10 mai 2009
Le Pape Benoît XVI découvre la terre sainte. Ou plutôt les Terres saintes de trois religions monothéistes. Celle des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans, in fine. Chacune y ayant laissée une marque particulière. Celle de la terre promise à Moïse pour les Juifs, celle de la naissance, de l’enseignement et de la mort du Christ pour les Chrétiens et celle de Mahomet s’élevant au ciel. Même si celui-ci avait demandé de se tourner vers la Mecque plutôt que vers Jérusalem pour la prière.
Cette terre sainte a été très disputée. En effet, les Chrétiens voulant défendre le tombeau du Christ, face aux infidèles musulmans, envoyèrent des Chevaliers. En général, des cadets ne pouvant hériter. A cette époque, au nom du Christ, ils fondèrent des royaumes Chrétiens tout aussi légitimes que les royaumes musulmans. Une conquête restant une conquête d’autant que les Chrétiens avaient pour eux la primeur de la présence avec les Juifs sur ces terres revendiquées musulmane à tort.
Disputée jusqu'à l'ultime conquête sanglante de Jérusalem par le Kurde Saladin en 1187 et la chute de Jérusalem.
Il est à noter que nous sommes toujours les infidèles d’une religion dès lors qu’on ne l’embrasse pas! Que ce soit aujourd’hui ou Hier !
800 ans après, les Chrétiens sont en minorité sur la terre qui a vu la naissance de leur religion. Trop pacifistes sans doute. Ils en ressentent de l’amertume et je les comprends comme pourrait le comprendre les musulmans. Imaginons que Médine ou la Mecque ne soient plus à majorité musulmane ! L’amertume serait présente également.
A la différence notable que les Chrétiens et les Juifs ne peuvent revendiquer ni pratiquer leurs religions sur ces territoires et villes et pour tout dire sur l’ensemble de l’Arabie Saoudite puisque ce pays est considéré comme la Mosquée d’Allah par les autorités. C'est pratique tout de même. Dans ces conditions, ce n’est pas demain la veille que la liberté voire la tolérance religieuse pourra se faire.
C’est un peu comme si Israël interdisait la pratique de l’Islam et du Christianisme sur son territoire. Ou que la France interdisait la pratique de toutes religions sur le territoire de la laïcité. J’imagine les cris et les injures.
Pourtant, la réciprocité pourrait se faire si nos états avaient la même attitude dogmatique et quelque peu totalitaire de ces pays assis sur des certitudes religieuse.
Donc, le Pape va faire son pèlerinage en terre sainte et diffuser le message de paix et d’amour de la religion catholique et romaine. Pour ma part, je trouve cela très bien car, en ces périodes troublées ou les arabes chrétiens sont discriminés en permanence dans des pays à majorité musulmane ce message sera le bienvenue et ralentira, je l’espère, l’exode de ces arabes chrétiens obligés de fuir leurs pays.
Prenez l’Irak. Ce pays avait une forte minorité juive et chrétienne. Ces minorités furent l’objet d’une véritable épuration physique et ethnique. Dans un grand silence complice des médias et des gouvernements occidentaux tétanisés par la peur de passer au mieux pour des Islamophobes (mot inventé à Durban en 2001) ou au pire, pour des supplétifs de Satan. Amusant!
Il y reste moins 2,5% d'arabes Chrétiens selon les chiffres du Monde de Samedi. Idem en Jordanie. Entre 3,5 et 5% en Syrie, plus de 35% au Liban (Pour combien de temps), les Coptes (Chrétiens araméens) sont victimes d’une véritable persécution en Egypte. Les autorités dites laïques de ce pays profite de la grippe A (dite porcine à tort selon l’OMS) pour massacrer tous les porcs élevaient exclusivement par les Coptes et ainsi les ruiner. L’Egypte n’a connu aucun cas de grippe. Contrairement à la grippe aviaire. Pourtant, elle n’a pas abattue toutes ses volailles. Si l’Egypte voulait en finir avec les chrétiens, elle ne s’y prendrait pas autrement.
Toujours dans un grand silence complice par rapport au bruit des bombes tombant sur la Serbie accusée d’épuration ethnique envers les musulmans kosovars. Deux poids deux mesures ? Hélas je le crains.
L’Europe se veut sans croyance, sans origine (judéo-chrétienne par définition), sans frontière, sans idéologie forte autre qu’un humanisme béat et moutonnier, sans âme, sans Histoire et donc, sans avenir hormis celui d’être un vaste espace marchant ouvert au grand vent de la mondialisation sans contrôle. C’est un peu court comme ambition.
Pourvu que je me trompe.
Le Pape disais-je, se rend sur des territoires qui sont les berceaux de religions qui ne cessent de s’affronter violemment ou de se marquer à la culotte. Des religions de paix et d’amour qui ne se font pas de cadeaux ! Dieu retrouvera les siens à la fin!
Pour ma part de façon politique, je souhaiterai que Jérusalem soit une ville à vocation religieuse internationale, ouverte vers le monde et sous la responsabilité des représentants religieux élus par les habitants afin que cette ville sainte, par trois fois, soit délivrée du mal. Au nom du père et des prophètes. Le monde y trouvera la paix. Ainsi soit-il.
Gérard Brazon
Commentaires