BILLET ÉCONOMIQUE À CONTRE-COURANT DES TABOUS IDEOLOGIQUES

de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République


Le 6 DECEMBRE 2018

Les icônes, les certitudes économiques ont parfois la vie dure mais elles finissent toujours par succomber lorsqu' elles sont déconnectées des réalités et ne correspondent plus qu'à des choix idéologiques parfaitement contestables.

On vient d'en avoir la preuve avec le revirement étonnant de Philippe Aghion économiste de renom, inspirateur d'Emmanuel Macron qui, dans un article récent, propose "une sortie provisoire de la contrainte européenne des 3% de déficit budgétaire" . Cela ne manque pas de sel car c'est une invitation au Président de la République à manger son chapeau, à renoncer à ses illusions eurobéates pour mettre en oeuvre une politique à l'opposé des dogmes de l'Union européenne.

Philippe Aghion prend ainsi conscience de la réalité mais bien tard !

La réalité est simple: l'obsession des 3% qui est un objectif discutable même en période de croissance devient un facteur de récession lorsque la croissance stagne et décline; il convient d'agir de manière contra-cyclique.

La politique économique et fiscale de l'actuel gouvernement est une suite de contradictions à peine croyable :

. Supprimer l'ISF pour partie mais annoncer "en même temps" la réduction des APL témoigne d'une faute politique peu commune ; il faut y ajouter, pour compenser la perte des APL dans les logements sociaux, l'injonction du gouvernement adressée aux bailleurs sociaux de baisser les loyers, ce qui les place dans des difficultés financières.

. Se faire élire sur une proposition démagogique, la suppression de la taxe d'habitation ( TH ), sans étude d'impact, sans savoir comment seront compensées les ressources des collectivités est tout simplement une escroquerie qui aboutit à la hausse des carburants et la révolte populaire.

. Instituer la CSG pour quasiment tous les retraités, les professions libérales est une ponction directe sur la consommation et un frein à la reprise économique.

. Réduire en même temps les investissements dans le budget de l'Etat par la politique du rabot budgétaire n'est pas de nature à relancer la croissance. Selon le " jaune " annexé au projet de loi de finances pour 2019 sur l'évaluation des grands projets d'investissements publics, les investissements de l'Etat sont de 15,11 milliards d'euros auxquels on peut ajouter environ 4 milliards pour les administrations de sécurité sociale, soit au total 20 milliards € environ. Ce montant représente 2,7 % des budgets publics, Etat et Sécurité sociale, dont le montant s'élève à 733 milliards d'euros, ou 4,6 % du seul budget de l'Etat.

En conséquence, la hausse des impôts et taxes sur la consommation, la faiblesse des investissements ne peuvent pas relancer la croissance, bien au contraire !


Que faire ?

Il est évident que la relance exige une autre politique
. baisse des impôts et taxes pour conforter la consommation des ménages.
. Investir et encore investir.

Relevons que c'est la politique de D.Trump, une relance néo-keynésienne.

Comment financer ces baisses d'impôts et ces investissements ?

Dans le système actuel cela signifie plus de déficit, plus d'emprunts sur les marchés, l'accroissement de la dette.

Il y a une autre méthode possible : Philippe Aghion a franchi le Rubicon en écrivant qu'il fallait faire fi des 3% . Il faut aller plus loin et sortir des règles carcans européennes.

Un Etat n'est pas un investisseur privé qui doit emprunter sur les marchés comme un simple citoyen, il a une mission de service public.

L'interdiction pour un Etat d'être financé par des avances de la banque centrale a été solennellement entérinée par le traité de Maastricht; c'est une règle lourde de conséquences qui a placé les Etats sous le contrôle des banques et des marchés sous le jugement des agences de notation dont l'objectivité n'est pas une valeur sûre .

" Celui qui contrôle l'argent de la Nation contrôle la Nation "
Thomas Jefferson


Cette interdiction de recourir à des avances des banques centrales a engendré des dettes souveraines importantes qui fragilisent tout le système financier international. Ces avances seraient effectuées à taux zéro et, si la France avait poursuivi ce système, elle n'aurait pas de dette aujourd'hui.

Il est urgent de remettre en cause ce dogme idéologique et de permettre aux banques centrales de procéder à des avances au Trésor pour les investissements.
Ce sytème a permis la reconstruction de la France sous la IV eme République et a été poursuivi sous la V eme avec succès .

Alors, assez d'idéologie, on ne gouverne pas l'économie avec des carcans mais en sachant s'adapter aux réalités.

Bien évidemment, il est impératif de mettre en oeuvre des réformes de structure. Ces réformes seront d'autant plus acceptées que la reprise sera effective; André Bergeron ne parlait - il pas de " grain à moudre " pour justement compenser et faire admettre des réformes ?

Ne laissons pas, selon la formule de Jean-François Revel, " l'idéologie penser à notre place ". Reprenons la maîtrise de notre économie loin des tabous idéologiques et à courte vue.


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MOTION DU CONSEIL MUNICIPAL VOTEE A L'UNANIMITE CONTRE LA FERMETURE DE L'HIPPODROME DE MAISONS-LAFFITTE

 

COMMUNIQUE
DE PRESSE
de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République


Le 28 NOVEMBRE 2018


A/S : MOTION DU CONSEIL MUNICIPAL VOTEE A L'UNANIMITE CONTRE LA FERMETURE DE L'HIPPODROME DE MAISONS-LAFFITTE


Sur ma proposition le conseil municipal a adopté à l'unanimité la motion ci-dessous :


MOTION : Non à la fermeture de l’hippodrome

Le Conseil municipal,

Considérant que France Galop propriétaire de l’hippodrome, selon des informations recueillies auprès de sources crédibles, s’apprêterait à fermer l’hippodrome de Maisons-Laffitte,

Considérant qu’à aucun moment France Galop n’a indiqué à la ville ses intentions,

Considérant qu’aucune étude d’impact n’a été réalisée sur les conséquences économiques, sur l’ensemble des activités de la ville et notamment l’emploi,

Considérant que cette décision est de nature à porter un fort préjudice à la Ville de Maisons-Laffitte, à son identité et à son économie,

Considérant que cette décision, si elle est confirmée, est de nature à affaiblir le centre d’entraînement et risque de mettre en péril de nombreuses entreprises liées à la filière : entraîneurs, vétérinaires, maréchaux ferrants, personnels des courses, marchands de paille et autres,

Considérant que de très nombreux soutiens parviennent en Mairie de toute la France,

Considérant que la Présidente de la Région, Valérie Pécresse, que le Président du Département des Yvelines, Pierre Bédier, apportent leur soutien à la Ville de Maisons-Laffitte,

Regrettant que les multiples offres faites depuis des années à France Galop pour conclure une convention de promotion et de soutien du site de Maisons-Laffitte soient malheureusement restées sans réponse,

S’oppose fermement à cette décision qui n’est pas de nature à relancer la filière hippique dans sa globalité,

Mandate le Maire pour poursuivre toutes actions auprès des pouvoirs publics et de France Galop afin que cette décision désastreuse soit suspendue et définitivement abandonnée et que le site hippique de Maisons-Laffitte dans sa totalité soit préservé.
Confirme les propositions faites à France Galop de mettre en œuvre un plan de promotion et de relance de la globalité du site hippique de Maisons-Laffitte.

Signez la pétition mise en ligne sur le site de la ville :

https://www.maisonslaffitte.fr/index.php/Agenda-hippique-2018?idpage=81

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BILLET D'ALERTE : UNE JACQUERIE, UNE RÉVOLTE ? NON SIRE UNE RÉVOLUTION EN MARCHE !

de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

Le 26 NOVEMBRE 2018

A/S : UNE JACQUERIE, UNE RÉVOLTE ? NON SIRE, UNE RÉVOLUTION EN MARCHE !

