Alors que la situation était complètement bloquée ces derniers mois, c’est un vent nouveau qui semble souffler entre le ministre de la Défense, Ehoud Barak, et le conseil des localités juives de Judée-Samarie. Ce mercredi, deux points de peuplements considérés comme illégaux ont été évacués. Et grande première, tout s’est déroulé dans un calme relatif et avec le consentement des habitants. |
Le sujet est au cœur de tous les débats. L’évacuation des points de peuplement de Judée-Samarie figure en tête de liste des conditions de paix entre Israéliens et Palestiniens, mais jusqu’à présent, il s’agissait d’un dossier plus que sensible. Ce mercredi pourtant, Israël a prouvé une nouvelle fois à quel point l’avancée des négociations était essentielle, et a accepté de démanteler deux avant-postes de Judée-Samarie dont l’installation n’avait pas été autorisée. Il s’agit de localités situées dans le nord de la Samarie, près d’Eilon Moré et de Kédoumim. Un nouveau signe de bonne volonté donné par l’Etat hébreu, qui ne compte pas s’arrêter là. Trois autres points de peuplement devraient également être évacués dans les jours à venir. Des mesures qui ont été prises avec le consentement des habitants de ces avants-postes. Alors qu’en général ce genre d’expulsions sont le théâtre d’échauffourées entre les habitants et les forces de l’ordre, il semble que cette fois-ci, tout se soit déroulé dans un calme relatif. Une grande première. Certains parlent même de "confiance retrouvée entre les évacués et Ehoud Barak". S’agirait-il ainsi des premiers signes tangibles d’un dialogue renouvelé à la fois entre le ministère de la défense et les représentants des résidants israéliens de Judée Samarie, mais surtout entre le gouvernement israélien et les dirigeants palestiniens ? Rien de moins sûr, du moins pour ce qui est de la relation entre Jérusalem et Ramallah.Lors de la dernière visite de Condoleezza Rice dans la région, la secrétaire d’Etat américaine avait pourtant été très claire sur le sujet : "Israël doit cesser impérativement la construction dans les implantations" a-t-elle déclaré. Ehoud Olmert avait alors joué cartes sur table : "la construction se poursuivra dans les quartiers juifs de Jérusalem. Des quartiers qui resteront sous souveraineté israélienne dans n’importe quel accord de paix" a-t-il expliqué, avant d’ajouter "nous n’enfreignons pas les engagements pris à Annapolis. Nous ne construisons pas de nouvelles implantations et nous ne confisquons aucune terre". Mais à peine la secrétaire d’Etat américaine s’était envolée vers les Etats-Unis, que le gouvernement israélien annonçait son projet de construire 800 habitations supplémentaires dans la plus grande localité juive de Judée-Samarie, à Betar Illit. Une décision qui est loin de satisfaire les négociateurs palestiniens, mais qui s’inscrit dans la droite ligne des propos tenus par Ehoud Olmert. Et c’est bien là que le bâts blesse. Car Betar Illit est certes situé en Judée-Samarie, mais selon un consensus national israélien, cette localité n’est pas à considérée comme illégale. Et en cas d’accord de paix avec les Palestiniens, "Jérusalem considère que ce point de peuplement appartiendrait de fait au territoire israélien". C’est du moins ce qu’ont tenu à préciser les responsables israéliens. Ce mercredi, la presse israélienne a d’ailleurs confirmé que les zones qui devraient être rattachées définitivement à Israël si la paix était signée avec les Palestiniens, pourront poursuivre leur expansion naturelle. Il s’agit autrement dit, des quartiers juifs du grand Jérusalem, situés au nord, au sud et à l’est de la capitale, sans oublier les grands blocs d’implantation du Goush Etsion, à la lisière sud de Jérusalem. La situation géographique des points de peuplement susceptibles d’obtenir un feu vert pour la construction, revêt donc une importance de taille, et les dirigeants israéliens ont tenu à précisé qu’aucun changement n’était attendu pour l’ensemble des implantations isolées. Une situation qui risque donc de provoquer encore quelques remous. |
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