La résurection du mal aimé: Fabrice Fiorèse:
09 février 2008
Après avoir résilié à l'amiable son contrat avec l'Olympique de Marseille, Fabrice Fiorèse a rejoint ce mardi Amiens pour une saison et demi (plus une année supplémentaire en cas de maintien). L'attaquant de 32 ans croit « dur comme fer » au maintien du club picard, actuellement 18e de Ligue 2. L'ancien Parisien évoque également ces quatre années marseillaises, qui resteront « un échec ».
« Fabrice, comment se sont passés vos premiers pas au sein de l'effectif amiénois ?
Très bien. J'ai été agréablement surpris par l'ambiance, qui règne dans ce groupe. Parce que quand un club est dans une telle situation le doute peut s'installer dans les têtes et l'ambiance s'en ressent. Mais honnêtement, à Amiens tout va bien. C'est aussi pour cette raison que je ne me fais pas trop de soucis pour la suite. De toute façon, je crois dur comme fer au maintien d'Amiens en Ligue 2, sinon je n'aurais pas signé.
Pourquoi avez-vous choisi de rejoindre Amiens ?
Cela faisait plus d'une quinzaine de jours que j'avais le coach (Luc Batelli) au téléphone. Le feeling est passé tout de suite. Et sincèrement quand un entraîneur vous appelle régulièrement en vous montrant qu'il a envie que vous jouiez dans son équipe, personnellement cela veut dire beaucoup. Et à Marseille, ils étaient bien gentils. Je m'entraînais, je vivais avec le groupe. Mais pour un compétiteur, il n'y a rien de plus frustrant que d'arriver le vendredi et de constater qu'on n'est pas dans le groupe qui va jouer le week-end. J'ai vraiment envie de rejouer et d'être compétitif le plus rapidement possible pour apporter à Amiens ce qu'ils sont venus chercher en me recrutant.
Cette arrivée à Amiens constitue-t-elle un tournant dans votre carrière ?
Ma carrière est à un tournant depuis quatre ans. Très peu de temps après mon arrivée à Marseille, j'ai senti que les choses allaient être compliquées. Ensuite, j'ai fait le choix de partir au Qatar (ndlr : à Al Rayyan en 2005-2006). C'était un choix du coeur, parce qu'une personne que j'apprécie vraiment, en l'occurrence Luis Fernandez, me l'avait proposé. Malheureusement ce départ a donné de moi l'image de quelqu'un qui aimait l'argent. Certes, jouer au Qatar est quelque chose de très lucratif, mais j'y suis allé pour Luis. Puis j'ai rejoint Lorient (ndlr : saison 2006-2007). Dès mon arrivée, il y a eu beaucoup d'incompréhensions. Je n'avais pas suivi de préparation, donc je n'étais pas 100 % physiquement. En plus peut-être que mon premier match au Parc des Princes face au PSG, avec mes deux buts à la clé, m'a desservi. On m'a fait confiance en bafouant ma préparation. Après je me suis blessé. Au final, à cause de ce concours de circonstances, ma saison a été catastrophique.
L'été dernier, vous êtes alors retourné à Marseille, mais une nouvelle fois on ne vous a pas fait confiance. Comment avez-vous vécu ces six derniers mois ?
C'était difficile. En revenant à Marseille, j'ai sincèrement cru pouvoir retrouver ma place au sein du groupe. Mais j'ai vite compris que c'était injouable pour moi.
Pourquoi ?
Je n'ai pas envie de rentrer dans les détails. Mais les dés étaient pipés d'avance. Il y avait une atmosphère délicate autour de moi. Alors c'était compliqué de donner le maximum. Avec les autres joueurs et certains dirigeants également, tout s'est toujours bien passé. D'ailleurs avant de partir, tout allait mieux. Tout le monde était conscient que malgré tout je faisais des efforts. Je jouais avec la CFA et je me donnais à fond (ndlr : un but et sept passes décisives). Au final, ces quatre saisons à Marseille resteront un échec. Mais cela fait partie de la vie. Il faut y trouver les causes, mais également le positif pour pouvoir rebondir. J'ai choisi de venir à Amiens pour montrer à tout le monde que je ne suis pas fini. Alors je dirais que je rentre dans une phase de renouveau.
Avez-vous pensé à prendre votre retraite ?
Pas du tout. Si j'y pensais, je serais resté au soleil à Marseille jusqu'à la fin de mon contrat en juin prochain. Puis je serais partis en disant merci et au revoir. Mais j'ai une certaine fierté et je n'ai pas envie de bafouer le football qui m'a tant donné. Alors je me suis remis en cause et j'ai rejoint Amiens.
On vous sent revanchard...
Je ne suis pas revanchard. Mais je suis motivé pour retrouver mon niveau et donner mon maximum à Amiens. Si possible dès samedi.
Justement samedi (20h) vous affrontez en 32e de finale de Coupe de France Guingamp, club où vous êtes resté quatre et demi. Cette rencontre est-elle particulière à vos yeux ?
Non. Je n'ai pas oublié ce que ce club m'a apporté au niveau footballistique. J'aurais à coeur de retrouver certains anciens coéquipiers, qui sont toujours au club. Mais je ne vis pas dans le passé. Aujourd'hui ce qui m'importe, c'est Amiens ».
Fabrice Fiorèse, non content d'être mon joeur de football préfèré, pour ceux qui ne m'ont pas encore compris, tant les gens que je fréquente au niveau politique, qu'au niveau de la vie privée, c'est tout à fait moi! Comme lui, malheureusement pour moi, je suis quelqu'un d'entier et, quand on est plus en phase avec les propos qu'on a pu me tenir, je le fais savoir! Je suis aussi un éternel révolté! Du moment que les gens sont réglos et qu'il n'y a pas de battage pour me détruire! J'ai tellement besoin de me sentir aimé et écouté! Dans la vie, le problème, est que les gens n'aiment pas les grandes gueules! Ce qui me colle une sorte de mauvaise réputation!
Jean-Pierre Renard
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