Il ne s'agit pas pour moi d'excuser les violences qui ont causé malheureusement 2 morts, des destructions ainsi que des caillassages inadmissibles des forces de l'ordre, mais d'essayer de saisir la signification profonde de ces manifestations.

A ce titre, les accusations du ministre de l'Intérieur qui fustige l'extrême droite pour ces exactions tombent dans le ridicule. Cela rappelle étrangement les propos de l'un de ses prédécesseur Pierre Joxe : " Inutile de faire une enquête, on sait qui c'est " ...

Ne nous trompons pas, le mouvement des gilets jaunes n'est un simple mouvement de ras-le-bol fiscal, il n'est pas une simple jacquerie, une révolte, il est bien davantage, la France nourrit en son sein tous les éléments pour fomenter une révolution.

-C'est d'abord une révolution dans la méthode de mobilisation, effectuée sur un symbole simple et en possession de tous grâce aux réseaux sociaux qui diffusent comme le feu de la brousse sèche, et surtout qui échappe à toute censure.

On a, en effet, changé d'époque, l'information ne se diffuse plus de haut en bas mais de manière horizontale et immédiate.

Aujourd'hui, toute autorité gouvernementale, syndicale ou autre peut être contournée par l'information des réseaux et mise en difficulté; mais pour cela, il est nécessaire que le mouvement de contestation s'appuie sur un ressenti fort de malaise, sur des éléments de conflits partagés par un grand nombre de personnes.

- Le mouvement des gilets jaunes n'est pas un mouvement isolé et circonscrit, il n'est que la face visible de l'iceberg qui cache une accumulation de sujets de contestation qui sont en train de s'amalgamer pour mener à une crise majeure :

. recul de l'Etat dans tous les services publics et pas uniquement dans les zones rurales : sécurité publique, hôpitaux, maternités, la Poste et distribution du courrier, Trésor et comptabilité publics ;
à chaque fois les collectivités locales sont obligées de faire face et de mettre en place des services alternatifs à la charge des contribuables.

Ce recul n'est certes pas nouveau et survient après le transfert aux collectivités de la gestion de l'urbanisme, de la prise en charge des cartes d'identité et passeports dont les coûts ne sont que très partiellement compensés par l'Etat.

Ce recul des services publics pénalise fortement les habitants des zones rurales et les oblige à des déplacements nombreux et longs.

. La pollution et le réchauffement climatique ont bon dos : les Français ne sont pas des ignares ou des " gens rencontrés dans les gares qui ne sont rien " ils ont compris que la hausse massive des carburants ( + 28 % en une année) n'est pas réellement dédiée à la lutte contre le réchauffement climatique mais alimente comme d'habitude le budget général de l'Etat et va permettre de financer la suppression de la taxe d'habitation ( TH )...

De plus, ils ont appris que la pollution en région parisienne est due à la lignite allemande et polonaise des centrales à charbon pour plus de 40% et qu'au niveau de la planète le transport maritime pollue des millions de fois plus que les véhicules.

Les Français ont le sentiment que le gouvernement les prend pour des imbéciles !
La campagne d'explications de la hausse des carburants est tout simplement ratée et surtout perçue comme une série de contre-vérités, voire mensongère.

. Mais l'ampleur du mouvement des gilets jaunes - soutenu par presque 80 % des Français - se nourrit de bien d'autres inquiétudes qui viennent s'amalgamer pour créer une convergence de tous les problèmes :

Sur le plan intérieur :

- l'insécurité croissante dans les quartiers où la peine de mort est régulière entre trafiquants de drogue, les dérives communautaires, la montée de l'islam intégriste, l'arrivée massive et incontrôlée des migrants, le sentiment qu'un migrant est plus considéré qu'un indigène, en l'occurrence ce fameux "Gaulois réfractaire au changement";

- la baisse des allocations familiales pour les classes moyennes, la baisse des APL pour les étudiants, la hausse de la CSG pour les retraités et les professions libérales; tous les Français ont une forte conscience de perte de pouvoir d'achat, alors que les grands patrons perçoivent des salaires faramineux...Ce dernier point est dévastateur dans le sentiment d'injustice !

- le trouble croissant des fonctionnaires, des militaires, des magistrats et surtout des policiers et gendarmes dont les cas de suicide se multiplient, provoquant un malaise profond chez ces hommes et ces femmes qui payent un lourd tribut pour notre sécurité;

- le sentiment profond que l'Assemblée nationale avec une majorité aux ordres de l'Elysée ne remplit pas son rôle de contrôle de l'exécutif et de contre-pouvoir; dès lors en l'absence de débat au Parlement, la prise de parole se fait dans la rue !

Sur le plan européen et international :

. les critiques du Président Macron opposant la lèpre des populistes aux progressistes, qu'il incarnerait, clivent fortement et créent des tensions dont les répercussions sont ressenties par nombre de nos concitoyens qui ne les comprennent pas;

de plus, sa vision d'une Europe supranationale est loin de faire l'unanimité, elle apparaît utopique alors qu'une majorité de Français veulent que la France conserve sa souveraineté et n'ont de cesse de critiquer maintes politiques de l'Union européenne ;

Tous ces éléments convergent et se soudent en une opposition forte au gouvernement qui proclame qu'il ne changera rien, misant à tort sur le pourrissement du mouvement et la lassitude des Français.

Il se trompe d'autant plus que l'image perçue du Président Macron est totalement dégradée et alimente quolibets et pamphlets...Emmanuel Macron donne l'impression désastreuse de ne pas comprendre et d'être dépassé, le charme de l'élection est brisé !

Il n'est pas exclu que nous soyons à la veille d'un mouvement de fond qui dégénère, car les Français ont le sentiment de ne plus être maîtres de leur destin. Sera-t-il repris et canalisé par l'opposition pour une alternative ? Rien n’est acquis à ce stade, mais la nature a toujours horreur du vide, sachant que : " Les révolutions n'ont pas besoin de justification puisqu'elles sont des coups de foudre de justice ". (Henri Jeanson)

 

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BILLET : DÉFENSE EUROPÉENNE UTOPIE ET RÉALITÉ

de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

Le 14 Novembre 2018

 

Le Président Macron vient de tenir des propos sur la défense européenne qui ne peuvent passer inaperçus et qui dénotent une singulière méconnaissance des réalités sauf à rêver tout haut dans un délire utopique et surtout avec la volonté affirmée d'abuser les Français.

Selon lui " on ne protègera pas les Européens si on ne décide pas d'avoir une vraie armée européenne ...il faut nous protéger à l'égard de la Chine, de la Russie et même des Etats-Unis "

La première réaction qui vient à l'esprit - lequel ne peut être qu'un esprit insolent - pourrait être : rien que ça, et d'ajouter sèchement " fermer le ban " .

Mais que lui est-t-il passé par la tête à ce cher Jupiter, est-il toujours dans les nuages de l'Olympe et en apesanteur pour ignorer les réalités bien connues de tous ceux qui se sont occupés du sujet ?

Mais qu'en pensent nos chers partenaires européens qui n'ont de cesse - il convient de le rappeler - d'acheter des matériels américains ?

L'article 42-7 du Traité de Lisbonne est explicite à ce sujet :

" Au cas où un État membre serait l'objet d'une agression armée sur son territoire , les autres États membres lui doivent aide et assistance par tous les moyens en leur pouvoir, conformément à l'article 51 de la charte des Nations unies. Cela n'affecte n'affecte pas le caractère spécifique de la politique de la politique de sécurité et de défense de certains États membres.

Les engagements et la coopération dans ce domaine demeurent conformes aux engagements souscrits au sein de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord, qui reste, pour les États qui en sont membres, le fondement de leur défense collective et l'instance de sa mise en oeuvre."

