Le Point culture de Karim Ouchikh:
Le Général Jean-Baptiste Eblé, héros de la Bérézina
Le 26 novembre 1812 : cinq semaines après avoir quitté Moscou en flammes, les troupes napoléoniennes atteignent la Bérézina. Perpétuellement harcelés par les cosaques du maréchal Koutouzov, les cohortes de soldats affamés, dont les rangs sont décimés par le froid et la maladie, ne peuvent franchir la rivière glacée. Le seul pont permettant de la traverser a été détruit par les Russes.
À cet instant, un homme sauve la situation : Jean-Baptiste Eblé, ce général de division qui fut nommé en février 1812 commandement en chef des pontonniers de la Grande Armée. Entouré de 400 pontonniers néerlandais, il parvient à construire deux ponts de bateaux sur la rivière, par un froid de - 26°, n'hésitant pas à se jeter à l'eau pour montrer l'exemple à ses hommes. Ses efforts héroïques permettent le passage de plus de 50 000 hommes, qui échappent ainsi de peu à l'ennemi. Le 29, il met le feu aux ponts pour empêcher les Russes de les utiliser.
La retraite se transforme en déroute. Sur les 700 000 militaires que comptait la Grande Armée en juin 1812, à son entrée en territoire russe, seuls 300 000 soldats rentreront en France à la fin de cette même année. Le général Éblé meurt d'épuisement le 31 décembre à Königsberg : son corps y repose, dans l’église de la capitale de la Prusse-Orientale. Son cœur a été transféré dans la crypte des des Gouverneurs en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides.
Le nom de ce héros de la campagne de Russie est gravé sous l'arc de Triomphe, précisément sur le pilier Est, à la 13e et 14e colonnes. Un monument commémoratif surmonté d'un buste en bronze est érigé devant l'église de sa ville natale à Saint-Jean-Rohrbach, en Lorraine, tandis qu'une statue en pied signée Emile Fernand-Dubois honore sa mémoire sur la façade Nord du Louvre, Rue de Rivoli.
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