Mon discours en l'hommage de nos morts en Afrique du Nord.

Mesdames, Messieurs,

Les morts nous observent. Les morts nous parlent. Les morts sont auprès de nous, tout près de nous. Ceux d'Afrique du Nord, les combattants français que nous honorons aujourd'hui, sont peut-être plus proches, plus proches que jamais.

Ils peuplent, ils hantent l'espace, l’histoire, la mémoire de notre pays. Ce sont des hommes qui ont perdu la vie pour la défense d'un rêve. Oui, un rêve que nous avons trop souvent oublié. Le rêve d'une France plus grande, une France dont la géographie avalait goulûment la grande Bleue, épousait les étendues désertiques, savourait les oasis et s'endormait dans des villes brûlées de soleil.

Dans cette extension d'elle-même, la France a envoyé ses fils, la France a brandi son épée millénaire pour maintenir sa civilisation.

Les vents de l'Histoire ont été contraires. Les vents de l'Histoire ont balayé nos efforts, nos espérances. Aux portes d'un avenir ensablé, les soldats français, souvent très jeunes, ont lutté, entouré d'ennemis. L'ennemi extérieur, le terroriste nationaliste, mais aussi l'ennemi intérieur, celui qui, à l'arrière, crachait dans son dos et levait l'opinion contre notre armée. N'oublions jamais cette triste cohorte de porteurs de valises, de journalistes et de politiciens à la fois judas, traîtres, scélérats, qui sabotaient sans relâche la guerre que menait nos soldats, que menait notre patrie.

À cause d'eux, nos soldats sont souvent tombés deux fois. Sur le terrain, sous les balles ennemies ou pire, sous la torture des barbares. Mais aussi une deuxième fois, quand leur honneur a été bafoué par les planqués de la Métropole. Quand leur héroïsme a été jeté aux chiens.

Aujourd'hui, je leur rends, nous leur rendons hommage parce qu'ils le méritent, tous ces jeunes Français dont la vie a été fauchée dans un combat tellement mal conduit par ceux-là mêmes à qui ils devaient obéissance.

La France a quitté les immensités d'Afrique du Nord depuis bientôt 60 ans. Par une étrange ironie de l'Histoire, ce sont maintenant des millions d’autochtones de ces provinces devenues indépendantes qui rêvent de notre France en venant s'y installer. 

Le malentendu persiste, grandit dans un maelstrom de mémoires enchevêtrées, de souffrances cachées, de hontes blessées. L'avènement d'un avenir meilleur s'est avéré une escroquerie. Des deux côtés de la Méditerranée, on est toujours malheureux, à cause de cette aventure perdue. 

Nos soldats morts là-bas, sur l’autre rive de la Méditerranée, observent sans doute avec stupéfaction ce qui est advenu de leur France qui n'assume plus son passé mais aussi de ses anciennes colonies perclues de rancune, réclamant des « réparations »…

À nous, il reste un effort et un devoir : essayer de comprendre pourquoi des milliers de nos soldats sont morts là-bas ou en sont revenus gravement blessés, souvent traumatisés. Comprendre, au fond et tout simplement, ce qu'est la France.

Vive nos soldats morts pour la France ! Vive notre armée ! Vive la France !

Robert Menard

Maire de Béziers 

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