Tout est dit : nos chers partenaires - en dehors de l'Irlande et de la Suède neutres - sont dans l'Otan et n'ont nul envie d'en sortir , leur défense c'est l'OTAN et rien d'autre ! Ils ont d'ailleurs aliéné leur indépendance dans la volonté de l'Oncle Sam.

Cette clause n'a pas été introduite dans le traité de Lisbonne que par la seule volonté de Angleterre, et si certains pensent que le Brexit peut changer la donne, ils se trompent lourdement; tous les pays pays de l'Est européens y tiennent mordicus et n'ont d'yeux que pour l'OTAN .

L'attitude de Trump est-elle de nature à changer les choses ?

Que nenni ! Le Président américain grogne comme ses prédécesseurs sur les efforts insuffisants des pays européens, mais il n'a jamais dit qu'il allait sortir et laisser tomber l'Europe comme certains eurobéats naïfs l'espèrent, se disant que les Européens seront alors au pied du mur et devront prendre leurs responsabilités.

La réalité est tout autre : l'OTAN est la première organisation POLITIQUE en Europe et elle est gouvernée par un logiciel américain, ce n'est pas demain la veille que Washington va y renoncer, quelles que soient les foucades de l'actuel locataire de la Maison blanche. Faire payer oui, partir non !

Surtout, le prétendu repli de l'Amérique sur elle-même est impossible dans la nouvelle donne géostratégique du village planétaire : tout ce qui surviendrait de grave en Europe aura des répercussions sur les Etats-Unis qui ne peuvent l'ignorer. La crainte d'assister à la résurgence d' une Amérique isolationniste appartient à un temps révolu. Cette menace, si elle brandie par des Américains, est une menace en peau de lapin !

Mais poursuivons l'analyse du coté européen et français.

Une défense européenne suppose un axiome de base : une unité politique sans même parler de gouvernement européen car une armée doit recevoir des ordres clairs et ne peut être engagée que sur une décision politique.

Le Président Macron appelle de ses vœux une souveraineté européenne , voilà une idée d'avenir et que le restera longtemps , c'est une pure chimère !

Je me souviens parfaitement ce que nous a dit Jacques Delors en commission des affaires européennes à l'Assemblée nationale le 6 avril 2011:

" Il n'y aura jamais de politique étrangère commune; la conception de l'Europe puissance est une utopie du Quai d'Orsay".

L'Union européenne est une union hétérogène et vouloir en faire un bloc est une faute qui ne peut qu'exacerber les différences et les antagonismes.

Y- a - t- il néanmoins une voie ?

La réponse est celle de la coopération et surtout du renforcement de nos moyens nationaux.

La défense de l'Europe passe d'abord par le maintien de notre crédibilité militaire, de notre force de frappe nucléaire dont la décision de mise en œuvre éventuelle ne peut être partagée sauf à perdre toute crédibilité dissuasive...

En matière de coopération, créer de nouveaux systèmes d'armes est une voie parfaitement possible mais paradoxalement, elle ne doit pas se limiter aux seuls pays européens dont les compétences industrielles ne sont pas suffisantes pour couvrir tout le champ de développement des équipements projetés.

La France ( Safran ) a su développer avec General Electric ( GE ) un moteur d'avion qui est un succès mondial sans équivalent, l'Europe n'est pas en matière industrielle un passage obligé !

De plus, pour réussir une coopération ii est indispensable qu'il y ait un pilote dans l'avion qui détermine les missions de chaque industriel . Toute coopération
fondée sur un principe d'égalité politique est vouée à l'échec .

Enfin, la question des exportations hors Europe est une question délicate, l'exportation des armements est un sujet très sensible qui relève de la politique étrangère mais aussi de considérations de politique intérieure.

La France et l'Allemagne avaient conclu un "accord " en décembre 1971 et février 1972, arrangement Debré - Schmidt, alors ministres de la Défense, stipulant " qu'aucun des deux gouvernements n'empêchera l'autre d'exporter ...des matériels d'armement issus de développement ou de production menés en coopération."

Or l'Allemagne en 2014 a bloqué l'exportation par la société MBDA des missiles antichars Milan ER et la commande de VAB Mark 3 de Renault Trucks défense vers un pays du Golfe !

Aujourd'hui, l'Europe de la défense est loin des idées d'Emmanuel Macron qui veut prendre ses rêves pour des réalités; pis encore, en exposant en permanence des utopies, il ne peut que braquer nos partenaires qui le considèrent de plus en plus comme un agitateur, donneur de leçons arrogant !

En paraphrasant Ernst Jünger, il apparaît que tout chef d'Etat se doit de créer une utopie lorsqu'il a perdu le contact avec la réalité.

Mais les faits sont têtus et la réalité le rattrapera...

 

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ALLOCUTION POUR LA CELEBRATION DU CENTENAIRE DE L'ARMISTICE DU 11 NOVEMBRE 1918

 

Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

« Vor Gott und der Geschichte est mein Gewissen rein : ich habe den Krieg nicht gewollt ».

« Devant Dieu et l’Histoire, ma conscience est pure, je n’ai pas voulu la guerre ».

Guillaume II Empereur d’Allemagne,
Roi de Prusse

Le Kaiser abdique le 9 novembre 1918 et se réfugie à Doorn aux Pays-Bas.
Guillaume II n’a-t-il pas voulu la guerre ?

La question mérite d’être posée et ce n’est pas en niant l’Histoire que l’on bâtit la Paix en Europe !
Les faits sont là :
En novembre 1913, le Baron Beyens, ministre de Belgique à Berlin, rapporte à notre Ambassadeur Jules Cambon un échange entre Albert 1er, Roi des Belges, en visite à Postdam, qu’il a eu avec Guillaume II.
« Une guerre avec la France, dit le Kaiser, est inévitable et prochaine ».
Il décrit une France belliqueuse et revancharde.

Albert 1er proteste et défend la France mais le Kaiser persiste et affirme qu’il ne doute pas de la supériorité écrasante de la Reichwehr, l’armée allemande.
Le 28 juin 1914 l’archiduc héritier d’Autriche-Hongrie est assassiné à Sarajevo en Bosnie par Prinzip, un nationaliste serbe.
Vienne envoie à la Serbie un ultimatum comminatoire dont les termes ont été choisis à dessein pour être inacceptables en accord avec Berlin.
Le 28 juillet 1914 l’Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie.

La Russie mobilise le 1er août.
Le 1er août au soir à 19 h l’Allemagne déclare la guerre à la Russie et le 3 août à 18 h 15 à la France.
La veille, le 2 août, l’Angleterre promet à la France qu’elle ne tolérerait pas une action allemande contre les côtes françaises.
Le 4 août, l’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne à la suite de la violation de la neutralité belge.
*
* *
Tout s’est enclenché comme à la parade dans le jeu des alliances conclues en temps de paix, ce qui n’était pas le jeu normal des relations internationales auparavant.
C’est la Duplice entre l’Allemagne et l’Autriche en 1879 puis la Triplice en 1882 entre l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie.
C’est en 1893 l’accord militaire secret entre la France et la Russie.
C’est à un moindre degré, l’entente cordiale avec l’Angleterre en 1904.

Le chancelier allemand Bethmann-Hollweg a présenté le danger des alliances lors de la crise de Sarajevo.
Il écrit le 21 juillet 1914 :
« Affaire à régler exclusivement entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie .
Toute intervention d’une autre puissance, vu les alliances, entraînerait des conséquences incalculables."

Les hommes, les gouvernements ont-ils été dépassés par le mécanisme des alliances qui les a précipités dans un « commun désastre » selon le mot fameux de Lucain dans la Pharsale ?

