Une réflexion pour le Colloque de l'UPJF du 23 novembre
Date : 23/11/2008
Colloque: « Les démocraties face à l’antisémitisme »
Un colloque inédit sur le thème :
LES DEMOCRATIES FACE A L’ANTISEMITISME
Films – tables rondes interactives – éminentes personnalités, du monde politique, du monde religieux, des médias, des intellectuels
13 H 00 – 14 H 15 – l’antisémitisme ; le rebond
14 H 30 – 15 H 45 – le rôle des religieux face à l’antisémitisme
16 H 00 – 17 H 15 – les médias et Internet : quelle riposte face à l’antisémitisme
17 H 30 – 18 H 45 – la réponse des démocraties
19 H 00 - synthèse discours de clôture
Restauration payante sur place possible
PAF non adhérents 10 € Réservation UPJF : 01.47.63.07.10 E-mail : [email protected]
Date : 23/11/2008
Colloque: « Les démocraties face à l’antisémitisme »
Un colloque inédit sur le thème :
LES DEMOCRATIES FACE A L’ANTISEMITISME
Films – tables rondes interactives – éminentes personnalités, du monde politique, du monde religieux, des médias, des intellectuels
13 H 00 – 14 H 15 – l’antisémitisme ; le rebond
14 H 30 – 15 H 45 – le rôle des religieux face à l’antisémitisme
16 H 00 – 17 H 15 – les médias et Internet : quelle riposte face à l’antisémitisme
17 H 30 – 18 H 45 – la réponse des démocraties
19 H 00 - synthèse discours de clôture
Restauration payante sur place possible
PAF non adhérents 10 € Réservation UPJF : 01.47.63.07.10 E-mail : [email protected]
L’Upjf organise, à Paris, le 23 novembre, un Colloque sur le thème « Les démocraties face à l’antisémitisme ». Je voudrais m’attarder ici sur l’un des sujets à l’ordre du jour : « Quelle réponse pouvons-nous apporter à la véritable guerre engagée contre le peuple juif, en général, et contre l’Etat d’Israël, en particulier, dans les médias électroniques ? ».
L’association que j’ai l’honneur de diriger est d’autant plus concernée par ce sujet qu’elle est particulièrement active dans la lutte contre ce type de subversion antisémite, par le biais de son site, dont l’une des principales orientations est la veille médiatique.
C’est ainsi que nous recensons et analysons en permanence un maximum d’événements et d’informations pour obtenir une image constamment mise à jour de la situation des Juifs du monde entier en portant une attention toute particulière à celle des Juifs français et israéliens. C’est précisément en vertu de cette activité de veille que nous sommes parvenus à la conviction que le temps était mûr pour procéder, avec vous, à une appréciation, réaliste et sans ambiguïté, du rapport des forces en présence, et des mesures d’urgence à adopter, à notre niveau, s’il s’avère – ce qui semble être le cas – que l’efficacité agressive de nos ennemis l’emporte nettement sur notre système de défense, et constitue désormais une menace existentielle.
Vous aurez remarqué que je m’exprime dans un vocabulaire militaire. Ce n’est évidemment pas par bellicisme, mais parce que – c’est un truisme de le répéter – nous sommes véritablement en guerre.
Certains estiment qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, rappelant que la subversion antisémite par voie de presse a déjà plus d’un siècle d’existence, depuis « La Bonne Presse » des Pères assomptionnistes - dont le principal fleuron, le journal catholique « La Croix », se targuait, en 1890, d’être « le journal le plus antijuif de France » -, jusqu’aux débordements fascistes et racistes du journal collaborationniste « Je suis Partout », sous Vichy. En outre, l’antisémitisme n’ayant plus doit de cité, du moins en Europe, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et constituant désormais un délit, le grand public pourrait croire que l’ère des éructations antisémites par voie de presse est définitivement close.
