser, le cas échéant, les déficits que présente, à leur profit, la balance américaine des paiement, amène les États-Unis à s'endetter gratuitement vis-à-vis de l'étranger. En effet, ce qu'ils lui doivent, ils le lui paient, tout au moins en partie, avec des dollars qu'il ne tient qu'à eux d'émettre, au lieu de les leur payer totalement avec de l'or, dont la valeur est réelle, qu'on ne possède que pour l'avoir gagné et qu'on ne peut transférer à d'autres sans risque et sans sacrifice.

Cette facilité unilatérale qui est attribuée à l'Amérique contribue à faire s'estomper l'idée que le dollar est un signe impartial et international des échanges, alors qu'il est un moyen de crédit approprié à un Etat.

Évidemment, il y a d'autres conséquences à cette situation.

Il y a en particulier le fait que les Etats-Unis, faute d'avoir à régler nécessairement en or, tout au moins totalement, leurs différences négatives de paiements suivant la règle d'autrefois qui contraignait les États à prendre, parfois avec rigueur, les mesures voulues pour remédier à leur déséquilibre, subissent, d'année en année, une balance déficitaire. Non point que le total de leurs échanges commerciaux soit en leur défaveur. Bien au contraire! Leurs exportations de matières dépassent toujours leurs importations. Mais c'est aussi le cas pour les dollars, dont les sorties l'emportent toujours sur les rentrées. Autrement dit, il se crée en Amérique, par le moyen de ce qu'il faut bien appeler l'inflation, des capitaux, qui, sous forme de prêts en dollars accordés à des Etats ou à des particuliers, sont exportés au dehors. Comme, aux États-Unis même, l'accroissement de la circulation fiduciaire qui en résulte par contrecoup rend moins rémunérateurs les placements à l'intérieur, il apparaît chez eux une propension croissante à investir à l'étranger. De là, pour certains pays, une sorte d'expropriation de telles ou telles de leurs entreprises.

Assurément, une telle pratique a grandement facilité et favorise encore, dans une certaine mesure, l'aide multiple et considérable que les États-Unis fournissent à de nombreux pays en vue de leur développement et dont, en d'autres temps, nous avons nous-mêmes largement bénéficie. Mais les circonstances sont telles aujourd'hui qu'on peut même se demander jusqu'ou irait le trouble si les États qui détiennent des dollars en venaient, tôt ou tard, à vouloir les convertir en or? Lors même, d'ailleurs, qu'un mouvement aussi général ne se produirait jamais, le fait est qu'il existe un déséquilibre en quelque sorte fondamental. Pour toutes ces raisons, la France préconise que le système soit changé. On sait qu'elle l'a fait, notamment, lors de la Conférence monétaire de Tokyo. Étant donné la secousse universelle qu'une crise survenant dans ce domaine entraînerait probablement, nous avons en effet toutes raisons de souhaiter que soient pris, à temps, les moyens de l'éviter. Nous tenons donc pour nécessaire que les échanges internationaux s'établissent, comme c'était le cas avant les grands malheurs du monde, sur une base monétaire indiscutable et qui ne porte la marque d'aucun pays en particulier.

Quelle base ? En vérité, on ne voit pas qu'à cet égard il puisse y avoir de critère, d'étalon, autres que l'or. Eh ! oui, l'or, qui ne change pas de nature, qui se met, indifféremment, en barres, en lingots ou en pièces, qui n'a pas de nationalité, qui est tenu, éternellement et universellement, comme la valeur inaltérable et fiduciaire par excellence. D'ailleurs, en dépit de tout ce qui a pu s'imaginer, se dire, s’ écrire, se faire, à mesure d'immenses événements, c'est un fait qu'encore aujourd'hui aucune monnaie ne compte, sinon par relation directe ou indirecte, réelle ou supposée, avec l'or. Sans doute, ne peut-on songer à imposer à chaque pays la manière dont il doit se conduire à l'intérieur de lui-même. Mais la loi suprême, la règle d'or - c'est bien le cas de le dire - qu'il faut remettre en vigueur et en honneur dans les relations économiques internationales, c'est l'obligation d'équilibrer, d'une zone monétaire à l'autre, par rentrées et sorties effectives de métal précieux, la balance des paiements résultant de leurs échanges.