- Jamais guerre ne fut plus totale.
73 millions d’hommes furent mobilisés.
8 pour la France, 13 pour l’Allemagne, 9 pour le Royaume-Uni.

- Jamais guerre « fraîche et joyeuse » pour revenir à Noël ne fut aussi longue, 1562 jours de guerre dans des conditions éprouvantes.

- Jamais guerre n’a fait appel à tant d’abnégation, de courage, de sacrifices.

« La haine du monde est dans l’air » écrit Emile Verhaeren.

Les fleuves et rivières paisibles et nonchalantes deviennent porteuses de terribles batailles et roulent le sang des hommes :
- la Marne
- la Sambre
- la Somme
- L’Ailette
- la Piave
Les villes détruites ne sont plus que les ombres de leur glorieux passé :
- Charleroi
- Reims
- Arras
- Montdidier

Verdun, Verdun le verrou ancestral, multiséculaire qui barre la route des invasions et porte à jamais le nom de la forteresse inexpugnable.

Le Kaiser ne doutait pas de la supériorité de l’armée allemande qui devait l’emporter sans coup férir, confiant dans sa doctrine militaire, l’offensive.
« L’offensive, écrit Erich Ludendorff, est la forme la plus puissante du combat ; elle seule apporte la décision. L’offensive est le symbole de la supériorité sur l’ennemi. »
L’offensive allemande, c’est le plan Schieffen qui viole la neutralité belge pour, d’un mouvement tournant, prendre les forces françaises à revers et foncer sur Paris.
Mais comme l’avoua après la guerre Ludendorff :
« On nous avait tout appris à l’école de guerre sauf une chose, qu’une armée en retraite épuisée par des nuits et jours de marche puisse se ressaisir et reprendre le combat à la victoire ».
Ce fut la Marne avec Joseph Joffre.

Mais alors commença la guerre d’usure des tranchées avec le foisonnement des obus, les moulins des mitrailleuses, la traîtrise des mines pour des assauts pour gagner quelques mètres après des offensives meurtrières.

Pétain rappelle alors ce qu’il enseigna à l’école de guerre , « le feu tue ». Il organise en conséquence les défenses et relève les divisions par roulement.

« Nous aurions quitté les salles de cours, les bancs de l‘école... et les brèves semaines d’instruction nous avaient fondu en un grand corps brûlant d’enthousiasme (...)
Nous atteignons le village d’Orainville où le 73ème fusilliers avait ses quartiers, où il y avait un château isolé dans le Parc.
Un obus avait crevé contre le portail du château (...) Au point d’impact un plaisantin avait écrit : « Au rendez-vous des obus. ».
La rue était rougie de grandes flaques de sang ; des casques et des ceinturons criblés d’éclats étaient dispersés alentour.
C’était notre premier jour de guerre, une expérience décisive qui a douché l’enthousiasme belliqueux de certains »

Ernst Jünger – Orages d’acier /Stahlgewittern.

« Douilles éclatantes des obus de 75, carillonnez pieusement ».
Mais la beauté des vers de Guillaume Apollinaire ne peut tronquer la réalité de ce déluge de feu.

« Ca, c’est des 150 fumants, c’est même des 210, bec de veau(...)
On a vu un obus éclater sur le sol (...)
On dirait à travers la glèbe fendue le crachement effroyable d’un volcan (...)
Un bruit diabolique nous entoure.
On a l’impression inouïe d’un accroissement continu, d’une multiplication incessante de la fureur universelle.
Une tempête de battements rauques et sourds, de clameurs furibondes, de cris perçants de bête s’acharne sur la terre toute couverte de loques de fumée, et nous sommes enterrés jusqu’au cou, et que le vent des obus semble pousser et faire tanguer.
- dis donc, braille Barque, je me suis laissé dire qu’ils n’ont plus de munitions
- oh là là ! on la connaît celle-là, ça et les aut s bobards que les journaux nous balancent par s’inguées »

Henri Barbusse – Le Feu
*
* *
Malgré les mines, les mitrailleuses, les obus de tout calibre qui font valser la mort,

Ils ont tenu !

Malgré les tôtos à croix de fer,
« Les piqûres des poux me brûlent aux bras, partout, de me gratter je suis en sang » .
François Bernouard

Ils ont tenu !

Malgré des conditions sanitaires déplorables où les gaspards attaquent les cadavres et s’infiltrent la nuit dans les casemates tourmentant le sommeil des poilus toujours en éveil.

Ils ont tenu !

Ils ont tenu, mobilisant leurs fidèles compagnons :

. 1,5 million de chevaux sont réquisitionnés comme les hommes dès le début de la guerre. Ils payent un très lourd tribut, 800 000 chevaux sont tués au combat.
« Je n’avais encore jamais entendu crier des chevaux et je puis à peine le croire. C’est toute la détresse du monde ».
Erich Maria Remarque – Im Westen nichts neues

- les chiens sont enrôlés par milliers dans le « service des chiens de guerre »
pour être des sentinelles, des estafettes, des ambulanciers , pour retrouver les blessés ou des mascottes, attachés aux hommes à la vie, à la mort.

- 30 000 pigeons ont fait la guerre dans l’armée française, 20 000 furent tués au combat.
« Vaillant » matricule 78715 envoyé par le commandant Raynal du Fort de Vaux réussit à passer les lignes porteur du message : « Tenons toujours, mais subissons une attaque très dangereuse par le gaz et la fumée. Il y a urgence à nous dégager. Faites-nous donner de suite communication optique par Souville qui ne répond pas à nos appels. C’est mon dernier pigeon. ».
Vaillant arrivé mourant au Colombier de Verdun, fut décoré et cité à l’ordre de la Nation.

Ils ont tenu

Paysans ou fonctionnaires
Ouvriers ou ingénieurs
Roturiers ou aristocrates
Musulmans ou juifs
Libres penseurs ou curés
Soldats du rang ou officier

Ils ont tenu

Ils ont grogné, râlé, rouspété, quelques-uns ont refusé le combat.
Mais dans leur très grande majorité

Ils ont tenu

« Ce que nous défendons, ce n’est pas notre esprit mais le sol où nos beaux oiseaux ont fait patrie, Ce qui nous défendons du blaireau, du putois saxon, prussien... c’est le champ, c’est le sol, c’est le fonds, c’est le nid »

Paul Fort

Ils ont tenu

Avec le soutien des femmes
« Rolande est en usine et va dans les fumées,
Ployant le dos, l’air sombre et les lèvres fermées
Malgré l’enfant qui bouge en son sein valeureux,
Rolande près des fours souffle sur les grands feux
Et la masse de fer, dilatée en tempête
Se roule et frappe au mur où s’écrase sa tête. »

Jean Rateau-Landeville

100 000 Françaises sont engagées dans le service de santé militaire
10 000 religieuses soignent sans répit
1400 hôpitaux sont dirigés par des femmes.
Elles tournent 2500 obus chaque jour.

« Si les femmes, dit Joffre, qui travaillent dans les usines s’arrêtaient vingt minutes, les alliés perdraient la guerre ».

Elles écrivent, marraines de guerre, à des dizaines de milliers de filleuls, soldats au front dont les familles sont au nord en France occupée.
Elles leur apportent la douceur féminine dans leurs lettres pleines de compassion.

On ne saurait oublier une très grande figure, Louise de Bettignies, qui, dans le nord de la France occupée, renseigne les alliés ; condamnée à mort en 1915 par l’occupant, sa peine est commuée en prison à perpétuité et internée en Prusse à Sieburg, après l’intervention du Pape.

