Lettre ouverte à Kilian Mbappé.
Bonjour cher Kilian
Permets-moi de te tutoyer car je pourrais être ton grand-père. J’aime le foot et cela fait un certain temps que je m’y intéresse.
J’ai le privilège d’avoir vu jouer Pelé qui reconnaît en toi son digne successeur, excusez du peu! J’ai écarquillé les yeux sur Beckenbauer, Cruyff, Platini, Maradona, Zidane, Ronaldo (le Brésilien) et, plus proche de nous, Ronaldo (Christiano) et Messi. J’ajouterai Ronaldinho que j’ai vu au PSG et qui garde une place spéciale dans mon cœur pour les coups magiques qu’il a faits et qui resteront dans l’armoire aux enthousiasmes de ma tête.
Revenons à toi. Tu es doué, c’est un fait. Mais au risque de te déplaire, tu n’y es pour rien. Tu as reçu ce cadeau du ciel. Cet incroyable don que tu as, sois conscient que des millions de joueurs auraient voulu l’avoir. Alors n’oublie jamais la chance que tu as eue. Le reste : ta personnalité, ton ambition, ton courage et ton opiniâtreté, tu ne les dois à personne. Si tu rajoutes un comportement simple et humble, alors tu seras un grand homme car résister aux sollicitations multiples, variées et certaine pesantes, c’est remarquable.
Tu es à la croisée des chemins. Tu es ambitieux : tu veux tout gagner. Ce n’est pas moi qui vais te blâmer. Tu affoles les statistiques. Tu es plus précoce déjà que les deux phénomènes qui te précèdent, oui Christiano et Léo. Tu veux écrire une page spéciale en lettres d’or dans l’histoire du football. Pas de soucis, je t’invite à te projeter dans un futur que j’ai imaginé. Il est discutable c’est vrai, je ne prétends pas qu’il soit le seul envisageable pour toi.
Tu as toujours été fasciné par le Real de Madrid qui est, c’est vrai, le club le plus prestigieux sur terre. En plus, endosser ce maillot « Merengue » que ton idole Christiano a porté, c’est exaltant. Je m’imagine que le jeune garçon que tu étais devait s’endormir avec dans la tête le bruit de 80 000 gosiers qui scandaient ton nom.
Alors aujourd’hui, ton rêve est à portée de main. Seulement, avais tu pensé que tu passerais par le PSG qui, à l’époque, n’était pas le club qu’il est aujourd’hui ? Non sûrement pas !
Tu as déjà commencé à écrire une nouvelle belle histoire, celle du club qui représente en quelque sorte ta ville d’origine : Bondy.
Si tu vas au Real principalement, c’est sûr tu écriras un beau chapitre de l’histoire de ce club. Mais tu seras un parmi les autres. Si tu restes encore quelques années au PSG, ce sera un bouquin entier que tu composeras. Tu veux être le premier partout ? Tu le seras sans aucun doute. D’abord commence par égaler Jean-Pierre Papin qui a été ballon d’or en jouant dans un club Français. Tous les autres ballons d’or français étaient dans des clubs étrangers : Kopa 1958 (Réal de Madrid), Platini 1983,1984 et 1985 (Juventus de Turin) et Zidane 1998, ton année de naissance, (Real de Madrid).
Gagne aussi la Ligue des Champions avec le PSG et là cela fera plus grand bruit que le 14ème titre du Réal. Imagine cette folie que tu engendreras. Tu revivras pour ton club, dans ton pays, une liesse que tu as vécue quand tu as été champion du Monde.
N’oublie pas non plus que tu voudrais être médaillé d’or aux J.O. Tu te rends compte de l’aubaine : en 2024, c’est à Paris. Moi je pense qu’avec une pression de folie des médias, des politiques et même des Français, Nasser Al-Khelaïfi cédera et te laissera y aller. En revanche, le petit père Perez, lui, risque d’être inflexible. Tu peux me dire qu’une médaille d’or aux J.O, c’est anecdotique. Tu crois ? Nadal était très énervé de ne pas pouvoir aller à Tokyo. Avec son palmarès, cette médaille pouvait être secondaire, eh bien non !
Enfin, tu pourrais donner à Paris ce statut de grand club. Un club qui fait rêver et tu as cela dans tes mains …. dans tes pieds plutôt.
Réfléchis bien, tu as la possibilité de te faire une carrière de légende car tu auras renoncé à une certaine facilité. Aller au Réal c’est escalader le Mont-Blanc, rester à Paris c’est gravir l’Everest.
Je sais qu’il y a peu de chances que tu ne lises jamais ce mot
Mais bonne chance quand même.
Claude Suissa
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