1815 - 8 juillet - 2023
Entrée de Louis XVIII le Désiré dans Paris
Anniversaire de la Seconde Restauration.
A quand la Troisième ?
L'acte d'abdication de Napoléon est du 23 juin 1815. Pour déjouer toute manœuvre, Louis XVIII passait la frontière dès le 24, et de Cambrai, où il arriva le 28, il adressait sans se soucier de ce que penseraient les Alliés, redevenus ennemis de la France durant les Cent-Jours, la phrase suivante : “Je cours pour me placer une fois de plus entre les Alliés et les Français.”
Le 8 juillet, il gagne Paris, ville envahie : «en même temps que les Allemands, circulaient des Russes, des asiatiques, venus de la Grande Muraille de Chine, des bords de la mer Caspienne et de la Mer Noire, Cosaques avec leur peau de mouton, leur longues lances, leurs barbes rousses et souffrées, le knout des Kalmouks et d'autres tribues tartares, remarquables par leur nez plat, leur petit yeux et leurs teint rouge foncé…"
Et la description se poursuit, donnant une idée d'une des plus fantastiques invasion de tous les temps. Cependant dans le désarroi des choses et des esprits, les besogneuses armées d'Europe poursuivaient leur impitoyable avance. Les Prussiens occupaient la Normandie, le Maine, l'Anjou et la Bretagne ; les Russes, l'Île-de-France, la Champagne, la Lorraine ; les Anglais les Hollande au Belge, la Picardie, l'Artois et la Flandre ; les jours tomber en joie et les Bavarois, l'Orléanais, le Nivernais, le Bourbonnais et une partie de l'Auvergne ; les Badois et les Saxons l'Alsace ; les Autrichiens, la Bourgogne, la Franche-Comté, le Dauphiné, le Lyonnais, la Provence, le Languedoc ; les Espagnols, la Gascogne et le Roussillon. Pas un arpent de France libre !
Parmi les occupants, les plus atroces étaient encore les Prussiens qui incendiaient les fermes, arrachaient les arbres fruitiers, pillaient et chassaient les paysans de chez eux.
Telle était la situation de la France au retour de Louis XVIII. Paris lui réserva un accueil délirant, comme il ne s'en était jamais vu, comme on en verra sans doute plus, le peuple se rendait compte qu'il était l'unique espoir, le seul à pouvoir tenter quelque chose en faveur d'une France anéantie. Cet accueil servit d'ailleurs le pays car il impressionna les Alliés, en particulier le tsar, et ceux qui espéraient cette fois se débarrasser des Bourbons pour démembrer la France.
Le roi se trouvait dans une situation inextricable. En présence des actes de vandalisme qui se perpétraient, il devait à tout moment parer au plus pressé. Apprenant que les Prussiens allaient faire sauter le pont d'Iéna, il s'interposa et brava lleur audace : “Vous pouvez me tuer en même temps, leur dit-il, mais ce que vous n'effacerez pas, ce sont les siècles inscrits sur mon front.”
Et les Teutons n'osèrent pas passer outre.
Quand lui fut communiqué le projet de démembrement de la France que les Alliés, malgré tout, se disposaient cette fois à exécuter, le roi s'effondra dans une véritable crise de larmes. Puis reprenant courage, s’humilia pour son pays, il s'enfuit chez le tsar, principal personnage de la coalition.
Je croyais, commença t-il, que vous me laisseriez un royaume…
En se référant à ses droits dynastiques et aux évènements dont ni lui ni son peuple n'étaient responsables, il déclina une couronne qu'il ne pourrait porter que dans le respect de l'unité française et la discussion commença sur le tracé déterminant des territoires que les Alliés avaient pris la décision d'arracher à la France : projets de démembrement établis depuis Waterloo.
La nouvelle frontière établie par les Alliés enlevait à la France toute l'Alsace, la plus grande partie de la Lorraine, avec la sœur, les trois évêchés : Metz, Toul et Verdun avec Stenay, Mézières, Givet, plus la totalité du Hainaut et de la Flandre, jusqu'à la mer…c'était un effondrement.
Pour mieux aboutir, Louis XVIII ne pouvant plus avoir recours à Talleyrand, brûlé depuis la fin du congrès de Vienne et le retour de l'île d'Elbe, avait fait appel à un Français, ami d'Alexandre 1er, le duc de Richelieu, qui avait été gouverneur d'Odessa et de l'Ukraine. La tâche était si ardue que cet homme de mérite n'accepta le rôle de ministre des affaires étrangères que pour tenter de sauver l'unité de la France. Louis XVIII fut également aidé par un autre Français, Pozzo di Borgo, ambassadeur de Russie qui su convaincre le tsar qu'il importait pour l'harmonie de l'Europe de se rallier aux Bourbons et de s'opposer au démantèlement de la France que les Prussiens voulaient littéralement disséquer.
Finalement, la France évita le démembrement. Mais par le second traité de Paris du 20 novembre 1815, elle se retrouvait plus petite qu'à la veille de la révolution et pour la sauvegarde et la sécurité de l'Europe, elle se vit en poser une frontière ouverte aux invasions. Elle perdait Bouillon, Philippeville, Mariembourg, française depuis Louis XIV et cédée au Pays-Bas. Landau était attribué à la Bavière. Une partie du pays de Gex, Vernois,
Preugny et le grand Saconnex passaient à la Confédération Helvétique. Chambéry et Annecy revenaient au roi de Sardaigne. Enfin, avec la Sarre, la Prusse recevait Sarrelouis. Seul l'intervention d'Alexandre l'empêche d'obtenir l'Alsace et la Lorraine qu'elle revendiqua avidement.
Quant aux clauses financières, elles étaient si draconiennes qu’on les qualifia de chef-d'œuvre de destruction, tant qu'il paraissait qu'elles étaient inexécutables. Le seul montant des réparations s'élevait à 1 milliard 600 millions et les Prussiens revenaient sans cesse sur leur compte pour alourdir la note. Enfin, on aboutit à une tractation sur une indemnité de 700 millions et les frais d'occupation furent fixés à 130 million par an.
Louis XVIII avait trouvé une France ruinée et, prête à être partagé, et à sa mort, il la laissa riche, prospère et redevenue puissante. Le socialiste Proudhon, quand il en vient à cette période des lendemains des traités de 1815, où tout semble désespéré, conclu par cette constatation subjective : “et les Bourbons se remirent patiemment à l'attache et reprirent l'oeuvre séculaire de rassemblement des terres de la patrie.”
Mais les défaites de l'Empire avait mis un terme à ce mouvement ascendant, à ses développements et rassemblements continus qui s'effectuaient régulièrement depuis des siècles. La politique d'autorité impériale avait détruit à tout jamais l'hégémonie politique de la France est compromis pour longtemps c'est le moins que l'on puisse dire la suprématie de la civilisation
Sous l'illusoire soleil d'Austerlitz se profile les grands noms des grands désastre militaires : Trafalgar, Leipzig, Waterloo, Sedan, Charleroi, Dunkerque, et le souvenir de sept invasions (1792, 1793, 1814, 1815, 1914, 1940) qui sont le corollaire de cette politique aventureuse dénoncée par Cavaignac et poursuivie sans rémission au-delà du pernicieux traité de Versailles.
Louis XVIII après les suites terribles des Cent-Jours, a véritablement, Dieu aidant, sauvé la France de la fureur dévastatrice des alliés et singulièrement des Prussiens.
Vive Louis XVIII, Lieutenant du Christ et par la Grâce de Dieu, Sauveur de la France !
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