« Il a fallu la Grande Guerre pour que l’Humanité prenne conscience de sa moitié » titre la Vie féminine.
Mais la République d’alors, ingrate, leur refuse le droit de vote, ce ne fut pas à son honneur ; beaucoup de ces jeunes femmes, fiancées, le resteront à jamais.

« Blé vert qui n’aura pas d’épi, sont les jeunes filles qui ne seront pas épousées » Jeanne Perdrière-Vaissière

Ils ont tenu

Commandés par des officiers à la tête de leurs troupes : un quart des officiers est tombé au champ d’honneur.

Ils ont tenu

Jusqu’au sacrifice suprême.
Près de 1,4 million de jeunes Français a péri dont 367 Mansonniens.
Les forces des colonies ont, elles aussi, payé un lourd tribut.
35 000 Algériens sur 175 000 mobilisés
12 000 Marocains sur 40 000
21 000 Tunisiens sur 80 000
25 000 Sénégalais et assimilés sur 180 000 mobilisés.
*
* *
Dame Nature se revêt de croix blanches, témoins vigilants, dans des nécropoles nationales éternelles.
Dame Nature garde aussi à jamais les blessures profondes des combats acharnés,
. Là à Verdun, le sol gondole en montagnes russes,
. Ici à Boiselle dans la Somme, 35 tonnes d’explosifs ont légué aux générations futures un cratère de 100 m de diamètre et de 30 m de profondeur

Dame Nature veille pour toujours sur les ombres des villages détruits à Montfaucon d’Argonne, à Fey en Haye, à Bezonvaux.

Les poilus ont tout enduré, la boue, la neige et le froid sous les tirs des mitrailleuses, les gaz, les mines et les obus.
Les poilus ont donné leur jeunesse à la mère patrie, pour notre liberté, pour que la France soit une Nation libre.
Leur sacrifice nous oblige.
*
* *
Réécrire l’Histoire à l’aune d’aujourd’hui où l’ennemi d’hier est devenu un partenaire, un allié,
c’est mentir à l’Histoire tragique du XXème siècle,
c’est se mentir à soi-même,
c’est insulter la mémoire de nos pères qui ont fait leur devoir, conscients des dangers terribles que la patrie devait alors affronter face à l’impérialisme du Reich allemand.

14-18 est une victoire militaire française remportée par nos soldats avec nos alliés.

Le nier est un déni de justice au regard de l’Histoire,
Le nier c’est acter leur deuxième mort, la pire, l’oubli !

Le 20 novembre 1917, Clemenceau est investi à la chambre des députés comme Président du Conseil.

« Nous nous présentons devant vous dans l’unique pensée d’une guerre intégrale. Il faut abdiquer tout ce qui n’est pas la patrie. »
Mais l’ennemi n’est pas encore vaincu.

Le 21 mars 1918, Ludendorff avec un esprit offensif fait tonner 6500 canons sur l’armée anglaise de Gough, elle recule de 43 Km ; l’heure est grave.
Le 26 mars à Doullens, Foch est chargé de coordonner l’action des armées alliées en France.
Le 9 avril, Lloyd George accepte de nommer Foch commandant en chef des armées alliées en France.
Le 2 mai, Orlando lui confie le front italien.

Le 8 août, Ludendorff échoue dans son attaque et déclare : « c’est le jour de deuil de l’armée allemande. »

Le 4 octobre, le gouvernement allemand s’adresse au Président Wilson :
« Le gouvernement allemand prie le Président des Etats-Unis de prendre en main le rétablissement de la paix, de donner avis de cette demande à tous les Etats belligérants et de les inviter à désigner des plénipotentiaires à l’effet d’engager des négociations. »
Le 14 octobre, Wilson répond en exigeant que le peuple allemand se débarrasse de l’Empereur, de la monarchie et du pouvoir militaire.

Le 27 octobre 1918, Ludendorff est renvoyé par l’Empereur Guillaume.
Le 4 novembre, le drapeau rouge est hissé sur les navires de la 3ème escadre à Kiel.
Le 9 novembre, le Kaiser abdique.
Le 10, il quitte Spa et se réfugie à Doorn aux Pays-Bas.
La République allemande est proclamée sur le grand escalier du Reichtag.

Dans la nuit du 6 au 7 novembre, Foch fait connaître aux Allemands le lieu où ils pourront franchir les lignes françaises.
Le 7 novembre à 21 h 30, à Lacapelle, les plénipotentiaires allemands sont reçus par le commandant Bourbon-Busset.

La délégation allemande conduite par :
- Matthias Erzberger, secrétaire d’Etat du nouveau gouvernement
accompagné
. du Comte Alfred Von Oberndorff des Affaires étrangères
. du Général Dethof Von Winterfeld
. du Capitaine de vaisseau Ernst Vanselov

monte alors – signe de l’Histoire – dans le train de Napoléon III pour Rethondes.

Après de nombreux échanges d’un ton glacial et quelques atermoiements, Erzberger reçoit un télégramme de Spa le 10 novembre :
« L’armée exige à tout prix l’armistice » signé du Chancelier.

L’Armistice est signé à 5 h 15 , par
- Ferdinand Foch, Commandant suprême des forces alliées
- Rosslyn Wemyss, Amiral britannique
- George Hope, Contre-Amiral, adjoint au First Sea Lord
- Maxime Weygand, Chef d’Etat-major de Foch
et les plénipotentiaires allemands.
L’Armistice est effectif à 11 h.

CESSEZ -LE -FEU. (un clairon sonne le cessez le feu)

A 16 heures, Clemenceau est acclamé à la Chambre des députés.
« J’envoie le salut à la France unie et indivisible à l’Alsace et la Lorraine retrouvées ».
Depuis, les députés d’Alsace et de la Lorraine siègent toujours dans les premiers rangs au bas de l’Hémicycle à l’Assemblée nationale.
*
* *
Ce cataclysme a remis en cause la suprématie civilisationnelle de l’Europe.
« Nous autres civilisations savons que nous sommes mortelles »

Paul Valery

Il a provoqué des bouleversements géostratégiques qui ont tourmenté le XXème siècle pour son malheur.

. La révolution bolchévique a plongé le peuple russe dans la période la plus sombre de son Histoire avec des dizaines de millions de victimes.

. l’Amérique, fille de l’Europe, l’a supplantée dans la marche du monde succombant parfois à l’hubris, à la démesure.

Ce cataclysme s’éloigne dans le nuit des temps de l’Humanité mais il ne peut être oublié.
. Il porte à jamais des enseignements que chaque génération se doit de garder en mémoire et de méditer.
. C’est avec regret et émotion que nous nous devons de nous incliner devant les sacrifices de nos aïeux pour la défense de la patrie

. Le patriotisme n’est pas d’un autre temps, il n’est pas ringard, il constitue le fondement même de la cohésion nationale, de sa solidité.
Aujourd’hui comme hier, il exprime notre volonté d’un destin commun, force d’avenir.

Le colonel Arnaud Beltrame, brillant officier, s’inscrit dans cette grande lignée d’hommes et de femmes qui vont au bout de leurs convictions, de leur engagement jusqu’au sacrifice suprême, une certaine idée de la France chevillée au cœur.

Mais cent ans après ce cataclysme, une question nous taraude toujours, l’Histoire est-elle faite par la seule volonté des Hommes en pleine maîtrise de leur raison ou est-elle le fruit de forces, de mécanismes qui les dépassent et les mènent inéluctablement à l’affrontement ?

Ce qui s’est passé en juin et juillet 1914 demeure à jamais un sujet de géostratégie.

Nous vivons dans un village planétaire où règne l’immédiateté des événements qui peuvent s’enchaîner de manière incontrôlée et conduire à l’inéluctable.

Gardons-nous de nous laisser entraîner dans des conflits qui ne sont pas les nôtres par le simple jeu des Alliances

Gardons à l’esprit la leçon de Virgile : « jamais de confiance dans l’alliance avec un puissant ».

