Nicolas Sarkozy doit-il redevenir patron de l'UMP ? C'est en tout cas ce que pense Patrick Devedjian (photo). Pour le secrétaire général du parti, c'est la stratégie idéale pour empêcher ceux qui voudraient lui succéder de nourrir des visées élyséennes. "On voit bien pourquoi ceux qui veulent devenir président de la République veulent devenir patron de l'UMP. Moi, je le suis pour servir la politique de Nicolas Sarkozy et conforter son action. C'est ma seule ambition. Même s'ils l'habillent autrement, d'autres ont un projet plus personnel, après tout légitime, et ils ont envie de se servir du parti pour promouvoir leur propre carrière. Donc la bonne solution, c'est que Nicolas Sarkozy redevienne le chef officiel de l'UMP", a expliqué Patrick Devedjian sur LCI.fr.
Pour Accoyer, "ce n'est pas possible"
D'autant plus que selon Patrick Devedjian, le chef de l'État estime avoir commis une erreur en abandonnant la tête de l'UMP lors de son arrivée à l'Élysée en mai 2007. "En France, la Ve République a voulu couper le lien entre le parti et celui qui a les plus hautes responsabilités du pouvoir. C'est une erreur totale.* Dans tous les autres pays du monde, le chef de l'exécutif reste le chef du parti. Il n'y a que chez nous que cette habitude a été prise et cela conduit à un paradoxe", a-t-il martelé.
Avant d'enfoncer le clou : "Celui qui dirige le parti, moi ou un autre, n'a pas la légitimité nécessaire. (...) L'UMP, c'est d'abord l'adhésion de gens qui soutiennent la politique de Nicolas Sarkozy. Personne n'adhère à l'UMP pour Devedjian... ou presque."
Bernard Accoyer n'a pas goûté à la proposition de Patrick Devedjian. "Ce n'est pas possible, parce qu'il est président de la République, président de tous les Français", a aussitôt réagi le président de l'Assemblée nationale, balayant ainsi d'un revers de main l'idée de voir Nicolas Sarkozy redevenir patron de l'UMP.
Patrick Devedjian a aussi rappelé mercredi sa loyauté au président de la République : "Je suis un chef de parti qui n'est pas présidentiable et qui ne veut pas l'être. Donc je ne suis que l'auxiliaire de Nicolas Sarkozy. Il y a donc un besoin de sa présence." Des propos qui font écho à ceux qu'il avait tenus lors des journées "campus" de l'UMP organisées à Royan début septembre . "Nous sommes naturellement unis parce que notre patron, c'est le président de la République. Il est notre inspirateur", avait lancé celui qu'on disait alors sur un siège éjectable. "La direction de l'UMP, c'est très difficile, très ingrat. Vous êtes sur un fil, sans filet. Tout le monde attend que vous tombiez", confiait au Point avant l'été celui qui a été flanqué de trois secrétaires généraux adjoints, le ministre du Travail Xavier Bertrand, la secrétaire d'État à l'Écologie Nathalie Kosciuscko-Morizet et le maire de Nice Christian Estrosi.
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