Le 28 février 1760:
Mourait le corsaire français François Thurot, qui est aujourd'hui connu pour ses accomplissements dans le cadre des guerres menées par la France au milieu du XVIIIe siècle.
Né en 1727 en Bourgogne, ce fils d’un maître de poste ne suivit pas la carrière familiale puisqu'il étudia la chirurgie comme apprenti et débuta ainsi comme chirurgien dans la marine et, plus précisément, sur un navire corsaire. La figure du corsaire est souvent confondue avec celle du pirate, en cela qu'ils attaquaient tous deux des navires et étaient craints à travers les mers et océans, mais les différences sont notables.
Les corsaires étaient, en effet, directement employés par le souverain grâce aux lettres de marque qu'ils avaient en leur disposition et qui leur permettait de s'en prendre aux navires ennemis en temps de guerre. Les guerres se terminant, il arrivait cependant que des corsaires poursuivent leur activité pour ne pas se retrouver au chômage et passent alors dans l'illégalité sous le nom de pirate. Certains alternaient ainsi entre ses deux statuts au gré des événements, comme le gallois Henry Morgan (1635-1688) et l'anglais Benjamin Hornigold (≈1680-1719). On trouvait ainsi chez les corsaires d'anciens pirates, mais aussi des marins comme le flamand Jean Bart (1650-1702) qui obtint de nombreux succès pour le compte de la France.
Au milieu du XVIIIe siècle, le royaume de France était engagé dans la guerre de Succession d’Autriche (de 1740 à 1748) et c'est dans ce cadre que son navire fut capturé par les Anglais en 1744. Fait prisonnier, il parvint néanmoins à s’échapper et à rejoindre Calais. Il continua alors une carrière sur mer, d'abord comme mousse, et finalement comme capitaine de son propre navire avec lequel il infligea de lourdes pertes aux Anglais, lui assurant une certaine renommée. En 1748, la guerre prit fin et il se tourna vers le commerce et la contrebande jusqu'à la reprise des hostilités avec la guerre de Sept Ans (de 1756 à 1763) qui est parfois considérée comme la première guerre véritablement mondiale. Sa renommée conduisit le roi de France Louis XV à lui confier le commandement d’une frégate, la « Maréchal de Belleisle », avec laquelle il s'empara de nombreux navires britanniques entre 1757 et 1759. Il officiait alors au large de l'Écosse, dans la mer du Nord.
En 1759, le royaume de France prévoyait une nouvelle invasion de la Grande-Bretagne - après celle, annulée, de 1744 - et c'est ainsi que deux flottes furent envoyées pour mener à bien cette mission. La première flotte, commandée par le maréchal de Conflans (1690-1777), fut sèchement battue à la bataille des Cardinaux (20 novembre 1759). Mais la deuxième flotte, commandée par François Thurot, parvint à débarquer et à s'emparer d'une garnison en Irlande du Nord suite à la bataille de Carrickfergus (21-26 février 1760), et ce, malgré des difficultés d’approvisionnement et des tensions parmi les officiers.
Cependant, ce succès fut sans lendemain puisque sa flottille fut rapidement surprise par une flotte anglaise et plusieurs navires se rendirent durant la bataille de Bishops Court (28 février 1760) au large de l’Irlande. Néanmoins, le corsaire Thurot se défendit jusqu’au bout avec l’énergie du désespoir et mourut au combat à l'âge de 32 ans. L’opération principale fut abandonnée peu après, mais les accomplissements et le courage de François Thurot restèrent dans les mémoires.
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