Gardons la maîtrise de nos décisions et donnons à nos forces armées les moyens pour garantir l’indépendance de la Nation, fondement existentiel de notre liberté.

14-18, ces quatre chiffres avec leur cortège d’épreuves terribles, de sacrifices qui ont forcé la Victoire,
Ces quatre chiffres sonneront toujours dans nos cœurs et dans notre esprit comme un avertissement,
comme un appel à la vigilance,
comme une exhortation,
pour ne jamais baisser notre garde !

Vive nos Alliés
Vive les Nations d’Europe réconciliées
Honneur à nos pères tombés pour la patrie.
Vive la République
Vive la France !

 

Je tiens à remercier tous les enfants des écoles et des collèges qui ont lu des lettres des poilus et sont venus très nombreux avec leurs parents et leurs professeurs à cette célébration en dépit de la pluie, montrant ainsi leur volonté de faire vivre notre histoire .
Très cordialement

Jacques Myard

 

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BILLET D'ACTUALITÉ : AVIS DE TEMPÊTE

JACQUES MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

Le 28 0CTOBRE 2018

 

A/S : BILLET D'ACTUALITÉ : AVIS DE TEMPÊTE !

Un coup de froid est tombé sur la France dûment annoncé par la Météo nationale depuis plusieurs jours, elle ne s'est pas trompée conformément à ses compétences reconnues, bravo !

Mais si la Météo nationale arrive à anticiper l'avenir, il n'en est pas de même du gouvernement qui gouverne visiblement à vue et apparaît dépassé par les événements.

Certes, Jupiter essaie de reprendre la main qu'il a perdue à la suite de la ténébreuse affaire Benalla et de la diffusion de selfies étonnants avec des repris de justice torses nus aux Antilles, sans doute l'effet de la canicule...

Pour reprendre la main, Jupiter utilise une méthode vieille comme le monde : porter le combat sur la scène internationale pour faire oublier le tumulte intérieur !

Voilà donc Jupiter parti en guerre contre ces mauvais Européens, ces souverainistes, ces populistes champions de la démocratie illibérale qui menaceraient l'Europe dont il rêve et qui relève de la chimère !

On pourrait en rire et s'en amuser, sauf que Jupiter n'est pas un chansonnier du théâtre de 10 heures qui brocarde tout ce qu'il peut; il est le Président de la République française dont la mission en Europe est de distiller l'apaisement, conforme justement à sa vision d'Europe réconciliée aves elle- même après tant de douloureux affrontements.

En d'autres temps, Jupiter en serait venu aux mains...

 

Jupiter fait preuve d'une rare incompétence à ce titre, et voudrait-il faire imploser l'Union européenne qu'il ne s'y prendrait pas autrement ! De l'amateurisme pur jus !

Il devrait méditer ce jugement de Milan Kundera, dans L'Ignorance

"Les Français,tu sais,ils n'ont pas besoin d'expérience. Les jugements chez eux précèdent l'expérience... Ils ne s'intéressent pas à ce que pensons, ils s'intéressent à nous en tant que preuve vivante de ce qu'ils pensent eux"

Cela est d'autant plus inquiétant que la dimension internationale de notre destin devient de plus en plus prégnante et marquante sur les enjeux intérieurs. Quelques exemples :

-Les Français s'apprêtent à célébrer le centenaire de 14-18, cette guerre qui a frappé toutes les familles et où l'on conserve pieusement un souvenir d'un aïeul engagé dans ce conflit ou qui est tombé au champ d'honneur.

Voilà - t'i -pas, comme aurait dit un poilu gouailleur, que Jupiter décide pour complaire à la Chancelière Merkel, au bord de l'abdication, de ne pas célébrer ce centenaire comme étant une victoire militaire.

Pour l'en remercier, dans la foulée, la belle Angela lui sert un plat à la prussienne et propose de punir l'Arabie-Saoudite en cessant de lui fournir des armes. Jupiter a apprécié et devrait méditer les limites de son romantisme européen, véritable béatitude ...

-Les flux migratoires est aussi un sujet de prédilection pour Jupiter qui vit les délices de la quadrature du cercle :

d'un côté les préfets font remonter des informations alarmantes sur les banlieues et le ras le bol des indigènes - il s'agit des Français - le dernier locataire de la place Bauveau, Gérard Collomb a très bien traduit la situation "on vit aujourd'hui côte à côte et bientôt face à face",

De l'autre, les clones de la macronie semblent avoir conservé une fibre socialiste et aiguillonnés par les révolutionnaires en peau de lapin saluent les exploits de l'Aquarius oubliant avec une totale hypocrisie sa complicité avec les passeurs mafieux.

 

Sur le plan intérieur la politique économique et fiscale se pimente fortement car c'est une saga de contradictions qui conduit au ralentissement économique et malheureusement à la hausse du chômage et surtout à une baisse de pouvoir d'achat pour les Français !

Les choses sont pourtant simples : on ne peut pas simultanément taxer les ménages, surtout les professions libérales et les retraités avec la CSG, augmenter les taxes parafiscales sur les carburants et réduire massivement les investissements par une politique de rabot; en supprimant la TH pour les collectivités qui effectuent 70 % des investissements publics, le tout pour rester dans les clous de Bruxelles !

Il est urgent de sortir de l'idéologie et de rétablir les avances de la Banque de France à l'Etat pour l'Investissement comme ce fut le cas sous la IVème et au début de la Vème République POUR l'investissement qui fait défaut aujourd'hui. Cela éviterait de vendre les bijoux de famille et de se priver de redevances régulières.

Un Etat n'est pas une personne privée qui doit emprunter sur les marchés !

Mais c'est surtout en matière de sécurité que la situation se dégrade :

La réalité est la suivante, chaque jour les Pompiers, les Policiers sont caillassés dans les banlieues lors de leurs interventions; et il n'est pas rare qu'ils reçoivent des balles !

Si d'aventure des policiers réagissent et utilisent leurs armes, ce sont eux qui sont mis en cause, il leur faudra prouver qu'ils sont en légitime défense. Etrange conception de l'autorité : refuser de s'arrêter à un contrôle de police et se scandaliser que les policiers puissent tirer, traduit un incroyable renversement des principes; à un contrôle de police ON S'ARRETE ! Sauf à admettre que les policiers ne représentent qu'une autorité en peau de lapin et sont présumés coupables !

 

Tout cela a un fort parfum de décadence, de remise en cause de l'autorité, principe qui ne se confond pas avec l'autoritarisme mais qui est fondé sur " l'ordonnancement naturel des choses" selon les mots de Chateaubriand et qui doit gouverner une société démocratique avec le respect des professeurs, des policiers, des parents. Toutes violations de ces principes doivent être sanctionnées; assez de misérabilisme.

"Quand on s'interroge sur le retour de l'ordre, on ne se trompe que sur une chose la date." prophétisait Bonald .

Le navire France a le mal de mer, le commandant promu au gouvernail par un concours de circonstances n'a pas de boussole pour un cap clair, malgré les affirmations de se ses subordonnés aux ordres.

Il est vrai " qu'en France,on laisse en repos ceux qui mettent le feu, et on persécute ceux qui sonnent le tocsin"
Chamfort.

Oui mais ça ne va pas durer, car ça ne peut pas durer !

 

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ELECTIONS DES RÉPUBLICAINS des 13 et 14 Octobre 2018

MESSAGE

de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

Le 15 OCTOBRE 2018

A/S : ELECTIONS DES RÉPUBLICAINS des 13 et 14 Octobre 2018

Chers amis et compagnons

Je tiens tout d'abord à vous remercier tous pour votre participation aux élections de notre mouvement Les Républicains .

