Clichy
Martine Chevalet et Christine Henry | Le Parisien | 23.02.2008 | 07h00
DIDIER SCHULLER est de retour. Invisible et omniprésent. L’acteur principal de la rocambolesque « affaire Schuller-Maréchal », en 1995, pensait repartir à la conquête de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). En le déclarant inéligible, la justice ne lui en a pas laissé le loisir. L’ancien conseiller général RPR s’est donc résigné à hanter la campagne. Il apparaît rarement en public, ne distribue plus de tracts, et n’assiste discrètement qu’à de petites réunions : « Je ne vais au marché que pour acheter des poireaux et des pommes de terre », jure-t-il.
A Clichy, personne n’est dupe. Surtout pas son dernier cercle d’admirateurs, petits retraités qu’il a un jour dépannés d’un billet de 100 F de l’époque ou jeunes des quartiers sensibles qui parfois l’ont salué lorsqu’il séjourna à la prison de la Santé en 2002. Rien, dans la campagne clichoise, n’échappe au retraité de la haute administration qu’est devenu l’énarque Schuller. Ses amis politiques aujourd’hui dispersés sur toutes les listes, de droite comme de gauche, prennent conseil auprès de lui. Un tract vient même de lui rendre un singulier hommage en comptabilisant tous ceux (il y en aurait 7) que son mouvement le RPC (Rassemblement pour Clichy) aurait « parachutés » de-ci, de-là, y compris sur la liste du maire sortant socialiste, Gilles Catoire. Un adversaire auquel Schuller trouve paradoxalement plus de qualités qu’à la candidate UMP, la championne olympique de judo Marie-Claire Restoux, poussée là par le député et maire de Levallois Patrick Balkany, dont elle est la suppléante. Après l’avoir soutenue en décembre, Schuller s’est ravisé : « Elle est le Martinon de Neuilly, sans son niveau d’études ! » soupire-t-il.
« J’ai été une sorte de Robin des bois »
Prévoyant, Schuller était allé chercher il y a un an dans le Val-de-Marne Patrice Hernu, le fils de Charles (ministre socialiste de la Défense de François Mitterrand) pour rallier la bannière du RPC. Le mouvement n’a pas été en mesure de mener sa propre liste et Hernu se retrouve finalement 8 e de la liste Restoux. Les troupes de Schuller, dispersées, sont orphelines de leur leader historique.
Lui fait mine d’avoir pris du recul et verse volontiers dans la nostalgie : « J’ai été une sorte de Robin des bois. J’ai pris aux entreprises et j’ai redistribué aux pauvres gens. » Aujourd’hui, il vit à la campagne, s’adonne à la chasse, sa passion, et à l’écriture. Son portrait de « Rubirosa » sulfureux play-boy né à Saint-Domingue, homme d’affaires et agent secret, s’est vendu à 7 000 exemplaires. « J’ai en préparation mes mémoires dans les Hauts-de-Seine », confie-t-il.
Il n’en a pas terminé avec ce département et caresse l’idée d’être candidat dans quatre ans… aux élections législatives.
C'est un peu comme un certain Jean-Pierre Renard à Pierrefitte!...
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