Héroïque à Amiens mardi soir en demi-finale de la Coupe de France où sa parade décisive dans les ultimes minutes a donné le droit à Paris de disputer sa 10e finale de l’épreuve, Jérôme Alonzo va retrouver l’anonymat du banc samedi soir. A vrai dire, c’était couru d’avance. Le courant positif transmis à ses équipiers par l’ancien portier des Verts ne fera pas infléchir la position de Le Guen, qui a maintenu sa confiance à Landreau contre vents et marées depuis le début de la saison.
>> Jérôme, avez-vous une chance de jouer contre Saint-Étienne, samedi ?
« Aucune. Les choses sont claires avec le coach. Je ne me faisais aucune illusion. Depuis mercredi, je me suis remis dans la peau du remplaçant, avec l’idée de jouer pleinement mon rôle dans le vestiaire pour aider les gars à préparer ce match.
>> On aurait pu penser que votre prestation mardi en coupe vous ouvrirait une porte?
Non, absolument pas. Je n’ai jamais eu cela à l’esprit. Même si pas mal de gens autour de moi m’ont laissé penser que j’aurais pu apporter, ne serait-ce que ponctuellement, quelque chose de plus à cette équipe. Mais le boss, c’est l’entraîneur et c’est lui qui décide.
>> Quelle a été la raison fondamentale de la descente aux enfers du PSG ?
Il n’y en a pas une mais mille. On en est à un point où l’on se dit que même en changeant onze joueurs, on n’est pas sûr que ça marche. Qu’en changeant d’entraîneur tous les mois, on n’est pas certain que ça aille mieux non plus. C’est très, très délicat. Depuis que je suis au PSG, j’ai connu cinq présidents et cinq entraîneurs.
>> Comment expliquez-vous que le PSG soit en passe de remporter les deux coupes nationales alors qu’il a joué sa survie en Ligue 1 durant toute la saison ?
C’est vraiment la saison des paradoxes. C’est plus difficile que facile à vivre parce qu’il y a eu une frustration permanente. Si on est si performants en coupe, ça veut dire qu’à un moment donné, on n’a peut-être pas assez eu la grinta, que l’on n’a pas été assez morts de faim en championnat. La coupe, c’est par définition des matches au couteau et éliminatoires. On se rend compte que c’est là que l’on est les meilleurs. J’ai envie de dire comme samedi. Ce sera un match à élimination directe. Si on le perd, on est quasiment mort. Je peux me tromper mais je serais étonné si nous faisions un mauvais match samedi. Car cette saison, le PSG n’a été très bon qu’au fond du trou, qu’au pied du mur.
>> Et pourquoi donc ?
Parce que la peur t’oblige à un moment donné à te transcender. La peur, c’est quelque chose de sain, de fondamental dans le sport de haut niveau. C’est quelque chose qui est nécessaire à ce PSG-là.
>> Jouer le maintien avec Paris contre des Verts qui disputent un ticket européen, ça fait quoi à l’ancien Stéphanois que vous êtes ?
Tout ce dont je peux rêver, c’est que le PSG se sauve et que Saint-Étienne finisse cinquième. Je ne sais pas comment on peut se débrouiller mais ce serait génial que le Chaudron retrouve la coupe d’Europe.
>> L’ASSE réalise une deuxième partie de saison assez convaincante, à partir notamment de meilleurs résultats à l’extérieur. Cela ajoute-t-il à votre appréhension ?
C’est surtout la superstition qui me fait redouter ce match car depuis qu’elle est remontée en Ligue 1, l’ASSE n’a pas perdu au Parc. Elle fait partie des équipes qui réussissent bien à Paris, comme Lens, Lille, Auxerre.
>> A quoi va ressembler ce match selon vous ?
Honnêtement, je ne crois pas que ce ne sera pas un bon match de football. Je crois beaucoup en la présence de joueurs comme Pauleta,Yepes, Rothen, Camara qui aiment vraiment le maillot du PSG, qui savent ce que représente cet écusson. Ça peut être plus fort que l’envie stéphanoise de ponctuer une saison fabuleuse. Bien sûr, les Verts auront une pression positive. Mais nous, ce qui peut nous sauver, c’est qu’on n’a pas le choix. Ce sera samedi ou c’est fini.
Yves Verrière
Le Progrès
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