Pour la 5eme circonscription des Yvelines la participation a été de 68 % soit 257 votants pour 378 inscrits, ce qui constitue une très bonne participation et prouve votre interêt pour notre mouvement .

J'ai été élu délégué de la circonscription face à Janick Gehin
par 158 voix soit 64,22 % des suffrages exprimés,
contre 88 voix soit 35,77 % à Janick Gehin,

ce qui constitue un résultat fort qui m'oblige pour continuer à animer avec pugnacité nos actions politiques à venir.

Je tiens à remercier vivement toutes les personnes qui m'ont apporté leurs suffrages, c'est pour moi un capital de confiance qui va me permettre d'exprimer haut et fort nos convictions et idées pour que la France, malmenée par un gouvernement de rencontre, retrouve le plus rapidement la voie du renouveau et réponde aux aspirations de tous nos concitoyens.

J'ai la ferme intention d'organiser à intervalles réguliers des rencontres-débats dans chacune des villes de la circonscription afin que vous puissiez vous exprimer et faire valoir vos positions .

Je n'ai jamais baissé les bras et plus que jamais nous devons nous mobiliser pour nous adresser à tous les Français qui aujourd'hui réalisent qu'ils se sont fait duper par un illusionniste incapable de trouver un nouveau ministre de l'intérieur, alors que G. Collomb a claqué la porte il y a déjà deux semaines; ce qui ne s'est jamais vu sous la 5eme République !

Mais ne nous trompons pas nous devrons être cohérents et tenir la ligne politique, la cohérence et tenir ses positions sont à mes yeux le fondement même de l'action politique pour regagner la confiance de nos concitoyens.

C'est ce que j'ai toujours défendu et que je continuerai à faire.

Très cordialement.

Jacques Myard

 

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BILLET CONSTITUTIONNEL :
ELOGE DE LA MINERVE CERVICALE

de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

Le 4 Octobre 2018

 

A/S : La Vème République : une constitution jeune et pleine d'entrain !

Nous célébrons aujourd'hui le soixantième anniversaire de la Constitution de la Vème République, c'est une jeunette comparée aux constitutions américaine ou suisse.

On trouvera toujours des politiques adeptes des propos du café du commerce pour clamer qu'il faut prendre sa retraite à soixante ans au mépris des réalités démographiques et proposer que l'on enterre la Vème pour passer à la VIème République.

Leur critique est basique : l'actuelle Constitution serait d'une nature monarchique en raison de l'élection au suffrage universel direct du Président de la République qui lui donnerait ainsi des pouvoirs excessifs sans pouvoir être contrôlés .

En réalité paradoxalement, ces critiques illustrent de la part de leurs auteurs leur aversion pour la démocratie représentative, habités par l'esprit des potaches "anars" de 1968 où le pouvoir doit être remis en cause de façon permanente. Comme si la gestion publique pouvait se faire à travers ces assemblées générales étudiantes sans agenda et proclamant la remise en cause permanente des décisions précédentes .

La force de la Vème République est justement de permettre la stabilité institutionnelle du gouvernement à travers l'élection du Président de la République dont la légitimité est donnée par le peuple.

C'est là un acquis fort. Il est vrai, la constitution a permis à des présidents faibles de se maintenir en fonction; elle a fonctionné comme une sorte de minerve cervicale qui a maintenu droite la tête présidentielle qui vacillait sous les coups politiques : François Hollande en est l'exemple et Emmanuel Macron va en bénéficier très rapidement.

Face à ce constat les critiques redoublent : pourquoi garder des présidents incompétents ou qui se comportent de façon autoritaire et atteint d'hubris ?

C'est oublier que la Vème République est aussi une démocratie parlementaire, certes le système ne peut pas fonctionner si le Parlement et plus singulièrement l'Assemblée nationale est dans une posture de conflit permanent avec le Président et son gouvernement.

Si tel est le cas, on est dans une crise de régime qui se terminera par une dissolution, des élections, et de deux choses l'une: le Président a une majorité ou ne l'a pas et devra partir !

Mais sans aller aussi loin dans cette voie d'opposition entre le Parlement et l'exécutif, c'est l'honneur du député de penser et d'agir par lui même !

En réalité la crise de la Vème République, s'il y a une crise, c'est la crise du Parlement plus exactement des députés qui se considèrent aux ordres de l'exécutif.

On a souvent fait griefs aux députés gaullistes d'être des "godillots" Voilà une contre-vérité historique car les députés de la majorité bataillaient et souvent imposaient leurs points de vues .

Personnellement je suis souvent monté à la tribune pour défendre par exemple le septennat contre le quinquennat , dire non au protocole de Londres sur les brevets qui fait la part belle à la langue anglaise ou refuser le Traité constitutionnel européen voire la modification de la constitution voulue par Nicolas Sarkozy .

Le problème aujourd'hui réside dans le fait que les députés hologramme de Macron siègent à l'Assemblée en n'ayant pour légitimité réelle que d'avoir été choisis par Jupiter.

A ce titre, le projet de réforme de la Constitution d'Emmanuel Macron a pour objectif essentiel de renforcer la tutelle du Président sur les Parlementaires avec l'introduction d'une dose de proportionnelle, la baisse du nombre des députés élus dans des circonscriptions qui vont doubler d'importance, la réduction du nombre des mandats et du droit d'amendement !

C'est un retour en arrière de la démocratie représentative impardonnable, qu'il convient d'expliquer sans relâche à nos concitoyens, qui ne doivent pas tomber dans le panneau des démagogues.

Notre Constitution est un atout pour la République et ne doit pas être dévoyée par des députés qui ne font pas leur travail.
Il convient de rappeler Jupiter aux réalités du quotidien loin de l'Olympe.

 

Gardons à l'esprit le conseil de Montesquieu " Ne toucher aux lois que d'une main tremblante ".

Notre Constitution nous a donné 60 années de stabilité politique, elle a résisté à tous les a-coups. ne jouons pas les apprentis sorciers !

Ne jetons pas aux orties cette minerve constitutionnelle garante de nos institutions !

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BILLET D' AMOURS EUROPÉENNES : " T'AR TA GUEULE À LA RÉCRÉ "

de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

Le 10 Septembre 2018

L'Europe est depuis toujours un processus plein de surprises, qui nous laisse parfois pantois, voire abasourdis. Tel est le cas lorsque l'on tombe sur les échanges acidulés entre Viktor Orban, Premier ministre hongrois, et Emmanuel Macron, Président de la République.

Rappelons les faits : Viktor Orban rend visite à Matteo Salvini à Rome le 28 août dernier et, sans doute encouragé par les vues communes qu'il partage avec le ministre italien de la Ligue sur la question des migrants, il désigne alors le Président français comme " le chef du parti des pro-migrants " en Europe.

Emmanuel Macron, piqué au vif,se considérant visiblement insulté, rétorque dès le lendemain : "S'ils ont vu en ma personne leur opposant principal, ils ont raison ", faisant ici monter de plusieurs crans la crise qui secoue l'Europe sur la question des migrants mais valorisant, par la même occasion, aux yeux de leur opinion publique, la position de la Hongrie et de l'Italie qui osent tenir tête à un "grand" de l'Europe.

La réalité saute aux yeux : que le Président Macron soit en désaccord avec les positions de V.Orban et M. Salvini n'est pas en soi une surprise et correspond à la position française établie par Hollande et les socialistes, mais l'art de la diplomatie, en Europe surtout, n'est pas de verser de l'huile sur le feu par des propos cinglants qui font penser à ces potaches qui se narguent et s'invectivent : " T'ar ta gueule à la récré ! "

Jacques Chirac insulté parfois sur les marchés, répondait imperturbablement : " Moi, c'est Jacques Chirac " , et passait son chemin... sans autres formes de procès.

