t de l’impôt sur le revenu.
Il a aussi profité de son allocution devant la presse pour critiquer les réductions d’impôts annoncées par le leader du Likoud, Benyamin Netanyahou. Selon lui, le coût de cette politique économique est estimé à 2,5 milliards de shekels. Cette baisse de la fiscalité est jugée peu sage par la Banque d’Israël. Les caisses de l’Etat se vident et, pour S. Fischer, l’efficacité de ces mesures est contestable en période de récession.
Jeudi 5 mars, le Premier ministre désigné Benyamin Netanyahou avait en effet annoncé qu’il maintiendrait ses promesses de baisses d’impôt pour 2009 dès la formation de son gouvernement. M. Netanyahou répondait ainsi aux différents échos dans la presse qui parlaient d’un possible report de ses réformes à 2010.
Ces réductions d’impôts viendront s’ajouter à celles qui ont déjà été effectuées par le ministère des Finances dans le cadre de son plan de réformes sur plusieurs années. Toutefois, le ministère recommande actuellement de ‘geler’ ce plan de réduction d’impôts en raison de la récession économique qui frappe le pays.
Pour Benyamin Netanyahou, il s’agit d’opérer des réductions d’impôt pour les classes moyennes et les classes les plus défavorisés économiquement afin de contrer le plongeon de l’économie israélienne dans la récession. Les petites et moyennes entreprises devraient aussi bénéficier de réductions d’impôts par la suite.
Au contraire, la Banque d’Israël table sur une relance de l’économie et une diminution du chômage par l’investissement dans l’éducation, l’emploi et les infrastructures. Des investissements qui devraient être rendus possible grâce au plan de relance annoncé cette semaine par S. Fischer.
Ce dernier prône un changement de politique économique et ne cache pas son désaccord avec M. Netanyahou. Pourtant, les deux hommes entretiennent de bonnes relations. En 2005 c’était le ministre des Finances Benyamin Netanyahou qui l’avait nommé à son poste actuel.
La Banque centrale demande ainsi un allégement des conditions d’attribution des allocations chômage. Les allocations avaient été fortement remises en cause par M. Netanyahou lorsqu’il était aux commandes de l’économie sous Ariel Sharon. Il avait été surnommé « le faiseur de pauvre ».
Celles-ci sont particulièrement rigoureuses, bien plus que dans la grande majorité des pays occidentaux. Les propositions de la Banque d’Israël sont les suivantes : allonger la durée d’indemnisation, qui est de 5 mois actuellement, et réduire la durée minimal d’activité. Il faut en effet travailler au moins un an en Israël pour pouvoir bénéficier des allocations.
Le nombre de chômeurs indemnisés devrait donc considérablement augmenter si ces propositions étaient appliquées, ce qui permettrait d’alléger le coût social de la crise. Le nombre de familles israéliennes nécessiteuses a augmenté de 30% en 2008 selon les chiffres publiés par l’Association pour l’Autonomisation Communautaire. Des chiffres qui devraient encore augmenter dans les prochains mois.
Et ce ne sont pas les seuls. Un rapport du Bureau Central des Statistiques daté du 26 février montre une chute de 20% dans les ventes de nouveaux appartements en janvier 2009 comparé à la même période en 2008. Un total de 880 nouveaux appartements ont ainsi été vendus en janvier, comparé à 1100 l’an passé.
Plus grave, le patronat israélien anticipe une baisse de 10% des exportations israéliennes en 2009, un record pour le pays. La baisse de la consommation outre-Atlantique devrait donc toucher directement les exportations à destination des USA. Les secteurs d’activité ainsi dépendants de la conjoncture internationale seront les premiers touchés par le chômage.
Une baisse des exportations qui devrait alourdir un peu plus le déficit de la balance commerciale (ou des opérations courantes) israélienne qui a atteint le chiffre de 3,8 milliards de dollars en 2008. Néanmoins, la balance des paiements est restée positive en 2008 pour un montant de 1,6 milliards de dollars, malgré une baisse par rapport à 2007 (4,2 milliards de dollars).
Cet excédent est notamment dû aux investissements directs en provenance de l’étranger en 2008 qui ont été d’un montant à peu près égal à 2007, soit 10,5 milliards de dollars. À cela s’est ajoutée une aide de 2,7 milliards de dollars du gouvernement américain.
La bourse de Tel Aviv semble connaître de son côté un regain d’investissements étrangers. Au pic de la crise financière, entre le mois d’octobre et de décembre 2008, 1,8 milliards de dollars de fonds étrangers s’étaient retirés. En janvier 2009 ils ont fait leur réapparition. 476 millions de dollars ont ainsi été investi sur les marchés financiers israéliens. |
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