Hillary Clinton s'excuse pour ses propos scandeux sur Robert Kennedy
24 mai 2008
SIOUX FALLS, Dakota du Sud (Reuters) - Alors qu'elle expliquait les raisons de son maintien dans la course à l'investiture démocrate, Hillary Clinton a fait référence vendredi à l'assassinat de Robert Kennedy en juin 1968, ce qui lui a valu des critiques de l'équipe de campagne de son adversaire, Barack Obama.
La sénatrice de New York s'est ensuite excusée pour ses propos, tenus devant le comité de rédaction d'un journal du Dakota du Sud, le Sioux Falls Argus Leader.
Clinton voulait souligner que d'autres primaires démocrates se sont prolongées jusqu'en juin.
"Mon époux (Bill Clinton) n'a décroché l'investiture qu'avec sa victoire en Californie, au milieu du mois de juin, n'est-ce-pas ? Nous nous souvenons tous que Bobby Kennedy a été assassiné en juin en Californie", a-t-elle expliqué devant le comité de rédaction.
"C'est quelque chose que je ne comprends pas", a-t-elle ajouté, en faisant référence aux appels au sein de son parti en faveur de son retrait de la course à l'investiture, dont les dernières consultations auront lieu le 3 juin dans le Dakota du Sud et le Montana.
Robert Kennedy, frère du président assassiné John F. Kennedy et du sénateur du Massachusetts Edward Kennedy, a été tué en 1968 alors qu'il était en compétition pour la primaire démocrate.
Les déclarations de Clinton ont immédiatement suscité diverses interprétations. Certains soupçonnent la sénatrice d'avoir suggéré, entre les lignes, qu'elle restait dans la course au cas où Obama serait visé par une tentative d'assassinat.
La campagne a été marquée par des inquiétudes sur la sécurité du sénateur de l'Illinois qui pourrait devenir le premier président métis américain. Il a commencé à être protégé par les services secrets 18 mois avant l'élection présidentielle du 4 novembre. Aucun candidat n'avait jusque-là bénéficié aussi précocement d'une sécurité accrue.
"DÉCLARATIONS MALHEUREUSES"
L'équipe de campagne du sénateur de l'Illinois a réagi vivement aux déclarations de l'ex-First Lady.
"Les déclarations de la sénatrice Clinton devant le comité éditorial de l'Argus Leader étaient malheureuses et n'ont pas leur place dans cette campagne", a déclaré Bill Burton, porte-parole de la campagne d'Obama.
La sénatrice de New York a par la suite exprimé des regrets devant des journalistes : "Je suis désolée si l'évocation de cet épisode traumatisant pour notre pays tout entier et pour la famille Kennedy en particulier a pu blesser. Ce n'était absolument pas mon intention".
Robert Kennedy Junior, fils du sénateur assassiné, a volé au secours de la sénatrice de New York dont il est l'un des partisans à la différence de la plupart des autres membres de sa famille, en estimant qu'il n'y avait pas lieu de s'offenser des propos de Clinton.
"Il est clair vu le contexte qu'Hillary évoquait un épisode politique familier pour légitimer sa décision de rester dans la course jusqu'en juin", a-t-il déclaré.
Version française Gwénaelle Barzic
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