A l'évidence, Emmanuel Macron est incapable de comprendre que la vision de l'Europe qu'il souhaite - approfondir toujours plus la construction européenne - est une conception des années soixante qui est largement rejetée non seulement en Europe de l'Est mais aussi en France et même en Allemagne.

De plus, il met en avant une conception moralisante de l'Europe qui est bien loin des réalités; à ce titre est-il judicieux pour surmonter la crise d'accuser d'illibéralisme publiquement et à longueur de temps la Hongrie et la Pologne, dont les conceptions sur la justice interpellent notre propre conception ?

Est-il judicieux - comme le pensent certains, notamment à Bruxelles et aussi à Paris - d'envisager de prendre des sanctions contre ces Etats qui ne respecteraient pas les valeurs de l'Union européenne définies à l'article 2 duTraité sur l'Union européenne ?

En application de l'article 7 du traité susvisé, le Conseil européen à l'unanimité sur proposition d'un tiers des Etats membres ou de la Commission après approbation du Parlement peut constater l'existence d'une violation grave et persistante par un Etat des valeurs visées à l'article 2.

Ces sanctions peuvent aller jusqu'à la suspension des droits de vote au sein du Conseil. Il est manifeste que si une telle procédure est mise en oeuvre, on aura une crise majeure dont l'Union européenne ne se relèvera pas !

Est-il judicieux d'opposer les "progressistes"qu'Emmanuel Macron prétend incarner aux "souverainistes" qu'il qualifie de nationalistes et dont il dénonce de façon insultante " la lèpre populiste " alors que le souverainisme n'est pas le repli sur soi mais une autre forme d'organisation de l'Europe fondée sur les Etats-Nations ?

La France se pose en défenderesse de la démocratie libérale, mais elle ne doit pas oublier que la démocratie est en crise; elle est ,en effet, désormais synonyme pour beaucoup de nos concitoyens de laxisme et d'inefficacité face aux défis internes - la sécurité - et externes comme les flux migratoires.

Dès lors, s'ériger en permanence en défenseur de la démocratie apparaît à tort ou à raison comme une volonté moralisatrice de donneurs de leçons : " je suis un démocrate et je détiens la vérité ", mais en l'occurence le fondement de la démocratie, c'est d'abord le suffrage universel, et ces gouvernements qui sont qualifiés de nationalistes sont eux-aussi issus du suffrage universel tout comme ceux qui se disent progressistes !

Certes, un régime démocratique est un régime qui est fondé sur la séparation des pouvoirs et le respect des oppositions, ainsi que sur l'indépendance de l'autorité judiciaire. Sur ce point, précis on peut s'interroger sur certaines dispositions des récentes lois adoptées en Pologne et en Hongrie.

Mais que dire de la révision constitutionnelle d'Emmanuel Macron qui encadre singulièrement le droit d'amendement des députés qui ne peut être exercé qu'en commission - du jamais vu -, qui affaiblit les députés en limitant le nombre de mandats, augmente la taille des circonscriptions - ce qui les empêche de se faire connaître physiquement de leurs électeurs et détruit le lien de proximité entre le député et ses électeurs ?

En réalité, Emmanuel Macron est en train de casser la démocratie représentative parlementaire au profit de la technocratie dont il est issu !
Ses leçons de démocratie et de progressisme sonnent faux, elles sont perçues comme de la pure arrogance et ne font qu'aggraver les relations avec nos partenaires européens !

Il existe une collection de livres intitulée " Pour les Nuls "; les afficionados de Jupiter pourraient lui offrir un ouvrage de ce type, il en existe un pour la diplomatie.

Cela évitera nombre de crispations qui enveniment les crises européennes !

 

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BILLET D'AUJOURD'HUI
POUR UNE POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE D'HIER

de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République

 

Le 27 AOÛT 2018

 

A/S : BILLET D'AUJOURD'HUI POUR UNE POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE D'HIER !

 

La lecture de l'entretien du Premier Ministre accordé à un hebdomadaire dominical laisse un sentiment de grande incohérence face à la réalité économique de la France.

L'économie française connait un trou d'air - 1,7 % de croissance contre 2% dans l'UE - qui n'est en rien une divine surprise, il est en réalité le résultat direct d'une série de décisions du gouvernement qui a réduit la consommation des ménages : CSG, hausses diverses dont les produits pétroliers,le tabac, les cartes grises, auxquelles il faut ajouter les transferts de charges aux collectivités locales sans les ressources correspondantes, à charge pour elles de lever une nouvelle taxe pour assurer leurs nouvelles obligations, c'est le cas de le gestion des inondations "GEMAPI" dont la taxe peut s'élever jusqu'à 40 € par habitant !

De plus et surtout la monnaie unique s'est raffermie vis à vis du dollar qui conformément au "benign neglect" des Américains s'est dévalué, ce qui a freiné les exportations et creusé un déficit de 33 milliards € pour le premier semestre 2018 .

Enfin en raison des incertitudes internationales le prix du pétrole est passé à 60 $ le baril en moyenne.

Face à cette situation caractérisée par l'atonie de la demande intérieure et extérieure les annonces du gouvernement interpellent et ne permettront pas la reprise économique, pire elles vont accentuer le matraquage fiscal des classes moyennes et populaires :

- C'est la poursuite de la politique du rabot sur les retraités, les familles, les plus modestes des Français avec la hausse prévue de 0,3 % pour les retraites, les APL et les prestations sociales, alors que l'inflation dépasse les 2,3 %. C'est une perte très sensible de pouvoir d'achat pour des catégories sociales qui ont déjà subi la hausse de la CSG et la baisse des APL !

La suppression des cotisations sociales sur la part salariale pour les heures supplémentaires, mais le maintien de leur fiscalisation ne compensera pas la diminution globale de la demande intérieure.Le gouvernement donne d'une main pour le reprendre de l'autre !

- En matière d'investissement les réductions budgétaires prévues vont également réduire les commandes des entreprises auxquelles il faut ajouter la suppression de la taxe d'habitation ( TH ) des communes qui réalisent 70% des investissements publics.

Il est piquant de relever que le gouvernement présente la suppression de la TH comme un gain de pouvoir d'achat alors qu'il doit en application de la décision du Constitutionnel du 28 Décembre 2017 ( décision 2017-758 DC ) compenser la perte de recettes des collectivités, oui mais comment, par un nouvel impôt, ou par une obligation de réduction de leurs dépenses pour 13 milliards d'euros comme le gouvernement l'exige ?

-Enfin et surtout il n'y a dans les arbitrages du gouvernement Macron-Philippe aucun projet de réforme structurelle qui serait capable de dégager des marges de manœuvre pour investir .

Cette politique obsédée par le dogme de la règle des 3% est une politique récessionniste telle qu'elle a été pratiquée depuis des années, c'est une politique d'hier dont les effets vont créer des tensions sociales et politiques très fortes !

Il existe une autre politique, celle de la baisse des impôts pour redonner du pouvoir d'achat aux Français et permettre aux entreprises d'investir même si les dogmes bruxellois en seront malmenées dans un premier temps ! C'est la politique que Trump pratique avec succès .

J'ai d'ailleurs proposé que le système des avances à taux zéro de la Banque de France soit rétabli pour financer les investissements publics ! N'en déplaise aux doctrinaires de l'orthodoxie .

Les choses sont en réalité très simples : entre les dogmes de Bruxelles qui comme hier nous conduisent à toujours plus d'austérité, au démantèlement des services publics et la relance de la croissance , il faut choisir !

On se souvient de la fanfaronnade de Jupiter " Qu'ils viennent me chercher ! "

Inutile, il viendra de lui même, la mine déconfite !

 

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