COMMUNIQUE DE PRESSE de Jacques MYARD
Membre Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte
Président du Cercle Nation et République
Président de l'Académie du Gaullisme
 
www.nationetrepublique.org
 
Le 21 JUILLET 2025
 
 Article publié ce jour 21 JUILLET 2025 par Valeurs Actuelles
 
« Le projet du gouvernement pour la Nouvelle-Calédonie est une grenade dégoupillée », alerte Jacques Myard
 
L'ENTRETIEN POLITIQUE. Chaque lundi, Valeurs actuelles interroge une personnalité sur l'actualité politique. Aujourd’hui, place à Jacques Myard, maire LR de Maisons-Laffitte et ancien député des Yvelines (de 1993 à 2017). Ce gaulliste orthodoxe, diplomate de métier, revient sur le projet du gouvernement, lequel entend créer une « nationalité calédonienne » dans la République.
 
Que pensez-vous du projet d’accord sur l’« État de la Nouvelle-Calédonie » entre les parties prenantes du Caillou et le gouvernement ?
 
Jacques Myard. Ce projet est un oxymore et constitue une véritable grenade dégoupillée. Certes, un point positif est à relever. Il s’agit de la modification – légitime – du corps électoral, jusque-là figé depuis 1998. Cela étant, cette réforme s’apparente à une véritable usine à gaz. En effet, ce dégel n’est pas prévu pour 2026 de manière claire et directe ; il se déploie en plusieurs étapes, avec un élargissement progressif. On peut donc en prendre acte, mais force est de constater que le dispositif reste particulièrement complexe. Il est légitime de s’interroger sur les raisons d’une telle architecture juridique. D’autant plus que cette réforme semble entrer en contradiction avec les principes de la Constitution, notamment celui de la citoyenneté et du suffrage universel fondé sur le principe "un homme, une voix".
 
La possible création d’une « nationalité calédonienne » au sein de la République vous paraît donc inopérante ?
 

C'est une sorte de GPA institutionnelle. En d’autres termes, la République semble ici "enceinte" d’un État et d’une nationalité en gestation, à l’image d’un scénario digne de Rosemary’s Baby. Un élément important a d’ailleurs été passé sous silence : dans le préambule du texte, on trouve une phrase pour le moins étonnante, qui affirme que nous sommes dans une “trajectoire conduisant à la souveraineté". Cette affirmation constitue une remise en cause flagrante des trois précédents référendums, qui ont tous clairement indiqué que la majorité des Calédoniens sont attachés à la France.
 
Malgré cette volonté démocratiquement exprimée, un processus est bel et bien enclenché. On voit apparaître les prémices d’un État et d’une nationalité propres portés au sein même de la République. Or, il est impossible de manier les notions d’État et de nationalité comme s’il s’agissait de concepts anodins, sans substance ni portée juridique ou institutionnelle. Ce sont des mots lourds de sens, qui impliquent des dynamiques politiques et constitutionnelles profondes. Il est manifeste qu’un processus évolutif est désormais en marche. Et ce processus, loin d’être transparent, semble empreint d’ambiguïté, de naïveté, voire de trahison. On peut légitimement se poser la question : souhaite-t-on se débarrasser de la Nouvelle-Calédonie ?
 
>> Retrouvez ici tous nos entretiens politiques du lundi
 
Ce projet ne risque-t-il pas créer un précédent dangereux ? Les mouvements autonomistes ou indépendantistes, dans d’autres régions françaises, pourraient réclamer un statut du même genre.
 

Au-delà de la seule question calédonienne, ce qui se profile est un précédent, potentiellement invoqué demain par d’autres territoires ou régions, dans une logique de fragmentation. On peut dès lors s’interroger : n’est-on pas en train d’organiser, de manière plus ou moins consciente, la dislocation progressive de l’unité française, patiemment construite au fil des siècles ?
 
Cette dynamique rejoint les volontés exprimées de longue date par certaines instances européennes, et notamment le Comité des Régions, qui envisage une Europe morcelée, faite non plus de nations souveraines, mais d’une multitude de provinces régionales, déliées du cadre étatique traditionnel. C’est là une entreprise de démantèlement de l’État-nation, qui reste pourtant le socle de toute démocratie véritable, le garant de nos libertés collectives et de nos libertés individuelles.
 
On sait que la Nouvelle-Calédonie est visée par des campagnes d’ingérences orchestrées depuis l’Azerbaïdjan ou la Russie. Sans parler évidemment de la Chine ou de l’Australie, qui regardent ce territoire avec les yeux de Chimène...
 

Certains, ailleurs dans le monde, observent cette évolution avec une attention toute particulière ; voire avec une gourmandise stratégique. Il est de notoriété publique que la Chine suit de près l’évolution politique et institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie. Et si, par malheur, le territoire venait un jour à accéder à l’indépendance, il ne resterait pas longtemps isolé. Il tomberait rapidement sous la tutelle directe – et certainement pas bienveillante – de la Chine. Les responsables politiques kanaks, même les plus obtus, doivent le comprendre. 
 
Les Australiens, pour leur part, se bercent d’illusions. Face à la puissance croissante de la Chine, ils ne font tout simplement pas le poids. Ils placent leur confiance, peut-être trop naïvement, dans leur alliance stratégique avec les États-Unis, notamment à travers le groupe des Cinq Yeux (Five Eyes), qui réunit Washington, Londres, Ottawa, Canberra et Wellington. Or, les Australiens devraient comprendre que le fait d’être un allié des Américains ne constitue pas une garantie de protection durable.
 
Depuis l’arrivée de Michel Rocard à Matignon en 1988, la “deuxième gauche” aujourd’hui incarnée par Emmanuel Macron et Manuel Valls semble vouloir séparer la Nouvelle-Calédonie de la France, dans une logique de décolonisation, et ce malgré la tenue des référendums qui – tous – sont venus rappeler l’attachement du Caillou à la France.
 

Nous avons affaire à des individus encore traumatisés par le processus de décolonisation, incapables d’admettre que ce moment historique est désormais révolu. Ils peinent à reconnaître qu’aujourd’hui, l’intérêt de la Nouvelle-Calédonie réside clairement dans le maintien au sein de la France, dans la République, qui seule est en mesure de garantir la protection de ses intérêts.
 
Il serait erroné de considérer la situation actuelle comme relevant d’un processus de décolonisation
 
Bien sûr, une certaine autonomie peut s’envisager, compte tenu de l’éloignement géographique. Mais il serait erroné de considérer la situation actuelle comme relevant d’un processus de décolonisation, n’en déplaise à certains nostalgiques, profondément marqués par le précédent algérien. Aujourd’hui, dans le contexte du village planétaire, il est clair que nous ne sommes pas dans une logique de balkanisation.
 
Quel projet d’avenir pour la France d’Outre-mer ?
 

La France bénéficie d’une chance stratégique exceptionnelle : celle de pouvoir s’appuyer sur des territoires d’Outre-mer répartis sur l’ensemble du globe. Ces territoires ne sont pas un fardeau, mais une source de puissance, de rayonnement international, qui permet à la France de tenir son rang dans le concert des nations.
 
Car, enfin, la France n’est pas une dictature ! Elle respecte les droits fondamentaux, les minorités, et les principes de la citoyenneté. Ce cadre démocratique, protecteur et stable, constitue le meilleur avenir possible pour les territoires qui lui sont liés.
 
 
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