Certes, la fin sans rudes secousses du « Gold Exchange Standard », la restauration de l'étalon -or, les mesures de complément et de transition qui pourraient être indispensables, notamment en ce qui concerne l'organisation du crédit international à partir de cette base nouvelle, devront être concertées posément entre les Etats, notamment ceux auxquels leur capacité économique et financière attribue une responsabilité particulière. D'ailleurs, les cadres existent déjà où de telles études et négociations seraient normalement menées. Le Fonds monétaire international, institué pour assurer, autant que faire se peut, la solidarité des monnaies, offrirait à tous les Etats un terrain de rencontre approprié, dès lors qu'il s'agirait, non plus de perpétuer le « Gold Exchange Standard », mais bien de le remplacer. Le « Comité des Dix », qui groupe, aux côtés des États-Unis et de l’ Angleterre, d'une part la France, l' Allemagne, l'Italie, les Pays-Bas et la Belgique, d'autre part le Japon, la Suède et le Canada, préparerait les propositions nécessaires. Enfin, il appartiendrait aux Six États qui paraissent en voie de réaliser une Communauté économique européenne d'élaborer entre eux et de faire valoir au-dehors le système solide que recommande le bon sens et qui répond à la puissance renaissante de notre Ancien Continent.

Source: Gaullisme.fr

 


Hommage au Roi de France Henri IV

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Cette année, n'est pas n'importe quelle année, puisqu'il s'agit de l'année Henri IV. Fidèles à notre tradition du dépôt de gerbe devant la statue d'Henri IV à Paris, cette année plus jamais, nous devons rendre cet hommage à ce grand Roi dont on ne parle pas assez souvent :

HISTORIQUEMENT:

- Il représente l’union et la réconciliation des français en cette période ou ceux-ci se regardaient en étranger !
- Il représente un exemple historique de la volonté, d’un gouvernement responsable redressant un pays en ruine.
- Il représente l’union « peuple et roi »
- Il représente les métiers organisés en corporations, garantie d’une production de qualité, de la transformation de l’économie par le travail de deux ministres opposés mais unis par le roi, pour la France …

AUJOURD’HUI :

- Il représente les solutions pour sortir d’une crise, qui à l’époque paraissait insurmontable…
- Il représente dans le banquet qui succède, l’amitié française avec sa bonne humeur et nous trinquons en chantant à la santé du prince…
- Il représente l'unité entre les français, unité devenu de plus en plus abstraite avec les divisions incessantes de la république.

VENEZ NOMBREUX RENDRE HOMMAGE AU GRAND ROI HENRI

EN CETTE ANNEE 2010, ANNEE HENRI IV !


 


9 février 1801: Paix de Lunéville.

La France du Premier Consul Napoléon Bonaparte et l'Autriche de l'empereur François II signent un traité de paix à Lunéville qui confirme (et renforce) les clauses du traité de Campoformio (17 octobre 1797). La rive gauche du Rhin revient définitivement à la France ainsi que la Belgique. L'Autriche est évincée d'Italie. Elle ne conserve que la Vénétie tandis que le Piémont et Gênes sont soumis à l'influence française.


