06 mars 2009
D’Antoine Rivarol à Philippe Pétain.
C'est un de ces nombreux amalgames qui justifient l'injustifiable.
Il s'agit de mettre en parallèle deux personnages historiques issus d'époques différentes.
Ils sont pour moi la preuve des ces fameuses "pertes de repères"
Dans ce cas, c'est encore pire puisque l'on fait parfois un parallèle entre Antoine Rivarol écrivain du 18em et antirévolutionnaire notoire et Philippe Pétain du 20em.
"De Rivarol à Pétain" avec toute la charge accusatrice sous entendu, l'un entraînant l'autre dans la réprobation. Réprobation qui ne peut être que vu sous les expressions habituelles de "fascisme" et "nazisme".
Bien entendu pas communisme qui est encore malheureusement, en France, une idéologie respectée malgré ses millions d'innocents assassinés.
Faut-il rappeler qu'Antoine Rivarol n'a pu, pour des raisons indépendants de sa volonté puisque calendaire être un "facho" comme ils disent!
Car le relativisme historique sert a mettre tous les personnages historiques dans des cases avec des étiquettes revues façon "bien pensance" de l'après guerre.
Dans le même genre, la bien pensance inculte mettra Napoléon 1er avec Hitler en oubliant le consistoire de 1804 en ne regardant que la Russie de 1812 et Stalingrad! Pitoyable raccourci.
Bref, Antoine Rivarol est né en 1753. Il est mort en 1801.
Il fut un ardent défenseur de la Royauté mais surtout un adversaire acharné de la révolution.
C'est lui qui écrivit " Il faut plutôt, pour opérer une révolution, une certaine masse de bêtise d’une part qu’une certaine dose le lumière de l’autre". Évidemment, cela n'a pas plu à nos révolutionnaires de l'époque.
D'ailleurs il y avait beaucoup de choses qui ne plaisaient pas à ceux-ci. C'est pourquoi, ils instaurèrent la loi des suspects qui permit d'envoyer beaucoup d'innocents (Là aussi) à l'échafaud quand ce n'était pas, comme à Nantes, entassés par les bons soins du révolutionnaire Carrier sur des bateaux que nos révolutionnaires faisaient coulés avec des cris de joie.
Comment oublier les colonnes incendiaires du général Turreau chargé de tout détruire sur son passage en Vendée. Villages, églises, provisions, hommes, femmes, enfants et vieillards! Ce délire de destruction dura jusqu'en 1794! le sanguinaire général Custer avait eu un bel exemple avant lui.
Une autre phrase de Rivarol qui va à l'encontre de l'idée de "facho".
" Il ne faut pas s'y tromper, le patriotisme est l'hypocrisie de notre siècle: C'est l'ambition et la fureur de dominer qui se déguisent sous des noms populaires".
Probablement une pique vers Robespierre auteur de la fameuse et terrible loi du 22 prairial an II (10 Juin 1794) qui instituait un procès sans interrogatoire préalable et ou le juge n'avait le choix qu'entre la condamnation à mort ou l'acquittement.
Autant dire qu'aucun juge n'aurait commis l'erreur fatale (pour lui) de prononcer un acquittement.
C'est donc ce Robespierre que la gauche française souhaite que l'on admire. Une pique aussi pour le Consul Bonaparte dont Antoine Rivarol n'a pas vu le couronnement en 1804.
De l'autre côté, il y a Philippe Pétain celui de 1940. Pas le vainqueur de Verdun l'ami et le protecteur du Colonel de Gaulle parrain de son fils Philippe.
Pourtant c'est le même homme. Il était Ambassadeur de France en Espagne quand il fût rappelé en France pour être nommé Président du Conseil (Sorte de 1er ministre actuel avec les pouvoirs du Président). Faut-il rappeler qu'il fût investi des pleins pouvoirs par une Assemblée Nationale Socialiste à l'âge de 84 ans le 10 Juillet 1940.
Donc, j'aimerai encore savoir le rapport qu'il y a avec Antoine Rivarol. Qu'elle est le cheminement de pensée qui permet à ces "Talibans de le mémoire" d'y voir un lien entre les deux hommes alors que tout les sépare.
Philippe Pétain s'est essayé à l'écriture mais c'est surtout Charles de Gaulle qui écrivait. Il n'a pas été un homme politique transcendant c'est le moins que l'on puisse dire mais enfin, si vous avez dans votre famille un homme de 84 ans, est-ce que vous lui confierez les rênes du Pays sans vous poser des questions?
Tout cela pour dire et répéter qu'il faut véritablement cesser d'analyser et juger les faits, les événements, les hommes et les femmes avec les lunettes du 21em siècle.
Car enfin, comment réagiriez-vous sur une place de grève à Paris, rouge de sang et sentant la mort en 1793?
Comment réagiriez-vous devant des femmes et des hommes envoyés sans jugement (ou si peu) à la boucherie?
Des femmes avec leurs enfants également comme le prouve l'exécution sans jugement des demoiselles de la Meteyrie à Nantes. Les condamnés faisaient la queue, le bourreau n'avait même le temps d'essuyer la lame. Il se suicida deux jours après cette horreur.
Alors Antoine Rivarol, "un facho"?
Les Français ont perdus ce qu'il y a de plus cher : Leur Histoire.
C'est 30 ans de liquidation, de culpabilisation permanente, de négation du patriotisme que l’on admire chez les autres.
C'est 30 ans de ringardisation de l'idée même de Nation qui ont fait des Français un peuple sans mémoire. Un peuple acculturé parlant une sorte de sabir franglais et confondant les lieux, les dates et les personnages de l'histoire et qui donne Vercingétorix à Iéna, Napoléon à Alésia! Mais Lénine au paradis bien sûr.
Là on encourage la mémoire pour les uns mais on l’interdit pour le plus grand nombre! Quand on ne la falsifie pas !
Pour finir, deux dernières citations d’Antoine Rivarol,
- Quand les peuples cessent d'estimer, ils cessent d'obéir.
- Malheur à ceux qui remuent le fond d'une Nation.
C'est tellement d'actualité de nos jours.
Gérard Brazon
Commentaires