Les partisans de la Majorité du 14 mars célébraient dimanche leur victoire dans les rues de Beyrouth, ayant finalement conservé la main haute sur le Parlement. Les résultats, quoique encore non officiels, ne laissent plus de doute. Ils sont toutefois aussi serrés que l’avaient prévu les observateurs.
Avec 70 sièges sur les 128 que totalise l’Assemblée nationale libanaise, la Majorité du 14 mars conserverait précisément le même nombre de députés que sous la précédente législature. Selon des projections réalisées par des médias libanais, le Hezbollah et ses alliés totaliseraient quant à eux 52 députés, contre 58 actuellement.
L’échec de l’opposition à remporter la majorité au Parlement est notamment attribuée à l’un des partis allié du Hezbollah, le Courant Patriotique Libre, seule formation chrétienne de l’opposition pro-syrienne. Les circonscriptions chrétiennes semblent en effet avoir mieux réussi aux formations alliées de la Majorité du 14 mars.
L’Eglise maronite catholique, principal culte chrétien du Liban, a d’ailleurs fait une intervention de dernière minute avant le vote, mettant en garde contre toute menace à l’identité arabe du Liban, dans une référence implicite au Hezbollah soutenu par l’Iran.
Avant même l’annonce des résultats officiels, l’ensemble des partis ont manifesté leur acceptation des estimations diffusées par les chaînes de télévision. Le Hezbollah a notamment commenté laconiquement le scrutin, l’un des porte-parole du parti chiite ayant déclaré « Nous avons perdu les élections ».
Saad Hariri, le dirigeant de la coalition victorieuse, a déclaré tôt lundi qu’il tendait la main au camp perdant « afin de travailler ensemble et sérieusement pour le bien du Liban », appelant par ailleurs ses partisans à éviter toute provocation à l’égard des opposants dans leurs célébrations de victoire.
Malgré la rivalité entre les deux coalitions, la formation d’un gouvernement d’union nationale est désormais attendue, compte tenu de la formule constitutionnelle libanaise, intégrant chaque composante confessionnelle et partisane au sein du gouvernement.
Le sacre électoral annoncé pour le Hezbollah, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l’Union Européenne, n’a donc pas eu lieu. La diplomatie américaine, qui n’a pas caché son soutien pour la Majorité du 14 mars, s’en trouve confortée, à l’heure de la politique de la main tendue du président américain Barack Obama au monde musulman. |
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