Mon etoile


Dans ce monde obscur brille une etoile...
une etoile qui illumine ma vie...
une etoile qui me donne le sourire...
une etoile qui m'apporte la joie de vivre....
mais un jour cette etoile s'eteint...
et tout autour de moi s'ecroule et tout redevient sombre
tout.... sauf le souvenir de cette etoile...
qui ne cessera de briller dans mon coeur

Myriam


Voeux de KAREN TAIEB du 09.02.2010

 

Chers amis
C'est avec émotion que je vous annonce que ce lundi 9.février 2010 a été voté à l' unanimité le voeu présenté par KAREN TAIEB et soutenu par Anne Hidalgo, concernant la nomination d'un lieu du 12eme arrondissement de Paris à la mémoire de notre jeune frère Ilan HALIMI(zal)
Ce lieu, dans un quartier dans lequel il a vécu , étudié et grandi sera un témoignage pour toutes les générations , que le racisme et l' ANTUSEMITISME peuvent tuer.
Qu'il repose en paix!
Vous trouverez ci dessous le texte lu par Karen TAIEB et voté par tous les conselliers de Paris:


"Tout le monde a en mémoire le calvaire d'Ilan HALIMI.

Il y a 4 ans presque jour pour jour, ce jeune parisien de 23 ans est retrouvé nu, tondu, brûlé à l'essence, blessé au couteau, le corps abîmé par les tortures, agonisant le long d'une voie ferrée dans l'Essonne après avoir été kidnappé, séquestré et torturé durant 24 jours.

Avant de vivre l’horreur, Ilan Halimi mène avec sa mère et sa sœur une vie paisible et modeste dans le XIIème arrondissement.

Mais « le gang des barbares » voit la chose autrement, Ilan Halimi est juif : il a donc de l’argent.
A sa famille, on réclame une somme astronomique : jusqu’à 450 000 euros.

Parce que les préjugés peuvent engendrer la mort
Parce que la haine peut tuer
Parce que le racisme, l’antisémitisme, l’homophobie peuvent conduire à l’irréparable

Il est important que Paris redise autant de fois qu’il sera nécessaire son intransigeance pour le respect des valeurs républicaines, pour les droits de l’homme et son combat contre toutes les formes de racismes.




C’est pourquoi,
- Considérant le caractère antisémite du meurtre d’Ilan Halimi,
- Considérant les 24 jours de calvaire subis et la cruauté de ses ravisseurs
- Considérant qu’Ilan Halimi était un enfant du XII° arrondissement de Paris,
- Considérant que sa mémoire doit être associée à celle de Paris, au nom des valeurs républicaines, du vivre ensemble et de la lutte contre toutes les formes de racismes

Nous émettons le vœu qu’un lieu de vie ou un jardin du XII° arrondissement de Paris se voit attribuer le nom d’Ilan Halimi.

Permettez-moi de former en même temps un autre vœu celui de ne plus avoir à attribuer à un lieu de Paris

-le nom d’un autre Brahim Bouarram
Ce jeune Marocain jeté dans la Seine, le 1er mai 1995, par des manifestants issus d'un cortège du Front national.

Celui d’une autre Sohane, morte brûlée vive pour avoir refusé de se soumettre à la violence d’un jeune homme
ou d’un autre Ilan Halimi séquestré, torturé, assassiné parce que juif."

KAREN TAIEB



Un État palestinien est devenu impossible!

INTERVIEW - Pour le pacifiste palestinien Sari Nusseibeh, Israël n'aura bientôt d'autre choix que d'intégrer sa population arabe.

Sari Nusseibeh, doyen de l'université al-Qods à Jérusalem et intellectuel palestinien engagé, avait été l'auteur en 2002 d'un plan de paix cosigné avec Ami Ayalon, ex-chef du Shin Bet, le service de sécurité israélien.

LE FIGARO. - La question de Jérusalem, qui a ressurgi en 2009, ne complique-t-elle pas la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens ?

SARI NUSSEIBEH. - Tout le monde n'a eu de cesse de reporter la question de Jérusalem. On redécouvre soudain que c'est sans doute le principal problème. Et aussi que les données de ce problème ne sont plus les mêmes. Alors que les négociateurs travaillaient dans leur bulle à une solution de paix, la ville a profondément changé : la situation de 1967 n'existe plus aujourd'hui, et le partage est devenu beaucoup plus difficile.

