Des rumeurs de plus en plus persistantes courent sur une éventuelle fermeture du Consulat Général de France à Haïfa. Cette ville, qui est la troisième du pays en importance, occupe de surcroît une position géographique stratégique, desservant tout le nord du pays en services divers. Ouvert avant la création de l’Etat d’Israël, le Consulat Général de France à Haïfa a toujours représenté la France auprès des populations chrétienne, catholique, melkite, orthodoxe, musulmane, druze, de cette région mosaïque.
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Le nord d’Israël compte par ailleurs plus de 200 000 francophones, dont 15 000 Français inscrits au Consulat Général de France.
Cette population, qui compte également des personnes âgées, handicapées ou d’extraction modeste, ne comprendrait pas la disparition du Consulat, laquelle les obligeraient à se rendre à Tel-Aviv, pour effectuer leurs formalités administratives, avec toutes les difficultés pratiques et frais supplémentaires que cela entraînerait.
Les Français sinistrés du Nord du pays lors de la deuxième Guerre du Liban n’oublient pas l’intervention courageuse et bienfaisante de Madame Loan Forgeron, Consule Générale, de Monsieur Fabregas, Consul Adjoint, et de tout le personnel, venus à leur secours.
Cela démontre aussi l’un des aspects essentiels de l’utilité d’un Consulat de France dans le nord du pays, à proximité de ses citoyens.
Toutes les études et statistiques indiquent une augmentation constante de la population française en Israël, due à l’alya des Juifs de France. Une partie de ces immigrants s’installe dans les villes principales du nord du pays et dans des projets de développement prévus en Galilée.
Sur le plan social et culturel, les Centres Culturels Français de Haïfa et de Nazareth sont extrêmement actifs. Par leurs activités variées et leurs projets ambitieux, ils sont le laboratoire d’une coexistence possible et paisible entre les populations juives et arabes, presque aussi importantes l’une que l’autre en Galilée, et entre les trois religions monothéistes.
Ces centres sont également des vecteurs efficaces de l’introduction de la culture européenne et française dans les populations locales, par l’enseignement du français et la constitution de bibliothèques et médiathèques.
Sur le plan scientifique, la disparition du Consulat Général a Haïfa pénaliserait à la fois les étudiants français du Technion, qui sont plus d’une centaine à s’inscrire à chaque semestre, ainsi que les centres internationaux de recherche situés à Haïfa et au nord, tels que Philips, IBM, Google, Motorola, etc.
Enfin, sur le plan financier, le budget actuel de fonctionnement du Consulat ne justifie aucunement sa fermeture éventuelle : 6 500 euros par mois environ, comprenant le loyer du bâtiment de trois étages, les traitements du personnel local, et tous les frais divers.
Le prestige et le rayonnement de la France méritent bien que l’on sacrifie UN EURO par an pour chaque Français immatriculé au Consulat de Haïfa. C’est en effet le prix de revient de cette présence plus que séculaire.
La refonte et le déplacement du Consulat vers Tel-Aviv coûteraient donc à la France bien plus que son maintien en place. Il est possible de trouver des solutions rationnelles pour maintenir ce poste.
Après avoir alerté l’opinion, ainsi que les services concernés à haut niveau, il semblerait que l’Etat français a pris en considération nos doléances légitimes. Nous l’en remercions et attendons désormais une réponse favorable et officielle afin que notre cher Consulat de Haïfa poursuive son action en faveur de tous.
Sylvain SEMHOUN (Conseiller élu à l’Assemblée des Français de l’Étranger et Délègué de l'UMP en Israël) |
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