LE CAUCHEMAR ANNONCE DE DURBAN II, PAR CAROLINE FOUREST
LE CAUCHEMAR ANNONCE DE DURBAN II, PAR CAROLINE FOUREST
Pétition pour Guilad Shalit
Première Française à passer professionnelle, Myriam Lamare a conquis deux ceintures mondiales des superlégers WBA, en 2004 et 2006. À 34 ans, si elle n'a pas rangé les gants, cette puncheuse dure au mal, passionnée aussi par le piano et le dessin, peut se retourner fièrement sur le chemin parcouru depuis une enfance difficile à Aubervilliers. Mais comme elle le répète à l'envi : «La boxe fait moins mal que la vie.»L'une de mes sportives préfèrées !
Myriam Lamare : «La boxe
fait moins mal que la vie !»Propos recueillis parLaurence Schreiner
« Comme reflet de la vie, il n'y a pas plus proche que la boxe qui touche l'intégrité physique et morale de l'être humain. » Crédits photo : AP L'ancienne double championne du monde a offert ses lettres de noblesse à la boxe féminine.
LE FIGARO. - Quand vous avez débuté, quelle était la place des femmes dans la boxe anglaise ?
Myriam LAMARE. - C'était un milieu difficile pour tout le monde, mais ça l'était plus encore pour les filles. Il fallait être hors normes pour intéresser promoteurs et public. Et s'attendre à voir des réactions injustes. Les gens parlent toujours mal de choses qu'ils ne connaissent pas, surtout dans les sports pratiqués d'abord par des hommes.
Gamine, je voulais être une grande championne sportive et de natation. Mais les aléas de la vie, les problèmes de la famille, ont fait que je n'ai pas pu faire un sport élitiste il y a vingt ans. J'ai pratiqué l'athlétisme, le full-contact puis la boxe française. Quand j'ai pu toucher à la boxe anglaise, vers 18-19 ans, j'ai enfin trouvé un sport qui me correspondait.
On entend souvent que dans un sport aussi dur, il faut avoir une revanche à prendre sur la vie pour réussir.
Une chose est sûre : comme reflet de la vie, il n'y a pas plus proche que la boxe qui touche l'intégrité physique et morale de l'être humain. Alors, les femmes n'abordent pas les différentes phases de la vie de la même manière que les hommes. En boxe, c'est pareil. Je crois qu'on a cet instinct de protection lié à la maternité. Les boxeurs peuvent connaître la gloire et les paillettes et redescendre aussi vite qu'ils sont montés. Les boxeuses sont plus dans un schéma de construction. Elles prennent comptant l'aspect curatif et libérateur de la boxe. Mais au féminin, la discipline est encore jeune.
Qu'est-ce que vous jugez le plus satisfaisant dans votre parcours ?
De n'avoir jamais dévié de ma voie sportive. D'avoir communiqué du courage et de la détermination à des gens qui pouvaient en manquer dans leur propre cheminement. D'avoir aidé à la reconnaissance de mon sport, d'avoir marqué son histoire, et ce n'est pas fini !
Non. J'ai appris mon métier devant les caméras. Très vite, il faut donner du beau spectacle pour attirer le public. Chez les boxeurs, la médiocrité peut être acceptée plus facilement. Deux filles qui se chiffonnent sur un ring, ça ne passe pas. Je me suis toujours entraînée avec des hommes car on apprend plus vite et il n'y a pas assez de filles à mon niveau. Mais je travaille aujourd'hui avec Lucia Rijker (1), la meilleure boxeuse de tous les temps.
Il manque l'intérêt des promoteurs et aussi un travail au niveau des écoles. J'ai des projets au niveau d'un club à Marseille. Et j'y organise ma première réunion, le 12 juin. J'arrive vers la fin de ma carrière et je souhaite aider des boxeurs en tant qu'organisateur. Si j'ai plus d'écoute, ce n'est pas évident en ces temps de crise. Un grand chef d'entreprise, qui m'a aidée pour monter le combat d'Albuquerque, le 23 janvier (chez l'Américaine Holly Holm, tenante du titre mondial WBA des légers, défaite sur décision), souhaite que j'intervienne pour désinhiber son équipe. Il sait le message que je suis capable de faire passer.
(1) Néerlandaise, la star des rings dans les années 1990-2000 est célèbre par le cinéma. Elle a joué notamment dans «Million Dollar Baby» de Clint Eastwood mais également dans «Rollerball» avec Jean Reno.
En détention depuis décembre 2005, la jeune femme originaire du nord de la France avait été condamnée l'an dernier à 96 ans de prison pour quatre enlèvements et possession d'armes.
Le chef de l'Etat évoquera son cas lors de sa visite à partir de dimanche au Mexique.
Jean-Luc Romero et Alain Fouché Deux lui ont demandé "de reporter voire d'annuler" son voyage. "L'objectif, c'est clairement d'obtenir le transfert de Florence Cassez" en France, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel. "Il y a des dispositions qui sont prévues et qui permettent un tel transfert", a-t-il indiqué.
Rejoignez le nouveau groupe que j'ai créé sur facebook:"MOI, JE SOUTIENS FLORENCE CASSEZ !"
ELLE. Comment tenez-vous le coup dans cet univers carcéral ?
Florence Cassez. Je résiste en m’imposant d’oublier les jours qui passent. Comme si ma vie s’était figée à 31 ans, juste avant d’être privée de liberté. J’en ai 34, maintenant. Y penser est insupportable : 34 ans, et je suis enfermée pour une faute que je n’ai pas commise, et pour combien de temps ? Alors, dans ma tête, j’ai toujours 31 ans. Enfin, j’essaie…
La réalité me rattrape, bien sûr. C’est encore plus dur depuis la sentence de quatre-vingt-seize ans. Ma valise était prête, le consul de France à Mexico avait dit à mes parents de réserver pour moi un billet d’avion pour la France. Enfin, on allait reconnaître l’aberration de toute cette histoire. Mais non ! Alors, depuis, le stress ne me quitte pas.
Je suis souvent incapable d’avaler quelque nourriture avant 2 heures de l’après-midi. La nuit, je dors très peu. En plus, il y a des cris, du bruit sans cesse, des détenues se droguent, d’autres se mutilent. Le jour, j’ai peur. Nous pouvons sortir de nos cellules pour aller dans des espaces communs, mais des bagarres se déclenchent à propos de tout et de n’importe quoi. Beaucoup de femmes sont violentes, pas éduquées.
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