Quels sont ces changements ?

Géographiquement, la surface de l'agglomération est passée de 20 km² à 50 km² : dans cette grande Jérusalem, les Israéliens ont construit à l'est 13 nouveaux quartiers, où vivent à présent 250 000 Juifs, reliés entre eux par des voies rapides. Ils entourent les secteurs arabes de Jérusalem-Est et les séparent les uns des autres. Les Israéliens ont aussi créé de toutes pièces le concept de la « cuvette sainte », qui regroupe le quartier musulman de la Vieille Ville et les quartiers avoisinants, qui forment le noyau de la Jérusalem arabe. Ils y mènent une politique active d'expulsions, de destructions et d'expropriations, rendant de plus en plus difficile une éventuelle partition de Jérusalem.

La solution de deux États est pourtant soutenue par le monde entier ?

En 1967, l'un des premiers partisans de la solution à deux États était Uri Avneri (figure historique de la gauche pacifiste israélienne). Il n'avait à l'époque aucun soutien. Quatre décennies plus tard, ses idées ont eu un immense succès, puisqu'elles sont aujourd'hui partagées par le monde entier, jusqu'au président américain. Mais, pendant ce temps, la possibilité de créer deux États s'est évanouie. Même si je n'exclus pas la possibilité d'un miracle, je ne considère personnellement plus cette perspective comme réalisable.

C'est le résultat de la politique de colonisation israélienne ?

Les Israéliens ont appliqué en Cisjordanie la même politique qu'à Jérusalem. Cette extraordinaire ingéniosité coloniale s'est faite au détriment des populations. Les sionistes ont réussi en termes de béton et de macadam, de ce point de vue, ils existent. Mais en ce qui concerne la chair et le sang, ils restent des étrangers. Plus ils réussissent à bétonner, moins ils parviennent à créer une vraie démocratie et à s'enraciner dans la région.

Que vont devenir les Palestiniens sans État ?

Nous sommes toujours là, et c'est un paradoxe : en 1948, les Israéliens voulaient créer un État sans Palestiniens, et ils étaient presque parvenus à les chasser. En 1967, leur victoire a réunifié les réfugiés avec ceux qui étaient restés en Israël. Nous étions dispersés, ils nous ont réunis. Les Israéliens sèment leur propre échec par leurs succès. La colonisation de Jérusalem et de la Cisjordanie, qui rend impossible une solution à deux États, va obliger Israël à cohabiter avec une importante population arabe et à remettre en cause son système démocratique.

Pourquoi les Palestiniens ont-ils échoué ?

Nous avons échoué, c'est vrai, en partie à cause de notre incapacité à négocier, ou à comprendre la négociation, et en partie à cause de notre corruption. Pis encore, en jouant à la politique, en courant après un État, nous avons laissé se dégrader de façon considérable les conditions de vie de notre population. Il y a vingt ans, les Palestiniens de Gaza n'avaient aucun droit politique, mais ils pouvaient se rendre en Cisjordanie, ou même à Tel-Aviv, pour y travailler, aller à la plage, au restaurant. Mais nous avons aussi échoué à cause de l'autre partie, qui ne voulait rien nous donner. Aujourd'hui, la dynamique israélienne va à l'encontre de toute concession. Ils ne voient plus la nécessité d'un compromis. Les Israéliens ne pensent plus que de façon machiavélique, considérant que la force est la seule chose importante, qu'elle est la seule garantie de leur survie. Pourquoi seraient-ils intéressés par des négociations ?

Votre plan de paix conçu avec Uri Avneri est-il encore réalisable ?

J'en ai proposé plusieurs ! Le meilleur était sans doute celui que j'avais envisagé dans les années 1980, en demandant qu'Israël annexe purement et simplement les Territoires palestiniens. Au lieu de ça, ils ont pris le territoire, mais nous ont laissés sans droits. J'ai donc travaillé, avec Ami Ayalon, sur la solution de deux États. Nous nous étions mis d'accord autour de six principes, que nous avions choisis parmi les concessions les plus douloureuses, pour que tout le monde les voie bien et que les gouvernements soient contraints à les accepter. Jérusalem figurait parmi ces points. C'est à cette époque que Mahmoud Abbas a signé la Feuille de route, en 2003. Je pensais déjà que c'était une erreur.