Or, l’avènement de la presse électronique et surtout le développement vertigineux de l’interconnexion informatique, qui a donné son nom au réseau qui en est issu – Internet - ont complètement changé la donne. D’abord limité à un public averti, le Web (toile), comme on l’appelle aujourd’hui, est désormais d’utilisation facile. Il permet théoriquement à tout individu, où qu’il se trouve sur la planète, d’exprimer ses idées (et ses phobies !), par écrit et même par le son et l’image, sous réserve qu’il possède un ordinateur et soit connecté au réseau Internet.
En quelques années, on est passé de l’amateurisme des débuts à une utilisation quasi professionnelle de ce nouveau média par les plus avertis et les plus doués des internautes, à des fins médiatiques, politiciennes et subversives. L’antisémitisme a su rapidement tirer profit de cet "outil" inespéré, au moment précis où il opérait sa mue redoutable sous la forme de l’antisionisme et de l’anti-israélisme. Je ne vais pas retracer ici l’histoire de cette véritable mutation 'virale' idéologique, comme l’ont appelée certains. Je me contenterai de développer la métaphore suivante – facile, j’en conviens, mais adéquate, me semble-t-il.
Quand une maladie devient une pandémie, les chercheurs se mobilisent pour l’enrayer. En particulier, ils s’efforcent de créer un vaccin, ou de découvrir une molécule 'tueuse' de l’agent pathogène. Malheureusement, comme c’est le cas dans les domaines organique et médical, ces infections de l’âme et de l’esprit ont une telle aptitude mutationnelle, qu’elles prolifèrent sous différentes formes et se développent à la manière d’un cancer. C’est ce qu’ont constaté les analystes qui, depuis des années, observent le phénomène et ne cessent d’inventer des parades pour tenter d’en juguler les effets dévastateurs.
Permettez-moi de revenir maintenant à ma première métaphore, qui décrit la lutte contre l’antisémitisme médiatique, et surtout électronique, comme une guerre. En effet, la différence majeure entre une pandémie - qui est une catastrophe naturelle, dont l’origine ne peut être raisonnablement attribuée à une responsabilité humaine - et la prolifération médiatique de l’antisémitisme, et tout particulièrement de l’antisionisme/anti-israélisme, c’est que la haine antijuive provient de la volonté humaine. Si dommageable que puisse être une maladie, et si difficile et long que soit le chemin qui mène à la découverte des moyens curatifs, elle reste un processus 'mécanique', dont il suffit de connaître la genèse et la structure pour en venir à bout. Tel n’est pas le cas de la maladie de l’âme et de l’esprit qu’est l’antisémitisme. Il ne s’agit pas d’un microbe ou d’un virus, que l’on peut isoler pour le détruire, et même si certains le décrivent comme une pathologie de l’âme, on ne peut – l’histoire l’a prouvé - en venir à bout par quelque thérapie que ce soit.
Il ne reste donc que la voie du combat, pour la vaincre, ou au moins juguler ses effets. Elle s’impose d’autant plus que, comme dit plus haut, l’antisémitisme n’est pas un processus mécanique ou organique spontané, mais le résultat d’un vouloir humain dévoyé. Comme tel, il a une stratégie, des effectifs inépuisables, en l’espèce de myriades d’anonymes animés d’une haine viscérale envers tout ce qui est différent ou qu’ils ne comprennent pas, et dont les Juifs constituent le paradigme aussi facile qu’idéal, puisque, on a pu le constater, les pires menaces contre son existence ne déclenchent plus les réactions immunitaires internationales saines qui furent longtemps la norme à la suite des horreurs de la Shoah.
Le décor est planté. Il reste à faire l’inventaire des forces en présence et à nous mobiliser, plus que jamais, pour inverser le sort des armes, qui, pour l’instant, est, comme on le sait, nettement en faveur de nos ennemis. Cela demande des moyens, une véritable synergie et une organisation forte. Nous en parlerons lors du Colloque auquel, je n’en doute pas, vous aurez à cœur de participer.
Claude BarouchPrésident de l’UPJF
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