Que préconisez-vous aujourd'hui ?

Le dernier plan que j'ai proposé est une lettre que j'ai envoyée il y a six mois à Obama et à George Mitchell. Je leur propose d'arrêter immédiatement des négociations devenues inutiles : toutes les questions ont été plus ou moins réglées, ne restent que les points insolubles. À la place, les États-Unis devraient proposer eux-mêmes la solution aux problèmes restants. Chaque camp proposerait ce plan par référendum à sa population. Le vote aurait lieu le même jour, et la réponse serait conditionnée à l'acceptation de l'autre partie.

Quelle perspective reste-t-il aux Palestiniens ?

Ma prochaine proposition sera de demander à Israël de nous annexer, en nous acceptant comme des citoyens de troisième catégorie. Les Palestiniens bénéficieraient des droits élémentaires, le mouvement, le travail, la santé, l'éducation, mais n'auraient aucun droit politique. Nous ne serions pas des citoyens, seulement des sujets.
 
Sari Nusseibeh

I LOVE JESUS

Seigneur, Ta Parole Nous Éveille Et Nous Dit :
L'heure Est Venue De Sortir Du Sommeil
Tu Nous Dis Chaque Jour :
Si Vous Entendez Ma voix,
N'endurcissez Pas Votre Cœur.
Tu Cherches Des Ouvriers
Dans La foule De Ton Peuple
Oserai-Je Écouter, Entendre Et Me Lever ?
Seigneur, Ouvre Mes Yeux À Ta Lumière
 

Et Mes Oreilles À Ta Voix
Dans Ta Tendresse Seigneur Mon Dieu
Indique-Moi Le Chemin De La Vie
Introduis-Moi Dans La Demeure De Ton Royaume
Prépare Mon Cœur Et Mon Corps À Te Servir
Dans La Lumière De Cette Vie
Apprends-Moi À Entendre Tes Paroles
Et À Les Mettre En Pratique
Alors, L'Évangile Sera Mon Guide
Et J'irai, Dans La Joie Et L'amour
Sur La Route De Ta Vie ...

Valérie Vanier

 


"Le CRIF des lumières" par Eve Gani

Eve Gani

C’est avec un grand plaisir que je publie ici un premier article d’Eve Gani, déjà publié sur le site du CRIF. J’ai fait la connaissance d’Eve ... naturellement dans cette institution, où elle a rejoint la « Commission pour les relations avec les Musulmans » que j’ai l’honneur de présider. Je sais combien elle est intéressée par les relations intercommunautaires, avec toujours la République et ses valeurs en toile de fond : on ne sera donc pas étonné de lire ici combien elle a été impressionnée par le dernier dîner du CRIF, un évènement politique qu’elle a su rendre avec talent, mêlant les citations de son président Richard Prasquier, et son propre itinéraire !

Le 25ème dîner du CRIF fut le premier de la nouvelle chargée de développement du CRIF. A 28 ans, un regard neuf sur un événement qui a presque son âge, et une institution née en 1944.

Pour mon premier dîner du CRIF, je m’attendais à une atmosphère légère et baroque, celles des grandes circonstances officielles. Je pensais à quelques moralistes fameux du XVIIème siècle, peintres des vanités, dans ce que ce type de dîner offre toujours de plus emphatique en ses courbures. Il y aurait l’effet dramatique de l’arrivée du Président de la République, la tension créé par celles des invités prestigieux et la grandeur un peu pompeuse d’une salle fourmillante de ministres, d’ambassadeurs, d’intellectuels et d’artistes. Bien entendu, il y aurait la cohorte des journalistes, dont l’art oscille entre deux extrêmes, comme ailleurs, rendre compte de ce qu’il passe dans l’action discrète, ou être à l’affût des actions plus directes.

Quelle surprise alors de découvrir que ce fut des mots, un discours brillant, celui du président Richard Prasquier, qui constitua pour moi le grand moment de la soirée. Nous avions été à l’école Républicaine, lui comme moi avec quelques dizaines années d’écart, mais je constatais que c’était le même enseignement qui nous avait été professé, celui des Lumières. L’enseignement des Lumières est construit comme un dialogue des hommes avec leur religion, des hommes avec leur assemblée, des hommes avec la pluralité des mondes. Il est un combat contre l’infâme, mais aussi une fenêtre sur les autres cultures, européennes, mais aussi « orientales. » Son point de départ n’est pas le « judéo-christianisme », mais une redécouverte du monde qui nous entoure, il est l’inverse des violentes platitudes : une proclamation des valeurs que l’on partage. Après des années difficiles, où la montée de l’antisémitisme avait apeuré les juifs de France, après la mort atroce d’Ilan Halimi, quelques intellectuels s’étaient rigidifiés pour décrier des « ennemis » essentialisés, et ne donner aucune chance au changement politique et à l’instauration du dialogue. Dans le discours républicain de Richard Prasquier, un constat était fait au contraire, celui d’une république forte et prête à lutter contre l’antisémitisme, une république unie sur le triptyque "Liberté, Egalité, Fraternité", une république où les "Les religions sont ce que les hommes en font. Torquemada n'est pas Jean Paul II et Ben Laden n'est pas l'émir Abd el Kader". Avec la présence de l’Imam Chalgouhmi dans la salle, le CRIF donnait une actualité sans précédant à cette phrase si voltairienne : "la liberté, c'est également la liberté religieuse". « On peut critiquer toutes les religions, a dit encore Richard Prasquier, à condition de respecter les hommes qui y sont engagés";

Ce qui m’a touché par-dessus tout, c’est la capacité du président d’une institution ancienne de la regarder avec dynamisme : "Pour entrer au CRIF, peu importe d'où l'on vient [...] peu importent ses convictions philosophiques ou politiques. Le seul fait d'appartenir à la Communauté juive de France, de vouloir lui être utile et de respecter la République suffit à donner droit de cité. Je souhaite d'ailleurs que dans les années à venir, l'assise du CRIF s'élargisse encore". Cette parole réformiste est une parole responsable, qualité qui fait l’étoffe d’un gardien d’institution. Etre gardien des principes simples qui la constitue : "Le CRIF n'est ni ashkénaze, ni sépaharde, ni de droite, ni de gauche, ni réactionnaire, ni révolutionnaire, ni jacobin, ni girodin. Il est juif et fier de l'être, républicain et fier de l'être, français et fier de l'être. Je souhaite que le débat y foisonne, que les idées s'y confrontent", a dit Richard Prasquier. "en réalité, je vais vous faire une confidence; il en va du CRIF comme de la démocratie; c'est le pire des systèmes, mais c'est le meilleur qu'on ait inventé".

Et puisque Richard Prasquier a livré une « confidence », je vais pour ma part, vous faire une « confession », comme l’émotion d’un Rousseau au chevet de la raison. Mais on sait, avec Diderot, que la raison n’est parfois pas du côté que l’on croit ...

Il y a deux dimensions dans mon parcours de juive française. La première dimension est la plus institutionnelle. Eclaireuse israélite de France pendant plus de 10 ans, j’ai contribué au façonnement de l’éducation juive au sein de l’Alliance Israélite Universelle, qui diffuse la connaissance du judaïsme comme civilisation. Les EEIF, comme l’AIU, sont de ces institutions membres du CRIF. Autrement dit, si je travaille au CRIF, c’est parce que la communauté juive organisée, je m’y suis construite « en plein » et « au centre », et je n’aurais pu me développer sans elle, et surtout sans eux, sans ces hommes et ces femmes qui m’ont éduqués. Par ailleurs, j’ai traversé ce chemin français de la reconnaissance: celui de la responsabilité de la France dans la déportation des juifs, en 1995, et celui du combat à mener contre la résurgence d’un nouvel antisémitisme, dès 2002. Ainsi, ce dialogue entre l’institution qui représente la communauté juive organisée, le CRIF, et les instances de notre pays, la France, s’est trouvé pour moi deux fois illustré, ce qui justifiait à la fois la gravité de ce dialogue, et l’indiscutable raison d’être du CRIF.

Mais, il y a l’autre part de moi-même, celle à peine institutionnalisable et pourtant si nécessaire, qui entend la nécessité d’ouvrir le CRIF à d’autres perspectives. Eduquée au sein d’un lycée du Peuple, j’ai côtoyé la diversité sociale et religieuse, j’ai partagé mes classes avec des jeunes femmes et des jeunes hommes qui avaient leurs difficultés, leurs questions, leurs tensions identitaires. Et moi-même, pourtant éduquée dans une famille juive francophone avant d’être française, bordée par des aspirations à l’excellence, et notamment dans le domaine scientifique, j’ai connu mes propres tensions identitaires. Mes amis entreprenaient des voyages pour discuter avec leur famille écartelée entre plusieurs pays, vers l’Algérie, vers le Cambodge, vers Israël. J’ai entrepris moi-même un voyage personnel, sur les traces de ma famille de diaspora, vers, notamment la plus ancienne communauté juive de Grèce, qui disparut pour une très grande part dans les camps et a connu une forme de reconstruction aux Etats-Unis.

Ma « quête identitaire » m’a fait prendre conscience de cette dimension toute nouvelle, qui excède de loin mon aventure : à l’échelle globale, les migrations se sont multipliées et les identités duelles, voire transnationales, également, avec de très grandes violences en leur sein. Notre pays, la France, n’échappe pas, et n’échappera pas aux migrations et au transport de « violences dans les consciences », qui trouvent un terrain d’entente sur internet. Une complexité nouvelle en résulte, et la République, dans son accueil, mais aussi dans ses lois claires, doit y être prête. La multiplication des identités transnationales comporte un risque réel, celui d’un besoin très qualifiable : l’encrage dans une idéologie transnationale de défense pure, une identité très locale mythifiée (même plus « nationale »), une religion mythifiée. Ce risque de « repli », avec le temps, il ne disparaîtra peut-être pas. Mais je suis heureuse que, avec Richard Prasquier, le CRIF ne soit pas tombé dans ce travers-là.

J’ai 28 ans, dans une institution ancienne qui vit avec la modernité. Ceux qui pensent que la modernité est une passade facile doivent relire leur cours d’histoire. Vivre avec la modernité, c’est vouloir développer ses richesses, et mesurer ses risques, et si mon rôle de « chargée de développement » au sein du CRIF me plait, c’est parce que ce n’est pas le lieu de la peur, mais du dialogue, et oui, le dialogue ? le dialogue inter-générationnel ? le dialogue intra-communautaire ? le dialogue entre les hommes de paroles ? c’est le risque même.

Eve Gani


Photo: AP © 2010 - Enric Marti

RETROSPECTIVE


Le 8 février 2005, le Premier ministre Ariel Sharon rencontrait le président palestinien fraichement élu Mahmoud Abbas à Sharm el Sheikh autour d'un sommet pour la paix. A cette occasion, Ariel Sharon avait déclaré "qu’Israël n’a aucunement l’intention de continuer à vous [les Palestiniens] gouvern er et contrôler votre destin" , tandis que le leader palestinien proclamait "la fin de l’Intifada". Quelques jours après un attentat-suicide était commis à Tel-Aviv, puis, en août 2005, Tsahal procédait à l'évacuation civile et militaire de la Bande de Gaza.